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Liturgie - Page 411

  • Samedi de la deuxième semaine de carême

    Pour dom Pius Parsch, la messe de ce jour, aux chants « extraordinairement joyeux », est une « messe d’action de grâce et de joie ». « Le sacrifice eucharistique est le banquet joyeux que le Père nous prépare à tous, aux pénitents et aux catéchumènes, comme avant-goût du Jeudi Saint et de la nuit de Pâques », après la messe d’hier qui était une messe de la Passion.

    D’où l’antienne de communion, reprise de l’évangile du fils prodigue, et qui parle de mort et de résurrection :

    Opórtet te, fili, gaudére, quia frater tuus mórtuus fúerat, et revíxit : períerat, et invéntus est.

    Il faut te réjouir, mon fils, parce que ton frère était mort et qu’il est revenu à la vie ; parce qu’il était perdu, et qu’il est retrouvé.

    « L’Église nous dit, pour ainsi dire : Réjouissez-vous, car vos frères, les catéchumènes et les pénitents, sont ressuscités des morts. C’est ce qui nous explique le caractère joyeux de ces chants. C’est le thème pascal : nous nous voyons déjà à la fin de notre travail de jeûne et de conversion. Le soleil de Pâques se lève déjà aux yeux des convertis. »

    Et c’est ce mouvement qui est suggéré par les antiennes du Benedictus, le matin, et du Magnificat, le soir, également tirées de l’évangile du fils prodigue :

    Vadam ad patrem meum, et dicam ei : Pater, fac me sicut unum ex mercenáriis tuis.

    Je me lèverai et j’irai vers mon père et je lui dirai : Père, fais de moi un de tes journaliers.

    Dixit autem pater ad servos suos : Cito proférte stolam primam, et indúite illum, et date ánulum in manu ejus, et calceaménta in pédibus ejus.

    Le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la première robe et revêtez-l’en, mettez-lui un anneau à sa main et des chaussures à ses pieds.

    Ce mouvement est celui du ferme propos de faire pénitence, que le Père, dans sa souveraine miséricorde, transforme en sacre royal.

  • Vendredi de la deuxième semaine de carême

    Quatre semaines avant la Passion, voici la première messe de la Passion, en prophétie et en parabole.

    La prophétie est celle de Joseph, le fils bien-aimé de Jacob. Dans deux songes imagés, il voit ses frères se prosterner devant lui. Envoyé par son père auprès de ses frères, ceux-ci décident de le tuer. Dans la suite de l’histoire, qui ne fait pas partie des textes de la messe, Joseph n’est finalement pas tué mais vendu pour vingt pièces d’argent. Et il finira par sauver ses frères menacés par la famine.

    L’évangile est la parabole des vignerons homicides. Elle était d’autant plus transparente pour les juifs qu’elle reprenait un passage d’Isaïe :

    « Mon bien-aimé avait une vigne sur une colline fertile. Il l'entoura d'une haie, il en ôta les pierres, et y mit un plant excellent; il bâtit une tour au milieu, et il y construisit un pressoir; et il attendit qu'elle produisît de bons raisins, et elle en a produit de sauvages. Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, soyez juges entre moi et ma vigne. Qu'ai-je dû faire de plus à ma vigne que je n'aie point fait? Ai-je eu tort d'attendre qu'elle portât de bons raisins, tandis qu'elle en a produit de sauvages? Et maintenant je vous montrerai ce que je vais faire à ma vigne. J'en arracherai la haie, et elle sera exposée au pillage; je détruirai son mur, et elle sera foulée aux pieds. Je la rendrai déserte; elle ne sera ni taillée ni labourée; les ronces et les épines y grandiront, et je commanderai aux nuées de ne plus pleuvoir sur elle. La vigne du Seigneur des armées c'est la maison d'Israël, et les hommes de Juda sont le plant auquel Il prenait Ses délices; et j'ai attendu qu'ils pratiquassent la droiture, et je ne vois qu'iniquité; et qu'ils portassent des fruits de justice, et je n'entends que des cris de détresse. »

    La parabole reprend textuellement le début, mais modifie ensuite l’histoire. Dans le texte d’Isaïe, la vigne, c’est-à-dire Israël, produit de mauvais fruits, et Dieu punit Israël en livrant le pays à ses ennemis (comme dans le psaume 79). Dans la parabole, nous avons les vignerons : les chefs d’Israël, ses chefs religieux, à qui Jésus s’adresse. Ils ne veulent pas obéir à Dieu, ils maltraitent les envoyés de Dieu, et même ils tuent son Fils « en dehors de la vigne ». La parabole se transforme en prophétie. Une prophétie qui rejoint en partie celle d’Isaïe quant au sort de la « vigne », mais qui ajoute le fait que la vigne sera louée à d’autres vignerons. Et, en clair, au cas où ils n’auraient pas compris : « Le royaume de Dieu vous sera enlevé, et il sera donné à une nation qui en produira les fruits. »

    Comme le remarque dom Pius Parsch : « Le Christ annonce, sans réticence, aux Juifs, sa mort, sa filiation divine, la réprobation du peuple élu, la vocation des païens. Dans cette parabole, se trouve contenue toute l’histoire du salut. »

    Chez les bénédictins, c’est la fête de saint Benoît. Car saint Benoît est né au ciel le 21 mars (543), en plein milieu du carême, pour montrer que le chemin du salut passe toujours par la pénitence.

  • Jeudi de la deuxième semaine de carême

    Le pauvre s’appelle Lazare. Le riche n’a pas de nom. Parce que le riche, c’est moi. Comme le souligne la liturgie, par l’antienne du Benedictus, le matin :

    Fili, recordáre quia recepísti bona in vita tua, et Lázarus simíliter mala.

    Fils, souviens-toi que pendant ta vie, tu as reçu les biens, de même que Lazare les maux.

    Et par l’antienne du Magnificat, le soir :

    Dives ille guttam aquæ pétiit, qui micas panis Lázaro negávit.

    Ce riche demanda une goutte d’eau à Lazare, lui qui lui avait refusé quelques miettes de pains.

    Cette assimilation au riche est accentuée par le « Fili ». Dans la parabole, c’est Abraham qui dit « mon fils » au riche. Dans la liturgie, c’est Dieu qui m’appelle son « fils », et qui m’avertit de ne pas continuer à vivre comme le riche de la parabole. Dans l’antienne du Magnificat il y a aussi une accentuation. Plus forte encore : le texte glose le texte évangélique pour dire que je refuse des miettes de pain à Lazare. Mais le riche n’a rien refusé, il a seulement ignoré le pauvre. C’est que, l’ignorer, c’est le mépriser, c’est le rejeter. Et c’est le riche qui, au final, sera rejeté. Dans l’enfer.

    Et le pauvre s’appelle Lazare. Parce que le riche demande que celui-ci ressuscite pour aller avertir ses frères qu’ils doivent changer de vie. Et parce que les pharisiens se moquent de Jésus et ne cessent de lui demander des signes. Or Abraham ne va pas ressusciter Lazare, mais Jésus va bel et bien le faire : il va ressusciter Lazare, le frère de Marthe et Marie (qui, par symbolisme croisé, est riche, celui-là, un bon riche). Et par la résurrection de Lazare, il va prouver que le riche de la parabole a tort, et les pharisiens avec lui. Abraham dit au riche : « S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne croiront pas quand bien même quelqu'un ressusciterait des morts. » Or Lazare est effectivement ressuscité des morts. Et les pharisiens (et les grands prêtres), non seulement n’ont pas cru, mais ont condamné à mort celui qui venait de ressusciter un mort…

  • Saint Joseph

    Rappelez-vous le patriarche de ce nom qui fut vendu en Egypte; non seulement il portait le même nom, mais encore il eut sa chasteté, son innocence et sa grâce.

    En effet, le Joseph qui fut vendu par ses frères qui le haïssaient et conduit en Egypte, était la figure du Christ qui, lui aussi, devait être vendu; notre Joseph, de son côté, pour fuir la haine d'Hérode, porta le Christ en Egypte.

    Le premier, pour demeurer fidèle à son maître, ne voulut point coucher avec sa maîtresse; le second, reconnaissant sa maîtresse dans la mère de son Seigneur, la vierge Marie, observa lui-même fidèlement les lois de la continence.

    A l'un fut donnée l'intelligence des songes, à l'autre il fut accordé d'être le confident des desseins du ciel et d'y coopérer pour sa part.

    L'un mit le blé en réserve non pour lui, mais pour son peuple; l'autre reçut la garde du pain du ciel non seulement pour son peuple, mais aussi pour lui.

    On ne peut douter que ce Joseph, à qui fut fiancée la mère du Sauveur, n'ait été un homme bon et fidèle, ou plutôt le serviteur même fidèle et prudent que le Seigneur a placé près de Marie pour être le consolateur de sa mère, le père nourricier de son corps charnel et le fidèle coopérateur de sa grande œuvre sur la terre.

    Ajoutez à cela qu'il était de la maison de David, selon l'Evangéliste; il montra qu'il descendait en effet de cette source royale, du sang même de David, ce Joseph, cet homme noble par sa naissance; mais plus noble encore par le cœur. Oui, ce fut un digne fils de David, un fils qui n'était point dégénéré de son père; mais quand je dis qu'il était un digne fils de David, je dis non seulement selon la chair, mais pour sa foi, pour sa sainteté et pour sa dévotion. Dieu le trouva en effet comme son aïeul David un homme selon son cœur, puisqu'il lui confia son plus saint mystère, lui révéla les secrets les plus cachés de sa sagesse, lui fit connaître une merveille qu'aucun des princes de ce monde n'a connu, lui accorda la grâce de voir ce dont la vue fut ardemment désirée mainte fois par une foule de rois et de prophètes, d'entendre celui qu'ils n'ont point entendu; non seulement il lui fut donné de le voir et de l'entendre, mais il eut l'honneur de le porter dans ses bras, de le conduire par la main, de le presser sur son cœur, de le couvrir de baisers, de le nourrir et de veiller à sa garde.

    Saint Bernard, deuxième sermon sur “Missus est”, 16. Ce texte, moins le dernier paragraphe, est la lecture du deuxième nocturne des matines. Ces matines sont d’un bout à l’autre un parallèle entre les deux Joseph.

  • Mardi de la deuxième semaine de carême

    « Ne vous faites pas appeler Rabbi, car vous n'avez qu'un seul Maître, et vous êtes tous frères. Et ne donnez à personne sur la terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père qui est dans les Cieux. Et qu'on ne vous appelle pas maîtres, car vous n'avez qu'un seul Maître, le Christ. »

    A prendre ce propos au pied de la lettre, il serait illégitime d’appeler un prêtre  « père », ou d’évoquer les « maîtres » que l’on a eus.

    Mais nul ne peut prétendre que l’enseignement de saint Paul, qui fait partie de la Sainte Ecriture comme les Evangiles, puisse entrer en contradiction avec les paroles du Christ : son enseignement vient du Christ lui-même.

    Son « enseignement » ? Impossible de parler autrement. Donc saint Paul est maître de doctrine. Mais il n’est maître que par et dans le Christ.

    Saint Paul revendique explicitement le titre de père : « Même si vous aviez dix mille pédagogues dans le Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l’Evangile. » Et il ajoute : « Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ. »

    Chaque propos se termine par « le Christ ». Paul est maître dans le Christ, il est père dans le Christ. C’est exactement le mouvement du propos du Seigneur lui-même dans l’Evangile, qui se termine d’une façon d’autant plus notable par « le Christ » que c’est l’une des trois seules fois dans les quatre Evangiles que Jésus prononce ce mot.

    C’est pourquoi il est parfaitement légitime d’appeler père un prêtre, qui est père seulement dans et par le Christ. Il en va du prêtre et du maître comme des icônes. Par delà l’image, la vénération va à la sainte ou divine réalité représentée.

    Analogiquement, cela s’applique aussi au père de famille, qui n’est père que par la fécondité donnée par le Père. Mais il est manifeste que Jésus ne pense pas ici au père de famille. Il fait plutôt allusion à l’invocation incessante des pharisiens à leur « père Abraham ». Et Jésus veut leur faire comprendre que cette invocation n’est pas en elle-même source de salut, surtout quand on fait le contraire de ce qu’enseigne le Dieu d’Abraham, le Père éternel.

  • Pour avoir la messe de saint Pie V à Monza

    Le journaliste Mario Palmaro est mort le 9 mars à l’âge de 45 ans, laissant une femme et quatre jeunes enfants. Il se savait incurable et avait préparé sa mort. Il voulait une messe de funérailles selon la « forme extraordinaire », et il était allé voir l’archiprêtre de la cathédrale de sa ville, Monza (archidiocèse de Milan). « Pas question », lui avait répondu celui-ci, avec la bienveillance habituelle des clercs dans ces cas-là. Mais Mario Palmaro avait demandé au maire l’autorisation que soit célébrée une messe, par un prêtre de ses amis, dans le square attenant à la cathédrale. Plus sensible au scandale qui se profilait qu’à l’accompagnement spirituel d’une famille catholique en deuil, l’archiprêtre a permis que la messe ait lieu dans la cathédrale. Où plus d’un millier de fidèles ont prié pour le repos de l’âme de Mario Palmaro.

    (Cf. l'hommage de Mgr Luigi Negri, archevêque de Ferrare.)

  • Surprise en Angleterre

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    Le P. Robert Byrne va devenir évêque auxiliaire de Birmingham.

    Le P Byrne était « Summorum Pontificum » avant même le motu proprio : il est un membre de l’Oratoire de Birmingham, qui avait été chargé par l’archevêque du lieu de créer un Oratoire à Oxford. En 1993 l’Oratoire d’Oxford devenait indépendant. On y célèbre une messe de saint Pie V tous les dimanches et fêtes depuis 2004. (Quant à la messe de Paul VI elle est célébrée en latin.)

    Il n’est pas interdit de voir dans cette nomination un fruit de la visite de Benoît XVI, quand il était venu à Birmingham célébrer la béatification du cardinal Newman, le fondateur de l’Oratoire, en septembre 2010.

  • Lundi de la deuxième semaine de carême

    Extraits du commentaire de saint Augustin (Traité 38 sur saint Jean) de l’évangile du jour (Jean 8 21-29).

    « Je m’en vais ».

    Pour le Christ Seigneur, la mort a été un départ pour là d’où il était venu et d’où il n’était pas sorti.

    *

    « Si vous ne croyez pas que Je Suis, vous mourrez dans vos péchés ».

    Donc, si vous croyez que Je Suis, vous ne mourrez pas dans vos péchés. (…)

    Seigneur notre Dieu, qu’avez-vous dit en prononçant ces paroles: « Si vous ne, croyez pas que je suis? » De toutes les choses que vous avez faites, en est-il une seule qui ne soit pas? Le ciel, la terre, tout ce que le ciel et la terre renferment, l’homme à qui vous adressez la parole, et les anges, qui sont vos messagers, ne sont-ils pas? Toutes les créatures sorties de vos mains sont donc; alors comment vous êtes-vous réservé l’être lui-même, l’être que vous n’avez communiqué à personne et que vous seul possédez ? « Je suis Celui qui suis » ; ces paroles signifient-elles que tous les autres êtres ne sont pas ? Et ces autres paroles : « Si vous ne croyez pas que Je Suis », ont-elles le même sens? Et ceux qui les entendaient n’étaient-ils pas non plus? Eussent-ils été des pécheurs, ils étaient du moins des hommes. Mais que fais-je? Qu’est-ce que l’être? Daigne le Sauveur le dire à mon cœur, me le dire intérieurement, m’en parler dans le secret de mon âme ! Que l’homme intérieur l’entende ! Puisse mon esprit comprendre ce que c’est qu’être réellement ! Etre, c’est ne subir jamais aucun changement. (….) Une chose quelconque, si excellente qu’elle soit, n’existe vraiment pas dès qu’elle est sujette au changement; l’être véritable ne se trouve pas là où se trouvent en même temps l’être et le non-être. Tout ce qui peut changer n’est plus, dès lors qu’il change; ce qu’il était auparavant; s’il n’est plus ce qu’il était, il a subi une sorte de mort; ce qui était en lui précédemment a été enlevé et n’y est plus. (…) Dans toutes nos actions et toutes nos agitations, en n’importe quel mouvement d’une créature, je trouve deux temps, le passé et le futur. Je cherche le présent, il n’est déjà plus ; ce que je dis est déjà loin de moi; ce que je dirai n’existe pas encore. Ce que j’ai fait n’est plus, ce que je ferai n’est pas encore : il ne reste plus vestige de ma vie passée ; ce qui me reste à vivre est encore dans le néant. Le prétérit et le futur se rencontrent dans tout changement des choses, mais ils ne se trouvent ni l’un ni l’autre dans l’immuable vérité; je n’y vois que le présent, et cela sans ombre de vicissitude; il n’en est pas ainsi des créatures. Examine attentivement les variations des choses; toujours tu remarqueras qu’elles ont été et qu’elles seront; que si tu reportes tes pensées vers Dieu, tu verras qu’il est, parce qu’on ne peut rencontrer en lui ni passé ni avenir. Pour que tu sois, il faut que tu t’élèves au-delà des limites du temps. (…)

    *

    « Qui es-tu, afin que nous croyions ? » Et lui : « Le Principe. »

    Je suis le Principe. Voilà bien ce que c’est qu’être. Le Principe ne peut subir de vicissitude; il demeure en lui-même et renouvelle toutes choses ; c’est à lui qu’il a été dit : « Tu es éternellement le même, et tes années ne passeront pas. » (…)

    Et il ajouta : « parce que je vous parle » (1), c’est-à-dire, parce je suis devenu humble à cause de vous et que je me suis abaissé pour vous dire ces paroles. En effet, si le Principe tel qu’il est était demeuré dans le sein du Père, de manière à ne jamais se revêtir de la forme d’esclave, à ne jamais devenir homme pour parler aux hommes, comment ceux-ci auraient-ils cru en lui? Des esprits nécessairement bornés eussent été incapables d’entendre sans le secours de la parole et de comprendre le Verbe. Croyez donc, leur dit-il, que je suis le Principe : parce que, pour que vous croyiez, il ne me suffit pas d’être, il faut aussi que je vous parle.

    (1) La Vulgate sixto-clémentine dit : « Ego Principium, qui et loquor vobis », ce qui est aussi l’antienne du Benedictus : je suis le Principe, moi qui vous parle. Le texte qu’avait saint Augustin disait « quia et loquor vobis » : parce que je vous parle. C’est ce qu’on lit aussi dans un certain nombre de manuscrits de la Vulgate, et qui a été retenu par la Vulgate de Stuttgart.

  • Deuxième dimanche de carême

    L’Évangile de la Transfiguration nous enseigne le but du travail de Carême. Le Christ mystique jeûne pendant quarante jours dans ses membres et puise, dans ce jeûne, la force de combattre victorieusement le diable. Il s’avance aussi, précisément par ce jeûne, vers la transfiguration. Les membres suivent, en tout, le Chef. Mais les Évangiles ne veulent pas seulement nous donner une instruction, ce sont des actions dramatiques, des « mystères », qui symbolisent ce qui se réalise par la grâce au Saint-Sacrifice. Que se passe-t-il ? A la messe, le Christ se rend présent. Celui qui se rend présent, c’est le Christ glorifié qui « est assis à la droite du Père ». Il est vrai que nous ne le voyons qu’avec les yeux de la foi. A la messe, paraissent également Moïse et Élie ; la Loi et les Prophètes attestent que le sacrifice de la messe est l’accomplissement de ce qu’ils ont préfiguré et prédit. A la messe, nous n’entendons pas seulement Moïse et Élie parler de la mort du Seigneur, nous savons que celui-ci est présent. Quant à nous, nous nous tenons sur la montagne mystique, comme saint Pierre, et nous disons : Seigneur, il est bon d’être ici. Ce n’est pas assez de dire que nous sommes témoins de la Transfiguration, nous y prenons part par la communion. L’Eucharistie est, pour nous, le grand moyen d’arriver à la transfiguration de notre âme. Par l’Eucharistie, nous bâtissons cette tente, ou plutôt ce temple de l’éternité où nous serons réunis avec le Christ, Moïse et Élie, pour être heureux à jamais.

    Dom Pius Parsch

  • L'Eglise du Costa Rica hors la loi

    Depuis 2010, Una Voce Costa Rica tente en vain de faire célébrer la messe de saint Pie V de façon habituelle et publique dans ce pays. Malgré des trésors de diplomatie et une patience à toute épreuve, plus de trois ans après il n’y a toujours rien. L’ancien archevêque avait fait semblant de prendre la demande en considération. Le nouvel archevêque est aux abonnés absents. Certes, le motu proprio Summorum Pontificum donne le droit à tout prêtre de célébrer selon l’ancien ordo, mais aucun prêtre n’ose le faire sans permission expresse de l’évêque…

    Le récit (en anglais et en espagnol) est ici.

    (Via le Forum catholique)

    (Parmi les pays hors la loi ecclésiastique, il y a aussi le Portugal : le “patriarche” Polycarpe, qui vient de mourir, avait été plus franc, puisqu’il avait ouvertement et explicitement interdit la messe de saint Pie V. Parmi les diocèses hors la loi, il y a Buenos Aires, où le cardinal Bergoglio avait permis une messe une fois par mois le dimanche à 20h dans une crypte – une messe qui curieusement n’eut pas de succès…)