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Liturgie - Page 407

  • Artistes catholiques et messe de saint Pie V

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    L’association catholique des artistes - Catholic Artist's Society - a été constituée à New York en 2009 en réponse à l’appel de Benoît XVI, qui, le 21 novembre 2009 à la Chapelle Sixtine, demandait aux artistes d’être les « gardiens de la beauté », des « annonciateurs et des témoins d'espérance pour l'humanité ».

    Ce discours de Benoît XVI célébrait les dix ans de la superbe Lettre aux artistes de saint Jean-Paul II.

    L’association catholique des artistes fait célébrer une messe solennelle chaque année en l’ancienne cathédrale Saint-Patrick de New York (érigée en basilique par Benoît XVI en 2010). Cette année, demain 4 mai, la messe marquera le 15e anniversaire de la Lettre aux artistes.

    Fait notable : elle sera célébrée selon le missel de saint Jean XXIII.

    Un chœur professionnel chantera la Berliner Messe d’Arvo Pärt. Il y aura aussi des œuvres de Pérotin, Hassler, Szamotul et Alain.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Per feminam mors, per feminam vita: per Hevam interitus, per Mariam salus. Illa corrupta secuta est seductorem: haec integra peperit Salvatorem. Illa poculum a serpente propinatum libenter accepit, et viro tradidit, ex quo simul mererentur occidi: haec elegit, gratia celesti desuper infusa, vitam protulit, per quam caro mortua possit resuscitari. Quis est, qui haec elegit operatus est, nisi Virginis Filius, et virginum sponsus, qui attulit matri fecunditatem, sed non abstulit integritatem.

    Par une femme la mort, par une femme la vie. Par Eve la ruine, par Marie le salut. Celle-là, corrompue, suit le séducteur ; celle-ci, innocente, enfante le Sauveur. Celle-là reçoit volontiers la coupe présentée par le serpent, elle la remet à son époux, et, par cette coupe acceptée, ils méritent l’un et l’autre la mort ; celle-ci, pleine de la grâce d’en haut, donne la vie par laquelle la chair qui a subi la mort peut ressusciter. Qui est-ce qui a choisi de faire cela, sinon le Fils de la Vierge, et l’époux des vierges, qui a apporté la fécondité à sa mère sans lui retirer la virginité ?

    Saint Augustin, traité sur le Symbole délivré aux catéchumènes

  • Une majorité de pratiquants « apprécie » la messe de saint Pie V

    Le décanat de Fribourg (diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg) avait distribué un questionnaire aux fidèles qui étaient allés à la messe les samedi 15 et dimanche 16 juin 2013. 3.457 fidèles avaient renvoyé le document. Parmi les 23 questions, il y en avait une sur « la messe en latin (forme extraordinaire » : 45,2% des fidèles disaient l’apprécier « beaucoup », 21,6% « assez ». Contre 6,8% « peu » et 2,7% pas du tout.

    (Paix liturgique)

  • Saint Athanase

    Fin de la longue lettre de saint Athanase, patriarche d’Alexandrie, au moine Dracontius qui avait été élu au siège épiscopal d’Hermopolis mais ne voulait pas devenir évêque.

    Que les moines ne t’arrêtent donc point, comme si tu étais le seul ordonné parmi les moines ; ne prétexte point que tu vas déchoir. Tu pourras même devenir meilleur si tu imites Paul et les actions zélées des saints. Tu sais que, constitués administrateurs des mystères, ils ont poursuivi plus directement la récompense de la vocation céleste. Quand Paul fut-il martyr et s’attendit-il à recevoir la couronne, sinon quand il fut envoyé pour enseigner ? Quand Pierre fit-il sa confession de foi, sinon quand il prêchait l’Évangile et devint pêcheur d’hommes ? Quand Élie fut-il enlevé, sinon quand il eut accompli tout son ministère prophétique ? Quand Élisée reçut-il en esprit le double, sinon quand il quitta tout pour suivre Élie. Et pourquoi le Sauveur choisit-il des disciples, sinon pour les envoyer ?

    Donc, avec ce modèle, mon cher Dracontius, ne dis point et ne crois point ceux qui disent que l’épiscopat est une occasion de péchés et qu’il porte à commettre des fautes. Tu peux, même évêque, souffrir la faim et la soif, comme Paul ; tu pourras t’abstenir de vin, comme Timothée ; jeûner toi aussi perpétuellement, comme Paul, et, jeûnant ainsi, rassasier comme lui les autres par tes enseignements, t’abstenant de boire selon ta soif, désaltérer les autres par ta doctrine. Que tes conseillers ne t’objectent donc point cela. Nous connaissons et des évêques qui jeûnent et des moines qui se rassasient, nous connaissons et des évêques qui ne boivent pas de vin et des moines qui en boivent, nous connaissons des évêques qui font des miracles et des moines qui n’en font point. Beaucoup d’évêques n’ont jamais été mariés, il y a des moines qui ont été pères de famille, de même qu’il y a des évêques pères de famille et des moines qui n’ont pas de postérité ; nous connaissons encore des clercs qui souffrent la faim et des moines qui jeûnent. Ceci est permis et cela n’est point défendu. Que partout on lutte ; la couronne dépend non du lieu mais des actes.

    Ne supporte donc point ceux qui te donnent d’autres conseils que ceux-là ; hâte-toi au contraire ; pas de retard, surtout parce que la sainte fête approche. Sans cela le peuple célébrerait la fête sans toi et tu prendrais sur toi une grande responsabilité. Qui leur annoncera la Pâque si tu n’es pas présent ? Qui leur fera connaître le jour de la Résurrection, si tu te caches ? Qui leur donnera les conseils pour bien passer la fête, si tu es en fuite ? Oh ! combien seront aidés si tu es présent, à combien ta fuite sera pernicieuse ! Qui t’approuvera d’agir ainsi ? Pourquoi te conseillent-ils de refuser l’épiscopat, eux qui veulent avoir des prêtres ? Si tu es pervers, qu’ils ne restent pas avec toi ; s’ils te jugent apte, qu’ils ne soient point envieux des autres. Si l’enseignement et le commandement est une occasion de péché, à leur avis, qu’ils ne reçoivent point d’enseignement, qu’ils n’aient point de prêtres, de manière à ne point déchoir eux et leurs maîtres. Allons, n’écoute point ces paroles humaines, ne te laisse pas ainsi conseiller, comme je te l’ai répété souvent ; hâte-toi plutôt, reviens au Seigneur et, prenant soin de ses brebis, fais aussi mémoire de nous.

  • Lundi de Pâques

    Dans son superbe livre sur les « pèlerins d’Emmaüs », qui est l’évangile de ce jour, sœur Jeanne d’Arc faisait notamment état d’une grande « inclusion » couvrant l’ensemble de ce passage, Luc 24 (1-12) 13-35. Voici les deux « dépliants » (cliquer pour les agrandir) qui sont ajoutés au livre et dont le second permet de voir l’inclusion d’un seul coup d’œil. Et de la préciser ensuite avec le texte évangélique reproduit dans le premier, avec les lettres qui permettent de passer de l’un à l’autre.

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    Ce qui est impressionnant dans cette découverte est bien sûr qu’au centre de l’inclusion se trouve le kérygme, et que ce ne peut donc pas être un hasard.

    Sœur Jeanne d’Arc précisait à propos du dépliant II :

    « Les corrélations ici proposées sont plus ou moins sûres, plus ou moins évidentes. La typographie essaie de rendre le degré de certitude :

    JÉRUSALEM : le même mot à la même place, irrécusable.

    ANNONCÈRENT : les mots sont différents, il entre donc une part plus ou moins grande d’appréciation.

    Dialogue : le mot n’est pas dans le texte. »

    En outre, l’inclusion est elle-même incluse dans le plan rigoureux de ce passage :

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    (En 2010 j’avais reproduit un bref extrait de ce même livre, publié au Cerf en 1977.)

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  • Pâques

     

    Introït de la messe du jour de Pâques, par les moines de Triors.

    Sans doute la plus sublime antienne d’entrée de toute l’année liturgique, ce qui est normal puisque c’est la plus grande fête. Son caractère d’absolue contemplation n’est plus guère compris aujourd’hui, même par des professionnels du plain chant, qui s’étonnent de ne pas avoir un introït d’une joie débordante et d’un éclat triomphal, comme les peintures qui nous montrent le Christ surgissant glorieux du tombeau. Mais personne n’a vu la résurrection du Christ. L’événement qui a bouleversé l’histoire du monde est un événement secret, qui appartient à l’intimité divine. Ce que l’homme en a vu, c’est un tombeau vide. Les retrouvailles du Christ et de son Père ont lieu dans l’abîme insondable de la profondeur de la Sainte Trinité, la profondeur de la véritable joie et du véritable amour, qui irriguent la mélodie comme d'une intense mais immobile émotion. Cet introït est, de même, l’expression, la transcription musicale, du Saint Suaire. De l’instant d’après le Saint Suaire. Quand reprend vie, d’humanité déifiée, cette Paix éternelle.

  • Samedi Saint

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    Satan et Hadès discutaient ainsi, quand une voix tonna : « Élevez vos frontons, princes. Élevez-vous, portes éternelles, et le roi de gloire entrera. » A ces mots, Hadès dit à Satan : « Va-t-en, si tu es vaillant, et livre-lui bataille. » Satan sortit. Alors Hadès dit à ses démons : « Fermez bien les portes de bronze, poussez les barres de fer, renforcez les verrous, exercez une surveillance sans relâche. Car s'il descend chez nous, il deviendra notre maître. »

    Nos ancêtres, en entendant ces paroles, éclatèrent en invectives : « Glouton, éternel affamé, disaient-ils, ouvre donc et laisse entrer le roi de gloire. » David le prophète disait : « Ne sais-tu pas, aveugle, que lorsque je vivais sur terre, j'ai lancé cette prophétie : Princes, élevez vos frontons » ? Isaïe à son tour : « Et moi, averti par le Saint-Esprit, j'ai écrit : Les morts ressusciteront, et ils se réveilleront, ceux qui dorment dans les tombeaux, et ils exulteront, ceux qui vivent sur la terre. Et j'ai dit : Où est, mort, ton aiguillon ? Où, enfer, ta victoire ? »

    La voix à nouveau retentit : ouvrez vos portes. En entendant cette parole pour la seconde fois, Hadès demanda, comme s'il ne savait pas : « Quel est ce roi de gloire ? » Les messagers du Maître lui dirent : « C'est le Seigneur le fort, le vaillant, le Seigneur vaillant des combats ~. » A peine avaient-ils prononcé ces mots que les portes de bronze se fracassèrent, et les barres de fer se rompirent et tous les morts furent déliés des chaînes qui les retenaient, et nous avec eux. Et le roi de gloire entra, sous l'aspect d'un homme, et les ténèbres de l'enfer devinrent éblouissantes.

    Aussitôt Hadès cria : « Nous sommes vaincus ! Malheur à nous ! Mais qui es-tu donc, toi qui possèdes une telle puissance et un tel empire ? Qui es-tu, toi qui es venu ici exempt de faute ? Toi qui parais petit et réalises de grandes choses, toi qui es humble et sublime, esclave et maître, soldat et roi, toi qui commandes aux morts et aux vivants ? Tu fus cloué en croix et déposé au tombeau, et te voilà soudain libre et tu as anéanti notre royaume. Es-tu ce Jésus, dont Satan, notre chef suprême, nous a parlé, nous disant que la croix et la mort te feraient hériter le monde entier ?

    Alors le roi de gloire empoigna par le sommet de la tête le chef suprême, Satan, et le livra aux anges, disant : « Mettez-lui des chaînes aux mains et aux pieds, au cou et à la bouche. » Puis, le donnant à Hadès, il dit : « Prends-le et surveille-le étroitement jusqu'à mon retour. »

    Hadès reçut Satan et lui dit : « Belzébuth, héritier du feu et du châtiment, ennemi des saints, qu'est-ce qui t'a poussé à faire crucifier le roi de gloire ? Il est descendu chez nous et nous a dépouillés. Retourne-toi et vois il ne me reste plus de morts. Tous ceux que tu avais gagnés par le bois de la connaissance, la croix te les a repris. Tes délices se sont changées en douleur. En voulant tuer le roi de gloire, tu t'es tué toi-même. Je t'ai reçu avec mission de bien te garder. Eh bien, tu sauras d'expérience quels maux je suis capable d'infliger. O chef des diables, prince de la mort, racine du péché, comble du mal ! Quel vice trouvais-tu en Jésus pour désirer sa perte ? Comment as tu osé lui nuire ? Pourquoi as-tu cherché à faire choir dans les ténèbres un homme qui t'a enlevé tous ceux qui depuis l'origine étaient morts ? »

    Hadès parlait encore à Satan quand le roi de gloire étendit sa main, saisit Adam notre premier père, et le ressuscita . Puis, se tournant vers les autres, il dit : « Venez avec moi, vous tous qui devez votre mort au bois que celui-ci a touché. Car voici : je vous relève tous par le bois de la croix ! » Alors il les fit tous sortir, et l'on vit notre premier père Adam rempli de joie : « Je rends grâce à ta magnanimité, Seigneur, disait-il, car tu m'as fait remonter du fond des enfers. » Et tous les prophètes et tous les saints disaient : « Nous te rendons grâces, Seigneur, sauveur du monde, qui as tiré nos vies de la corruption. »

    Et tandis qu'ils parlaient, le Seigneur bénit Adam en marquant son front du signe de la croix. Il fit le même geste avec les patriarches et les prophètes, les martyrs et les ancêtres, et d'un bond les fit sortir de l'enfer. Et pendant qu'il marchait, les saints pères chantaient derrière lui, et disaient : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Alléluia. A lui la louange de tous les saints. »

    Actes de Pilate (ou Evangile de Nicodème), 21-24.

  • Vendredi Saint

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    « Ainsi, le Christ devient le nouvel Adam par lequel la vie humaine prend un nouveau départ. Lui qui est fondamentalement relation et « être en relation », le Fils restaure les relations. Ses bras étendus sont la relation ouverte, qui toujours nous reste ouverte. La Croix, lieu de son obéissance, devient ainsi le vrai arbre de vie. Le Christ devient l’image opposée au serpent, ainsi que le dit Jean dans son évangile (In. 3,14). De cet arbre ne vient pas la parole de tentation, mais la parole de l’amour sauveur, la parole de l’obéissance, par laquelle Dieu même s’est fait obéissant, et nous offre ainsi son obéissance comme champ de la liberté. La Croix est l’arbre de vie à nouveau accessible. Dans la Passion, le Christ, pour ainsi dire, écarta le glaive fulgurant, traversa le feu et dressa la Croix comme véritable axe du monde, sur lequel se relève le monde. Pour cela même, l’Eucharistie, comme présence de la Croix, est l’arbre de Vie qui reste toujours au milieu de nous et nous invite à recevoir les fruits de la vie véritable. Il s’ensuit que l’Eucharistie ne se résume jamais à une sorte de pratique communautaire. La recevoir, manger de l’arbre de Vie, cela signifie recevoir le Seigneur crucifié, c’est-à-dire sa forme vitale, son obéissance, son « oui », c’est accepter la mesure de notre condition de créature. Cela veut dire accepter l’amour de Dieu qui est notre Vérité. Cette dépendance vis-à-vis de Dieu ne signifie pas pour nous détermination venue de l’extérieur, tout comme, pour le fils, la filiation n’est pas une détermination extrinsèque : c’est justement cette « dépendance » qui est liberté, parce qu’elle est Vérité et Amour. »

    Joseph Ratzinger, Au commencement Dieu créa le ciel et la terre (quatre sermons de carême), Fayard, p. 85.

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    Rome, basilique Saint-Clément

  • Jeudi saint

    C’est le jour de l’institution de l’eucharistie et du sacerdoce. Ce n’est pas le jour du souvenir de cette double institution. De même que l’eucharistie nous donne réellement le corps et le sang du Christ parce qu’elle EST le sacrifice de la Croix, le jeudi saint EST le jour où le Corps et le Sang nous sont donnés sous la forme qui leur est donnée en CE jour à la Cène.

    C’est ce que souligne la messe, d’abord dans la prière solennelle (Hanc igitur) où le prêtre étend les mains sur les dons :

    « Voici donc l’offrande que nous vous présentons, nous vos serviteurs et avec nous votre famille entière, en ce jour où Notre Seigneur Jésus-Christ a confié à ses disciples la célébration des mystères de son corps et de son sang, acceptez-la, Seigneur, avec bienveillance ; disposez dans votre paix les jours de notre vie, veuillez nous arracher à l’éternelle damnation et nous compter au nombre de vos élus. Par le Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. »

    Et lors de la consécration elle-même :

    « Celui-ci, la veille de sa Passion, c’est-à-dire aujourd’hui, prit du pain dans ses mains saintes et adorables, et les yeux levés au ciel vers vous, Dieu, son Père tout-puissant, vous rendant grâces, il bénit ce pain, le rompît et le donna à ses disciples en disant : Prenez et mangez-en tous : CECI EST MON CORPS. »

    L’Eglise est également le Corps du Christ, parce que l’Eglise s’édifie par le Corps du Christ, par l’eucharistie, grâce au sacerdoce que le Christ nous donne en ce jour.

    Le sacerdoce en sa plénitude est celui de l’évêque. Seul l’évêque peut édifier une Eglise diocésaine, parce qu’il est l’unique grand prêtre de ce diocèse, qu’il construit par l’eucharistie, eucharistie qui à partir de sa cathédrale se diffuse dans toutes les paroisses par ses prêtres et le peuple de Dieu en communion avec lui par l’eucharistie. La cathédrale est la mère des églises du diocèse, comme la cathédrale de l’évêque de Rome est la mère de toutes les cathédrales et églises du monde.

    C’est pourquoi le Jeudi Saint est le seul jour de l’année où l’évêque ne peut pas célébrer la messe ailleurs que dans sa cathédrale. Il y a bien aussi, sans doute, le jour anniversaire de la dédicace de la cathédrale, mais là c’est plutôt une affaire de convenance, même si c’est d’impérative convenance. Alors que pour la messe de la Sainte Cène le Jeudi Saint c’est un impératif sacramentel et ecclésiologique.

    Le caractère unique de cette messe est souligné par le fait qu’une seule messe est permise dans les églises, image de l’unique messe célébrée à la cathédrale.

    Dom Pius Parsch commente :

    « Aujourd’hui, dans toutes les églises, une seule messe est permise. Le prêtre le plus digne remplace le Christ ; les autres sont, pour ainsi dire, les Apôtres et reçoivent de ses mains la sainte Communion ; la messe est, en effet, la célébration de la Cène. Mais la messe devrait être une véritable fête de famille et de communauté. Le curé, ses auxiliaires et toute la paroisse autour de la table du Seigneur ou, pour mieux dire, le Christ avec ses disciples ! L’église de station est Saint-Jean de Latran, l’église paroissiale du père de la chrétienté. Ainsi, dans l’esprit de la liturgie, toute la famille de l’Église romaine est rassemblée pour célébrer la Cène. »

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    (Benoît XVI à Saint-Jean de Latran pour la messe In Cœna Domini le Jeudi Saint 2009.)

  • Mercredi Saint

    Nous avons de saint Léon le Grand sept sermons de la Passion qui portent la mention « Habitus feria quarta » : prononcés le Mercredi Saint. Ces sept sermons sont explicitement la suite de sermons prononcés le dimanche précédent. Il en résulte qu’au temps de saint Léon il n’y avait pas de messes ni d’offices publics les Lundi et Mardi Saints. C’est pourquoi la messe du Mercredi Saint est d’une particulière solennité : elle ouvrait le temps sacré de la mort et de la résurrection du Seigneur.

    C’est pourquoi elle était célébrée à Sainte-Marie-Majeure, comme pour une grande fête, et en prélude au Jeudi Saint dont les trois messes (des pénitents, des saintes huiles, et de la Cène) auront lieu à Saint-Jean de Latran. Elle a gardé ses trois lectures, signe aussi qu’il s’agissait du dernier « scrutin », le scrutin de repêchage des derniers catéchumènes. Mais ce sont tous les catéchumènes qui étaient confiés à la garde de la Mère de Dieu.

    L’évangile est la Passion selon saint Luc. Saint Luc qui est évidemment chez lui dans la basilique de la Sainte Vierge dont il est l’évangéliste et le portraitiste. Saint Luc dont la prédication est l’écho de celle de saint Paul. Saint Paul qui fournit le solennel introït de cette messe, préface de la mort et de la résurrection du seul Seigneur : « Qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers ; car le Seigneur s’est fait obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix : c’est pourquoi le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père. »

    Le psaume d’introït est le psaume 101, que l’on retrouvera dans le trait, l’offertoire et la communion. Les versets extraits de ce long psaume sont ceux par lesquels Jésus exprime sa souffrance, en écho des deux lectures d’Isaïe qui sont les deux grandes prophéties de la Passion. Voici ce qu’écrit le bienheureux cardinal Schuster à propos du trait :

    « Le répons suivant a été détaché du psaume 101, et il décrit les sentiments de Jésus dans sa suprême agonie, sentiments de douleur et d’humiliation, mais de parfaite confiance en Dieu qui, au moment voulu, se lèvera à son aide et le ressuscitera : “Seigneur, écoutez ma prière, que mon cri arrive jusqu’à vous. Ne détournez pas de moi votre face ; écoutez-moi chaque fois que je suis dans la tribulation. Au jour où je nous invoque, hâtez-vous de m’exaucer, car mes jours s’évanouissent comme la fumée, et mes os sont brûlés comme par une grande flamme. J’ai été abattu comme l’herbe, mon cœur s’est desséché, en sorte que j’ai oublié de manger mon pain. Vous vous lèverez bien pourtant pour compatir à Sion, car il est temps d’en avoir pitié, le moment en est venu.” Avec quel tremblement et quel respect ne devons-nous pas méditer dans le Psautier ces sentiments de Jésus crucifié ! Ce livre sacré de la prière est le meilleur commentaire du saint Évangile, puisque alors que les évangélistes s’occupent de préférence à décrire la vie extérieure et l’enseignement du Sauveur, le psalmiste nous dépeint les sentiments intimes de son cœur. »