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Mardi de la deuxième semaine de carême

« Ne vous faites pas appeler Rabbi, car vous n'avez qu'un seul Maître, et vous êtes tous frères. Et ne donnez à personne sur la terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père qui est dans les Cieux. Et qu'on ne vous appelle pas maîtres, car vous n'avez qu'un seul Maître, le Christ. »

A prendre ce propos au pied de la lettre, il serait illégitime d’appeler un prêtre  « père », ou d’évoquer les « maîtres » que l’on a eus.

Mais nul ne peut prétendre que l’enseignement de saint Paul, qui fait partie de la Sainte Ecriture comme les Evangiles, puisse entrer en contradiction avec les paroles du Christ : son enseignement vient du Christ lui-même.

Son « enseignement » ? Impossible de parler autrement. Donc saint Paul est maître de doctrine. Mais il n’est maître que par et dans le Christ.

Saint Paul revendique explicitement le titre de père : « Même si vous aviez dix mille pédagogues dans le Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l’Evangile. » Et il ajoute : « Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ. »

Chaque propos se termine par « le Christ ». Paul est maître dans le Christ, il est père dans le Christ. C’est exactement le mouvement du propos du Seigneur lui-même dans l’Evangile, qui se termine d’une façon d’autant plus notable par « le Christ » que c’est l’une des trois seules fois dans les quatre Evangiles que Jésus prononce ce mot.

C’est pourquoi il est parfaitement légitime d’appeler père un prêtre, qui est père seulement dans et par le Christ. Il en va du prêtre et du maître comme des icônes. Par delà l’image, la vénération va à la sainte ou divine réalité représentée.

Analogiquement, cela s’applique aussi au père de famille, qui n’est père que par la fécondité donnée par le Père. Mais il est manifeste que Jésus ne pense pas ici au père de famille. Il fait plutôt allusion à l’invocation incessante des pharisiens à leur « père Abraham ». Et Jésus veut leur faire comprendre que cette invocation n’est pas en elle-même source de salut, surtout quand on fait le contraire de ce qu’enseigne le Dieu d’Abraham, le Père éternel.

Commentaires

  • Très éclairant, merci!

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