Ce matin en disant l’office je voyais à l’horizon le noir de la nuit se transformer en une écharpe bleu foncé, qui s’éclaircit lentement, et peu à peu se mit en place un somptueux décor de nuages qui se colorait en rose et orangé sur le ciel devenu améthyste. Et cela au fil des antiennes des laudes : « Ecce in nubibus cæli… » Voici que dans les nuées du ciel le Seigneur viendra avec grande puissance, alléluia… Voici qu’il apparaîtra, le Seigneur, il ne nous trompera pas ; s’il prend son temps, attends-le, car il viendra et il ne tardera pas… Voici que notre Seigneur viendra avec puissance, et il illuminera les yeux de ses serviteurs, alléluia.
Peu à peu la lumière se faisait plus vive, les couleurs s’éclaircissaient, le décor était de plus en plus triomphant, écrin de couleurs éclatantes et trône impérial, n’attendant plus que le Souverain, le Soleil de gloire.
C’était l’heure de prime. Et à l’instant même où je dis l’antienne de prime :
Ecce in nubibus cæli Dominus veniet cum potestate magna alleluia,
à cet instant même le soleil parut. Et immédiatement, tout le décor fut balayé comme par un grand coup de pinceau instantané, il fut tout entier englouti dans la lumière, tout l’horizon fut embrasé et il n’y avait plus qu’une seule couleur, celle du cœur de la flamme.
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* Psaume 18
Cæli enárrant glóriam Dei * et ópera mánuum ejus annúntiat firmaméntum (…)
In sole pósuit tabernáculum suum * et ipse tamquam sponsus procédens de thálamo suo
Exsultávit ut gigas ad curréndam viam * a summo cælo egréssio ejus
Et occúrsus ejus usque ad summum ejus * nec est qui se abscóndat a calóre ejus
Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament annonce les œuvres de ses mains. (…)
Dans le soleil il a planté sa tente ; et il est lui-même comme un époux sortant de sa chambre nuptiale.
Il a bondi comme un géant pour parcourir son chemin. Son départ est de l’extrémité du ciel,
Et son arrivée à l’extrémité du ciel ; personne n’est à l’abri de sa chaleur.
Commentaires
A vous lire, je rêve de dire l'office monastique. Mais dans une vie active ordinaire, le projet paraît impossible. Les laudes sont très longues, tout comme les psaumes de prime. Et je ne parle pas des matines.
Je serai intéressé de savoir comment vous faites et combien de temps cela vous prend.
Pour diverses raisons, je me contente de l'office réformé, avec tous ses défauts, mais le plus souvent chanté en latin et grégorien, une consolation...
Facile, je suis à la retraite...
Cela dit quand j'étais à National Hebdo je disais aussi tout l'office. J'avais fait rire Dom Gérard en lui disant que j'arrivais au "Paquebot" avant tout le monde pour dire les matines dans les couloirs que je transformais ainsi en cloître... (C'était en carré.)
Maintenant j'ai la messe en plus. Ce qui m'occupe de 7h à 10h 30 au moins, en comptant matines, laudes, prime, tierce, mais aussi la lecture de la Bible.
Bonsoir,
En sommes vous faites ce que tout prêtre devrait faire par conviction et non par routine!
Que DIEU vous bénisse et vous garde dans Sa Paix et Sa Joie!
Merci!
JFL
La retraite, ça aide. Ca me console un peu.
Mais dans le fond, vous êtes un marathonien...
Pour répondre plus précisément à votre question, l'ensemble matines-laudes, sans rien d'autre, c'est entre trois quarts d'heures et une heure selon les jours. Ce sont les matines, surtout des fêtes, surtout de l'Immaculée Conception... qui sont longues. Les laudes, c'est à peu près dix minutes, un petit quart d'heure maximum.
Merci de ces précisions.
10 minutes, c'est rapide.
Avec le diurnal du Barroux, je n'ai jamais réussi à faire moins de quinze à vingt minutes. Il faut absolument avoir préparé tous les signets à l'avance, sans quoi on passe son temps à jongler avec les pages. J'imagine que le bréviaire monastique donne moins de peine.