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Liturgie - Page 27

  • Sainte Martine

    Il y eut une messe de sainte Martine, le 1er janvier, jour de son martyre, vers le VIIIe siècle, mais elle ne pouvait pas concurrencer la Circoncision du Seigneur… Urbain VIII relança son culte au XVIIe siècle, plaçant sa fête au 30 janvier, après la découverte de ses reliques dans la basilique qui portait son nom.

    Le martyrologe de ce jour fait aussi mémoire de deux saintes franques. L’une est sainte Bathilde, femme de Clovis II, qu’on trouve au propre de France des bénédictins au 26 janvier. L’autre est sainte Aldegonde, « fondatrice et patronne de Maubeuge », comme dit la légende de sa statue à l’entrée de l’église Saints Pierre et Paul de cette ville.

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    Aldegonde était la fille du régent de Clotaire II (le grand-père de Clovis II). Alors qu’on voulait la marier à un prétendant digne de son rang, elle s’enfuit et se fit ermite au bord de la Sambre. D’autres jeunes filles vinrent se joindre à elle, et en 661 la communauté devint une abbaye dont la première abbesse fut Aldegonde. Tel fut le début de la ville qu'on appela ensuite Maubeuge.

    Le voile de sainte Aldegonde :

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  • Saint François de Sales

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    Préface propre du diocèse d’Annecy et de l’Ordre de la Visitation, composée en 1665 (date de sa canonisation).

    Vere dignum et justum est, æquum et salutáre,
    nos tibi semper et ubíque grátias ágere :
    Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
    per Christum Dóminum nostrum.

    Qui Ecclésiæ suæ
    beátum Francíscum Pastórem
    juxta cor suum suscitávit,
    ut scriptis, sermónibus et exémplis pietátem corroboráret,
    et áspera converéteret in vias planas.

    Quique illum suæ lenitátis spíritu tam mirabíliter adimplévit,
    ut non solum induráta peccatórum corda
    ad pæniténtiam flécteret,
    sed et rebéllis tot hæreticórum mentes
    ad fídei cathólicæ unitátem revocáret.

    Et ídeo cum Angelís et Archángelis,
    cum Thronis et Dominatiónibus,
    cumque omni milítia cæléstis exércitus,
    hymnum glóriæ tuæ cánimus, sine fine dicéntes. (Sanctus…)

    Il est vraiment juste et nécessaire,
    c’est notre devoir et c’est notre salut,
    de vous rendre grâces toujours et partout,
    Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
    par le Christ Notre-Seigneur,

    vous, qui avez suscité à votre Eglise
    le Bienheureux François,
    Pasteur selon votre cœur,
    afin que par ses écrits, ses paroles et ses exemples,
    il fortifiât les vertus et aplanît les routes difficiles.

    A vous, Seigneur, qui l’avez comblé de votre esprit de douceur d’une manière si étonnante
    que non seulement il attira à la pénitence
    les cœurs endurcis par le péché,
    mais qu’il rappela à l’unité de la foi catholique
    une multitude d’hérétiques rebelles.

    C’est pourquoi avec les Anges et les Archanges,
    avec les Trônes et les Dominations,
    avec toute l’armée céleste,
    nous chantons une hymne à votre gloire, disant sans cesse. (Sanctus).

  • Septuagésime

    Aujourd'hui, mes frères, nous célébrons le commencement de la septuagésime dont le nom est assez connu dans l'Eglise entière. Eh bien, mes très-chers frères, je vous dirai que ce nom me cause plusieurs souffrances dans l'âme. D'abord je suis ému jusqu'au fond du cœur, au souvenir de cette patrie où tout excède tout nombre, toute mesure et tout poids, après laquelle je soupire ardemment. Combien de temps encore ne recevrai-je tous les biens de l'âme et du corps qu'avec poids, nombre et mesure ! combien n'y a-t-il point de mercenaires dans la maison de mon père, qui ont du pain en abondance, tandis que moi, je meurs de faim ? Car, c'est du pain matériel qu'il a été dit à Adam et que la malédiction est passée jusqu'à nous : « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front », et lorsque j'ai travaillé, on me pèse le pain qu'on me donne, on me mesure mon breuvage, et mes autres aliments me sont comptés. Oui, voilà comment sont les choses en cette vie du corps. Comment sont-elles dans celle de l'âme ? Je ne mange qu'après avoir soupiré ; et encore, plût à Dieu que je reçusse quelques débris du céleste festin même, après que j'ai gémi et pleuré, et que, semblable à un petit chien, je pusse ramasser les miettes qui tombent de la table de mes maîtres ! O Jérusalem, cité du grand Roi qui te nourrit du plus pur froment, et que le cours d'un fleuve remplit de gaîté ! Dans tes murs, il n'y a plus ni poids ni mesure, tout est satiété, abondance extrême. Tu ne connais même point de nombre, attendu qu'en toi tous participent au même bien. Mais moi, qui suis tout entier dans le changement et dans le nombre, quand me sera-t-il donné d'arriver à cette cité que je recherche de tous mes vœux ? quand, Seigneur, votre gloire se manifestera-t-elle à moi et en serai-je rassasié ? Quand m'enivrerai-je de l'abondance de votre demeure, et me désaltérerai-je au torrent de vos voluptés ? Car maintenant les gouttes qui en tombent sur la terre sont si petites, que c'est à peine si je puis avaler ma propre salive.

    Oui, mes frères, il est très-vrai que maintenant tout nous est donné avec poids, avec mesure et avec nombre ; mais un jour viendra qu'il n'en sera plus ainsi. En effet, pour ce qui est du nombre, nous lisons quelque part : « La sagesse est sans nombre. » Quant au poids, entendez l'Apôtre nous parler d'un poids où il n'y a plus de poids, « d'un poids excessif et éternel d'une souveraine et incomparable gloire ». L'entendez-vous, un poids éternel, mais un poids excessif, comme il a soin de le dire auparavant ? Et Jésus-Christ, ne l'entendez-vous point promettre une mesure sans mesure ; « une mesure bien foulée, bien pressée, et qui se répandra par-dessus les bords » ? Mais quand verrons-nous ces choses ? Sans doute quand nous serons arrivés au terme de la présente septuagésime, je veux dire à la fin de notre captivité. Nous lisons, en effet, que pour les enfants d'Israël, le terme marqué à leur captivité de Babylone, fut une septuagésime d'années. En effet, quand elle se fut écoulée, ils revinrent dans leurs foyers, le temple fut relevé de ses ruines, et leur ville fut rebâtie. Mais nous, mes frères, quand finira cette autre captivité qui dure depuis le commencement du monde ? quand en verrons-nous tomber les liens ? Quand se relèvera pour nous la sainte Jérusalem ? Ce sera sans doute à la fin de cette septuagésime qui se compose du nombre dix et du nombre sept, à cause des dix commandements de Dieu qui nous ont été faits et des sept obstacles qui retardent notre marche dans la voie de ces commandements.

    Le premier obstacle que nous rencontrons et qui absorbe une partie de notre temps, ce sont les nécessités de ce misérable corps ; qui doute, en effet, que nous soyons fréquemment détournés des exercices spirituels, par le besoin de prendre du sommeil, de la nourriture, des vêtements et le reste ? En second lieu, nous sommes encore retenus par les vices de l'âme, tels que la légèreté, les soupçons, les mouvements d'impatience et d'envie, le désir de la louange et le reste que nous éprouvons tous les jours en nous. Le troisième et le quatrième obstacle consistent dans les prospérités et dans les adversités de ce monde. Car, de même que le corps, parce qu'il est corruptible, appesantit l'âme, ainsi notre habitation terrestre pèse, sur un esprit qui songe à mule choses à la fois. Prenez donc doublement garde de tomber dans les filets de la tentation, et cherchez les armes de la justice, pour la repousser, à droite et à gauche. Le cinquième, le plus grave et le plus redoutable obstacle, se trouve dans l'ignorance. En mille circonstances, en effet, nous ne savons point ce que nous devons faire, si bien que nous ignorons même ce que nous devons demander à Dieu dans la prière, pour le prier comme on doit le faire. Le sixième obstacle est la présence de notre ennemi, qui tourne autour de nous comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer. Plût au ciel que nous en fussions quittes pour ces six obstacles à surmonter, et que le septième ne nous atteignît point, et que nous n'eussions aucun péril à redouter des faux frères. Oui plût à Dieu que nous n'eussions à essuyer d'assaut, que des esprits malins avec leurs suggestions, et que les hommes ne pussent nous nuire par leurs pernicieux exemples, par leurs conseils importuns, par leurs paroles flatteuses on. médisantes, et de mille autres manières encore.

    Vous voyez combien il nous est nécessaire, pour triompher de ces sept obstacles qui s'opposent à notre marche, que nous soyons aidés des sept dons du Saint-Esprit. C'est donc à cause de ces sept obstacles, qui nous retardent dans la voie des commandements de Dieu, que nous passons le temps dans les larmes de la pénitence, le temps de la Septuagésime, pendant lequel nous cessons de chanter le solennel Alléluia, et nous reprenons, dès le commencement, la lamentable histoire de la chute de l'homme.

    Saint Bernard, premier sermon pour le dimanche de la Septuagésime.

  • Saint Jean Chrysostome

    Le tropaire de saint Jean Chrysostome, par les moines de Valaam, et par les moniales de Minsk.

    Уст твоих, якоже светлость огня возсиявши, благодать/ вселенную просвети:/ не сребролюбия мирови сокровища сниска,/ высоту нам смиренномудрия показа./ Но твоими словесы наказуя, отче Иоанне Златоусте,// моли Слова, Христа Бога, спастися душам нашим.

    Comme l’éclat du feu, la grâce a jailli de tes lèvres pour illuminer l’univers ; tu as découvert au monde les trésors du détachement des biens, tu lui as montré la grandeur de l’humilité, ainsi toi qui nous instruits de tes paroles, ô Père Jean Chrysostome, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.

     

  • Saint Polycarpe

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    Fresque du monastère de Dionysiou, Mont Athos, XVIe siècle.

    Le canon des matines byzantines de saint Polycarpe est l’œuvre du très prolifique saint Théophane l’Hymnographe, dit aussi saint Théophane le Marqué, parce que, victime des persécutions des empereurs iconoclastes, le motif de sa condamnation à l’exil avait été gravé sur son front au fer rouge. Après la persécution il devint évêque de Nicée, en 842. Il avait une soixantaine d’années, et c’est alors qu’il composa ses hymnes.

    Comme beaucoup de canons, c’est un acrostiche. Les premières lettres de chaque strophe forment la phrase : Τὸν θεῖον Πολύκαρπον ἐν ᾄσμασιν εὐφημήσω. Je célébrerai le divin Polycarpe par des hymnes.

    Voici les strophes qui vont jusqu’au c de Polycarpe (les trois premières odes).

    Toi qu'illumine la splendeur du Christ, toi qui es comblé par son rayonnement, éclaire les ténèbres de mon âme par tes prières, Père saint.

    La lumière de la prédication salutaire, réfléchie par ton cœur pur comme par un clair miroir, a fait briller sur tous les hommes ses rayons.

    Tu fus la stèle de la nouvelle loi, sur laquelle était inscrit, non à l'encre, mais par l'Esprit, l'Evangile de la grâce de Dieu.

    Sachant que de toi s'est incarné, sans le vouloir de la chair, le Dieu antérieur à tous les siècles et à la création, nous te reconnaissons, à juste titre, comme la Mère de Dieu.

    Pontife Polycarpe, tu devins, comme dit le psaume, un olivier portant du fruit dans la maison de ton Seigneur, car ta prédication a fait briller tous les cœurs.

    Bienheureux qui dirigeas soigneusement ton esprit selon les préceptes du Sauveur, tu as mérité de devenir un excellent pasteur de son Eglise.

    Tout entier, comme hostie vivante, par le martyre tu t'es offert au Christ, Bienheureux qui par l'ascèse avais déjà lutté en rendant le témoignage de ta conscience.

    Notre poussière de mort, tu l'as secouée en enfantant, ô Vierge, l'Immortalité et tu nous as tissé, par ton enfantement, les ornements de l'incorruptible condition.

    Polycarpe, tu fus pour le Seigneur un fertile verger portant les fruits des vertus.

    En parfait holocauste, en sacrifice pur, tu t'es offert, Polycarpe, au Sauveur universel.

    En guidant pieusement le peuple vers la lumière du divin savoir, tu as chassé, vénérable Père, les ténèbres des sans-Dieu.

    Nous chantons l'endurance de ton âme, saint Martyr, et ton invincible fermeté dans les combats.

    Illumine les ténèbres de mon âme à ta clarté, Vierge pure qui enfantas la Lumière personnifiée.

  • La messe au Capitole

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    Une messe traditionnelle a été célébrée mardi au Capitole de Washington, dans une pièce sous la chambre du Congrès, à la demande du président de la chambre, Mike Johnson, et du député Jim Jordan.

    Mike Johnson a déclaré : « Cela fait un an aujourd'hui que le FBI a qualifié les catholiques traditionnels de "radicaux" et a envoyé des espions dans leurs lieux de culte. Les agences gouvernementales ont été conçues pour protéger le peuple américain, mais elles ont été instrumentalisées par l'administration Biden. Les républicains de la Chambre des représentants doivent demander des comptes aux agences qui ciblent les Américains en fonction de leur foi. »

    La messe de saint Raymond de Pegnafort a donc été chantée devant une cinquantaine de « catholiques traditionnels radicaux » ciblés il y a un an par le FBI comme de potentiels « terroristes de l’intérieur » parce qu’ils considèrent que la vie intra-utérine doit être protégée et que le mariage ne peut être célébré qu’entre un homme et une femme.

  • Conversion de saint Paul

    Offertoire, par les moines de l’abbaye Saint-Benoît de Rio de Janeiro (fondée en 1590).

    Mihi autem nimis honoráti sunt amíci tui, Deus : nimis confortátus est principátus eórum.

    O Dieu, que vos amis sont singulièrement honorés à mes yeux ! Leur empire s’est extraordinairement affermi.

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    Cet offertoire est aussi celui de la commémoraison de saint Paul, le 30 juin, ainsi que de la fête de saint André. Au moyen âge cette antienne était accompagnée de trois autres versets du psaume 138, qui s’appliquent fort bien à l’épisode de la conversion de saint Paul :

    Domine, probasti me, et cognovisti me : tu cognovisti sessionem meam, et resurrectionem meam.

    Seigneur, vous m’avez sondé, et vous me connaissez : c’est vous qui connaissez mon affaissement, et mon redressement.

    Intellexisti cogitationes meas a longe : semitam meam et directionem meam investigasti.

    Vous avez discerné de loin mes pensées : vous avez examiné à la trace mon sentier et mon parcours.

    Ecce tu, Domine, cognovisti omnia, novissima et antiqua : tu formasti me et posuisti super me manum tuam.

    Voilà, Seigneur : c’est vous qui connaissez toutes choses, les récentes et les anciennes : c’est vous qui m’avez formé, et vous avez posé sur moi votre main.

  • Saint Timothée

    Stichères du lucernaire byzantin :

    Eclairé par les rayons de l'Esprit, saint apôtre Timothée, tu parcourus l'univers comme un astre de lumière pour y faire luire la grâce de Dieu ; intercède auprès de lui pour qu'à nos âmes soient données la paix et la grande miséricorde.

    Saint apôtre Timothée, tu as bu au torrent délicieux et, pour imiter le Christ, tu abreuvas à ton tour ceux qui désiraient ardemment la connaissance de Dieu ; tu t'es approché avec joie de lui pour contempler désormais l'éblouissante gloire de la Trinité et goûter la paix du Seigneur tout-puissant.

    Saint apôtre Timothée, à travers les maladies et les faiblesses du corps ayant trouvé la force de l'esprit, tu brisas aisément la puissance de l'erreur, protégé que tu étais par celle du Christ, et tu proclamas hautement l'Evangile divin de la paix.

    D'avance choisi par notre Dieu et devenu disciple de saint Paul, tu fus initié aux choses divines ; ayant excellé par ta vie et gardé sans fléchir la foi jusqu'au sang, tu devins un fidèle Pontife de Dieu, saint apôtre Timothée ; pour avoir dénoncé le culte des idoles comme folie, abattu à coups de pierres et de massues, tu as reçu la couronne des Martyrs. Bienheureux, intercède pour nous qui célébrons avec foi ta mémoire sacrée.

    Apolytikion, par le P. Grigorios Karalis, directeur de l'école de musique byzantine de la cathédrale du Pirée :

    Χρηστότητα ἐκδιδαχθείς, καὶ νήφων ἐν πᾶσιν, ἀγαθὴν συνείδησιν ἱεροπρεπῶς ἐνδυσάμενος, ἤντλησας ἐκ τοῦ Σκεύους τῆς ἐκλογῆς τὰ ἀπόρρητα· καὶ τὴν πίστιν τηρήσας, τὸν ἴσον δρόμον τετέλεκας, Ἀπόστολε Τιμόθεε. Πρέσβευε Χριστῷ τῶ Θεῷ, σωθῆναι τὰς ψυχὰς ἡμῶν.

    Maître en douceur, sobre en tout, revêtu d’une conscience droite comme il convient à un prêtre, tu as puisé au “Vase d’élection” [cf. Actes des apôtres, 9,15] les vérités ineffables. Tu as conservé la foi et mené à terme une course égale à la sienne, ô apôtre Timothée. Prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.

  • Saint Raymond de Pegnafort

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    Vitrail de l’église Saint-Dominique de Washington (1965).

    Deus, qui beátum Raymúndum pœniténtiæ sacraménti insígnem minístrum elegísti, et per maris undas mirabíliter traduxísti : concéde ; ut eius intercessióne dignos poeniténtiæ fructus fácere, et ad ætérnæ salútis portum perveníre valeámus. Per Dóminum.

    Cardinal Schuster :

    La collecte n’observe pas les lois du cursus, mais l’auteur, tout préoccupé, comme les modernes en général, de mettre en évidence les particularités de l’histoire de son héros, cherche à y arriver avec quelque habileté et non sans élégance. Le fruit que nous devons aujourd’hui demander par, l’intercession du saint Dominicain, pénitencier du rigide Grégoire IX, est la contrition et une digne pénitence. Voilà le seul manteau que nous puissions jeter sur la mer de ce monde, afin d’aborder au port de l’éternité bienheureuse : « O Dieu qui avez choisi comme insigne ministre du sacrement de Pénitence le bienheureux Raymond, et qui l’avez soutenu d’une façon admirable sur les ondes de la mer ; accordez-nous, grâce à son intercession, de faire de dignes fruits de pénitence, et d’arriver à atteindre le port du salut éternel. Par notre Seigneur, etc. »

    Cette collecte inspira davantage dom Parsch :

    Comme l’Église sait bien utiliser la vie des saints pour notre instruction morale ! La collecte d’aujourd’hui (composée par le pape Clément VIII) le montre parfaitement (on sait que la plupart des oraisons sont composées de trois parties : l’invocation, le motif de la prière tiré de la fête, la prière proprement dite). Le motif fait ressortir deux traits de la vie du saint : son zèle pour les confessions et sa marche sur les flots de la mer. Ces motifs déterminent les deux prières suivantes : a) que nous « fassions de dignes fruits de pénitence » et b) que nous parvenions au port du salut éternel. Si saint Raymond est le patron des confesseurs, il peut nous obtenir la grâce de bien user du sacrement de Pénitence. La collecte emploie les paroles de saint Jean-Baptiste dans l’Évangile : « faites de dignes fruits de pénitence » (conversion). La pénitence est, dans ce passage, comparée à un arbre dont on reconnaît la bonté à ses fruits, ces dignes fruits sont la persévérance dans la conversion. Combien de fois, hélas, avons-nous fait nous-mêmes l’expérience que la conversion ne dure que peu de temps ! Ce n’étaient pas de dignes fruits. Après demain (25 janvier) l’Église nous donnera un exemple classique, en nous montrant comment saint Paul « fit de dignes fruits de pénitence ». La seconde demande est enveloppée dans un beau symbole que la liturgie utilise volontiers : que la barque de notre vie malgré les tempêtes et les vagues, parvienne heureusement au port de l’éternité. Pour que se réalisent ces deux prières, que la sainte Eucharistie nous donne grâce et force.

  • Saint Vincent

    Une oraison de la liturgie mozarabe (dans l'Année liturgique de dom Guéranger) :

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    Saint Vincent de Saragosse, par Tomas Giner, de Saragosse, XVe siècle. Le martyr du IVe siècle comme saint patron de la Reconquista (voir sous ses pieds)...