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Liturgie - Page 30

  • Epiphanie

    Hodie cælesti Sponso juncta est Ecclesia, quoniam in Jordane lavit Christus ejus crimina : currunt cum muneribus Magi ad regales nuptias, et ex aqua facto vino lætantur convivæ, alléluia !

    L’antienne du Benedictus pour les laudes de la solennité de l’Epiphanie relie de manière tout à fait suggestive les trois événements bibliques qui, dans leur suite chronologique, constituent ensemble la première manifestation du Christ au monde : l’arrivée des mages apportant leurs présents au nouveau-né Jésus (Matthieu 2, 1-12); le baptême de Jésus à trente ans dans le Jourdain (Matthieu 3, 13-17; Marc 1, 9-11; Luc 3, 21-22); l’eau changée en vin aux noces de Cana (Jean 2, 1-12). Mais l’auteur anonyme de l’antienne inverse la chronologie et place les noces avant le baptême, en disant : « Aujourd’hui, l’Epoux céleste s’unit à son Eglise que le Christ lave de son péché dans le Jourdain. » Ayant ainsi évoqué le mariage de Dieu et avec son peuple conformément à la promesse des prophètes, mais aussi l’obligation pour "l’époux" de purifier son "épouse", en la lavant (cf. Ephésiens, 5, 25-27), l’auteur introduit alors les Mages, qu’il fait arriver avec leurs présents comme des invités à la fête nuptiale dont les convives se réjouiront de l’eau transformée en vin – premier miracle du Christ, à Cana : « Hodie cælesti Sponso juncta est Ecclesia, quoniam in Jordane lavit Christus ejus crimina : currunt cum muneribus Magi ad regales nuptias, et ex aqua facto vino lætantur convivæ, alléluia ! » Ce qui signifie : « Aujourd’hui, l’Eglise s’est unie à l’Epoux céleste, qui l’a lavée de ses péchés dans le Jourdain. Les Mages accourent avec leurs présents aux noces royales dont les convives se réjouissent de la transformation de l’eau en vin. Alléluia ! »

    Le premier et le dernier mot de l’antienne – "hodie" et "alléluia" – font comprendre ce mode de lecture. Ici, les textes du Nouveau Testament ont été interprétés à la lumière de la liturgie. Une liturgie où le sens du temps change, si bien que des événements passés et qui se suivent même entre eux sont vécus de manière extatique dans l’unique "aujourd’hui" de Dieu. Cela a pour effet de transformer des superpositions historiques impossibles en mystères simultanés et entremêlés. Chaque événement éclaire tous les autres, dans l’unique projet du Père révélé par la vie-mort-résurrection du Christ : voilà la "forma mentis" sous-jacente à d’innombrables images chrétiennes, depuis les catacombes jusqu’au XXIe siècle.

    P. Timothy Verdon

  • De la férie

    Même la vigile de l’Epiphanie a été supprimée en 1955. La liturgie byzantine a conservé son « avant-fête » très solennelle (canon de 9 odes aux complies, office des Grandes Heures…). Voici le doxastikon du lucernaire et les apostiches des vêpres.

    Fleuve du Jourdain, prépare-toi : voici que le Christ notre Dieu vient se faire baptiser par saint Jean pour écraser dans tes eaux sous le poids de sa divinité la tête des invisibles dragons. Désert du Jourdain, réjouis-toi, dans l'allégresse, montagnes, bondissez, car voici la Vie éternelle qui vient rappeler Adam. Et toi, saint Jean, Précurseur, proclame de ta voix qui crie dans le désert : Préparez les chemins du Seigneur, redressez les sentiers de notre Dieu.

    *

    Terre entière et tout mortel, exultez d'allégresse et de joie : le torrent de délices est baptisé dans le fleuve pour assécher l'effusion du mal et fait jaillir la divine rémission.

    Comme source de lumière, Jésus, n'ayant nul besoin d'être baptisé dans la chair, vient cependant aux flots du Jourdain pour que soient illuminés ceux des ténèbres ; allons à sa rencontre, fidèles, de tout cœur.

    Portant la forme du serviteur, tu viens te faire baptiser, ô Christ, par un serviteur dans les flots du Jourdain, pour nous racheter de l'antique esclavage du péché, nous sanctifier et nous illuminer.

    Gloire au Père ... Maintenant ...
    Que se réjouisse le désert du Jourdain, qu'il fleurisse comme lis, car en lui s'est fait entendre la voix du crieur : Préparez le chemin du Seigneur, car celui qui soupèse les monts et met dans sa balance les vallons, le Dieu qui remplit l'univers est baptisé par un serviteur ; celui qui donne les richesses s'appauvrit. Eve s'était fait dire : Tu enfanteras dans les douleurs ; et maintenant la Vierge a entendu : Pleine de grâce, réjouis-toi, le Seigneur est avec toi, celui qui accorde la grâce du salut.

  • Sretenski

    La divine liturgie retransmise par Soyouz était ce matin en la cathédrale de Vladimir du monastère Sretenski à Moscou. Une occasion de voir les magnifiques peintures murales de 1707. L'église servait de cantine au NKVD, qui avait caché les icônes avec du papier peint, ce qui les a préservées malgré les cuisinières à charbon et les toits en ruine...  Et encore une belle hymne des chérubins, à la 34e minute.

  • La messe de New Haven

    L’unique messe traditionnelle qui était célébrée à New Haven (135.000 habitants), dans le Connecticut, est supprimée à partir du 14 janvier. Les fidèles l’ont appris en même temps que le fondateur de la Société Saint-Grégoire qui l’avait obtenue en 1985, par la lecture du communiqué de l’évêque au début de la messe du 31 décembre…

    Ce genre de procédé est hélas devenu courant. Mais chaque évêque tient à ajouter sa mesquinerie propre à la persécution. A New Haven, l’évêque a dû se résoudre à supprimer la messe parce qu’il y avait moins de fidèles qu’avant. En effet, avant, la messe était à midi, et elle réunissait quelque 400 personnes. Alors l’évêque avait décidé qu’elle devait être célébrée à 14h dans une plus petite église…

  • De la férie

    Férie, mais toujours dans le temps de Noël. Ainsi on retrouve aux matines le 6e répons des matines de la fête de la Nativité :

    ℟. Sancta et immaculáta virgínitas, quibus te láudibus éfferam, néscio : * Quia quem cæli cápere non póterant, tuo grémio contulísti.
    . Benedícta tu in muliéribus, et benedíctus fructus ventris tui.
    ℟. Quia quem cæli cápere non póterant, tuo grémio contulísti.

    O sainte et immaculée virginité, je ne sais par quelles louanges vous exalter : Car vous avez renfermé dans votre sein Celui que les cieux ne peuvent contenir.
    Bénie êtes-vous entre les femmes, et béni est le fruit de votre sein.
    Car vous avez renfermé dans votre sein Celui que les cieux ne peuvent contenir.

  • Sainte Geneviève

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    Vitrail de l’église Saint-Roch à Paris.

    O Genovefa, respice nos pietatis oculo, consors lucis angelicæ, cœlesti clara titulo, regis assistens vultui, nos regi reconcilia: da nobis sponso perfrui, sponsa sponsique filia.

    O Geneviève! regardez-nous d'un œil de bonté, vous qui participez à la lumière angélique, qui brillez d'un titre céleste, qui êtes en présence du souverain roi, réconciliez-nous avec lui; donnez-nous de jouir de votre Epoux, vous qui êtes l'épouse et la fille de l'Epoux.

    Ce texte est donné par dom Guéranger comme une antienne extraite « des anciens livres d’offices de l’Eglise de Paris ». C’est la 11e et dernière.

    Mais on la trouvait aussi comme antienne de communion de la messe de sainte Geneviève. Et si l’on y regarde de plus près, on s’aperçoit qu’il s’agit de vers : ce sont les deux dernières strophes d’une hymne à sainte Geneviève, que l’on trouve par exemple dans le livre d’« Heures nouvelles dédiées à madame la Dauphine » publié en 1689 à Paris « chez Jean Pohier, à l’entrée de la Gallerie des Prisonniers, à la Vérité Royale, au Palais » (page 418).

    O Genovefa, respice
    nos pietatis oculo,
    consors lucis angelicæ,
    cœlesti clara titulo,

    regis assistens vultui,
    nos regi reconcilia:
    da nobis sponso perfrui,
    sponsa sponsique filia.

  • Le saint nom de Jésus

    Jesu, decus angélicum,
    In aure dulce cánticum,
    In ore mel miríficum,
    In corde nectar cǽlicum.

    Jésus, gloire des Anges,
    harmonie douce à nos oreilles,
    miel admirable dans notre bouche,
    nectar céleste pour notre cœur.

    Qui te gustant, esúriunt ;
    Qui bibunt, adhuc sítiunt ;
    Desideráre nésciunt,
    Nisi Jesum, quem díligunt.

    Ceux qui vous goûtent ont faim encore ;
    ceux qui vous boivent ont soif encore ;
    ils ne savent désirer
    que Jésus, objet de leur amour.

    O Jesu mi dulcíssime,
    Spes suspirántis ánimæ !
    Te quærunt piæ lácrimæ,
    Te clamor mentis íntimæ.

    O mon très doux Jésus,
    espoir de l’âme qui soupire !
    nos larmes pieuses vous implorent,
    le cri intime de notre cœur vous appelle.

    Mane nobíscum, Dómine,
    Et nos illústra lúmine :
    Pulsa mentis calígine,
    Mundum reple dulcédine.

    Demeurez avec nous, Seigneur !
    éclairez-nous de votre lumière ;
    chassez de notre âme les ténèbres,
    remplissez le monde de votre douceur.

    Jesu, flos Matris Vírginis,
    Amor nostræ dulcédinis,
    Tibi laus, honor nóminis,
    Regnum beatitúdinis. Amen.

    Jésus, fleur de la Vierge-Mère,
    douceur de notre amour,
    à vous la louange, l’honneur d’un glorieux Nom,
    le royaume de la béatitude. Amen.

    (Hymne des laudes)

     

  • Octave de la Nativité

    L’antienne du Benedictus, aux laudes de ce jour, est la traduction exacte du premier apostiche des vêpres de la synaxe byzantine de la Mère de Dieu, le 26 décembre (dont l'auteur est "Jean le Moine", c'est-à-dire saint Jean Damascène).

    Παράδοξον Μυστήριον, οικονομείται σήμερον! καινοτομούνται φύσεις, και Θεός άνθρωπος γίνεται· όπερ ην μεμένηκε, και ο ουκ ην προσέλαβεν, ου φυρμόν υπομείνας, ουδέ διαίρεσιν.

    Mirabile mysterium declaratur hodie : innovantur naturae, Deus homo factus est: id quod fuit permansit, et quod non erat assumpsit; non commixtionem passus, neque divisionem.

    Un mystère étonnant s'accomplit en ce jour : les natures sont renouvelées et Dieu se fait homme ; il demeure ce qu'il était, et il assume ce qu'il n'était pas sans subir ni mélange ni division.

    Voici l'apostiche chanté au monastère Saint-Nicodème de Pyrgetos, près de Larissa en Grèce, puis l’antienne à l’abbaye de Kergonan.

  • A Verkhotourié

    Une autre superbe hymne des chérubins, ce matin au monastère Saint-Nicolas de Verkhotourié.

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  • Dimanche dans l’octave de la Nativité

    Très beau commentaire de l’épître de la messe de ce jour par dom Guéranger :

    L’enfant, né de Marie, couché dans la crèche de Bethléhem, élève sa faible voix vers le Père des siècles, et il l’appelle mon Père ! Il se tourne vers nous, et il nous appelle mes Frères ! Nous pouvons donc aussi, en nous adressant à son Père éternel, le nommer notre Père. Tel est le mystère de l’adoption divine, déclarée en ces jours. Toutes choses sont changées au ciel et sur la terre : Dieu n’a plus seulement un Fils, mais plusieurs fils ; nous ne sommes plus désormais, en sa présence, des créatures qu’il a tirées du néant, mais des enfants de sa tendresse. Le ciel n’est plus seulement le trône de sa gloire ; il est devenu notre héritage ; et une part nous y est assurée à côté de celle de notre frère Jésus, fils de Marie, fils d’Ève, fils d’Adam selon l’humanité, comme il est, dans l’unité de personne, Fils de Dieu selon la divinité. Considérons tour à tour l’Enfant béni qui nous a valu tous ces biens, et l’héritage auquel nous avons droit par lui. Que notre esprit s’étonne d’une si haute destinée pour des créatures ; que notre cœur rende grâces pour un bienfait si incompréhensible.

    Epître de saint Paul aux Galates :

    Mes frères : Aussi longtemps que l’héritier est enfant, il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit le maître de tout ; mais il est soumis à des tuteurs et à des curateurs jusqu’au temps marqué par le père. De même, nous aussi, quand nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde. Mais lorsque est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme, né sous la Loi, pour affranchir ceux qui sont sous la Loi, afin de nous conférer l’adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! Ainsi tu n’es plus esclave, tu es fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier grâce à Dieu.