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Liturgie - Page 249

  • Translation de saint Benoît

    Dans le calendrier romain, c’est un jour de férie, avec éventuellement mémoire du pape saint Pie Ier. Dans les monastères bénédictins, c’est la grande « solennité de saint Benoît », pendant estival et plus festif de la fête de saint Benoît qui tombe toujours pendant le carême. Dans les monastères français, c’est plus précisément, et cela depuis le VIIIe siècle, la fête de la « translation des reliques de notre saint Père Benoît » à l’abbaye de Fleury, c’est-à-dire de Saint-Benoît sur Loire.

    Il y a donc pour les monastères français un office propre (outre le propre bénédictin), qui comporte notamment une hymne des vêpres, qu’on doit à Pierre le Vénérable, abbé de Cluny au XIIe siècle. Voici cette hymne chantée par les moines de Solesmes en 1953, sous la direction de dom Gajard qui écrivait : « Le Claris conjubila, 3e mode, qui d’abord couvre d’un trait toute une octave dans un élan que rien ne saurait arrêter, est une hymne de louange, magnifique de légèreté. Tout y est mouvement, sveltesse, joie, enthousiasme, même à la cadence finale, où malgré le resserrement de la mélodie, les rythmes ternaires maintiennent jusqu’au bout la légèreté du mouvement. »


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    Claris conjubila, Gallia, laudibus,
    Laeteris Benedicti Patris ossibus,
    Felix, quae gremio condita proprio
    Servas membra celebria.

    Que ta joie éclate, ô Gaule, en hymnes de louanges,
    Réjouis-toi pour les ossements de Benoît !
    Heureuse es-tu, car tu gardes en ton sein
    Ses membres illustres.

    Miris Italia fulserat actibus :
    Gallos irradiat corpore mortuus ;
    Signis ad tumulum crebrius emicat,
    lllustrans patriam novam.

    Ses actions admirables brillaient en Italie,
    Mort, son corps illumine la Gaule :
    Son tombeau brille de nombreux miracles
    Pour honorer sa nouvelle Patrie.

    Hinc vatum veterum facta resuscitat,
    Morti quod libuit, mortuus imperat,
    Extinctum propriis ossibus excitat :
    O quam mira potentia !

    Des prophètes anciens, il reproduit les gestes,
    Mort, il commande en maître à la mort :
    Ses ossements raniment un cadavre,
    Admirable puissance !

    Jam caelo residens, o Pater optime !
    Divinis famulos imbue regulis,
    Angustum per iter scandere largiens,
    Dona regna perennia.

    Père plein de bonté qui résidez au ciel,
    Pénétrez vos serviteurs des règles divines,
    Accordez-leur de gravir la voie étroite,
    Et donnez-leur le royaume éternel.

    Cunctorum dominans omnipotentia,
    Tu, qui sede Poli conspicis omnia,
    Psallentum placide suscipe cantica,
    Votis voce precantia. Amen.

    Dieu tout-puissant qui dominez l'univers,
    Vous qui du ciel contemplez toutes choses,
    Accueillez avec bonté les cantiques de ceux qui psalmodient,
    Par leurs vœux et les prières de leur bouche. Amen.

    (Traduction abbaye Sainte Madeleine du Barroux)

  • Ils sont partout…

    Le chapitre général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), réuni du 3 au 18 juillet 2018 au Séminaire International Notre-Dame de Guadalupe, Denton, USA, a élu hier l’abbé Andrzej Komorowski comme supérieur général pour six ans.

    Andrzej Komorowski est un prêtre polonais né en 1975, ordonné prêtre en juin 2006 par le Cardinal Jorge Medina Estévez. Il était assistant du supérieur général l’abbé John Berg depuis 2012.

    Signe des temps… Quand Andrzej Komorowski était gamin j’allais assez souvent en Pologne. Personne n’évoquait alors seulement l’éventualité qu’un prêtre polonais puisse dire la messe traditionnelle… Mais aujourd’hui on voit même un fils de Premier ministre dire une première messe dans l’église de la FSSP de Cracovie, et un Polonais devenir carrément chef de la FSSP…

    Vive la Pologne.

  • Les 7 Frères

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    La messe, qui est très ancienne (*), a un texte propre : elle est en particulier une glorification de la mère énergique qui encourage ses fils au martyre.

    Déjà, à l’Introït, nous voyons l’heureuse mère au ciel, entourée de ses sept fils. Sans doute elle fut réduite à être sur terre « une mère sans enfants », mais maintenant « elle est dans la joie à cause de ses fils » (ce psaume 112, à l’introït, produit un bel effet et se trouve parfaitement à sa place).

    La leçon est l’éloge bien connu de la « femme forte ». « Ses fils grandissent, c’est pourquoi on la proclame bienheureuse !... Beaucoup de filles ont rassemblé de grandes richesses, mais tu les as toutes surpassées. La grâce féminine est trompeuse, la beauté est éphémère, mais la femme qui craint Dieu mérite d’être louée ».

    Au Graduel, nous entendons les sept frères louer Dieu dans le ciel, tels des oiseaux délivrés du filet de l’oiseleur ; leur martyre est une délivrance du filet de la vie terrestre (nous pensons presque nécessairement aux Saints Innocents). L’alléluia est une hymne métrique sur le thème du véritable amour fraternel qui a persévéré jusque dans la mort subie en commun.

    Particulièrement belle est l’application de l’Évangile à notre fête. C’est l’épisode suivant de la vie du Christ : on avertit le Seigneur que sa mère et ses frères sont là à la porte et le demandent. Mais lui embrasse du regard ses disciples et répond : « Ma mère et mes frères, les voici ! Quiconque fait la volonté de mon Père, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère ». La liturgie veut donc nous faire entendre que la mère des martyrs, ses sept fils et les deux sœurs sont devenus, en mourant pour le Christ (c’est-à-dire pour la volonté du Père), la mère, les frères et les sœurs du Christ ; et nous, qui au Saint Sacrifice nous unissons à ces saints, nous partageons cet honneur : nous aussi nous devenons la mère, les frères, les sœurs du Christ !

    Et quand nous participons à la sainte communion, nous entendons encore les mêmes paroles de la bouche du Christ : oui, c’est précisément par l’Eucharistie que nous avons part à l’honneur d’être la mère, les frères et les sœurs du Christ. Nous devenons parents du Christ par le sang, puisque nous nous incorporons son sang. Une messe vraiment magnifique !

    Dom Pius Parsch

    * Cette messe était aux premiers siècles la troisième des quatre messes que célébrait le pape en ce jour, aux quatre lieux du martyre des sept frères (cardinal Schuster).

  • Sainte Véronique Giuliani

    Tout à coup, j‘entendis comme un bruit de tonnerre accompagné d’un vent violent. Notre cellule rayonna. Comment ? Je l’ignore. J’étais toute ravie. J’eus alors la vision de Jésus crucifié. Il était si majestueux, si resplendissant, que mes yeux se fermaient. Il m’attirait à Lui mystérieusement, et j’eus la connaissance intime comme celle de son amour infini. Il me donna encore la contrition intime de mes offenses, en soulignant qu’elles lui avaient coûté son propre sang. Il me fit d‘autres nombreuses communications ; en particulier il me montra tous les bienfaits et grâces qu’il avait départis à mon âme ; de plus, je connus que je n’avais pas répondu à ses desseins, qu’il me fallait y correspondre désormais. Et, comme signe de sa volonté, il allait imprimer sur moi les sceaux de ses plaies, marques d’une véritable épouse.

    De nouveau je sentis une vive douleur de mes fautes, accompagnée de lumières particulières sur l'amour infini de Dieu. Plongée dans la douleur et dans l’amour, je voyais à découvert, à travers les airs, Jésus crucifié. Ce que j’éprouvai alors, la plume saurait-elle le décrire ? Je me souviens seulement que je vis jaillir des plaies de Jésus cinq rayons comme de feu. Ils se projetèrent sur moi : l’un me frappa au cœur, les autres aux mains et aux pieds. La douleur fut grande : il me sembla qu’une lance aiguë m’avait percé le cœur, et de gros clous, les mains et les pieds.

    Entre temps, bien des mystères me furent révélés : je ne les dis pas, n'en ayant pas le souvenir exact. Il me confirma dans mon titre d'épouse et me promit que, par les mérites de ces cinq plaies, j’obtiendrais toutes grâces. Déjà il avait disparu. Je revins à moi, non sans une nouvelle connaissance de moi-même et une plus ardente passion pour la conversion des pécheurs. Je me trouvai les bras en croix, dans une lumière qui baignait la cellule. La blessure du cœur était béante et répandait des flots de sang, avec quelle douleur ! Je ne pouvais me mouvoir, tant je souffrais aux mains et aux pieds. A la double face des mains et des pieds, j’avais une tumeur de la grosseur d’un pois. Quand je vis ces signes extérieurs, je pleurai beaucoup et du fond du cœur je conjurai le Seigneur de vouloir bien les cacher aux yeux de tous. Mon Dieu ! la peine que j’en avais !

    Du mieux que je pus, j’essuyai la plaie du cœur ainsi que la terre où le sang avait giclé. Soudain, je crois m’en souvenir, l’extase me ressaisit, où je revis Jésus crucifié qui me calma, me déclarant que sa volonté expresse était que ces signes apparaissent aux yeux de tous, afin de montrer qu’il comble de bienfaits même les ingrats dont j’étais, quand ils s’abandonnent a ses desseins, et que, d’ailleurs, dans l‘avenir, la vue de ces plaies tournerait au bien de beaucoup. Il fit d'autres révélations que j’ai oubliées; je retiens seulement que, revenue à moi, j’étais toute renouvelée, toute transformée.

  • 7e dimanche après la Pentecôte

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    Le graduel de ce dimanche reprend plusieurs formules des graduels du 5e mode, les mêmes qu’on retrouve notamment dans celui de la fête des saints Pierre et Paul. Mais il a plusieurs caractéristiques propres, dont deux sont très remarquables.

    Au début, il y a une invitation pressante du Christ : Venez, mes enfants, qui monte à la dominante pour nous supplier de l’entendre, avec le si bécarre de la supplication qui se transforme en un si bémol de tendresse.

    Juste après il y a ce que Jésus veut nous apprendre : la crainte du Seigneur. Et la musique nous explique ce qu’est cette crainte : c’est « cette révérence toute pénétrée d’amour qui fait la béatitude des élus devant la face de Dieu » (dom Baron).

    Puis vient le verset, dont le chant sublime est identique à celui du 29 juin, mais avec d’autres mots, qui lui donnent toute sa puissance : « allez à lui », « accédez à lui », et nous y allons, par le mouvement de la mélodie, et nous arrivons, tout en haut, au sommet du mode, nous arrivons « à lui » ! Et bien sûr le mouvement se termine par une révérence.

    Et vient ce récitatif sur « illuminamini » qui s’épanouit en deux formules du 5e mode qui se marient admirablement : le rayon lumineux qui vient du sommet, et la révérence qui s’ensuit.

    Enfin vient la conclusion, « et vos visages ne seront pas dans la honte », une affirmation sereine et simple, qui se termine par la formule habituelle, elle aussi affirmative, du 5e mode.


    Veníte, fílii, audíte me : timórem Dómini docébo vos.
    . Accédite ad eum, et illuminámini : et fácies vestræ non confundéntur.

    Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur.
    Approchez-vous de lui et vous serez éclairés et la confusion ne couvrira pas vos visages.

  • Sur la route de Madison

    Le 30 juin dernier, l’abbé Peter Lee, ordonné prêtre (diocésain) la veille par Mgr Robert Morlino, évêque de Madison, a célébré sa première messe dans l’une des 9 églises du diocèse dédiées à la liturgie traditionnelle : Sainte-Marie de Pine Bluff, dans la grande banlieue ouest de Madison.

    Particularité, il s’agissait d’une « missa coram episcopo » : l'évêque récite les prières au pied de l'autel avec le célébrant, en dialogue avec les autres ministres (première photo) ; l'évêque lit le propre (Introit, Graduel, Alléluia, Offertoire, Communion) ainsi que le Gloria au trône, sur un deuxième missel ; du trône l'évêque bénit l'encens, qui est ensuite apporté au célébrant à l'autel ; l'évêque donne les bénédictions au sous-diacre et au diacre respectivement après l'épître et avant l'évangile ; à l'offertoire, le sous-diacre se tourne vers le trône et demande à l'évêque de bénir l'eau à ajouter au vin ; l'évêque s'agenouille au centre du sanctuaire pour la consécration, donc le sous-diacre se déplace du côté de l'épître (troisième photo) ; et l'évêque donne la bénédiction finale.

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    Mgr Morlino est dans le collimateur du lobby LGBTQI+ pour avoir demandé à ses prêtres, en octobre dernier, que lors des funérailles d’une personne vivant officiellement ou de façon notoire avec une personne de même sexe, le survivant n’ait aucun rôle dans la cérémonie, pour éviter « scandale ou confusion ».

    Le lobby a aussitôt lancé une pétition pour demander à François de limoger cet évêque de haine et de mépris qui fait le contraire de ce que demande notre bon pape. La pétition a obtenu sa 20.000e signature ce matin même.

    Le National Catholic Reporter, qui prenait bien sûr fait et cause, et longuement, pour les pétitionnaires, soulignait que Mgr Morlino était coupable de bien d’autres méfaits :

    Auparavant, Morlino, qui est arrivé à Madison en 2003, a exhorté ses prêtres a célébrer la messe en latin en tournant le dos à l’assemblée et face à l’est, comme cela se faisait habituellement avant les réformes liturgiques du Concile Vatican II (1962-65). Il a déconseillé de communier debout, une pratique courante dans la plupart des diocèses américains, et il a interdit la distribution du vin eucharistique à la messe, déclarant que cette pratique devait être suspendue jusqu’à un renouveau du respect liturgique.

    On ajoutera que Mgr Morlino a fait d’un séminaire à l’agonie un séminaire florissant, ce qui est, selon François, le signe d’un dysfonctionnement dans le diocèse.

    On voit bien François virer Mgr Morlino au moindre prétexte. Sinon il a 71 ans et sera donc remplacé le 31 décembre 2021 le jour de ses 75 ans.

  • Saints Cyrille et Méthode

    Tropaire

    Vous qui des Apôtres avez partagé le genre de vie et des pays slaves vous êtes montrés les docteurs, Cyrille et Méthode, sages-en-Dieu, priez le Maître universel d’affermir tous les peuples slaves dans la concorde & la vraie foi, de faire au monde le don de la paix et d’accorder à nos âmes le salut.

    Kondakion

    Honorons ces deux saints illuminateurs qui par leur traduction des Ecritures sacrées ont fait jaillir la connaissance de Dieu comme une source inépuisable jusqu’à ce jour, Cyrille et Méthode que nous disons bienheureux, puisque pour nos âmes ils intercèdent avec ferveur devant le Trône du Très-Haut.

    Liturgie byzantine, au 11 mai.

  • Tu Trinitatis unitas

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    Hymne des matines le vendredi, traduction Jean Racine.

  • Saint Antoine-Marie Zaccaria

    À mes Angéliques et divines Filles dans le Christ :
    la Mère Prieure, la Mère Vicaire, Madame et Angélique
    Paola Antonia et toutes mes autres filles dans le Christ,
    qui sont aussi filles de saint Paul Apôtre

    demeurant au Monastère de Saint-Paul Apôtre
    À MILAN

    Mes très douces et bien chères filles, qui êtes un unique esprit avec moi et mon réconfort, j'éprouve une grande consolation rien qu'à la pensée de pouvoir rencontrer brièvement le groupe si noble et si généreux de mes aimables Filles, ma couronne et ma gloire, au point de susciter la jalousie du divin Paul.

    Mes filles, en effet, n'ont pas moins d'amour pour le Christ que les siennes ni moins de désir de souffrir pour Lui. Elles ne le cèdent pas aux siennes pour le mépris de toute chose et même d'elles-mêmes. Elles n'ont pas moins que les siennes la volonté bien arrêtée d'entraîner le prochain à acquérir le véritable esprit du Christ, méprisé et crucifié. Que dis-je ? Mes filles, non seulement l'une ou l'autre, mais toutes, bannissant toute recherche d'amour-propre et toute consolation intérieure – dont les filles de saint Paul étaient pour la plupart avides – voudraient être des apôtres non seulement pour écarter des âmes l'idolâtrie et les autres gros défauts, mais pour détruire en elles la pire ennemie de Jésus Crucifié, cette peste qui règne aujourd'hui [en tant de chrétiens] : je parle de « madame » la tiédeur.

    Très chères filles, déployez vos bannières car bientôt le Crucifié va vous envoyer répandre partout la ferveur et l'élan spirituel. Seigneur, je te remercie vivement de m'avoir donné une descendance si généreuse.

    En attendant, mes très chères filles, appliquez-vous à me contenter encore davantage pour qu'à mon arrivée parmi vous je puisse constater que vous avez progressé à l'envi. Je voudrais constater que l'une a acquis une telle fermeté et une ferveur si constante dans la vie spirituelle qu'elle ne soit plus jamais sujette à des variations d'humeur, tantôt pleine d'élan, tantôt n'ayant goût à rien, mais qu'elle soit animée d'une ferveur sainte et stable qui est comme une source d'eau fraîche d'où elle tire une vigueur toujours nouvelle.

    Qu'une autre, ayant reçu le don d'une foi puissante, trouve aisées les choses les plus difficiles, sûre qu'elle ne se laissera pas tenter par la présomption ou la vaine gloire.

    Qu'une troisième apporte toute la perfection possible dans les travaux manuels, même les plus insignifiants, qu'elle y mette avec constance le plus grand soin sans se laisser abattre par la fatigue ou se croire avilie parce qu'il s'agit d'humbles travaux.

    Qu'une autre encore s'oublie complètement elle-même, n'ayant plus en vue que le service du prochain. Qu'elle méprise son propre intérêt, convaincue qu'elle a tout à gagner à ne pas se soucier d'elle-même pourvu qu'elle aide les autres à faire des progrès. Mais qu'elle ne s'écarte pas de la discrétion et de la maturité dans tout ce qu'elle fait.

    Que d'autres enfin s'appliquent, qui à dompter une mélancolie dénuée de fondement, qui à réprimer sa susceptibilité, qui la peur de ne pas faire de progrès, qui à ne pas perdre courage devant la difficulté à se vaincre, qui à triompher de l'entêtement, qui à chasser les distractions, et ainsi de suite, chacune pour ses difficultés personnelles.

    Qu'il me soit donné ainsi de reconnaître que vous avez reçu le Maître de la justice, de la sainteté, de la perfection, je veux dire l'Esprit consolateur qui vous préservera de toute erreur et vous enseignera toute chose. Il ne vous laissera pas céder au découragement car il sera toujours avec vous. Vous n'éprouverez aucun besoin car il pourvoira à tout, vous donnant surtout une continuelle paix du cœur, tout en vous laissant sur la croix humiliante. Il vous fera mener une vie conforme à celle du Christ, à l'exemple des grands Saints. Alors vous pourrez dire, comme osait le dire votre Père : « Imitatores nostri estote, sicut et nos Christi – Soyez nos imitateurs comme nous le sommes du Christ » (1 Co, 4, 15 ; 11, 1).

    Souvenez-vous que l'un et l'autre de nos bienheureux Pères, [l'Apôtre Paul] et fra Battista, ont témoigné une telle grandeur d'âme et une telle générosité envers le Crucifié, devant les difficultés et le mépris d'eux-mêmes, un tel désir de conquérir les âmes et de les mener à la perfection que, si nous n'avions pas un désir sans borne de ces choses, nous ne mériterions plus d'être appelés ses Fils et ses Filles mais des bâtardes et des mules.

    Cela, je suis sûr que vous ne le voudrez pas, surtout à cause de votre grand désir d'être à Jésus Christ et de me contenter, moi votre père que vous aimez et qui ne laisse pas passer une heure sans penser à vous avec tendresse, en attendant l'heureux moment de venir vous rejoindre.

    Je vous recommande au Christ Crucifié ainsi qu'à vos dignes supérieurs. Qu'ils ne cessent pas d'avoir bien soin de vous, selon leur habitude, car ils sont désireux de votre perfectionnement. Pour ma part, je m'unis à eux dans la prière, comme il convient à un fidèle ministre du Christ. À tout moment, je vous recommande à Lui. Je vous prie de nouveau de leur dire de contenter mon grand désir de vous voir faire des progrès, et que j'en fasse moi aussi.

    Que le Christ réalise cela. Qu'il vous accorde, à toutes, ses bénédictions les plus larges et les plus parfaites pour vous unir à Lui. Amen.

    Ma Mère ainsi que Cornelia et notre cher Battista vous saluent. Un bonjour tout spécial de ma chère Isabella et de Giuditta.

    Encore une fois, que le Seigneur vous bénisse. Crémone, le 26 mai 1537.

    P.S. Saluez bien la petite Giulia.

    J'insiste pour que vous correspondiez aux nobles et saints efforts de votre, et mienne aussi, divine Paola [Torelli] et que vous donniez pleine satisfaction à notre Père commun, notre saint Père supérieur [Giacomo Antonio Morigia].

    Votre Père dans le Christ
    et même votre Esprit dans le Christ
    Antoine-Marie Zaccaria
    Prêtre.

  • Exaudisti, Domine

    ℟. Exaudísti, Dómine, oratiónem servi tui, ut ædificarem templum nómini tuo:
    * Bénedic et sanctífica domum istam in sempitérnum, Deus Israël.
    . Dómine, qui custodis pactum cum servis tuis, qui ámbulant coram te in toto corde suo.
    ℟. Bénedic et sanctífica domum istam in sempitérnum, Deus Israël.

    Vous avez exaucé, Seigneur, la prière de votre serviteur : ainsi ai-je bâti un temple à votre nom : bénissez et sanctifiez cette demeure pour l’éternité, Dieu d’Israël.
    Seigneur, qui gardez votre alliance avec vos serviteurs qui marchent devant vous de tout leur cœur.

    Ce répons des matines est un des très antiques répons « de Regum », tirés des livres des Rois, qui rythment les matines entre la Pentecôte et la fin juillet. En réalité on n’en trouvera pas le texte exact dans les livres des Rois, mais il résume une partie de la grande et superbe prière de Salomon lors de la dédicace du Temple qu’il vient d’édifier (III Rois, 8). C’est pourquoi ce répons fit aussi partie de certains offices de la dédicace des églises. La première phrase est également l’antienne des premières vêpres du 8e dimanche après la Pentecôte (le soir du 14 juillet cette année).