Le graduel de ce dimanche reprend plusieurs formules des graduels du 5e mode, les mêmes qu’on retrouve notamment dans celui de la fête des saints Pierre et Paul. Mais il a plusieurs caractéristiques propres, dont deux sont très remarquables.
Au début, il y a une invitation pressante du Christ : Venez, mes enfants, qui monte à la dominante pour nous supplier de l’entendre, avec le si bécarre de la supplication qui se transforme en un si bémol de tendresse.
Juste après il y a ce que Jésus veut nous apprendre : la crainte du Seigneur. Et la musique nous explique ce qu’est cette crainte : c’est « cette révérence toute pénétrée d’amour qui fait la béatitude des élus devant la face de Dieu » (dom Baron).
Puis vient le verset, dont le chant sublime est identique à celui du 29 juin, mais avec d’autres mots, qui lui donnent toute sa puissance : « allez à lui », « accédez à lui », et nous y allons, par le mouvement de la mélodie, et nous arrivons, tout en haut, au sommet du mode, nous arrivons « à lui » ! Et bien sûr le mouvement se termine par une révérence.
Et vient ce récitatif sur « illuminamini » qui s’épanouit en deux formules du 5e mode qui se marient admirablement : le rayon lumineux qui vient du sommet, et la révérence qui s’ensuit.
Enfin vient la conclusion, « et vos visages ne seront pas dans la honte », une affirmation sereine et simple, qui se termine par la formule habituelle, elle aussi affirmative, du 5e mode.
Veníte, fílii, audíte me : timórem Dómini docébo vos.
℣. Accédite ad eum, et illuminámini : et fácies vestræ non confundéntur.
Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur.
Approchez-vous de lui et vous serez éclairés et la confusion ne couvrira pas vos visages.