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Sainte Véronique Giuliani

Tout à coup, j‘entendis comme un bruit de tonnerre accompagné d’un vent violent. Notre cellule rayonna. Comment ? Je l’ignore. J’étais toute ravie. J’eus alors la vision de Jésus crucifié. Il était si majestueux, si resplendissant, que mes yeux se fermaient. Il m’attirait à Lui mystérieusement, et j’eus la connaissance intime comme celle de son amour infini. Il me donna encore la contrition intime de mes offenses, en soulignant qu’elles lui avaient coûté son propre sang. Il me fit d‘autres nombreuses communications ; en particulier il me montra tous les bienfaits et grâces qu’il avait départis à mon âme ; de plus, je connus que je n’avais pas répondu à ses desseins, qu’il me fallait y correspondre désormais. Et, comme signe de sa volonté, il allait imprimer sur moi les sceaux de ses plaies, marques d’une véritable épouse.

De nouveau je sentis une vive douleur de mes fautes, accompagnée de lumières particulières sur l'amour infini de Dieu. Plongée dans la douleur et dans l’amour, je voyais à découvert, à travers les airs, Jésus crucifié. Ce que j’éprouvai alors, la plume saurait-elle le décrire ? Je me souviens seulement que je vis jaillir des plaies de Jésus cinq rayons comme de feu. Ils se projetèrent sur moi : l’un me frappa au cœur, les autres aux mains et aux pieds. La douleur fut grande : il me sembla qu’une lance aiguë m’avait percé le cœur, et de gros clous, les mains et les pieds.

Entre temps, bien des mystères me furent révélés : je ne les dis pas, n'en ayant pas le souvenir exact. Il me confirma dans mon titre d'épouse et me promit que, par les mérites de ces cinq plaies, j’obtiendrais toutes grâces. Déjà il avait disparu. Je revins à moi, non sans une nouvelle connaissance de moi-même et une plus ardente passion pour la conversion des pécheurs. Je me trouvai les bras en croix, dans une lumière qui baignait la cellule. La blessure du cœur était béante et répandait des flots de sang, avec quelle douleur ! Je ne pouvais me mouvoir, tant je souffrais aux mains et aux pieds. A la double face des mains et des pieds, j’avais une tumeur de la grosseur d’un pois. Quand je vis ces signes extérieurs, je pleurai beaucoup et du fond du cœur je conjurai le Seigneur de vouloir bien les cacher aux yeux de tous. Mon Dieu ! la peine que j’en avais !

Du mieux que je pus, j’essuyai la plaie du cœur ainsi que la terre où le sang avait giclé. Soudain, je crois m’en souvenir, l’extase me ressaisit, où je revis Jésus crucifié qui me calma, me déclarant que sa volonté expresse était que ces signes apparaissent aux yeux de tous, afin de montrer qu’il comble de bienfaits même les ingrats dont j’étais, quand ils s’abandonnent a ses desseins, et que, d’ailleurs, dans l‘avenir, la vue de ces plaies tournerait au bien de beaucoup. Il fit d'autres révélations que j’ai oubliées; je retiens seulement que, revenue à moi, j’étais toute renouvelée, toute transformée.

Commentaires

  • Magnifique

  • Je sais que cette Sainte a écrit 10 livres de souvenirs , mais est ce que l'on peut les trouver en français,je ne crois pas ?

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