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Liturgie - Page 253

  • A propos du nouvel évêque de Nanterre

    Le pape a nommé l’abbé Matthieu Rougé évêque de Nanterre (en remplacement de Mgr Aupetit devenu archevêque de Paris).

    Il fut nommé curé de Sainte-Clotilde par le cardinal Lustiger en 2003, et donc aumônier des parlementaires. Lors du motu proprio Summorum Pontificum, il y institua une messe hebdomadaire selon la forme extraordinaire, chaque lundi, qu’il célébra lui-même.

    En 2013 il fut nommé curé de Saint-Ferdinand des Ternes, et je ne sais ce qu’il en est de la messe (ni à Sainte-Clotilde après son départ…).

    Il participa à des réunions du GREC (Groupe de réflexion entre catholiques).

    En 2016 il a célébré à Notre-Dame de Paris la messe d’envoi du pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté:

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  • Saint Norbert

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    L'Année mystique, par B. de Vienne, prêtre du tiers ordre de saint Dominique, 1708.

  • 2e dimanche après la Pentecôte

    Dómine, convértere, et éripe ánimam meam : salvum me fac propter misericórdiam tuam.

    Revenez à moi, Seigneur, et sauvez mon âme ; délivrez-moi à cause de votre miséricorde.

    Le bref chant d’offertoire de ce dimanche passe presque inaperçu. En 6e mode, ce qui est très rare, il reste comme collé à sa tonique, le fa. Il n’en bouge presque pas, et quand il s’en éloigne, sur « propter », mot qui se trouve ainsi le plus souligné de tous (tu me sauveras parce que tu es miséricordieux), il y revient juste après pour une broderie sur le fa illustrant la miséricorde.

    Avant le cruel élagage de saint Pie V, cet offertoire était comme un répons, avec deux versets (ce qui était le plus courant) :

    1. Domine, ne in ira tua arguas me: neque in furore tuo corripias me.

    Seigneur, ne me reprenez pas dans votre courroux, et ne me punissez pas dans votre indignation.

    2. Miserere mihi, Domine, quoniam infirmus sum : sana me, Domine, quoniam conturbata sunt omnia ossa mea.

    Ayez pitié de moi, Seigneur, car je suis sans force, Seigneur : guérissez-moi, Seigneur, parce que tous mes os sont troublés.

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    On constate que si le premier verset reste presque entièrement dans les mêmes limites, avec toutefois un beau mélisme de départ sur « Domine » (la révérence sur le nom du Seigneur) et une pointe si-do sur « ira » (la colère qui monte !), le second en revanche s’établit en 5e mode, ce qui permet à la mélodie de s’envoler, d’abord sur « Domine », bien sûr, puis sur « ossa » en une très longue vocalise. Et après chaque verset on revient au refrain de l’antienne de départ : Sauve-moi à cause de ta miséricorde.

    Dans les anciens manuscrits, où se trouvent ces deux versets, cet offertoire est soit assigné à ce dimanche, soit plus souvent au lundi de la cinquième semaine de carême, parfois aux deux.

    Je ne connais pas d’autre enregistrement que celui de la Schola Hungarica sous la direction de son chef László Dobszay. Un personnage que je trouve déconcertant. Il était d’une parfaite lucidité sur la destruction de la liturgie latine, dont il montrait que le premier acte avait été la révolution du bréviaire par saint Pie X, mais il interprétait le plain chant de façon résolument moderne, certes non sans élégance, mais en brisant le souffle, l’élan, pour aligner des formules toutes mises sur le même plan. C’est pourquoi je ne mets jamais ses interprétations sur mon blog. D’autant que, bien entendu, il établit sa propre partition, qui ne correspond pas à celle des livres officiels. On remarquera aussi qu’elle ne correspond pas davantage à celle du graduel du XIIe siècle conservé à Porrentruy. (Toutefois on conviendra que son interprétation est en phase avec la composition de Palestrina qui suit.)

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  • De la Sainte Vierge le samedi

    Revoilà la messe Salve Sancta Parens d’après la Pentecôte, c’est-à-dire la messe du commun des fêtes de la Sainte Vierge, dont le propre est repris de la messe de la Nativité de la Sainte Vierge, sauf l’offertoire qui est celui du 4e dimanche de l’Avent, et l’Alleluia qui est la seule pièce originale dans le graduel actuel, texte et mélodie.

    Allelúia, allelúia. Post partum, Virgo, invioláta permansisti : Dei Génetrix, intercéde pro nobis. Allelúia.

    Allelúia, allelúia. Après l’enfantement vous êtes demeurée Vierge inviolée : Mère de Dieu, intercédez pour nous. Alléluia.

    L’Alléluia Post partum, dit dom Gajard, « a la même mélodie que deux anciens Alléluias hors d’usage, l’Usque modo du cinquième dimanche après Pâques et l’Assumpta est, et se rencontre lui-même dans quelques-uns des plus anciens manuscrits du XIe siècle ». (Dom Gajard devrait dire « un » Assumpta est, différent de celui de la messe actuelle de l’Assomption, qui était déjà celui d’avant la proclamation du dogme.)

    Le voici par les moines de Solesmes sous la direction de dom Gajard, en 1958 :

  • Sainte Angèle Merici

    Le septième de ses Avis aux supérieures locales des ursulines, rédigés peu avant sa mort.

    SEPTIEME AVIS

    Avis 7, 1 - Sachez que vous avez à défendre et à protéger vos brebis contre les loups et les voleurs, c’est-à-dire contre deux sortes de personnes pestilentielles : les gens mondains ou faux religieux avec leurs tromperies, et les hérétiques.

    Avis 7, 2 - Premièrement donc, pour ce qui est de la fréquentation du monde, veillez spécialement à ce qu’elles n’entrent pas en familiarité avec des jeunes gens, et aussi avec d’autres hommes, fussent - ils spirituels,

    Avis 7, 3 - Car trop de familiarité spirituelle avec des hommes se change presque toujours en familiarité charnelle.

    Avis 7, 4 - Autant que vous le pouvez, ne les laissez pas non plus fréquenter des femmes oisives et auxquelles il déplaît de vivre chastement,

    Avis 7, 5 - et qui aiment volontiers entendre parler de vanités et de plaisirs mondains.

    Avis 7, 6 - Prenez bien garde à ce qu’aucun confesseur, ou autre religieux, ne les détourne d’aucun bon mouvement,

    Avis 7, 7 - ou du jeûne,

    Avis 7, 8 - ou du ferme propos de virginité,

    Avis 7, 9 - ou de l’estime de cette sainte Règle divinement ordonnée,

    Avis 7, 10 - ou d’autres bonnes choses semblables.

    Avis 7, 11 - Car beaucoup, sous prétexte de bons conseils, détournent l’esprit d’un grand nombre de pauvres filles de leurs bonnes intentions et résolutions.

    Avis 7, 12 - Quant à les garder des opinions pestilentielles des hérétiques, si vous entendez dire que quelque prédicateur, ou autre personne, a une réputation d’hérétique,

    Avis 7, 13 - ou prêche des nouveautés étrangères à l’usage commun de l’Église,

    Avis 7, 14 - et contraires à ce que vous avez reçu de nous,

    Avis 7, 15 - alors, avec beaucoup de tact, empêchez vos enfants d’écouter de telles personnes.

    Avis 7, 16 - Car il arrive souvent que soient plantées dans l’esprit certaines semences mauvaises, qu’il est ensuite très difficile de déplanter.

    Avis 7, 17 - N’ayez donc pas, vous non plus, de familiarité avec eux.

    Avis 7, 18 - Laissez-les à eux-mêmes.

    Avis 7, 19 - Considérez chacun comme bon,

    Avis 7, 20 - mais soyez prudentes pour votre bien à vous.

    Avis 7, 21 - Car il vaut mieux suivre ce qui est certain, sans danger, que ce qui est incertain, avec danger.

    Avis 7, 22 - Suivez l’ancienne voie et l’usage de l’Église, établis et confirmés par tant de Saints sous l’inspiration du Saint-Esprit. Et menez une vie nouvelle.

    Avis 7, 23 - Quant aux autres opinions qui surgissent actuellement, et qui surgiront, laissez-les tomber comme des choses qui ne vous regardent pas.

    Avis 7, 24 - Mais priez, et faites prier, afin que Dieu n’abandonne pas son Église, mais veuille la réformer comme il lui plaît,

    Avis 7, 25 - et selon ce qu’il voit être mieux pour nous,

    Avis 7, 26 - et davantage à son honneur et à sa gloire.

    Avis 7, 27 - En effet, en ces temps périlleux et pestiférés vous n’aurez d’autre recours que de vous réfugier aux pieds de Jésus-Christ.

    Avis 7, 28 - Car si c’est lui qui vous dirige et vous enseigne, vous serez [bien] enseignées, comme dit encore le prophète : “ Beatus quem tu erudieris Domine ” ; c’est-à-dire : heureux celui que toi, Seigneur, tu auras instruit.

    Avis 7, 29 - Alors, humiliez-vous sous sa main puissante, criant avec le Prophète : “ Illumina oculos meos ne unquam obdormiam in morte ”, et vous serez éclairées.

    *

    Sur sainte Angèle :

    L'échelle.

    Le testament.

    La règle.

  • Fête Dieu

    Par les moines de Ligugé, 1958.


    podcast

    Pange, lingua, gloriósi
    Córporis mystérium,
    Sanguinísque pretiósi,
    Quem in mundi prétium
    Fructus ventris generósi
    Rex effúdit Géntium.

    Chante, ô ma langue, le mystère
    du corps glorieux
    et du sang précieux
    que pour la rançon du monde,
    le fruit d’un sein généreux,
    le Roi des nations a versé.

    Nobis datus, nobis natus
    Ex intácta Vírgine,
    Et in mundo conversátus,
    Sparso verbi sémine,
    Sui moras incolátus
    Miro clausit órdine.

    Il nous fut donné ; pour nous il est né
    de la Vierge sans tache ;
    il vécut dans le monde,
    il y a jeté la semence de sa parole,
    il acheva son séjour ici-bas
    par une admirable institution.

    In suprémæ nocte cænæ
    Recúmbens cum frátribus,
    Observáta lege plene
    Cibis in legálibus,
    Cibum turbæ duodénæ
    Se dat suis mánibus.

    Dans la nuit de la dernière cène,
    attablé avec ses frères,
    ayant pleinement observé la loi
    avec les nourritures légales,
    au groupe des douze il se donne
    en aliment de ses propres mains.

    Verbum caro, panem verum
    Verbo carnem éfficit ;
    Fitque sanguis Christi merum ;
    Et si sensus déficit,
    Ad firmándum cor sincérum
    Sola fides súfficit.

    Le Verbe fait chair, par son Verbe,
    fait de sa chair le vrai pain ;
    et le vin devient le sang du Christ ;
    si la raison défaille ici,
    pour rassurer le cœur pur
    la foi seule suffit.

    Tantum ergo Sacraméntum
    Venerémur cérnui :
    Et antíquum documéntum
    Novo cedat rítui :
    Præstet fides suppleméntum
    Sénsuum deféctui.

    Un si grand Sacrement
    adorons donc, prosternés :
    que l’ancienne alliance cède la place
    à ce rite nouveau :
    et que la foi supplée
    à la défaillance des sens.

    Genitóri, Genitóque
    Laus et iubilátio,
    Salus, honor, virtus quoque
    Sit et benedíctio :
    Procedénti ab utróque
    Compar sit laudátio.
    Amen.

    Au Père et au Fils
    louange et acclamation,
    salut et honneur et puissance
    en même temps que bénédiction :
    à Celui qui procède des deux
    soit un hommage égal.
    Amen.

  • La préparation de la Fête Dieu

    à Piana degli Albanesi, chez les Albanais de Sicile (avec quelques images des années précédentes):

  • Sainte Jeanne d’Arc

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    Ce ne sont pas de Jeanne les victoires
    Que nous voulons célébrer en ce jour;
    Nous appelons ses véritables gloires
    La pureté, le martyre et l'amour.

    En combattant elle sauva la France,
    Mais il fallait à ses grandes vertus
    Le sceau divin d'une amère souffrance,
    Cachet béni de son Epoux, Jésus.

    Sur le bûcher, sacrifiant sa vie,
    Jeanne entendit la voix des bienheureux,
    Elle quitta l'exil pour la patrie.
    L'ange sauveur remonta vers les cieux !...

    Enfant, c'est toi notre douce espérance;
    Nous t'en prions, daigne entendre nos voix;
    Descends vers nous ! Viens convertir la France,
    Viens la sauver une seconde fois !

    Sainte Thérèse, extrait du Cantique pour obtenir la glorification de la Vénérable Jeanne d’Arc, 8 mai 1894.

  • Sainte Marie Madeleine de Pazzi

    (29 mai 1584)

    Mardi matin, ayant communié, je considérais les trois facultés de l’âme et je voyais que l’intelligence des créatures, créée par Dieu pour comprendre et chercher Dieu et ses biens, s’employait tout entière à comprendre et rechercher les biens matériels de ce monde.

    Puis je considérai que la mémoire, créée pour se souvenir des bienfaits de Dieu, de la Passion du Seigneur, de ses dons et de ses grâces, était occupée elle aussi par le souvenir de choses nocives pour l'âme.

    Je voyais aussi que la volonté, créée pour l'union et la conformité à la volonté de Dieu, en était si éloignée, cherchant et voulant les biens de ce monde, et si fort attachée à la terre que, ne pouvant souffrir tant d’aveuglement et d’ingratitude de la part des créatures, je m’écriai dans un élan d’amour : « Non plus la terre, non plus la terre, mais Toi seul suffis, qui es plus grand que la terre ! » Je répétai plusieurs fois ces paroles, et je les prononçai encore à haute voix.

    Puis je vis Jésus tout aimable et beau à la droite du Père éternel, avec ses cinq plaies comme cinq très belles chambres nuptiales toutes pleines de joyaux précieux, surtout celle du saint côté, où se tenaient toutes sortes de gens. Mais il me semblait que celle du côté était réservée à ses épouses, à nous qui sommes religieuses, et je voyais des créatures entrer dans ces chambres et en sortir. Les unes se paraient de beaux joyaux, les autres restaient immobiles, et moi je demeurais dans le côté où je voyais toutes nos moniales et beaucoup d’autres épouses de Jésus qui se paraient de bijoux et se faisaient toutes belles. Mais je n’en prenais pas et ne me parais point, je restais à me reposer très suavement dans l’époux, et, me retournant vers Jésus, lui disais : « Oh ! Mon Jésus, mon Amour, pourquoi ne prendrais-je pas de ces joyaux pour m’en parer, de même que tes autres épouses ? » J’entendis alors qu’il m’était répondu intérieurement : « Sais-tu pourquoi ? Parce que tu n’en es pas encore capable ».

    Ensuite, je recommandai toutes les créatures à Jésus et une en particulier pour qui je n’eus pas grand espoir, ce dont j’éprouvai quelque douleur et amertume.

    Les Quarante jours d’extases, 3

  • Saint Augustin de Cantorbéry

    Lorsque saint Grégoire le Grand était père abbé du monastère bénédictin de Rome, son prieur s’appelait Augustin. Devenu pape, saint Grégoire envoya Augustin et 40 autres moines en Angleterre.

    Le commando de missionnaires monastiques débarqua en Angleterre en 597 et fut bien accueilli par le roi Ethelbert. Les Anglais se convertirent en masse à la prédication des moines et aux innombrables miracles d’Augustin.

    Devenu premier évêque de Cantorbéry, puis archevêque et primat d’Angleterre après avoir fondé d’autres évêchés sous l’autorité de Grégoire (et un monastère bénédictin, évidemment), il mourut le 26 mai 604. Son culte se développa aussitôt en Angleterre.

    C’est seulement en 1882 qu’il fut inscrit au calendrier romain, par Léon XIII qui fixa la date de sa fête au 28 mai parce que le 26 il y avait déjà saint Philippe Néri et saint Eleuthère et que le 27 il… n’y avait pas encore cet autre Anglais de saint Bède (que Léon XIII inscrira en 1899), mais il y avait le pape saint Jean Ier. Les bénédictins célèbrent toutefois saint Augustin de Cantorbéry à la date de sa naissance au ciel, le 26 mai.

    « Cette fête fut introduite dans le calendrier par Léon XIII, et, dans l’intention de ce grand Pontife, elle était comme un cri d’immense amour et un tendre appel de l’Église Mère à cette glorieuse île Britannique jadis si féconde en saints », écrit le bienheureux cardinal Schuster. C’était le dernier appel avant la dure mais juste et infaillible sentence qu’allait prononcer le même pape 14 ans plus tard, en 1896, dans Apostolicae curae : les ordinations faites selon le rite anglican « ont été et sont absolument nulles et sans valeur ». Et pour enfoncer le clou, le pape qui avait fait cardinal John Henry Newman dès le début de son pontificat faisait en 1899 de Bède le Vénérable un docteur de l’Eglise catholique, fixant le jour de sa fête la veille de celle de saint Augustin.

    La cathédrale de Cantorbéry, édifiée à l’emplacement de la première église édifiée par saint Augustin, a été volée par les anglicans qui en ont fait le centre de leur secte, et voilà ce qu’ils ont fait de l’abbaye :

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