Dans l’office de cette fête, pour les antiennes du Benedictus (à laudes) et du Magnificat (aux vêpres), on a choisi deux versets poétiques de la Sainte Ecriture qui nommaient le mont Carmel et pouvaient s’appliquer à la Sainte Vierge.
Caput tuum ut Carmélus, et comæ cápitis tui sicut púrpura Regis vincta canálibus, allelúia.
L’antienne du Benedictus est un verset mystérieux du Cantique des cantiques, qui traduit littéralement dit : « Ta tête est comme le Carmel, et les cheveux de ta tête comme la pourpre du Roi liée par des canaux. » Il faut comprendre : ta chevelure est comme un vêtement royal lié dans les canaux des teinturiers pour être teint en pourpre. Comme le remarque Bossuet il ne s’agit pas de la couleur pourpre, mais de la magnificence royale.
Glória Líbani data est ei, decor Carméli et Saron, allelúia.
La gloire du Liban lui a été donnée, la beauté du Carmel et de Saron, alléluia.
L’antienne du Magnificat, prise du chapitre 35 d’Isaïe, est compréhensible d’emblée. Si l’on se reporte au contexte, on remarque qu’ici il s’agit d’Israël devenu un désert stérile, qui va pousser et germer au point de devenir d’une beauté incomparable. Dieu lui-même viendra, et les yeux des aveugles verront, les oreilles des sourds seront ouvertes, le boiteux bondira comme un cerf, etc. On reconnaît la prophétie messianique citée par le Christ lui-même. De fait cette terre qui devient féconde pour donner le plus beau des fruits est bien la Sainte Vierge. En ce qui concerne l’antienne du Benedictus, c’est le Seigneur qui s’adresse à sa bien aimée, sœur et épouse, avec un triple niveau d’interprétation : la Sainte Vierge, l’Eglise, l’âme du fidèle. Ici c’est bien sûr uniquement Notre Dame du Mont Carmel.