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Sainte Marguerite

Depuis 1769, la fête de sainte Marguerite, supplantée par celle de saint Jérôme Emilien, n’est plus qu’une commémoraison. Voici ce que vécut sainte Gertrude lors d’une fête de sainte Marguerite, qui avait un office propre comme en témoigne le répons cité.

En la fête de l'illustre vierge la bienheureuse Marguerite, comme elle assistait aux Vêpres avec dévotion cette glorieuse vierge lui apparut toute brillante dans la splendeur de l'immortelle béatitude. Elle était parée du vêtement incomparable de la gloire et se tenait devant le trône de la divine Majesté. Lorsqu'on entonna le répons : Virgo veneranda, une lumière éclatante fut projetée par la parfaite pureté de la très innocente et virginale Humanité du Seigneur Jésus pour accroître encore la beauté virginale de la bienheureuse Marguerite. Le Seigneur semblait vouloir ainsi renouveler et redoubler en elle le mérite de la chaste virginité, comme le peintre vernit un riche tableau pour le faire briller davantage. A cette parole : in magna stans constantia : conservant une grande fidélité, le Fils de Dieu, pour augmenter la gloire de son épouse et mettre le comble aux mérites de ses souffrances, dirigea de nouveau vers elle une lumière merveilleuse, qui provenait de la gloire incomparable de la très innocente et très amère Passion du Christ, et qui fit resplendir dans l'âme de cette vierge une ineffable beauté. Ensuite, comme on chantait dans l'hymne ces paroles : « Sponsisque reddens præmia : qui récompense ses épouses », le Seigneur, s'adressant avec tendresse à son épouse, lui dit : « O Vierge, n'ai-je pas suffisamment augmenté la récompense due à vos mérites, pour qu'on me demande encore pour vous de nouvelles faveurs ? » Et la caressant avec amour, il attira en lui-même la dévotion de tous ceux qui, dans le monde entier célébraient la fête de la bienheureuse Marguerite. Par toute cette dévotion il augmenta encore les inestimables récompenses de la glorieuse vierge.

Alors la bienheureuse Marguerite se tourna vers celle-ci et lui dit : « Réjouis-toi et sois dans l'allégresse, ô toi que le Seigneur a élue, parce que en vérité, après avoir souffert un peu de temps2 en ce monde diverses maladies et adversités, tu te réjouiras éternellement dans la gloire du ciel. Pour chaque instant de souffrance corporelle, ton Époux et l'ami de ton âme te rendra mille et mille années de consolations célestes. Les souffrances que tu éprouves en ton cœur ou que tu rencontres dans tes travaux, c'est lui qui te les envoie par une disposition toute spéciale de son amour ; par ce moyen, il te sanctifie d'une façon admirable d'heure en heure, de jour en jour, et te prépare à la béatitude éternelle. Songe qu'à l'heure de ma mort, c'est-à-dire au jour où je reçus cette gloire dans laquelle je tressaille maintenant, je n'étais pas vénérée par tout l'univers comme je le suis ; j'étais au contraire méprisée et regardée à peu près comme une misérable. Crois donc fermement qu'au terme heureux de ta vie, tu jouiras dans une gloire sans fin des doux embrassements de l'Époux immortel, au sein de ces célestes délices que l’œil n'a pas vues, que l'oreille n'a pas entendues, que le cœur de l'homme n'a pas conçues et que Dieu prépare à ceux qui l'aiment. »

Le héraut de l'amour divin, IV, 45

Le répons Virgo veneranda, tel qu’il figure dans le bréviaire de Constance édité à Augsbourg en 1499, cité dans l’Année liturgique :

℟. Virgo veneranda, in magna stans constantia, verba contempsit judicis : * Nil cogitans de rebus lubricis. ℣. Cœlestis præmii spe gaudens, in tribulatione erat patiens. * Nil cogitans de rebus lubricis.

La vierge vénérable, demeurant ferme en sa constance, méprisa les paroles du juge : Loin était sa pensée de la concupiscence. Joyeuse dans l’espoir de la céleste récompense, elle souffrait patiemment l’épreuve. Loin était sa pensée de la concupiscence.

Dans l’antiphonaire de Klosterneuburg, Autriche, XIIe siècle (même texte hormis « reputans » au lieu de « cogitans » :

Virgo.jpeg

L’hymne des vêpres et des laudes du commun des vierges (Sponsisque reddens præmia est à la fin de la deuxième strophe) :

Jesu corona.jpeg

Commentaires

  • Dans mon bréviaire romain de 1742, sainte Marguerite était fêtée sous le rit simple avec comme troisième leçon la quatrième du commun des Vierges, tirée de saint Ambroise : Quoniam hodie natalis est Virginis...

    L'office propre dont vous parlez devait concerner une (ou des) Eglise(s) particulière(s) ou des religieux.

  • Les trois références que je donne montrent qu'il s'agit d'un office d'avant saint Pie V (c'est lui aussi qui avait supprimé la légende de sainte Marguerite et l'avait remplacée par le texte de saint Ambroise).

  • Tout à fait ! Je voulais simplement dire qu'en 1769, il n'y avait déjà plus d'office propre de sainte Marguerite dans l'office romain. D'ailleurs, je suis un peu surpris que cette sainte ait résisté aux coupes drastiques de saint Pie V... Il faudrait faire la comparaison, mais il me semble bien que la réforme tridentine a laissé moins de saints dans son calendrier que celle de 1970.

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