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Liturgie - Page 207

  • Renouveau slovaque

    Du 1er au 6 juillet dernier s’est tenu près du sanctuaire marial de Staré Hory en Slovaquie le premier camp traditionnel pour enfants de chœur. Vingt garçons encadrés par cinq prêtres ont suivi un programme intensif de catéchèse liturgique et de prière, accompagné d’activités sportives et ludiques. La plupart ont découvert, avec émerveillement selon leurs propres dires, la « forme extraordinaire ».

    Le camp reprenait les principes (et la messe) de la Legio Angelica d’avant-guerre, qui avait eu jusqu’à 1.500 membres en Slovaquie, dont bon nombre étaient devenus prêtres, bientôt clandestins sous le communisme.

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  • Saint Hyacinthe

    Saint Hyacinthe, que les historiens ecclésiastiques appellent l'apôtre du Nord et le thaumaturge de son siècle, était de la maison des comtes d'Oidrovans [clan Odrowąż], l'une des plus anciennes et des plus illustres de la Silésie, qui faisait alors une province de la Pologne. La bulle de sa canonisation et les Bollandistes nous fournissent le mémoire de sa vie. Son grand-père, qui commanda les armées contre les Tartares, laissa deux fils, en mourant, Eustache et Ives [Iwo]. Le second fut chancelier de Pologne et évêque de Cracovie. Le premier fut comte de Konski [Końskie], et mena dans le monde une vie vertueuse. Le premier fruit de son mariage fut le Saint dont nous écrivons la vie. Il naquit en 1185 au château de Saxe, dans le diocèse de Breslaw [sic, comme sous l’Arc de Triomphe] en Silésie.

    Hyacinthe montra de bonne heure de grandes dispositions pour la vertu, et ses parents eurent un soin particulier de les cultiver. Il conserva son innocence au milieu des écueils auxquels il fut exposé durant le cours de ses études, qu'il fit à Cracovie, à Prague et à Bologne. Il prit dans l'Université de cette dernière ville le degré de docteur en droit et en théologie.

    De retour dans sa patrie, il s'attacha à Vincent [Kadlubek], évêque de Cracovie, prédécesseur d'Ives de Konski son oncle. Ce prélat, distingué par ses vertus, lui donna une prébende dans sa cathédrale et l'associa au gouvernement de son diocèse. Hyacinthe justifia ce choix par sa capacité, son zèle et sa prudence : mais il sut, malgré la multiplicité des occupations extérieures, conserver l'esprit de prière et de recueillement. Il pratiquait des mortifications extraordinaires, assistait régulièrement à tout l'office divin, visitait et servait les malades dans les hôpitaux, et distribuait tous ses revenus aux pauvres.

    Vincent, évêque de Cracovie, s'étant démis de sa dignité pour se préparer à la mort dans la solitude, on plaça sur son siège Ives de Konski, chancelier de Pologne. Le nouvel évêque alla à Rome, sans que l'on puisse décider si ce fut pour obtenir la confirmation de son élection ou pour d'autres affaires. Quoi qu'il en soit, il mena avec lui ses deux neveux Hyacinthe et Ceslas. C'était dans l'année 1218. Saint Dominique se trouvait pour lors à Rome.

    L'évêque de Cracovie et celui de Prague, touchés de sa sainteté, de l'onction de ses discours et du fruit de ses prédications, lui demandèrent des missionnaires pour leurs diocèses. Ils attendaient beaucoup de succès de la part des ouvriers que leur donnerait un tel maître, auquel ils avaient vu d'ailleurs opérer des miracles. Dominique s'excusa sur l'impossibilité où il était d'accorder ce qu'on lui demandait. Il avait envoyé un si grand nombre de ses disciples en mission, qu'il ne lui en restait plus.

    Sur ces entrefaites, plusieurs personnes de la suite de l'évêque de Cracovie embrassèrent le nouvel institut. De ce nombre furent Hyacinthe et Ceslas, et deux gentilshommes d'Allemagne, Herman et Henri. Ils reçurent tous l'habit des mains de saint Dominique dans le couvent de Sainte-Sabine, au mois de mars de la même année 1218. Ils travaillèrent d'abord à se sanctifier eux-mêmes par le détachement du monde, le mépris d'eux-mêmes, la mortification de leurs sens, le renoncement à leur volonté, l'exercice de la prière et un zèle ardent de glorifier Dieu dans toutes leurs actions et toutes leurs souffrances. Ils obtinrent une dispense pour faire leurs vœux après six mois de noviciat. Hyacinthe alors âgé de trente-trois ans fut établi supérieur de la mission que saint Dominique envoya en Pologne.

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  • Saint Joachim

    Parce que la Vierge, Mère de Dieu, devait naître d’Anne, la nature n’osa rien produire avant le rejeton de la grâce, mais attendit que la grâce eût donné son fruit. Il fallait bien que Marie fût la première enfant à qui sa mère donnât le jour, elle qui devait enfanter le premier-né de toutes créatures, celui en qui toutes choses ont été faites ! O bienheureux couple de Joachim et d’Anne ! Toute la création vous est redevable. C’est en effet par vous qu’elle a pu offrir au Créateur un présent au-dessus de tous les présents, la chaste mère, qui seule était digne de ce Créateur.

    (…)

    Réjouis-toi, Joachim, car un Fils nous est né de ta fille, et on l’appelle l’Ange du grand conseil, c’est-à-dire, l’Ange du salut de l’univers. Que Nestorius soit accablé de honte, et qu’il cache de sa main son visage ! Cet enfant est Dieu. Comment donc ne serait-elle point Mère de Dieu, celle qui l’a mis au monde ? Si quelqu’un ne rend point hommage à la sainte Mère de Dieu, il est repoussé par la Divinité. Cette doctrine que j’enseigne n’est pas seulement la mienne : je l’ai reçue comme un très précieux héritage de mon père, Grégoire le Théologien. O bienheureux couple de Joachim et d’Anne ! L’on reconnaît certes votre pureté au fruit de vos entrailles, selon ce que le Christ a dit quelque part : « C’est à leurs fruits que vous les connaîtrez. » Vous avez réglé votre manière de vivre comme il était agréable à Dieu et digne de celle qui devait naître de vous ; c’est chastement et saintement appliqués à vos devoirs, que vous avez produit un trésor de virginité.

    Lecture des matines : deux extraits de l’homélie de saint Jean Damascène sur la nativité de la Mère de Dieu.

  • Assomption

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    Icône de la Dormition dite "aux nuages" (les nuages dans lesquels les apôtres arrivent), Novgorod, vers 1300.

    Le premier chant des matines byzantines, et le premier chant des vêpres, par Petros Patras, chantre de l’église Saint-Thomas d’Athènes.

    Ἀναβόησον Δαυΐδ, τὶς ἡ παροῦσα Ἑορτὴ; Ἣν ἀνύμνησα φησίν, ἐν τῷ βιβλίῳ τῶν Ψαλμῶν, ὡς θυγατέρα θεόπαιδα καὶ Παρθένον, μετέστησεν αὐτήν, πρὸς τὰς ἐκεῖθεν μονάς, Χριστὸς ὁ ἐξ αὐτῆς, ἄνευ σπορᾶς γεννηθείς· καὶ διὰ τοῦτο χαίρουσι, μητέρες καὶ θυγατέρες καὶ νύμφαι Χριστοῦ, βοῶσαι· Χαῖρε, ἡ μεταστᾶσα πρὸς τὰ ἄνω βασίλεια.

    Dis-nous, David, quelle fête est célébrée maintenant ? − Celle, dit-il, que dans le livre des Psaumes j'ai chantée comme Vierge, fille et servante de Dieu, le Christ l'a transférée dans ses demeures en l'au-delà, lui qui est né virginalement de son sein ; c'est pourquoi se réjouissent les mères, les filles, les épouses chrétiennes en disant : Réjouis-toi, qui es passée au royaume d'en haut.

     

    Ω του παραδόξου θαύματος! η πηγή της ζωής εν μνημείω τίθεται και κλίμαξ προς ουρανόν ο τάφος γίνεται, ευφραίνου Γεθσημανή, της θεοτόκου το άγιον τέμενος βοήσωμεν οι πιστοί, τον Γαβριήλ κεκτημένον ταξίαρχον κεχαριτωμένη, χαίρε μετά σου κύριος, ο παρέχων τω κόσμω διά σου το μέγα έλεος.

    Merveille, vraiment ! La source de la Vie est déposée au tombeau et sa tombe devient l'échelle du ciel. Réjouis-toi, Gethsémani, temple sacré de la Mère de Dieu. Fidèles, écrions-nous avec l'archange Gabriel: Pleine de grâce, réjouis-toi, le Seigneur est avec toi, qui par toi apporte la grande miséricorde au monde.

  • Vigile de l’Assomption

    « Si l’Esprit instruisait les Apôtres, on ne doit pas en conclure qu’ils n’eussent point à recourir au très suave magistère de Marie, dit Rupert. Bien plutôt, déclare-t-il, sa parole était pour eux la parole de l’Esprit lui-même ; elle complétait et confirmait les inspirations reçues par chacun de Celui qui divise ses dons comme il veut ». Et l’illustre évêque de Milan, saint Ambroise, rappelant le privilège du disciple bien-aimé à la Cène, n’hésite pas à reconnaître aussi dans l’intimité plus persévérante de Jean avec Notre-Dame, qui lui fut confiée, la raison de l’élévation plus grande de ses enseignements : « Ce bien-aimé du Seigneur, qui sur sa poitrine avait puisé aux profondeurs de la Sagesse, je ne m’étonne pas qu’il se soit expliqué des mystères divins mieux que tous autres, lui pour qui demeurait toujours ouvert en Marie le trésor des secrets célestes ».

    Heureux les fidèles admis à contempler dans ces temps l’arche de l’alliance où, mieux que sur des tables de pierre, résidait et vivait la plénitude de la loi d’amour ! Tandis que la verge du nouvel Aaron, le sceptre de Simon Pierre, gardait près d’elle sa force verdoyante, à son ombre aussi la vraie manne des cieux restait accessible aux élus du désert de ce monde. Denys d’Athènes, Hiérothée, que nous retrouverons bientôt de compagnie près de l’arche sainte, combien d’autres, venaient aux pieds de Marie se reposer du chemin, s’affermir en l’amour, consulter le propitiatoire auguste où la Divinité s’était reposée ! Des lèvres de la divine Mère ils recueillaient ces oracles plus doux que le lait et le miel, pacifiant l’âme, ordonnant toute vie, rassasiant leurs très nobles intelligences des clartés des cieux. C’est bien à ces privilégiés du premier âge, que s’applique la parole de l’Époux achevant dans ces années bénies la moisson du jardin fermé qui fut Notre-Dame : J’ai moissonné ma myrrhe et mes parfums, j’ai mangé le miel avec son rayon, j’ai bu le vin avec le lait ; mangez, mes amis, et buvez ; enivrez-vous, mes très chers.

    Comment s’étonner que Jérusalem, favorisée d’une si auguste présence, ait vu l’assemblée des premiers fidèles s’élever unanimement par delà l’observation des préceptes à la perfection des conseils ? Ils persévéraient d’une seule âme en la prière, louant Dieu en toute simplicité de cœur et allégresse, aimables à tous. Communauté fortunée, qui ne pouvait que présenter l’image du ciel sur la terre, ayant pour membre la Reine des cieux ; le spectacle de sa vie, son intercession toute-puissante, ses mérites plus vastes que tous les trésors réunis des saintetés créées, étaient la part de contribution que Marie apportait à cette famille bénie où tout était commun à tous, dit l’Esprit Saint. De la colline de Sion, cependant, l’Église a étendu ses rameaux sur toute montagne et sur toute mer ; la vigne du Roi pacifique est en plein rapport au milieu des nations : l’heure est venue de la laisser pour la durée des siècles aux vignerons qui doivent la garder pour l’Époux. Instant solennel, où va s’ouvrir une nouvelle phase dans l’histoire du salut. O vous qui habitez dans les jardins, les amis en suspens prêtent l’oreille ; faites-moi entendre votre voix. C’est l’Époux, c’est l’Église de la terre et celle des cieux, attendant de la céleste jardinière à qui la vigne doit d’avoir affermi ses racines un signal semblable à celui qui autrefois fit descendre l’Époux. Mais les cieux vont l’emporter aujourd’hui sur la terre. Fuyez, mon bien-aimé ; c’est la voix de Marie qui va suivre les traces embaumées du Seigneur son Fils, pour gagner les montagnes éternelles où l’ont précédée ses propres parfums.

    Entrons dans les sentiments de la sainte Église, qui se dispose, par l’abstinence et le jeûne de ce jour de Vigile, à célébrer le triomphe de Marie. L’homme ne peut trouver quelque assurance à s’unir d’ici-bas aux joies de la patrie, qu’en se rappelant d’abord qu’il est pécheur et débiteur à la justice de Dieu. La tâche bien légère qui nous est imposée aujourd’hui le paraîtra plus encore, si nous la rapprochons du Carême par lequel les Grecs se préparent depuis le premier de ce mois à fêter Notre Dame.

    L’Année liturgique

  • Sainte Radegonde

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    Miniatures de la Vie de sainte Radegonde par saint Venance Fortunat, dans un manuscrit de la bibliothèque de Poitiers (XIe siècle).

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    Radegonde qui s’était enfuie est ramenée au roi Clotaire. Elle prie dans son oratoire.

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    La reine Radegonde va voir saint Médard, évêque de Noyon et, se revêtant d’un habit de religieuse, l’oblige à la « consacrer diaconesse », malgré l’opposition physique des sbires de Clotaire, et canonique puisqu’elle est mariée. « Si tu tardes à me consacrer et si tu crains davantage un homme que Dieu, il te sera demandé compte, par le Pasteur, de l’âme d’une brebis. » Radegonde (qui lisait le latin et le grec) reprenait sans doute la monition figurant au début des rituels : « Que ceux qui sont appelés à administrer les sacrements ne mettent aucun délai, à quelque heure que ce soit, même de nuit, si la nécessité presse, de peur qu’il leur soit demandé compte du sang des brebis perdues » (anima de manu tua requiratur ; sanguis de manu eorum requiratur).

  • Sainte Claire

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    Sainte Claire par Simone Martini, basilique d'Assise, vers 1325.

    Extrait de sa quatrième lettre à Agnès de Prague :

    Heureuse celle à qui est accordée cette intimité du banquet divin ! Heureuse si elle aime de tout son cœur Celui dont la beauté fait l’admiration des anges pour l’éternité, Celui dont l’amour rend plus heureux et la contemplation plus fort, Celui qui nous comble de sa bonté, qui nous imprègne de sa douceur, et dont le souvenir est si lumineux et si doux à notre âme, Celui dont le parfum fait revivre les morts et dont la vision comble de bonheur les habitants de la Jérusalem céleste, puisqu’il est la splendeur de la Gloire éternelle, l’éclat de la Lumière sans fin et le miroir sans tache .

    Contemple chaque jour ce miroir, O reine épouse de Jésus-Christ, et mire-toi continuellement pour savoir comment revêtir, intérieurement et extérieurement, tes plus beaux atours, comment te parer des fleurs de toutes les vertus et des ornements qui conviennent à ta qualité de fille et d’épouse chérie du Grand Roi. Ce miroir reflète la bienheureuse pauvreté, la sainte humilité et l’ineffable amour : c’est là ce que tu pourras découvrir, avec la grâce de Dieu, sur toute la surface de ce miroir.

    En haut du miroir, en effet, voici la pauvreté de l’Enfant couché dans la crèche et enveloppé de quelques méchants langes, humilité admirable et stupéfiante pauvreté : le Roi des anges, maître du ciel et de la terre, repose dans une mangeoire d’animaux ! –Au milieu du miroir, considère l’humilité, c’est-à-dire la bienheureuse pauvreté, les fatigues sans nombre et les injures qu’il a subies pour la rédemption de l’humanité. – Enfin, au bas du miroir, contemple l’ineffable amour qui l’a conduit jusqu’à vouloir souffrir sur le bois de la croix et à vouloir y mourir du genre de mort le plus infamant qui soit.

    Et ce miroir, du haut de la croix, attirait lui-même l’attention des passants sur ce qui devait faire l’objet de leur contemplation : O vous tous qui passez sur le chemin, arrêtez-vous et voyez s’il est une douleur semblable à la mienne (1) ! A ce cri plaintif répondons toujours d’une seule voix et d’un même cœur: ton souvenir ne me quitte pas, et l’angoisse étreint mon âme. Puisses-tu, reine du Roi du ciel, être chaque jour davantage embrasée de la ferveur de cet amour !

    Contemple encore l’indicible bonheur, les richesses et les honneurs sans fin qu’il procure, et tu lui crieras, de toute l’ardeur de ton désir et de ton amour : « Prends-moi avec toi, mon époux céleste, je te poursuis sur la trace de tes parfums. Je ne m’arrêterai de courir qu’une fois introduite au cellier, lorsque ton bras gauche soutiendra ma tête, que ta droite m’étreindra et que tu me donneras de ta bouche le délicieux baiser. » (2)

    (1) Lamentations de Jérémie 1,12, répons du Vendredi Saint.

    (2) Cantique des cantiques 1,3 ; 2,6 ; 1,1.

  • 9e dimanche après la Pentecôte

    Justítiæ Dómini rectæ, lætificántes corda, et judícia eius dulcióra super mel et favum : nam et servus tuus custódit ea.

    Les arrêts du Seigneur sont droits, ils réjouissent les cœurs, et ses décrets sont plus doux que le miel et qu’un rayon de miel : aussi votre serviteur les gardera-t-il.

    ℣.1 Praeceptum Domini lucidum illuminans oculos: timor Dei sanctus permanet in saeculum saeculi: judicia Domini vera.

    Le précepte du Seigneur est limpide, il illumine les yeux : la crainte du Seigneur est sainte, elle subsiste pour les siècles des siècles : les décrets du Seigneur sont vrais.

    ℣.2 Et erunt ut complaceant eloquia oris mei et meditatio cordis mei in conspectu tuo semper.

    Alors les paroles de ma bouche seront pour vous être agréables : et les pensées de mon cœur en votre présence, toujours.

    L’antienne d’offertoire de ce dimanche est aussi celle du troisième dimanche de carême, et elle est affectée à ces deux dimanches dans les plus anciens manuscrits. Avant l’élagage par saint Pie V, elle avait deux versets. L’antienne reprend des mots et expressions de trois versets de la deuxième partie du psaume 18, le premier verset de l’antienne reprend les versets 9 et 10 du psaume, le second verset de l’antienne est le verset 15 du psaume. Habituellement, les versets ont de longues vocalises. Mais cet offertoire est très contemplatif, et il se cantonne à la quinte ré-la (on note que s’il est dit du 4e mode parce qu’il se termine sur un mi, il est en fait tout entier du 6e mode, avec sa tonique fa très appuyée). Il faut attendre le second verset pour faire briller le ou les solistes, et encore les premières vocalises sont essentiellement une broderie sur la dominante ; il faut attendre le dernier mot, semper, toujours, pour le feu d’artifice, dont on constate toutefois qu’il est lui aussi une broderie sur la dominante, mais étendue à toute la gamme du mode.

    Il est rare de trouver des enregistrements des antiennes d’offertoires avec leurs versets (qui ne se trouvent pas dans les livres). Celui-ci a été réalisé lors d’un symposium international organisé à Washington entre le 19 et le 22 juin 1983 par le Centre d’études pour la méthode Ward. L’antienne est chantée par un ensemble constitué des chœurs de Bulle (Suisse), Cologne (Allemagne) et Cambridge (Massachusetts). Les versets sont chantés par la Camerata gregoriana Coloniensis sous la direction de Gabriel Steinschulte.


    podcast

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    Graduale restitutum - gregor-und-taube.de, Anton STINGL, jun.

  • Saint Laurent

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    Cathédrale de Monreale, Sicile, XIIe siècle.

    Le « capitule », la « bénédiction » et l’oraison des vêpres dans le bréviaire mozarabe.

    Domine Jesu Christe, qui beatissimum Laurentium igne charitatis tuae ardentem, et cupiditatum et passionum incendia fecisti evincere: dum et aurum calcat et flammam, et in pauperum erogationem munificus, et in combustionem sui corporis reperitur devotus; da nobis obtentu suffragii illius, ut vapore Spiritus Sancti accensi flammas superemus libidinis, et igne concrememur omnimodae sanctitatis: quo inter Sanctos illos sors nostra inveniatur post transitum, pro quibus nunc tibi dependimus famulatum.

    Seigneur Jésus-Christ, c’est par vous que le très bienheureux Laurent, brûlant du feu de votre charité, a triomphé des ardeurs de la cupidité et de la souffrance, foulant aux pieds l’or et la flamme, libéral dans ses dons aux pauvres comme zélé pour livrer son corps à la combustion : en considération de son suffrage, faites qu’embrasés de la chaleur de l’Esprit Saint, nous surmontions les flammes des passions et soyons consumés par les feux de toute sainteté ; qu’ainsi, après le passage de cette vie, notre partage soit avec les Saints mêmes pour lesquels maintenant nous vous rendons hommage.

    Dominus Jesus Christus, cui beatus Laurentius decoctum sui corporis praebuit holocaustum, mentes vestras concremet coelestium incensione virtutum.
    . Amen.

    Et, quem ille assatus in craticula confiteri non destitit, confessionis sanctae vos dignetur praemiis consolari.
    . Amen.

    Et inter flammas saeculi constituti ipsi soli flammescatis per studia sanctitatis, cui hic martyr inhaesit post incendia passionis.
    . Amen.

    Per misericordiam ipsius.

    Que le Seigneur Jésus-Christ, à qui le bienheureux Laurent a offert son corps en holocauste consumé, brûle vos esprits par l’embrasement des puissances célestes. Amen.

    Et, celui qu’il ne cessa pas de confesser alors qu’il était rôti sur le gril, daigne vous consoler en récompensant votre sainte louange. Amen.

    Et que, placés parmi les flammes de ce monde, vous soyez embrasés pour lui seul par la recherche de la sainteté, à laquelle adhéra ce martyr après l’incendie de sa passion. Amen.

    Par sa miséricorde.

    Domine Jesu Christe, qui beatissimum Laurentium martyrem tuum respuentem vilissimum Mundum, aurum ostendisti purissimum quod ignis utique non consumeret, sed approbaret: et quanto plus arderet, tanto amplius rutilaret; tribue nobis, ut cupiditatis incendia non consumant, quos tam fulgenda Martyris tui exempla clarificant. . Amen.

    Seigneur Jésus-Christ, qui avez montré votre très bienheureux martyr Laurent, qui rejetait le monde très vil, comme un or très pur que le feu ne consume pas mais rend excellent, et plus il brûlait et plus il brillait, faites que les feux de la cupidité ne consument pas ceux qu’illumine l’exemple si étincelant de votre martyr. Amen.

  • Vigile de saint Laurent

    Les trois oraisons de la messe (collecte, secrète, postcommunion) brièvement commentées par le cardinal Schuster.

    Adésto, Dómine, supplicatiónibus nostris : et intercessióne beáti Lauréntii Mártyris tui, cuius prǽvénimus festivitátem ; perpétuam nobis misericórdiam benígnus impénde. Per Dóminum.

    « Exaucez, ô Dieu, nos prières, et, par l’intercession de votre bienheureux martyr Laurent, dont nous anticipons la solennité, accordez-nous une perpétuelle miséricorde ». Elle plaît extrêmement à Dieu, cette prière nocturne, à laquelle si souvent nous exhortent les Écritures et qui, sanctifiée par l’exemple du Christ, est conservée maintenant, comme une tradition sacrée, par les Ordres monastiques et par plusieurs familles religieuses. L’âme qui prévient la lumière en pleurant ses péchés et en cherchant Dieu, exprime toute la force de sa contrition et l’énergie de sa foi. La prière matinale est comme la rosée qui, à l’aurore, descend pour rafraîchir et féconder le champ brûlé par le soleil de midi.

    Hóstias, Dómine, quas tibi offérimus, propítius súscipe : et, intercedénte beáto Lauréntio Mártyre tuo, víncula peccatórum nostrorum absólve. Per Dóminum.

    « Accueillez favorablement, Seigneur, les oblations que nous vous présentons ; et par les mérites de votre bienheureux martyr Laurent, délivrez-nous des liens du péché ». Celui qui, dans le dur martyre souffert pour le Seigneur, lui a tout donné, peut aussi tout sur son cœur. Voilà la raison pour laquelle l’Église, de toute antiquité, reconnaissait aux martyrs un privilège spécial d’intercession.

    Da, quǽsumus, Dómine, Deus noster : ut, sicut beáti Lauréntii Mártyris tui commemoratióne, temporáli gratulámur offício ; ita perpétuo lætémur aspéctu. Per óminum nostrum.

    « Faites, Seigneur, que dans l’éternité nous puissions jouir de la compagnie du bienheureux Laurent dont nous célébrons aujourd’hui la mémoire par cet office ». Dans le ciel, outre la vision béatifique, nous recevrons une joie particulière de la société des saints. La raison en est que, les bienheureux étant unis les uns aux autres par un lien très parfait d’amour, la félicité de chacun sera multipliée à l’infini par celle de la cour céleste tout entière.