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10e dimanche après la Pentecôte

Dans la parabole du pharisien et du publicain, ce dernier dit littéralement : « Ô Dieu, sois propice à moi le pécheur. » Le latin, n’ayant pas d’articles, ne peut pas rendre la nuance. Les traductions françaises le pourraient, mais à ma connaissance il n’y a qu’une version de « Crampon » (considérée comme fautive et que je n’arrive pas à dater, mais ce n’est pas la traduction authentique du chanoine) qui le dise : « O Dieu, ayez pitié de moi le pécheur ! »

Le publicain dit qu’il est LE pécheur.

Car, prendre conscience du péché, c’est prendre conscience que je suis LE pécheur.

Le pécheur primordial, celui qui brise l’harmonie de la création, celui qui est chassé du jardin de volupté. Tout homme est ha-Adam, l’homme. Le premier pécheur. Sauvé par le premier homme qui n’est pas pécheur, le Fils de l’homme, et devient par lui fils de Dieu.

La prière du publicain doit donc être celle de chacun d’entre nous. Chacun de nous est LE pécheur. Ainsi, dans la prière de la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome avant la communion, le fidèle invoque le Christ « venu au monde sauver les pécheurs dont je suis le premier ».

Voici cette prière, que je dis intérieurement chaque jour avant de communier, ainsi que les deux suivantes qui lui sont liées (la troisième étant très proche d’une prière du Missel Romain).

Je crois, Seigneur, et je confesse que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant venu au monde sauver les pécheurs dont je suis le premier. Je crois aussi que ceci même est votre Corps immaculé, et cela votre Sang précieux. Je vous en prie donc, ayez pitié de moi, pardonnez-moi mes fautes, volontaires ou involontaires, commises en parole, en action, sciemment ou par ignorance. Rendez-moi digne de participer sans condamnation à vos mystères immaculés, pour la rémission de mes péchés et la vie éternelle

A votre Cène mystique faites-moi communier aujourd’hui, ô Fils de Dieu, car je ne dirai pas le secret à vos ennemis, ni ne vous donnerai le baiser de Judas, mais, comme le larron je vous crie : Souvenez-vous de moi, Seigneur, dans votre Royaume.

Que la réception de vos saints mystères, Seigneur, ne tourne point à mon jugement ni à ma condamnation, mais à la guérison de mon âme et de mon corps.

Commentaires

  • "Tout homme est ha-Adam, l’homme. Le premier pécheur."

    _____________________________

    Quelle est donc cette langue, le "HA-Adam" ?
    Dans les langues sémitiques, par exemple l'arabe, on prononce : "Ââdamm". Tout court.
    Quel est donc ce "HA-" ?






    "A votre Cène mystique faites-moi communier aujourd’hui, ô Fils de Dieu, car je ne dirai pas le secret à vos ennemis, ni ne vous donnerai le baiser de Judas, mais, comme le larron je vous crie ..."

    ______________________________________

    Dans la liturgie de S. Jean Chrysostome, ce chant se psalmodie par le chantre à répétition, tant que dure la communion des fidèles. Et cela a toujours été et c'est toujours : "je ne dirai pas VOTRE Mystère à vos ennemis" (et non pas : "je ne dirai LE ..."). L'original "VOTRE" (en fait, "TON". cf. infra) est autrement plus signifiant et plus logique de sens que "LE").

    Ensuite : "Mystère" et non "secret".

    En arabe, le mot "al SIRR" veut effectivement dire " le secret", mais uniquement dans la langue profane. En liturgie sacrée, notamment dans ce chant de communion de la messe de S. Jean Chrysostome, "SIRR" (au pluriel "ASSRÂÂR") veut exclusivement dire "(saint) Mystère". D'ailleurs "les sacrements" se disent e arabe "al assrââr".

    Et les paroles "Lann akoûûla SIRRAKA" doivent donc être traduites ainsi : "Je ne dirai pas VOTRE MYSTÈRE ..." (et non pas "je ne dirai pas le secret ...", ce qui est erroné __ voire même inconvenant, le Seigneur ayant institué des Mystères, des sacrements, et non des "secrets").

    Enfin, la liturgie de saint Jean Chrysostome, en arabe pour ce chant de communion, utilise exclusivement le tutoiement : "Lann akoûûla SIRRAKA li ââ'dââ'IKA" ("je ne dirai pas TON Mystère à TES ennemis". Cette liturgie, en effet, ne dit pas : "Lann akoûûla SIRRAKOMM li ââ'dââ'IKOM".

    Par conséquent :
    Pour formuler correctement ce chant de communion en français, il faut y employer le tutoiement et dire correctement "TON Mystère", au lieu de "LE secret".

  • MERCI M. Daoudal, pour cette petite instruction.
    J'ai recopié votre prière pour la prier avant la Communion..

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