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Liturgie - Page 208

  • Le rite dominicain n'est pas mort

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    La destruction du rite romain en 1969 avait provoqué la destruction du rite dominicain, puisque dans leur enthousiasme iconoclaste post-conciliaire les dominicains avaient abandonné leur vénérable liturgie. Laquelle disparut réellement (en tout cas de façon visible et publique), avant d’être reprise par les pères de Chémeré (Fraternité Saint Vincent Ferrier). Plus récemment on a appris que des dominicains américains avaient repris leur rite traditionnel, à la faveur de Summorum Pontificum.

    Et voici qu’en Australie, le dominicain Antoninus Samy, nouvellement ordonné prêtre, a célébré sa première messe selon le rite dominicain, dimanche dernier (jour de la fête de saint Dominique) en l’église du Bienheureux cardinal Newman de Melbourne, en présence de Mgr Peter Elliot, l’évêque auxiliaire émérite.

  • Saints Cyriaque, Large et Smaragde

    On ne sait pas quand exactement sont morts ces martyrs, mais c’était au début du IVe siècle, et leur culte est attesté depuis 336. Fête « semi-double » dans le calendrier de saint Pie V, elle devient simple mémoire en 1960, à cause du déplacement en ce jour de la fête de saint Jean-Marie Vianney, qui avait été fixée au 9 août en 1929. (Dans le calendrier monastique ce jour a lieu la commémoration de saint Cyriaque seul, et l'on ne trouve nulle part saint Jean-Marie Vianney.)

    Saint Pie V avait conservé la messe propre du diacre Cyriaque et ses compagnons, laquelle commençait par l’introït Timéte Dóminum, du moins là où cet introït n’était pas celui de la vigile de la Toussaint.

    C’est une pièce d’une lumineuse sérénité, exprimant bien ce qu’est la crainte de Dieu qui demeure pour l’éternité (psaume 18), qui est « gloire et glorification et allégresse et couronne d’exultation » (Ecclésiastique). Les riches sont dans le besoin et la mélodie s’appauvrit au point de répéter la même note, avec toutefois un ornement à la fin, celui qui sera repris sur « déficient », mais alors précédé d’une négation : contrairement aux riches qui sont pauvres, les pauvres ne manquent de rien quand ils ont la crainte de Dieu.

    Timéte Dóminum, omnes sancti ejus, quóniam nihil deest timéntibus eum : dívites eguérunt et esuriérunt : inquiréntes autem Dóminum non defícient omni bono.
    Benedícam Dóminum in omni témpore : semper laus eius in ore meo.

    Craignez le Seigneur, vous, tous ses Saints, car rien ne manque à ceux qui le craignent : les riches ont été dans le besoin et affamés : mais il ne manquera aucun bien à ceux qui craignent le Seigneur.
    Je bénirai le Seigneur en tout temps : toujours sa louange sera à ma bouche.

    Par le choeur grégorien de Louvain :
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  • Saint Gaétan de Thienne

    Ce cher Saint, doux et si humble qu’il demanda à Dieu que son tombeau, après sa mort, ne fût connu de personne († 1547), a le mérite d’avoir été, avant même saint Ignace, un des représentants les plus autorisés de la réforme ecclésiastique accomplie au XVIe siècle.

    Rome chrétienne le vénère comme un de ses citoyens d’élection. La basilique Libérienne évoque encore le souvenir de la messe qu’il célébra à la crèche du Seigneur avec la ferveur d’un Séraphin, le jour où il mérita de recevoir dans ses bras le Divin Enfant.

    La confession du Prince des Apôtres conserve également le souvenir du jour mémorable — c’était le 14 septembre 1524 — où Gaétan de Thienne et l’ardent Jean-Pierre Caraffa (le futur Paul IV) instituèrent le nouvel Ordre des Clercs Réguliers, en émettant le vœu difficile de se confier entièrement à la divine Providence pour vivre seulement des aumônes qui leur seraient spontanément offertes par les fidèles.

    Saint Gaétan eut une part notable dans la réforme du Bréviaire sous Clément VII [1]. Sa fête entra dans le Missel au temps de Clément X, et Innocent XI l’éleva au rang du rite double.

    La messe est celle des confesseurs, à l’exception des parties suivantes : Prière. — « O Dieu qui avez accordé au bienheureux Gaétan la grâce de suivre la règle de vie jadis donnée à vos Apôtres ; par son intercession faites que, d’après ses exemples, nous mettions en vous toute notre confiance et désirions seulement les choses célestes ». La règle apostolique de vie, c’est la pauvreté parfaite consacrée par vœu, selon l’exemple des Apôtres qui, ayant tout abandonné, suivirent le Sauveur.

    La lecture évangélique sur le parfait abandon à la divine Providence est commune au quatorzième dimanche après la Pentecôte. Le Seigneur nous y enseigne qu’il ne veut point supprimer l’action, mais seulement la préoccupation excessive. Dieu veut que nous agissions ; où nous n’arrivons pas, nous, il arrivera, lui. Aide-toi, le ciel t’aidera, dit un proverbe populaire, bien expressif.

    Il est un autre proverbe populaire qui ne manque pas, non plus de vérité. Lascia fare a Dio, ch’è santo vecchio. Cela veut dire que Dieu sait ce qu’il fait, et ce qui convient davantage à notre bien.

    Bienheureux cardinal Schuster

    [1] Il ne s’agit pas du bréviaire du cardinal Quiñonez (seule réforme aboutie sous Clément VII), dont Paul III permit l’usage aux « gens pressés » (et que saint François Xavier refusa), mais de celui que préparait saint Gaétan avec le cardinal Carafa, car ils avaient obtenu la même autorisation de Clément VII. Ce bréviaire ne parut jamais car lorsque le cardinal Carafa devint pape sous le nom de Paul IV, il voulut le terminer seul mais n’y arriva pas. C’était quelques années avant saint Pie V.

  • Transfiguration

    Kondakion

    Ἐπὶ τοῦ ὄρους μετεμορφώθης, καὶ ὡς ἐχώρουν οἱ Μαθηταί σου τὴν δόξαν σου, Χριστὲ ὁ Θεὸς ἐθεάσαντο, ἵνα ὅταν σε ἴδωσι σταυρούμενον, τὸ μὲν πάθος νοήσωσιν ἑκούσιον, τῷ δὲ κόσμῳ κηρύξωσιν, ὅτι σὺ ὑπάρχεις ἀληθῶς, τοῦ Πατρὸς τὸ ἀπαύγασμα.

    Sur la montagne tu t’es transfiguré et tes disciples contemplèrent ta gloire, ô Christ notre Dieu, pour autant qu'ils le pouvaient, afin qu'en te voyant sur la croix ils comprennent que ta Passion était voulue et proclament à la face du monde que tu es en vérité le reflet de la splendeur et de la gloire du Père.

    « Reflet de la splendeur et de la gloire » traduit ici un seul mot : apavgasma, qui est une citation de l’épître aux Hébreux, 1,3 évoquant le Fils comme rayonnement de la gloire du Père ; apavgasma est le rayonnement de la lumière qui jaillit d’un corps lumineux.

    Chanté par Petros Gaitanos.

  • Dédicace de Sainte-Marie aux Neiges

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    Pour ce jour, le cardinal Schuster cite, « en l’honneur de la sainte Vierge, ce magnifique poème qui, dans les manuscrits, porte le titre suivant : Andreae oratoris, de Maria Virgine, ad Rusticianam carmen. Rusticiana est la femme de Severinus Boethius (Boèce) ». (On ne sait rien de cet André l’orateur, ou André Orateur, et il n’est pas sûr que cette Rusticiana fût la femme de Boèce… D’autre part ces vers sont beaucoup plus dogmatiques que poétiques, comme un résumé des grands conciles.)

    Virgo parens hac luce Deum virumque creavit,
    Gnara puerperii, nescia conjugii.

    La Vierge-Mère a donné le jour à l’Homme-Dieu ; elle a connu l’enfantement, ignoré le mariage.

    Obtulit haec jussis uterum, docuitque futuros
    Sola capax Christi quod queat esse fides.

    Aux ordres divins elle a prêté son sein, enseignant à la postérité que seule la foi peut posséder le Christ.

    Credidit et tumuit, Verbum pro semine sumpsit,
    Sepserunt magnum parvula membra Dominum.

    Elle a cru et conçu, ensemencée du Verbe : ses membres chétifs ont contenu le Seigneur très grand.

    Fit fabricator opus, servi rex induit artus,
    Mortalemque domum vivificator habet.

    Le Créateur se fait créature, le Roi prend le corps d’un serviteur, et dans une demeure mortelle réside l’Auteur de la vie.

    Ipse sator semenque, sui matrisque creator ;
    Filius ipse hominis, qui pater est hominum.

    Il est semeur et semence, son auteur et celui de sa Mère ; Fils de l’homme, Lui, Père des hommes.

    Affulsit partus, lucem lux nostra petivit,
    Hospitii linquens hostia clausa sui.

    A sa naissance glorieuse, notre lumière est venue au jour, laissant portes closes son asile.

    Virginis et Matris, servatur gloria consors,
    Mater dans hominem, noscere Virgo Deum.

    Vierge et Mère, ces deux gloires demeurent associées : Mère, elle enfante l’Homme ; Vierge, elle connaît Dieu.

    Unius colitur duplex substantia Nati :
    Vir Deus, haec duo sunt unus, utrumque tamen.

    Dans l’unique Fils, nous adorons deux natures : homme, Dieu, ces deux n’en font qu’un, les deux sont cependant vrais.

    Spiritus huic Genitorque suus sine fine cohaerent,
    Triplicitas simplex, simplicitasque triplex.

    Son Esprit et son Père lui sont unis à jamais, Trinité simple et trine simplicité.

    Bis genitus, sine Matre opifex, sine Patre redemptor,
    Amplus utrisque modis, amplior unde minor.

    Deux fois engendré, comme Créateur sans mère, comme Rédempteur sans père, de part et d’autre il est grand, d’autant plus grand qu’il s’abaisse.

    Sic voluit nasci, domuit qui crimina mundi,
    Et mortem jussit mortuus ipse mori.

    Ainsi voulut naître le vainqueur des crimes de ce monde, qui, mourant, contraignit la mort à mourir.

    Nostras ille suo tueatur numine vitas,
    Protegat ille tuum, Rusticiana, genus.

    Que, par sa puissance, il protège nos vies. Qu’il protège, ô Rusticiana, votre race.

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    (Mosaïque de Sainte-Marie-Majeure, qui est Sainte-Marie aux Neiges.)

  • 8e dimanche après la Pentecôte

    Pópulum húmilem salvum fácies, Dómine, et óculos superbórum humiliábis : quóniam quis Deus præter te, Dómine ?

    Vous sauverez, Seigneur, le peuple humble, et vous humilierez les yeux des superbes : car qui donc est Dieu, sauf vous, Seigneur ?

    L’antienne d’offertoire de ce dimanche commence en baissant la tête, le regard fixé sur la tonique fa, et l’« accent aigu » sur humilem, jusqu’à la dominante, ne fait que souligner l’abaissement du peuple pénitent devant Dieu. Et aussitôt apparaît la récompense : le cri de joie sur l’affirmation du salut. Suivi de l’élévation sur le nom du Seigneur, et de la révérence qui s’impose. Dans la phrase suivante, le Seigneur, qui règne dans le haut de la gamme, humilie lui-même ceux qui ne veulent pas s’humilier, à savoir les orgueilleux : c’est le seul si bémol de toute la pièce, qui oblige « superborum » à descendre sur la tonique. La troisième phrase est un chant de victoire, la victoire de Dieu qui est notre victoire si nous sommes avec Dieu, en Dieu.

    Au moyen âge, cette antienne était suivie de deux versets du même psaume 17.

    Clamor meus in conspectu eius: introivit in aures ejus.

    Mon cri en sa présence est parvenu à ses oreilles.

    Liberator meus de gentibus iracundis : ab insurgentibus in me exaltabis me.

    Mon libérateur des nations en furie : vous m’élèverez au-dessus de ceux qui se dressent contre moi.

    Avec une fois de plus de longues vocalises, ici sur « meus » et sur « exaltabis ». Tellement longues que le scribe de Cluny a orné les lignes rouges qui relie les syllabes… (La page commence à « Deus praeter te ».)

    Screenshot_2019-08-03 Graduale et prosarium ad usum Cluniacensem .png

    La restitution d’Anton Stingl jun. (on constate qu’il a conservé le bémol).

  • De la Sainte Vierge le samedi

     

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    Fuit vir unus de Ramáthaim Sophim, de monte Ephraim. Potest huius montis nómine, beatíssima semper Virgo María, Dei Génetrix, designári. Mons quippe fuit, quæ omnem eléctæ creatúræ altitúdinem, electiónis suæ dignitáte, transcéndit. An non mons sublímis María, quæ, ut ad conceptiónem ætérni Verbi pertíngeret, meritérum vérticem, supra omnes Angelórum choros, usque ad sólium deitátis eréxit? Huius enim montis præcellentíssimam dignitátem Isaías vatícinans, ait: Erit in novíssimis diébus præparátus mons domus Dómini in vértice móntium. Mons quippe in vértice móntium fuit, quia altitúdo Maríæ supra omnes Sanctos refúlsit.

    « Il y avait un homme de Ramataïm, un Sûfite de la montagne d’Ephraïm. » Le nom de cette montagne peut désigner la toute bienheureuse Marie, toujours vierge, Mère de Dieu. Car elle fut une montagne, elle qui, par la dignité de son élection, dépasse toute créature élue si grande soit-elle. Et Marie ne fut-elle pas une très haute montagne, elle qui a dressé une cime de mérites par-dessus tous les chœurs des anges jusqu’au trône de la divinité et parvient ainsi à concevoir le Verbe éternel? En effet, prophétisant la suréminente dignité de cette montagne, Isaïe dit : « Il arrivera dans l’avenir que la montagne qui porte la maison du Seigneur sera placée au sommet des montagnes. » Mais oui, elle fut une montagne placée au sommet des montagnes, car la grandeur de Marie resplendit au-dessus de tous les saints.

    Lecture des matines. Commentaire des livres des Rois traditionnellement attribué à saint Grégoire le Grand, aujourd’hui à Pierre abbé de Cava puis de Venose (XIIe siècle).

    (Photo : Cathédrale de Monaco.)

  • Saint Alphonse de Liguori

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    Petits cantiques en l'honneur de la Très Sainte Vierge, VII.

  • (Saint Pierre aux liens)

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    Cette fête (que je continue de célébrer puisqu'elle est dans mon bréviaire) a été victime des épurateurs dès 1960, alors qu’elle est très ancienne, puisqu’elle figure dans le plus ancien calendrier romain que nous ayons, et assez répandue au VIe siècle pour que l’empereur Justinien demande humblement au pape un fragment de la chaîne de saint Pierre.

    L’une des deux mentions de la fête dans le martyrologe hiéronymien indique au 1er août : « Aux liens d’Eudoxie, les peuples baisent les chaînes de l’apôtre Pierre. » Chaînes conservées et exposées en l’église Saint-Pierre aux liens.

    La tradition unanime d’Orient et d’Occident rapporte que l’impératrice Eudoxie, femme de Théodose II (401-450), lors de son pèlerinage à Jérusalem, reçut les chaînes dont avait été lié saint Pierre dans la prison où l’avait jeté Hérode. Selon la tradition occidentale, Eudoxie envoya cette chaîne à Rome, à sa fille, qui la remit au pape. Selon la tradition orientale, la chaîne resta à Constantinople et fut placée dans la chapelle Saint-Pierre de la cathédrale Sainte-Sophie. Les orientaux (y compris catholiques) considèrent qu’ils ont la chaîne de Jérusalem et que celle de Rome est celle qui lia saint Pierre avant son martyre.

    De toute façon les occidentaux ont passé cette dévotion par pertes et profits, malgré les nombreux miracles accomplis par la chaîne, attestés notamment par saint Augustin, et surtout malgré le double symbolisme de la fête, que soulignait la liturgie : ce que saint Pierre délie sur la terre est délié dans le ciel ; que Dieu qui a défait les liens de saint Pierre nous délivre des liens du péché.

    Nos frères byzantins catholiques comme orthodoxes ont gardé (au 16 janvier) la fête de la « Vénération de la précieuse chaîne du saint et illustre apôtre Pierre », dont voici le tropaire :

    Τήν Ῥώμην μή λιπών, πρός ἡμᾶς ἐπεδήμησας, δι᾽ ὧν ἐφόρεσας τιμίων Ἁλύσεων, τῶν Ἀποστόλων Πρωτόθρονε· ἃς ἐν πίστει προσκυνοῦντες δεόμεθα· ταῖς πρός Θεόν πρεσβείαις σου, δώρησαι ἡμῖν τό μέγα ἔλεος.

    Sans quitter Rome tu es venu jusqu’à nous par les chaînes précieuses que tu portas, toi qui occupes le premier siège parmi les apôtres, et, nous prosternant devant elles dans la foi, nous implorons que par ton intercession auprès de Dieu il nous soit fait grande miséricorde.

  • Saint Ignace de Loyola

    Deus, qui ad majórem tui nóminis glóriam propagándam, novo per beátum Ignátium subsídio militántem Ecclésiam roborásti : concéde ; ut, eius auxílio et imitatióne certántes in terris, coronári cum ipso mereámur in cælis. Per Dóminum.

    « Dieu qui, pour propager la plus grande gloire de votre Nom, avez voulu fortifier par un nouveau soutien l’Église militante grâce au bienheureux Ignace, faites que, en l’imitant maintenant dans le combat, nous puissions avoir part un jour à sa couronne dans le ciel ». Le programme de saint Ignace, évoqué dans cette collecte : Ad majorem Dei gloriam, se rattache, dans la tradition de l’ascèse catholique, à celui qui fut donné jadis par le Patriarche du monachisme occidental à ses fils : Ut in omnibus glorificetur Deus. Nous connaissons les relations de saint Ignace avec les Bénédictins du Mont-Serrat, où il se retira immédiatement après sa conversion ; avec les moines du Mont Cassin, où il demeura quelque temps dans la solitude, et avec les cénobites de Saint-Paul à Rome où il émit ses vœux et où il fut canoniquement élu premier préposé général de la nouvelle Compagnie. Il n’est pourtant pas possible de démontrer que la devise de saint Ignace découle de celles des moines bénédictins. Un même esprit, celui des saints, a employé, pour s’exprimer, des mots analogues ; et il en va de même au sujet des rapports existant entre le petit Livre des Exercices spirituels et l’Exercitatorium de l’abbé Garcia de Cisneros dont le Saint aurait eu connaissance, dit-on, au Mont-Serrat.

    Bienheureux cardinal Schuster

    [Il est plus que probable que saint Ignace ait connu le livre de dom Garcia de Cisneros (cousin du cardinal Jiménez de Cisneros tout récemment croisé chez sainte Anne), abbé de Montserrat, publié en 1500. Ignace se rendit à Montserrat en 1522 puis à Manrèse, à 23 km de là, où il passa près d’un an, retournant chaque samedi à Montserrat voir son confesseur, tandis qu’il fréquentait à Manrèse un prieuré bénédictin dépendant de Montserrat, et qu’il commençait à écrire ses Exercices. Mais – comme on peut s’en douter – les exercices du bénédictin, même au goût du jour, et ceux du jésuite sont quelque peu différents. Voir ici.]