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Liturgie - Page 189

  • Sainte Martine

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    Pierre de Cortone était « prince » de l’Académie Saint-Luc de Rome quand on découvrit dans le sous-sol de la chapelle le corps de sainte Martine et de quelques autres martyrs du IIIe siècle. Le culte de sainte Martine devint immédiatement important, le pape Urbain VIII mit sa fête au calendrier et composa des hymnes pour son office, la chapelle Saint-Luc fut entièrement refaite. L’architecte fut Pierre de Cortone, qui réalisa également le gisant de sainte Martine, et plusieurs « portraits » de la martyre, dont certains ne respirent pas vraiment la sainteté… Il réalisa au moins huit peintures représentant la Sainte Vierge avec sainte Martine. Celle-ci est la seule où le nom de la martyre est indiqué, sur le col de sa robe. Sinon on est censé la reconnaître au croc de boucher qu'elle porte discrètement. (Restauré en 2007, le tableau se trouve à la Galerie nationale de l'Ombrie, à Pérouge).

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    Une autre Martine avec la Sainte Vierge, de Pierre de Cortone, au musée de Rennes :

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  • Saint François de Sales

    Screenshot_2020-01-28 stfcoisdesales1 jpg (Image WEBP, 308 × 450 pixels).pngJe ne vous ay encor point parlé du soleil des exercices spirituelz, qui est le tressaint, sacré et tres-souverain Sacrifice et Sacrement de la Messe, centre de la religion chrestienne, coeur de la devotion, ame de la pieté, mystere ineffable qui comprend l'abisme de la charité divine, et par lequel Dieu s'appliquant reellement a nous, nous communique magnifiquement ses graces et faveurs.

    L'orayson faitte en l'union de ce divin Sacrifice a une force indicible, de sorte, Philothee, que par iceluy, l'ame abonde en celestes faveurs comme appuyee sur son Bienaymé, qui la rend si pleine d'odeurs et suavités spirituelles, qu'elle ressemble a une colomne de fumee de bois aromatique, de la myrrhe, de l'encens et de toutes les poudres du Parfumeur, comme il est dit es Cantiques.

    Faites donques toutes sortes d'effortz pour assister tous les jours a la sainte Messe, affin d'offrir avec le prestre le sacrifice de vostre Redempteur a Dieu son Pere, pour vous et pour toute l'Eglise. Tous-jours les Anges en grand nombre s'y treuvent presens, comme dit saint Jean Chrysostome (58), pour honnorer ce saint mystere ; et nous y treuvans avec eux et avec une mesme intention, nous ne pouvons que recevoir beaucoup d'influences propices par une telle societé. Les choeurs de l'Eglise triomphante et ceux de l'Eglise militante se viennent attacher et joindre a Nostre Seigneur en cette divine action, pour, avec luy, en luy et par luy ravir le coeur de Dieu le Pere et rendre sa misericorde toute nostre. Quel bonheur a une ame de contribuer devotement ses affections pour un bien si pretieux et desirable !

    Si, par quelque force forcee, vous ne pouves pas vous rendre presente a la celebration de ce souverain Sacrifice, d'une presence reelle, au moins faut-il que vous y porties vostre coeur pour y assister d'une presence spirituelle. A quelque heure donq du matin, allés en esprit, si vous ne pouves autrement, en l'eglise; unisses vostre intention a celle de tous les Chrestiens, et faites les mesmes actions interieures au lieu ou vous estes, que vous feries si vous esties reellement presente a l'office de la sainte Messe en quelque eglise.

    Introduction à la vie dévote, II, 14

  • Saint Gildas

    Le propre diocésain du diocèse de Vannes, avant la débâcle liturgique, était, et est toujours pour les fidèles de la « forme extraordinaire », celui qui en 1876 avait été enrichi par Mgr Bécel de fêtes de vieux saints bretons. (C’est lui qui demanda à dom Guéranger un office propre de sainte Anne.) Ainsi saint Gildas, patron de sept paroisses du diocèse, vit sa fête élevée au rite double de deuxième classe (comme les apôtres), avant d'être rétrogradé à celui, déjà élevé, de double majeur. « Deux anciennes hymnes bretonnes, des antiennes bretonnes, des antiennes propres au Magnificat et au Benedictus, les leçons du Ier nocturne, extraites de l'épître aux Philippiens, et la légende du saint au IIe nocturne, forment avec l’oraison un ensemble qui donne un cachet particulier à cet office », écrivit l'abbé Chauffier, archiviste paléographe, membre de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, prosecrétaire de l’évêché, nommé chanoine honoraire précisément en 1876.

    L’an dernier j’avais donné l’hymne des laudes. Voici l’hymne des vêpres, avec la traduction de l’abbé Joseph Fonssagrives dans son livre Saint Gildas de Ruis et la société bretonne au VIe siècle :

    Sancti Gildásii pángite glóriam,
    Abbátem méritis tóllite láudibus,
    Convícem atquem patrónum
    Lætis dícite cánticis.

    De saint Gildas, chantez la gloire ! Exaltez-le, comme abbé, par de justes louanges; en de joyeux cantiques, célébrez-le, comme votre compatriote et votre patron...

    Ut te possídeat, quem sítiit, Deus,
    Nomen, divítias, se quoque déserit,
    Totus víluit orbis
    Dum cæléstia cógitat.

    Altéré de vous, ô mon Dieu, pour vous posséder, il abandonne nom et richesses ; il se renonce lui-même ; l'univers entier lui parut méprisable quand il pensa aux choses d'en-baut.

    Illi summa fuit glória déspici,
    Illi delíciæ paupériem pati,
    Illi summa volúptas
    Longo supplício mori.

    Il tint pour souverainemeat glorieux d'être méprisé; il fit ses délices d'endurer la pauvreté; ce fut sa volonté suprême de mourir du long supplice qu'il s'infligeait lui-même.

    Nos, o sancte Pater, quos modo réspicis
    Luctántes médiis flúctibus, ádjuva ;
    Da felícia cæli,
    Da contíngere líttora.

    Aidez-nous, ô saint Père, nous que vous voyez lutter au milieu des flots, donnez-nous d'aborder aux rivages fortunés du ciel.

    Sit laus summa Patri, súmmaque Fílio,
    Sit par, Sancte, tibi glória, Spíritus :
    Unam te celebrámus,
    O sanctíssima Trínitas. Amen.

    Louange souveraine soit au Père! Hommage au Fils ! Gloire égale soit à vous, ô Esprit Saint ! Nous exaltons ton unité, ô très Sainte Trinité ! Ainsi soit-il !

  • Saint Jean Chrysostome

    Le tropaire byzantin de sa fête, par Georges Kakoulidis.

    Ἡ τοῦ στόματός σου καθάπερ πυρσός ἐκλάμψασα χάρις, τὴν οἰκουμένην ἐφώτισεν, ἀφιλαργυρίας τῷ κόσμῳ θησαυροὺς ἐναπέθετο, τὸ ὕψος ἡμῖν τῆς ταπεινοφροσύνης ὑπέδειξεν. Ἀλλὰ σοῖς λόγοις παιδεύων, Πάτερ, Ἰωάννη Χρυσόστομε, πρέσβευε τῷ Λόγῳ Χριστῷ τῷ Θεῷ, σωθῆναι τὰς ψυχὰς ἡμῶν.

    Resplendissante de clarté, la grâce de ta bouche a brillé sur l'univers, révélant au monde des trésors où l'avarice n'a point de part et nous montrant la grandeur de l'humilité. Père saint dont la parole nous instruit, Jean Chrysostome, intercède auprès du Verbe, le Christ notre Dieu, pour le salut de nos âmes.

    (Le début dit littéralement : « La grâce de ta bouche comme une torche éclatante a éclairé l’univers. »)

  • 3e dimanche après l'Epiphanie

    Comment se présente aujourd’hui l’Église elle-même ? Elle est Sion qui se « réjouit » de la visite festivale, que le Seigneur « bâtit », elle est le centre de rassemblement des Gentils et des rois de la terre, c’est — chez elle que le Seigneur « paraît dans sa majesté ».

    En outre, la liturgie décrit la vie dans l’Église : le Baptême, l’Eucharistie, la charité. Y a-t-il rien de plus beau que ces trois joyaux ? Le Baptême est représenté dans la guérison du lépreux. C’est une image qu’aimait beaucoup l’ancienne Église (les antiennes de Benedictus et de Magnificat ne traitent que de ce sujet). C’est le grand thème pascal que reprend si souvent le dimanche (cf. aussi l’Offert.). A l’Eucharistie font allusion ces paroles du Christ « être assis à table avec Abraham, Isaac et Jacob ». La belle Épître traite de la charité. Enfin la liturgie nous dit encore, à propos de l’Église, que les pécheurs (le lépreux) et les Gentils (le centurion) ont la première place dans le « royaume de Dieu » sur la terre.

    Nous-mêmes, nous sommes représentés aujourd’hui par les filles de Juda « les filles de Juda sont dans l’allégresse ». Nos sentiments sont donc des sentiments de joie. Quelle en est la raison ? C’est que nous sommes des enfants de Dieu, rachetés du sang de Jésus-Christ : « La main du Seigneur me soutient, je ne mourrai pas mais j’ai la vie divine... » Nous sommes encore représentés par les deux figures de l’Évangile, le lépreux et le paralytique. Quelle leçon ne nous donne pas le lépreux ! Comme il est modeste et humble : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Il ne demande pas. il se contente d’avoir confiance ; c’est avec cette foi profonde et cette confiance, que nous devons venir aujourd’hui dans la maison de Dieu. Le centurion nous apparaît sous des traits particulièrement sympathiques. Il est le porte-étendard de la gentilité, il reçoit le Roi qui « fait son entrée », en notre nom. De quelles vertus n’est-il pas orné ! Il a de la charité pour son esclave, il est humble. Lui, le fier Romain, il n’ose pas approcher du Christ. Il a la foi : « Je n’ai pas trouvé une telle foi en Israël » -’le sens du devoir professionnel. C’est un soldat, de la tête aux pieds ; il exige l’obéissance, mais il sait aussi obéir. Nous comprenons que l’Église ait élevé à cet homme un monument impérissable, en empruntant ses paroles, au moment de la communion : « Seigneur, je ne suis pas digne... » C’est donc avec le centurion que nous approchons de la sainte Table.

    Dom Pius Parsch

    L'introït.

    L'évangile.

    Domine non sum dignus.

    La communion.

  • Conversion de saint Paul

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    Fra Angelico

    Deus qui Apostolum tuum Paulum insolentem contra Christiani nominis pietatem, coelesti voce cum terrore perculsum, hodierna die Vocationis ejus, mentem cum nomine commutasti; et quem prius persecutorem metuebat Ecclesia, nunc coelestium mandatorum laetatur se habere Doctorem : quemque ideo foris caecasti, ut introrsus videntem faceres: cuique post tenebras crudelitatis ablatas, ad evocandas Gentes divinae legis scientiam contulisti: sed et tertio naufragantem pro fide quam expugnaverat, jam devotum in elemento liquido fecisti vita incolumem. Sic nobis, quaesumus, ejus et mutationem et fidem colentibus, post caecitatem peccatorum, fac te videre in coelis, qui illuminasti Paulum in terris.

    O Dieu , qui avez changé le cœur et le nom de votre Apôtre Paul, en ce jour de sa Vocation, et l’avez frappé de terreur par une voix céleste, au moment où il poursuivait à outrance la piété du nom Chrétien, en sorte que l’Église, qui d’abord redoutait en lui un persécuteur, se félicite, aujourd’hui, de l’avoir pour Docteur des commandements célestes ; vous qui l’avez aveuglé au dehors, pour le rendre voyant au dedans, et qui, après avoir dissipé en lui les ténèbres de la cruauté, lui avez conféré la science de la loi divine, pour la vocation des Gentils; vous qui, après trois naufrages, qu’il souffrit pour cette foi qu’il avait combattue, avez conservé sa vie sous l’élément liquide qui devait l’anéantir : nous vous supplions, nous qui célébrons sa transformation et sa foi, de nous accorder, après nous avoir guéris de l’aveuglement de nos péchés, la grâce de vous voir dans les cieux, comme vous avez illuminé Paul sur la terre.

    Oraison du missel gallican dit Missale Gothicum (vers 700).

  • Saint Timothée

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    (Apostolos Palantzas, Larissa)

    Timothée est le disciple préféré et le compagnon constant de saint Paul. Il s’était sans doute converti au cours du premier voyage de mission de l’Apôtre. Quand, au cours de son second voyage, saint Paul repassa à Lystre, Timothée s’adjoignit à lui malgré sa grande jeunesse (environ 20 ans). A partir de ce moment, une amitié filiale l’unit à l’Apôtre. Saint Paul l’appelle son cher enfant qui lui est dévoué « comme un fils a son père » (Ph. II, 22). Timothée était affectueux, désintéressé, prudent et zélé, et personne n’avait une pareille communauté de sentiments avec son maître. Il fut, particulièrement pour l’Apôtre devenu vieux, une consolation dans ses souffrances et un soutien dans ses difficultés. Il fut son collaborateur dans toutes les fondations importantes d’Églises et c’est pourquoi l’Apôtre le chargea des missions les plus graves. Il partagea la première captivité de saint Paul. Saint Paul en fit le premier évêque d’Éphèse. Son maître lui-même lui a élevé le plus beau monument dans les deux Épîtres qu’il lui adressa.

    (…)

    Timothée, le disciple préféré de saint Paul, a compris, mieux que personne, l’esprit de son maître et l’a transmis à l’Église ainsi qu’à nous tous. Nous devons lui en être reconnaissants. Saint Paul a écrit à son disciple deux lettres qui sont comme un héritage qu’il lui laisse. Timothée garda assurément toujours ces lettres ; les exhortations de son maître ne cessaient de retentir à ses oreilles, il aura réglé sa vie d’après ces lettres. Aujourd’hui, jour de sa fête, nous devrions lire ces Épîtres et en faire la norme de notre vie. Mais qui prend seulement le temps de lire ces lettres, aujourd’hui ?

    C’est pourquoi l’Église choisit, dans l’Épître, un passage de l’une de ces lettres et veut que nous le méditions, au cours de la journée, pour régler notre vie d’après les conseils qu’il contient. Appliquons-nous les paroles de saint Paul, comme si nous étions ses disciples préférés. Que nous disent-elles ? Tout d’abord, elles nous recommandent la pratique des vertus : la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur ; nous devons combattre le bon combat de la vie et saisir des deux mains la vie éternelle. Et saint Paul nous rappelle les deux grands moments de notre vie, les limites de notre pèlerinage terrestre : le baptême et la mort. Au baptême, nous avons fait notre profession de foi, devant de nombreux témoins, c’est-à-dire à la face de l’Église entière et, depuis lors, nous devons être des « confesseurs et des martyrs » de cette foi.

    Nous devons rendre active dans notre vie cette profession de foi ; à chaque Credo de la messe ou du bréviaire, nous devons songer aux engagements de notre baptême. Saint Paul nous rappelle le Roi de tous les confesseurs et de tous les martyrs, Jésus-Christ, qui a rendu devant Ponce-Pilate un beau témoignage. L’Église nous rappelle en outre saint Timothée qui, fidèle aux « exhortations » de son maître, a rendu « son bon témoignage » et l’a scellé de son sang.

    Et cela nous amène à la seconde borne de notre vie : l’avènement du Christ dans la mort. C’est le but de notre vie et tous nos efforts doivent tendre à rester « sans tache et sans reproche » jusque-là La sainte Eucharistie unit ces deux points extrêmes, elle se rattache au baptême, elle nous donne force et grâce pour le « témoignage » et nous conduit jusqu’à l’avènement du Seigneur qui se réalise déjà mystiquement.

    Dom Pius Parsch

  • Sainte Emérentienne

    La fête de saint Raymond de Pegnafort a supplanté au XVIIe siècle celle de sainte Emérentienne (dans le calendrier romain, car elle n'est jamais entrée dans le calendrier monastique), et le souvenir de cette martyre a presque disparu, bien que subsiste sa mémoire liturgique.

    Emérentienne était sœur de lait de sainte Agnès. Après le martyre de celle-ci, elle allait chaque jour prier sur sa tombe, malgré le danger. C’est là qu’elle fut lapidée. Elle n’était pas encore baptisée, et elle est donc un exemple du « baptême de sang ». Son corps rejoignit celui d’Agnès en la basilique romaine dédiée à la grande martyre.

    En Anjou on l’appelle Emérance, et Louis XI assura sa popularité dans cette région. Un jour qu’il y chassait il fut pris de très violentes coliques. On lui conseilla de prier sainte Emérance, qui avait un oratoire tout près, à La Pouèze. Il le fit, et fut guéri sur le champ. Alors il construisit une chapelle sur l’emplacement de l’oratoire et fit venir des reliques de la martyre. Depuis lors quelques autres lieux en Anjou sont consacrés à sainte Emérance.

    On trouve une des rares représentations de la passion de sainte Emérentienne sur la spectaculaire « coupe de sainte Agnès », hanap d’or émaillé réalisé pour les Valois (sans doute Charles VI) - aujourd’hui au British Museum.

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  • Saint Vincent

    Oraison de la liturgie mozarabe :

    Benedicimus te, omnipotens Deus, qui beatissimum Vincentium Martyrem tuum, sicut quondam tres pueros, ab ignis incendia liberasti : cum ejus utique membris adhibita flamma, etsi esset quae exureret, non tamen esset quae vinceret; ejus ergo precibus rorem misericordiae tuae nostris infunde visceribus, ut madefacto igne carnalis incendii, flamma in nobis tepescat peccati; quae etsi a nobis naturaliter non desistat, quaesumus, ne fragilitatem nostram materialiter succensam comburat; sed ita gratia naturae subveniat, ut quod origine caremus, munere restinguere valeamus. Amen.

    Nous vous bénissons, ô Dieu tout-puissant, qui avez délivré le bienheureux Vincent, votre Martyr, de l’embrasement du feu, comme autrefois les trois enfants, en sorte que la flamme, appliquée sur ses membres, pouvait le brûler, mais non le vaincre : daignez, par ses prières, répandre sur nos cœurs la rosée de votre miséricorde, afin que le feu de l’incendie charnel en étant humecté, la flamme du péché s’attiédisse en nous ; et que, si nous n’en devons pas être délivrés naturellement dans nos sens, du moins elle ne consume pas notre fragilité, que matériellement elle provoque ; mais que votre grâce subvienne assez à la nature pour que nous puissions, par votre secours, éteindre une flamme dont l’origine n’est pas venue de nous. Amen.

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    Saint Vincent de Saragosse, par Thomas Giner, 1466, pour la chapelle Saint-Vincent de la cathédrale de Saragosse. Peinture aujourd’hui très incorrecte : c’est Vincent Matamore… Mais, contrairement à ce qui se passe à Saint-Jacques de Compostelle, le clergé n’a pas besoin de masquer le bas par des fleurs : le tableau est au musée du Prado (et les associations antiracistes n’ont pas encore pensé à le faire… brûler…)

  • Sainte Agnès

    Hymne de saint Ambroise (traduction dom Guéranger), chantée par la Chapelle musicale de la cathédrale de Milan, en 1974 (sans doxologie…).


    podcast

    Agnes beatae virginis
    Natalis est, quo spiritum
    Coelo refudit debitum,
    Pio sacrata sanguine.

    C’est la fête d’Agnès, l’heureuse vierge, le jour où, sacrée par son sang, elle rendit au ciel son âme faite pour le ciel.

    Matura martyrio fuit,
    Matura nondum nuptiis,
    Nutabat in viris fides,
    Cedebat et fessus senex.

    Elle fut mûre pour le martyre avant de l’être pour les noces, dans un temps où la foi chancelait au cœur même des hommes, où le vieillard lassé cédait au tyran.

    Metu parentes territi
    Claustrum pudoris auxerant:
    Solvit fores custodiae
    Fides teneri nescia.

     Ses parents, dans la crainte de la perdre, la gardaient plus sévèrement encore que ne la retenait la bienséance du sexe ; elle force les portes de sa retraite: sa foi ne saurait demeurer captive.

    Prodire quis nuptam putet.
    Sic laeta vultu ducitur,
    Novas viro ferens opes,
    Dotata censu sanguinis.

    On croirait voir s’avancer une épouse, tant son visage est radieux; elle apporte à l’Époux de nouvelles richesses ; le prix de sa dot est dans son sang.

    Aras nefandi numinis
    Adolere tedis cogitur:
    Respondet: Haud tales faces
    Sumpsere Christi virgines.

    On veut la contraindre à allumer la torche aux autels d’un dieu sacrilège ; elle répond : « Ce ne sont pas là les flambeaux que portent les vierges du Christ.

    Hic ignis exstinguit fidem,
    Haec flamma lumen eripit:
    Hic, hic ferite, ut profluo
    Cruore restinguam focos.

    « Votre feu éteint la foi, votre flamme détruit la lumière ; frappez, frappez ici : mon sang versé éteindra vos brasiers. »

    Percussa quam pompam tulit ?
    Nam veste se totam tegit,
    Curam pudoris praestitit,
    Ne quis retectam cerneret.

    Pour recevoir le coup, comme elle dispose sa parure ! Soigneuse de la pudeur, elle se drape dans ses vêtements, afin qu’aucun œil ne la contemple immodeste.

    In morte vivebat pudor,
    Vultumque texerat manu ;
    Terram genuflexo petit,
    Lapsu verecundo cadens.

    Cette pudeur la suit dans la mort ; sa main voilait son visage, elle tombe à genoux sur Ta terre, et sa chute encore est empreinte de modestie.

    Gloria tibi Domine,
    Gloria Unigenito,
    Una cum Sancto Spiritu
    In sempiterna saecula. Amen.

    Gloire à vous, Seigneur, gloire au Fils unique, avec le Saint-Esprit, dans les siècles éternels. Amen.