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Liturgie - Page 193

  • Il y a 50 ans (9) : la vigile de Noël

    En la vigile de Noël a lieu une cérémonie particulière et émouvante, à la fin de l’office de prime : le chant, sur un ton solennel, du martyrologe du jour. Lequel annonce la naissance du Christ à la fin d’un résumé de l’histoire du monde depuis la création.

    La suppression de l’office de prime par les massacreurs de la liturgie a supprimé ipso facto cette antique particularité de la vigile de la Nativité.

    Jugeant à juste titre que c’était une perte dommageable, Jean-Paul II a exhumé cette proclamation en 1980. Comme prime n’existait plus, il l’a assignée au début de la « messe de la nuit ». Malheureusement, il a laissé les saboteurs, toujours actifs, la saboter. Au lieu de garder avec le respect religieux qui s’impose une chronologie qui fait débuter l’histoire du monde « il y a 5.199 ans » (d’autant plus intéressante que c’est le comput d’Eusèbe de Césarée selon la Septante grecque, donc adopté par Rome avant la Vulgate), on a mis le texte au goût du jour en supprimant ce qu’on considérait comme une obsolète naïveté, et en supprimant d’autres dates, non sans remplacer certaines par d’autres naïvetés, celles des historiens rationalistes d’aujourd’hui : la datation de l’Exode est arbitrairement celle de la stèle égyptienne de Mérenptah au lieu de celle de la Bible, alors que cette stèle ne parle pas de l’Exode mais d’une victoire sur Israël qui est « détruit ».

    Et l’on a bêtement supprimé la mention que la Nativité eut lieu au « sixième âge du monde », puisqu’on ne veut plus rien comprendre au symbolisme, même expliqué par les docteurs de l’Eglise…

  • Vigile de la Nativité

    Chaque jour à l'office de Prime est lu le martyrologe : la liste des saints que l’on fêtera le lendemain. Le 24 décembre, le martyrologe commence par l’annonce solennelle de la Nativité, chantée sur un ton particulier, par l’hebdomadier revêtu d’une chape violette, encadré par deux flambeaux. Entendue debout et non assis après un triple encensement du livre comme s’il s’agissait de l’Evangile. Au moment où est entendu le nom de Bethléem tout le monde s’agenouille, puis se prosterne. On constate que le décompte depuis la création du monde est celui de la Septante (5.000 ans) et non celui de la Vulgate (4.000 ans), ce qui indique sans doute la grande antiquité de ce texte.

    Octavo Kalendas Januarii Luna undetrigesima.
    Anno a creatione mundi, quando in principio Deus creavit cælum et terram, quinquies millesimo centesimo nonagesimo nono
    A diluvio autem, anno bis millesimo nongentesimo quinquagesimo septimo
    A nativitate Abrahæ, anno bis millesimo quintodecimo
    A Moyse et egressu populi Israel de Ægypto, anno millesimo quingentesimo decimo
    Ab unctione David in Regem, anno millesimo trigesimo secundo
    Hebdomada sexagesima quinta juxta Danielis prophetiam
    Olympiade centesima nonagesima quarta
    Ab urbe Roma condita, anno septingentesimo quinquagesimo secundo
    Anno Imperii Octaviani Augusti quadragesimo secundo, toto Orbe in pace composito, sexta mundi ætate, Iesus Christus, æternus Deus æternique Patris Filius, mundum volens adventu suo piissimo consecrare, de Spiritu Sancto conceptus, novemque post conceptionem decursis mensibus,
    In Bethlehem Iudæ nascitur ex Maria Virgine factus homo.

    NATIVITAS DOMINI JESUS CHRISTI SECUNDUM CARNEM.

    Le 8 des calendes de janvier, 19e jour de la lune.
    L’an de la création du monde, quand Dieu au commencement créa le ciel et la terre, cinq mille cent quatre-vingt-dix-neuf
    Du déluge, l’an deux mille neuf cent cinquante-sept
    De la naissance d’Abraham, l’an deux mille quinze
    De Moïse et de la sortie du peuple d’Israël de l’Égypte, l’an mille cinq cent dix
    De l’onction du roi David, l’an mille trente-deux
    En la soixante-cinquième Semaine selon la prophétie de Daniel
    En la cent quatre-vingt-quatorzième Olympiade
    De la fondation de Rome, l’an sept cent cinquante-deux
    D’Octavien Auguste, l’an quarante-deuxième, tout l’univers étant en paix, au sixième âge du monde, Jésus-Christ, Dieu éternel et Fils du Père éternel, voulant consacrer ce monde par son très miséricordieux Avènement, ayant été conçu du Saint-Esprit, et neuf mois s’étant écoulés depuis la conception,
    A Bethléem de Juda, naît, fait homme, de la Vierge Marie.
    LA NATIVITÉ DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST SELON LA CHAIR !

    Voici cette proclamation chantée par le séminariste Christopher Huynh, de l’Oratoire de Toronto, qui a été ordonné lecteur en octobre dernier.

     

    Screenshot_2019-12-16 The Toronto Oratory ( spnoratory) Twitter.png

  • O Emmanuel

    O Emmánuel, Rex et légifer noster, exspectátio géntium, et Salvátor eárum : veni ad salvándum nos, Dómine, Deus noster.

    O Emmanuel, notre Roi et notre Législateur, attente des nations et leur Sauveur : venez nous sauver, Seigneur notre Dieu.

  • 4e dimanche de l’Avent

    Dans les premiers siècles, il n’y avait pas de messe de ce dimanche (comme pour les autres dimanches suivant un samedi des quatre temps), puisque la veillée du samedi se terminait par la messe très tard dans la nuit. De ce fait, lorsqu’on a composé une messe pour ce dimanche, on a repris des éléments de messes précédentes (l’introït, le graduel et la communion sont du mercredi des quatre temps, l’évangile est celui de la veille) et l’offertoire de l’Annonciation.

    Cela coïncide avec le fait que cette messe récapitule tout l’enseignement de l’Avent. Les trois protagonistes sont là : Isaïe dans l’introït, Jean-Baptiste dans l’Evangile, Marie dans l’offertoire (qui est la salutation angélique). Et ils sont dans leur ordre d’entrée dans le mystère : le prophète au seuil du sanctuaire, le précurseur dans l’annonce évangélique, la Mère de Dieu dans l’offrande de son Fils, qui vient pour notre salut.

    On constate aussi que l’évangile énumère les personnages clefs du drame qui va se jouer à partir de la naissance de l’enfant qui va naître : César, Hérode, Anne et Caïphe, Ponce Pilate, Jean-Baptiste. Ce dernier en est le héraut. Tout orienté vers l’annonce, il ne parle même pas de lui-même, il cite Isaïe. Et à travers lui c’est l’évangile qui cite Isaïe. Cette citation occupe plus du tiers du bref évangile de ce dimanche. « Voix de celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur… »

    *

    O Rex Gentium

    O Rex Géntium, et desiderátus eárum, lapísque anguláris, qui facis útraque unum : veni, et salva hóminem, quem de limo formásti.

    O Roi des Nations, * et objet de leurs désirs, pierre angulaire, qui réunissez en vous les deux peuples : venez et sauvez l’homme, que vous avez formé du limon.

  • Saint Thomas

    Dans les plus anciens livres notés que nous ayons, du Xe siècle, l’offertoire de cette messe était celui de la fête de saint Paul, et des saints Simon et Jude. Puis il fut celui de divers apôtres, avant d’être réservé à saint Thomas. Mais sa mélodie est aussi, légèrement différente, sur d’autres paroles, celle de l’offertoire du troisième dimanche après l’Epiphanie et du Jeudi Saint (depuis les plus anciens livres jusqu’à nos jours). Impossible de savoir quel est l’original…

    Le voici par les moines de Solesmes.

    In omnem terram exívit sonus eórum : et in fines orbis terræ verba eórum.

    Le son de leur voix s’est répandu dans toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde.

     

    *

    O Oriens

    O Oriens, splendor lucis ætérnæ, et sol iustítiæ : veni, et illúmina sedéntes in ténebris, et umbra mortis.

    O Orient, splendeur de la lumière éternelle, et soleil de justice : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.

  • Vendredi des quatre temps

    La lecture évangélique poursuit le récit de saint Luc, déjà commencé avant-hier (Luc., I, 39-55). Marie, saluée pleine de grâce par l’Ange, se hâte d’inaugurer immédiatement son office de dispensatrice des grâces, et conduit son Jésus dans la maison d’Élisabeth, pour qu’il commence la rédemption par la sanctification de Jean dans le sein maternel. La Bienheureuse Vierge entre dans la demeure de sa parente et la salue humblement ; tout de suite, à la voix de Marie, le Précurseur est comblé de grâce, et l’esprit prophétique anime ses vieux parents. Ainsi la maison sacerdotale de Zacharie en Hébron devient le premier sanctuaire marial, où la Mère de Dieu commence à répandre ses miséricordes, et en déverse les prémices sur le plus grand parmi les fils de la femme. Jean est le premier parmi les saints qui soit redevable de toutes ses grâces à Marie ; et là, sous ces humbles voûtes de la maison de Zacharie, est entonné pour la première fois le sublime cantique Magnificat, qui sera l’hymne de dédicace du premier temple mariai et formera la prière quotidienne de l’Église à travers les siècles.

    Bienheureux cardinal Schuster

    *

    O Clavis David

    O clavis David, et sceptrum domus Israël ; qui áperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo áperit : veni, et educ vinctum de domo cárceris, sedéntem in ténebris, et umbra mortis.

    O Clef de David, et sceptre de la maison d’Israël ; qui ouvrez, et nul ne peut fermer ; qui fermez, et nul ne peut ouvrir : venez, et tirez de la prison le captif qui est assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.

  • O radix Jesse

    O radix Jesse, qui stas in signum populórum, super quem continébunt reges os suum, quem gentes deprecabúntur : veni ad liberándum nos, jam noli tardáre.

    O Racine de Jessé, qui êtes comme l’étendard des peuples, devant qui les rois fermeront leur bouche, et dont les Nations imploreront le secours : venez nous délivrer, maintenant ne tardez plus.

  • Il y a 50 ans (8) : les Quatre-Temps

    — Et bien sûr ils ont supprimé les Quatre-Temps !

    — Mais non ! Non seulement vous êtes excessif, comme d’habitude, mais en outre votre accusation est une contre-vérité. Les normes universelles de l’année liturgique ont même un chapitre sur le sujet.

    — Ah oui. Il y est dit que c’est aux conférences épiscopales de fixer la périodicité, les dates, la manière de célébrer… Donc, c’est quand, les Quatre-Temps ?

    — Euh… Les évêques ont oublié de le décider.

    — Oui, depuis 50 ans. Donc, de facto, les Quatre-Temps ont été supprimés.

    C’est une de ces hypocrisies de la « réforme » liturgique. Comme pour les Rogations, soumises au même régime, comme le Canon romain, comme les mémoires facultatives… On fait semblant de maintenir, mais en fait on supprime.

    Aux Quatre-Temps, comme disent encore très bien les nouvelles Normes, « l’Église a coutume de prier le Seigneur pour les divers besoins des hommes, en particulier pour les fruits de la terre et les travaux des hommes, et de lui rendre grâce publiquement ».

    L’Eglise avait coutume. Mais les novateurs voulaient en fait supprimer cette coutume, comme les pèlerinages, comme les images dans les églises, comme le rosaire, comme les vieux cantiques, comme tout ce qui ressemble de près ou de loin à la piété populaire. Parce que c’est considéré comme de la superstition par les chrétiens « adultes » de notre époque. Dieu a autre chose à faire que de s’occuper de faire pousser le blé ou de faire tomber la pluie… Et puis nous ne sommes plus dans une civilisation rurale : on ne cultive plus les légumes, on les achète au supermarché.

    Les Quatre-Temps sont la sanctification des quatre saisons, des solstices et des équinoxes. Donc la sanctification du cosmos. Mais pour les chrétiens adultes ce ne sont plus là que des symboles désuets.

    Les Quatre-Temps de décembre ont donc été supprimés, alors qu’ils existaient avant même la liturgie de l’Avent. Comme en témoigne par exemple le sermon de saint Léon le Grand qu’on lisait avant 1960 aux matines du dimanche précédent : toutes les récoltes ont été engrangées, il faut remercier le Seigneur par un jeûne solennel.

    Et voici la seconde raison de la suppression des Quatre-Temps : il faut supprimer tout ce qui rappelait le jeûne. On ne jeûne plus dans l’Eglise adulte. Même s’il y a des démons qui ne sortent que par la prière et par le jeûne. D’ailleurs dans les nouveaux Evangiles on a supprimé aussi le jeûne de cette phrase du Seigneur…

    La messe du samedi des Quatre-Temps était conçue comme une liturgie d’ordinations, depuis toujours. Il y eut même un temps où c’était le seul jour ordinaire d’ordination à Rome. Et le jeûne avait là pour fonction (aussi) de demander à Dieu que les nouveaux prêtres soient de bons pasteurs.

    Mais maintenant on procède aux ordinations n’importe quand.

    La suppression de la liturgie des Quatre-Temps a eu aussi pour « avantage » de supprimer une des antiques collectes peu adaptées à « la mentalité contemporaine », comme disait dom Antoine Dumas, le gâte-sauce en chef et Dr Frankenstein des nouvelles oraisons :

    Preces pópuli tui, quǽsumus, Dómine, cleménter exáudi : ut, qui juste pro peccátis nostris afflígimur, pietátis tuæ visitatióne consolémur.

    Par pitié, Seigneur, exaucez les prières de votre peuple. Et puisque nous subissons les épreuves que nous ont méritées nos péchés, apportez-nous le réconfort quand vous viendrez à nous, plein de bonté.

  • Mercredi des quatre temps

    En l’Office des Matines, l’Église ne lit rien aujourd’hui du prophète Isaïe ; elle se contente de rappeler le passage de l’Évangile de saint Luc dans lequel est racontée l’Annonciation de la Sainte Vierge, et lit ensuite un fragment du Commentaire de saint Ambroise sur ce même passage. Le choix de cet Évangile, qui est le même que celui de la Messe, selon l’usage de toute l’année, a donné une célébrité particulière au Mercredi de la troisième semaine de l’Avent. On voit, par d’anciens Ordinaires à l’usage de plusieurs Églises insignes, tant Cathédrales qu’Abbatiales, que l’on transférait les fêtes qui tombaient en ce Mercredi ; qu’on ne disait point ce jour-là, à genoux, les prières fériales ; que l’Évangile Missus est, c’est-à-dire de l’Annonciation, était chanté à Matines par le Célébrant revêtu d’une chape blanche, avec la croix, les cierges et l’encens, et au son de la grosse cloche ; que, dans les Abbayes, l’Abbé devait une homélie aux Moines, comme aux fêtes solennelles. C’est même à cet Usage que nous sommes redevables des quatre magnifiques Sermons de saint Bernard sur les louanges de la Sainte Vierge, et qui sont intitulés : Super Missus est.

    Dom Guéranger

    *

    O Adonai

    O Adonái, et Dux domus Israël, qui Móysi in igne flammæ rubi apparuísti, et ei in Sina legem dedísti : veni ad rediméndum nos in bráchio exténto.

    O Adonaï, et Conducteur de la maison d’Israël, qui avez apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné la loi sur le Sinaï : venez pour nous racheter par la puissance de votre bras.

  • O Sapientia

    O Sapiéntia, quæ ex ore Altíssimi prodiísti, attíngens a fine usque ad finem, fórtiter suavitérque dispónens ómnia : veni ad docéndum nos viam prudéntiæ

    O Sagesse, qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut, atteignant d’une extrémité à une autre extrémité, et disposant toutes choses avec force et douceur : venez pour nous enseigner la voie de la prudence.

    Sur les antiennes O, voir ici.