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Liturgie - Page 187

  • Sexagésime

    En 591, le dimanche de la Sexagésime tombait le 18 février. Ce jour-là, le pape saint Grégoire le Grand célébrait la messe en l’église de la station, c’est-à-dire la basilique Saint-Paul, et il prononça ce sermon.

    La lecture du Saint Evangile que vous venez d’entendre, frères très chers, n’appelle pas une explication, mais une exhortation. Car ce que la Vérité elle-même a expliqué, la fragilité humaine ne peut avoir la présomption de le discuter. Mais il y a une chose que vous devez considérer attentivement dans cette explication du Seigneur : si nous vous disions que la semence symbolise la parole, le champ le monde, les oiseaux les démons, les épines les richesses, votre esprit hésiterait peut-être à nous croire. C’est pourquoi le Seigneur en personne a daigné expliquer ce qu’il disait, afin que vous appreniez à chercher également ce que signifient les choses qu’il n’a pas voulu interpréter lui-même. Ainsi, par le commentaire qu’il a donné de sa parabole, il a fait savoir qu’il usait de symboles pour parler, ce qui doit vous rassurer lorsque nous, tout faible que nous sommes, nous vous découvrons le sens symbolique de ses paroles. Qui m’aurait jamais cru, en effet, si j’avais voulu voir dans les épines les richesses, d’autant que celles-là piquent et que celles-ci charment? Cependant, les richesses sont bien des épines, puisque notre esprit se déchire aux piqûres des préoccupations qu’elles engendrent, et qu’en nous entraînant jusqu’au péché, elles nous infligent pour ainsi dire une sanglante blessure. Aussi est-ce avec raison qu’en cet endroit, selon le témoignage d’un autre évangéliste, le Seigneur ne les appelle pas des richesses, mais des richesses trompeuses (cf. Mt 13, 22). Trompeuses, en effet, sont les richesses que nous ne pouvons pas conserver longtemps. Trompeuses sont les richesses qui ne nous ôtent pas la pauvreté de l’âme. Les seules vraies richesses sont celles qui nous rendent riches de vertus. Si donc, frères très chers, vous voulez être riches, aimez les vraies richesses. Si vous cherchez à parvenir au sommet de l’honneur véritable, aspirez au Royaume céleste. Si vous aimez la gloire et les dignités, hâtez-vous de vous faire inscrire dans la cour céleste des anges.

    Conservez en votre âme les paroles du Seigneur reçues par vos oreilles. Car la parole de Dieu est la nourriture de l’âme. Et quand la parole entendue n’est pas retenue par le ventre de la mémoire, elle est comme une nourriture qu’on a prise, mais que refuse un estomac malade. Or on désespère avec raison de la vie de celui qui ne peut garder les aliments. Craignez donc le péril de la mort éternelle, si tout en recevant la nourriture des saintes exhortations, vous ne retenez pas dans votre mémoire les paroles de vie, qui sont l’aliment de la justice.

    Voici que passe tout ce que vous faites, et que chaque jour, sans aucun temps d’arrêt, vous vous approchez — que vous le vouliez ou non — du jugement dernier. Pourquoi donc aimer ce qu’on doit quitter? Pourquoi se désintéresser du lieu où l’on doit parvenir? Souvenez-vous de cette parole: «Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende.» Tous ceux qui étaient alors présents avaient bien des oreilles corporelles. Mais celui qui dit à tous ces gens qui avaient des oreilles : «Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende», recherche sans aucun doute les oreilles du cœur. Ayez donc soin que la parole reçue demeure dans l’oreille de votre cœur. Ayez soin de ne pas laisser tomber la semence au bord du chemin, de peur que l’esprit malin, survenant, n’enlève la parole de votre mémoire.

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  • De la Sainte Vierge le samedi

    Heva mortis causa facta est homínibus; per ipsam enim mors ingréssa est in mundum: María vero causa vitæ, per quam génita est nobis vita, et per hanc Fílius Dei advénit in mundum: et ubi abundávit peccátum, ibi superabundávit et grátia: et unde illáta est mors, illinc procéssit et vita, ut vita pro morte fíeret: et qui per mulíerem nobis vita factus est, mortem ex mulíere indúctam exclúderet. Et quóniam illic Heva, cum adhuc esset virgo, per inobediéntiam transgréssa est: e contrário per Vírginem obediéntia grátia facta est, annuntiáto advéntu in carne de cælo, et vita ætérna.

    Ève devint cause de mort pour les hommes, car par elle la mort est entrée dans le monde. Marie, par contre ; fut cause de vie : par elle la vie fut engendrée pour nous et par elle le Fils de Dieu vint dans le monde. « Là où le péché a proliféré la grâce a surabondé » (Ro 5, 20). Par où la mort s’était introduite, de là jaillit la vie afin que la vie prenne la place de la mort. Ainsi celui qui, par une femme, était devenu Vie pour nous, bannirait la mort introduite par une femme. Et alors qu’Ève, encore vierge, avait péché par désobéissance, c’est au contraire par la Vierge que l’obéissance devint source de grâce, lorsque fut annoncé l’avènement dans la chair de celui qui venait du ciel ; c’est par elle que vint la vie éternelle.

    Du livre de saint Epiphane (de Chypre) contre les hérésies.

    (Manipulé par Théophile d’Alexandrie, Epiphane participa au « concile du chêne » qui condamna saint Jean Chrysostome, et il mourut dans un naufrage en rentrant chez lui…)

  • Tulit Dominus hominem

    ℟. Tulit Dóminus hóminem, et pósuit eum in paradíso voluptátis:
    * Ut operarétur et custodíret illum.
    . Plantáverat autem Dóminus Deus paradísum voluptátis a princípio, in quo pósuit hóminem quem formáverat.
    ℟. Ut operarétur et custodíret illum.

    Le Seigneur prit l’homme et le mit dans le paradis de volupté, afin qu’il le travaille et le garde. En effet Dieu avait planté un paradis de volupté au principe, dans lequel il mit l’homme qu’il avait formé, afin qu’il le travaille et le garde.

    Genèse 2, 15 et 8.

  • In principio

     

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    Antiphonaire bénédictin de Saint-Lambrecht, 1400.

    Lorsque le jeudi est un jour de férie, les répons des matines sont ceux du premier nocturne du dimanche précédent. Le premier répons des matines de ce jour est donc le premier répons du dimanche de la Septuagésime, celui qui indique d’emblée que nous entamons l’histoire du monde, de la création et la chute jusqu’à la Rédemption le jour de Pâques.

    ℟. In princípio creávit Deus cælum, et terram, et fecit in ea hóminem,
    * Ad imáginem et similitúdinem suam.
    ℣. Formávit ígitur Deus hóminem de limo terræ, et inspirávit in fáciem ejus spiráculum.
    ℟. Ad imáginem et similitúdinem suam.

    A l’Origine Dieu créa le ciel et la terre, et il fit l’homme sur elle, à son image et ressemblance. Dieu donc forma l’homme du limon de la terre et insuffla sur sa face un souffle de vie.

  • Les 7 fondateurs des Servites

    Matris sub almæ númine
    Septéna proles náscitur :
    Ipsa vocánte, ad árduum
    Tendit Senári vérticem.

    Sous la protection de notre Mère bénie, naît une famille de sept Serviteurs de Dieu ; à son appel, ils gravissent les sommets escarpés du mont Sénar.

    Quos terra fructus próferet
    Dum sacra proles gérminat,
    Uvis repénte túrgidis
    Onústa vitis præmonet.

    Une vigne tout à coup chargée de raisins magnifiques annonce, heureux présage, les fruits que produira cette terre, où germe une moisson de saints.

    Virtúte claros nóbili
    Mors sancta cælo cónsecrat :
    Tenent olympi límina
    Servi fidéles Vírginis.

    Une sainte mort consacre pour les cieux la gloire de leur vertu. Les fidèles serviteurs de la Vierge habitent les demeures éternelles.

    Cohors beáta, Núminis
    Regno potíta, réspice
    Quos hinc recédens fráudibus
    Cinctos relínquis hóstium.

    O troupe bienheureuse, qui régnez avec Dieu, abaissez vos regards sur tous ceux qu’en quittant ce monde, vous laissez au milieu des embûches de leurs ennemis.

    Ergo, per almæ vúlnera
    Matris rogámus súpplices,
    Mentis ténebras dísiice,
    Cordis procéllas cómprime.

    Au nom des douleurs de notre Mère bénie, nous vous en supplions, dissipez les ténèbres de nos esprits, apaisez les tempêtes qui agitent nos cœurs.

    Tu nos, beáta Trínitas,
    Perfúnde sancto róbore,
    Possímus ut felíciter
    Exémpla patrum súbsequi. Amen.

    O bienheureuse Trinité, remplissez-nous d’une sainte vigueur, afin que nous puissions, pour notre bonheur éternel, suivre les exemples de nos saints Pères. Amen.

    Hymne des vêpres, composée par Mgr Vincent Tarozzi (1849-1918), secrétaire de la « secrétairerie des lettres latines », après la canonisation des  7 fondateurs des Servites par Léon XIII en 1888.

  • Apparition de la Bienheureuse Vierge Marie Immaculée

    La réforme de 1960 a drastiquement réduit les matines, qui n’ont plus qu’un nocturne, et n’ont donc plus que deux répons (contre 8 avant, et 12 dans le bréviaire monastique) :

    ℟.  Sapiéntia quæ attíngit a fine usque ad finem fórtiter, et dispónit ómnia suáviter (Sagesse 8,1), ædificávit sibi domum (Proverbes 9,1):
    * Ecce tabernáculum Dei cum homínibus (Apocalypse 21,3).
    .Vidi sanctam civitátem Jerúsalem novam, parátam sicut sponsam ornátam viro suo (Apocalypse 21,2).
    ℟.  Ecce tabernáculum Dei cum homínibus.

    La sagesse qui atteint avec force d’une extrémité à une autre extrémité, et dispose toutes choses avec douceur, s’est bâti une maison : Voici le tabernacle de Dieu parmi les hommes.  Je vis la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, descendant du ciel, parée comme une épouse et ornée pour son époux.

    ℟.  Surge, amíca mea, speciósa mea, et veni, colúmba mea:
    * Osténde mihi fáciem tuam, sonet vox tua in áuribus meis.
    . Vox túrturis audíta est in terra nostra.
    ℟.  Osténde mihi fáciem tuam, sonet vox tua in áuribus meis. (Cantique des cantiques 2,13 14 12.)

    Lève-toi, mon amie viens, ma toute belle, et ma colombe : Montre-moi ta face, que ta voix retentisse à mes oreilles. La voix de la tourterelle a été entendue dans notre terre.

  • Sainte Scholastique

    L’hymne des vêpres, le répons et l’antienne de Magnificat (liturgie monastique, traduction Dom Guéranger), par les moniales de l’abbaye Sainte-Scolastique de Buenos Aires.

    Te beata sponsa Christi,
    Te columba virginum,
    Siderum tollunt coloni
    Laudibus, Scholastica :
    Nostra te laetis salutant
    Vocibus praecordia.

    Heureuse épouse du Christ, Scholastique, colombe des vierges, les habitants du ciel te comblent de louanges ; nos cœurs te saluent en faisant monter vers toi l'hommage d'un joyeux concert.

    Sceptra mundi cum coronis
    Docta quondam spernere,
    Dogma fratris insecuta
    Atque sanctae regulae,
    Ex odore gratiarum,
    Astra nosti quaerere.

    Tu foulas aux pieds les honneurs du monde et ses couronnes ; dirigée par les enseignements de ton frère et les préceptes de sa Règle sainte, attirée par l'odeur des grâces célestes, tu appris de bonne heure à prendre le chemin de la patrie.

    O potens virtus amoris !
    O decus victoriae
    Dum fluentis lacrymarum
    Cogis imbres currere,
    Ore Nursini parentis
    Verba coeli suscipis.

    O force invincible de l'amour ! O victoire à jamais glorieuse, en ce jour où par la force de tes larmes tu fais descendre les pluies du ciel, et contrains le Patriarche de Nursie à continuer ses entretiens célestes.

    Luce fulges expetita
    In polorum vertice,
    Clara flammis charitatis
    Cum nitore gratiae :
    Juncta Sponso conquiescis
    In decore gloriae.

    Aujourd'hui tu brilles, au plus haut des cieux, de l'éclat de cette lumière vers laquelle tu soupirais ; les feux de la charité, les splendeurs de la grâce embellissent ton front; unie à l'Epoux, tu reposes au sein de la gloire.

    Nunc benigna pelle nubes
    Cordibus fidelium,
    Ut serena fronte splendens
    Sol perennis luminis,
    Sempiternae claritatis
    Impleat nos gaudiis.

    Daigne donc maintenant écarter du cœur des fidèles les nuages d'ici-bas, afin que le Soleil éternel, versant sur nous sa splendeur sereine, nous comble des joies de la lumière sans fin.

    Gloriam Patri canamus
    Unicoque Filio ;
    Par tributum proferamus
    Inclyto Paraclito,
    Nutibus cujus creantur,
    Et reguntur secula. Amen.

    Chantons gloire au Père et gloire au Fils unique ; hommage égal au Paraclet divin ; honneur éternel à celui qui créa les siècles et qui les gouverne. Amen.

    *

    ℟. In columbae specie Scholastica anima visa est, fraterna mens laetata est hymnis et immensis laudibus : * Benedictus sit talis exitus, multo magis talis introitus.
    . Totus coelesti gaudio perfusus remansit pater Benedictus. * Benedictus.

    Scholastique parut sous la forme d’une colombe; l’âme de son frère témoigna son allégresse par des hymnes et des cantiques : Béni soit ce départ ! mais bien plus encore soit bénie cette entrée !
    Le vénérable Père Benoît demeura tout inondé d’une joie céleste. * Béni soit.

    *

    Hodie sacra virgo Scholastica in specie columbae, ad aethera tota festiva perrexit : hodie coelestis vitae gaudiis cum fratre suo meretur perfrui in sempiternum.

    Aujourd’hui la sacrée vierge Scholastique monte au ciel toute joyeuse, sous la forme d’une colombe. Aujourd’hui elle jouit pour jamais avec son frère des délices de la vie céleste.

  • Il y a 50 ans (14) : la Septuagésime

    Delenda est Carthago, disait Caton. Abolendum est tempus Septuagesimae, décidèrent les experts. Dès le 15 mars 1965 ils édictèrent :

    « Abolendum est tempus Septuagesimae. Non ad vanam archeologiam, sed ut fideles bene videant progressionem anni liturgici et non disturbantur per diversas “anticipationes. »

    « Le temps de la Septuagésime doit être aboli. Non par vain archéologisme (sic), mais pour que les fidèles voient bien la progression de l’année liturgique et ne soient pas troublés par diverses “anticipations”. »

    Le chef Bugnini écrira ensuite : « L’opinion prévalut qu’il devait y avoir une simplification. Il n’était pas possible de restaurer (sic) le Carême dans toute son importance sans sacrifier la Septuagésime, qui est une extension du Carême. »

    Il y avait eu une hésitation, cependant : parce que nos « frères séparés » (en l’occurrence les luthériens, anglicans, épiscopaliens…) n’avaient pas l’intention d’abolir la Septuagésime… Mais au diable l’œcuménisme quand il s’agit de détruire ce temps qui, disait dom Guéranger, « forme une des divisions principales de l'Année liturgique ».

    La véritable raison de l’impérieuse nécessité de supprimer la Septuagésime (qui existait déjà au temps de saint Grégoire le Grand) était que ce temps était un temps de pénitence. Et qu’il fallait supprimer l’idée même de pénitence, d’ascèse, de mortification. On ne pouvait quand même pas supprimer le Carême : on supprima néanmoins tout ce qui pouvait faire référence au jeûne. C’était l’essentiel. Et de ce fait la Septuagésime faisait double emploi.

    Car la raison d’être de la Septuagésime est de préparer le fidèle à l’épreuve du Carême. Une préparation psychologique, et même physique, est nécessaire, pour affronter les 40 jours de jeûne. Certains critiques de la néo-« liturgie » ont dit que les réformateurs avaient fait fi des mécanismes et des ressorts de la psychologie humaine, que l’Eglise en sa tradition avait su respecter et mettre en œuvre. Mais ce n’est pas le cas. Puisqu’on supprimait la réalité physique et psychologique du Carême, sa préparation n’avait plus aucune raison d’être.

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  • Septuagésime

    L’antienne d’offertoire exprime en plénitude, et très simplement, la joie et la confiance, la confiance qui conduit à la joie éternelle. Par une gradation et amplification mélodique qui s'appuie sur le texte: "psallere" dit plus que "confiteri" (il ne s'agit pas seulement d'une prière de louange mais d'un chant accompagné d'instruments), et "altissimi" dit plus que "Domino" (ce n'est plus la révérence devant le Seigneur, c'est l'entrée dans le Royaume).

    Bonum est confitéri Dómino, et psállere nómini tuo, Altíssime.

    Il est bon de louer le Seigneur et de chanter votre nom, ô Très-Haut.

  • La déposition de l’Alléluia

    Les vêpres du samedi avant la Septuagésime se terminent de façon inhabituelle :

    — Benedicamus Domino, Alleluia, Alleluia.

    — Deo gratias, Alleluia, Alleluia.

    C’est l’adieu à l’Alléluia, le chant d’allégresse qu’on n’entendra plus nulle part dans la liturgie d’ici Pâques. Au moyen âge on multiplia les rites d’adieu à l’Alléluia. Ici et là, en prenant le mot « déposition » au pied de la lettre, on enterrait l’Alléluia hors de de l’église, en attendant de le ressusciter à Pâques. Une pratique qui renaît ici ou . Dom Guéranger donne de nombreuses pièces liturgiques, dont celle-ci qui était semble-t-il la plus courante :

    Alleluia dulce carmen,
    Vox perennis gaudii,
    Alleluia laus suavis
    Est choris coelestibus,
    Quam canunt Dei manentes
    In domo per saecula.

    Alléluia est un chant de douceur, une voix d’allégresse éternelle ; Alléluia est le cantique mélodieux que les chœurs célestes font retentir à jamais, dans la maison de Dieu.

    Alleluia laeta mater
    Concivis Jerusalem ;
    Alleluia vox tuorum
    Civium gaudentium
    Exules nos flere cogunt
    Babylonis flumina.

    Alléluia ! céleste Jérusalem, heureuse mère, patrie où nous avons droit de cité ; Alléluia ! c’est le cri de tes fortunés habitants ; pour nous, exilés sur les rives des fleuves de Babylone, nous n’avons plus que des larmes.

    Alleluia non meremur
    In perenne psallere
    Alleluia vox reatus
    Cogit intermittere
    Tempus instat quo peracta
    Lugeamus crimina.

    Alléluia ! Nous ne sommes pas dignes de le chanter toujours. Alléluia ! Nos péchés nous obligent à le suspendre ; voici le temps que nous devons employer à pleurer nos crimes.

    Unde laudando precamur
    Te, beata Trinitas,
    Ut tuum nobis videre
    Pascha des in aethere,
    Quo tibi laeti canamus
    Alleluia perpetim. Amen

    Recevez donc, ô heureuse Trinité , ce cantique par lequel nous vous supplions de nous faire assister un jour à votre Pâque céleste, où nous chanterons à votre gloire, au sein de la félicité, l’éternel Alléluia. Amen.