Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

3e dimanche après l’Epiphanie

L’évangile de ce dimanche conte deux miracles : la guérison d’un lépreux et celle du serviteur du centurion.

Pour la première, Jésus utilise à la fois le geste et la parole. Il touche le lépreux en disant : Sois purifié. C’est le principe du sacrement : Jésus nous touche par un élément matériel, comme l’eau du baptême, et produit la grâce par sa parole transmise par l’Eglise et dite par un ministre.

Pour la seconde guérison, Jésus n’utilise que la parole. Car sa parole, parole du Verbe, est toute puissante. Il doit le montrer. Et il le montre de façon spectaculaire en guérissant à distance le serviteur d’un païen qui croit à cette puissance. Jésus dit à ce militaire romain qu’il va aller guérir son serviteur, et le militaire refuse parce qu’il croit fermement que Jésus peut le guérir d’un seul mot, d’une seule pensée. D’où l’exclamation de Jésus : « Je n’ai pas trouvé une telle foi en Israël. »

La réponse du centurion est devenue la prière avant la communion, en remplaçant simplement « serviteur » par « âme » : « Domine, non sum dignus ut intres sub tectum meum, sed tantum dic verbo, et sanabitur anima mea. »

Il est regrettable que (presque*) toutes les traductions de « dic verbo » soient : « Dis un mot », ou « dis une parole ». Car le texte ne dit pas cela. Il a « verbo », à l’ablatif, et non « verbum », à l’accusatif : « verbo » n’est pas un complément d’objet de « dic ». Il traduit exactement le grec εἰπὲ λόγῳ (ipé logo), où λόγῳ est un datif (correspondant à l’ablatif latin), alors que Matthieu utilise ailleurs tout à fait normalement le verbe « dire » avec la « parole » à l’accusatif.

Le sens de l’expression est : « Dis, avec une parole, par ta parole » (ce sera le cas de nouveau quelques versets plus loin quand Jésus chassera les mauvais esprits λόγῳ, par sa parole). Et « dire » a ici le sens de « donner un ordre », comme le centurion lui-même l’illustre juste après (« j'ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l'un : Va ! et il va »). Le sens est donc : « D’un mot, donne l’ordre que mon serviteur sois guéri. »

On doit remarquer que saint Matthieu aurait pu utiliser un autre mot. Notamment « ῤῆμα ». Mais il utilise « logos ». Et il n’est évidemment pas interdit d’entendre : « Dis, par le Verbe, et mon serviteur sera guéri ».

Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis, donne l’ordre, par le Verbe, parce que tu es le Verbe, et mon âme sera guérie.

_____

* En français, il n’y a que la Bible « du Monde Nouveau », c’est-à-dire des Témoins de Jéhovah, et la traduction du Nouveau Testament par le protestant Edmond Stapfer, qui aient cherché à rendre le vrai sens : « donne seulement un ordre ».

Addendum. - J'avais oublié la Bible Osty, qui dit: "Commande seulement d'une parole." Il y a donc au moins une Bible catholique qui a tenu compte de l'ablatif.

Commentaires

  • omen? Pope’s doves of peace for Ukraine attacked by angry birds
    http://rt.com/news/pope-doves-omen-ukraine-222/

Les commentaires sont fermés.