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Liturgie - Page 168

  • 10e dimanche après la Pentecôte

    L’antienne de communion.

    Acceptábis sacrificium iustítiæ, oblatiónes et holocáusta, super altáre tuum, Dómine.

    Vous agréerez, Seigneur, un sacrifice de justice, les oblations et les holocaustes sur votre autel.

    Dom Baron :

    Très belle adaptation à la Communion du dernier verset du Miserere. Et quelle belle conclusion de toute la messe ! Nous avons jeté nos soucis sur le Seigneur à la fin de l’Introït, nous lui avons demandé, dans le Graduel, de nous couvrir de l’ombre de ses ailes, nous lui avons dit notre gratitude dans l’Alléluia, à l’Offertoire, nous offrant avec son Fils, nous avons affirmé notre confiance en sa venue. Nous avons maintenant l’âme telle qu’il la veut. Il peut venir prendre en nous la place du Maître et recevoir nos holocaustes et nos oblations. Il ne saurait les refuser, car elles lui viennent à travers son Fils qui nous a transformés en lui.

    La mélodie est aimable, familière, douce. Il n’y a pas de sentiment particulièrement marqué mais une égalité d’âme paisible. C’est le mot altare qui l’emporte; il a une belle expression de respect, de révérence profonde et aimante.

    Bienheureux cardinal Schuster :

    L’antienne pour la distribution de la Communion est commune au jeudi de Quinquagésime, et elle est empruntée au psaume 50. Le peuple juif se trouve maintenant dans les mêmes conditions que lorsqu’il était en esclavage à Babylone, sans temple ni autel. Alors il soutenait sa foi messianique par l’espérance de la rédemption future, quand, le temple étant reconstruit, le Seigneur aurait de nouveau agréé les offrandes sur son autel.

    Maintenant l’espérance a obtenu son objet ; car l’Israël selon l’esprit, c’est-à-dire la multitude des fidèles symbolisés sous le type prophétique de l’ancien Israël, présente à Dieu en tout lieu de la terre une oblation pure et agréable, offerte sur un autel indestructible, spirituel et saint : le Christ Jésus.

  • Saint Jean-Marie Vianney

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    Dans Esprit du Curé d'Ars, M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation, par l'Abbé Alfred Monnin, 1864.

  • Saint Gaétan de Thienne

    La messe est du commun des confesseurs, excepté l’Évangile et l’Oraison. L’Église y insiste sur la principale vertu de saint Gaétan, une grande confiance en Dieu et un vif désir du ciel. « Accorde-nous, par son intercession et son exemple, de mettre toujours en toi notre confiance et de n’avoir d’autres désirs que les biens du ciel ».

    C’est pourquoi l’Évangile nous annonce le « joyeux message » de la confiance en Dieu. « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent rien dans les greniers ; votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Considérez les lis des champs comme ils grandissent ; ils ne travaillent pas et ils ne filent pas. Je vous le dis, Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux ».

    Voici les deux pensées que l’Église inscrit au programme de notre journée ; le matin : « Ne vous inquiétez point et ne dites pas : Que mangerons-nous ? Que boirons-nous ? Votre Père sait ce qui vous est nécessaire » ; et, le soir : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît ».

    Dom Pius Parsch

     

    Antienne du Benedictus

    Nolíte sollíciti esse dicéntes : Quid manducábimus aut quid bibémus ? Scit enim Pater vester, quid vobis necésse sit.

    Antienne du Magnificat

    Quǽrite primum regnum Dei et justítiam eius, et hæc ómnia adiciéntur vobis.

  • La Transfiguration de notre Seigneur

    Doxastikon des matines byzantines, par les moniales du monastère Saint Jean Baptiste de Karea, près d’Athènes.

    Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι. Καὶ νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.

    Παρέλαβεν ὁ Χριστός, τὸν Πέτρον καὶ Ἰάκωβον καὶ Ἰωάννην, εἰς ὄρος ὑψηλὸν κατ' ἰδίαν, καὶ μετεμορφώθη ἔμπροσθεν αὐτῶν, καὶ ἔλαμψε τὸ πρόσωπον αὐτοῦ ὡς ὁ ἥλιος, τὰ δὲ ἱμάτια αὐτοῦ, ἐγένετο λευκὰ ὡς τὸ φῶς. Καὶ ὤφθησαν Μωϋσῆς καὶ Ἠλίας μετ' αὐτοῦ συλλαλοῦντες, καὶ νεφέλη φωτεινὴ ἐπεσκίασεν αὐτούς, καὶ ἰδοὺ φωνὴ ἐκ τῆς νεφέλης λέγουσα· Οὗτός ἐστιν ὁ Υἱός μου ὁ ἀγαπητός, ἐν ᾧ ηὐδόκησᾳ, αὐτοῦ ἀκούετε.

    Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit...

    Le Christ prit à part avec lui sur une haute montagne Pierre, Jacques et Jean et fut transfiguré en leur présence. Son visage brilla comme soleil et ses vêtements furent blancs plus que neige ; alors apparurent Moïse et Elie qui s'entretenaient avec lui ; puis la nuée lumineuse les recouvrit et une voix se fit entendre dans la nue: Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis ma complaisance, écoutez-le.

  • Dédicace de Sainte Marie aux Neiges

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    Sous le pontificat de Libère, le patricien romain Jean et sa noble épouse, n’ayant point d’enfants pour hériter de leurs biens, vouèrent leurs possessions à la très sainte Vierge Mère de Dieu, et ils lui demandèrent instamment, par des prières multipliées, de leur faire connaître, d’une manière ou d’une autre, à quelle œuvre pie elle voulait que ces richesses fussent employées. La bienheureuse Vierge Marie écouta favorablement des supplications et des vœux si sincères et y répondit par un miracle.

    Aux nones d’août, époque où les chaleurs sont très grandes à Rome, une partie du mont Esquilin fut couverte de neige pendant la nuit. Cette nuit même, tandis que Jean et son épouse dormaient, la Mère de Dieu les avertit séparément d’élever une église à l’endroit qu’ils verraient couvert de neige, et de dédier cette église sous le nom de la Vierge Marie ; c’est ainsi qu’elle voulait être instituée leur héritière. Jean rapporta la chose au Pontife Libère, qui affirma avoir eu la même vision pendant son sommeil.

    En conséquence, Libère, accompagné de son clergé et de son peuple, vint, au chant des litanies, à la colline couverte de neige, et il y marqua l’emplacement de l’église, qui fut construite aux frais de Jean et de son épouse. Sixte III restaura plus tard cette église. On la désigna d’abord sous divers noms : basilique de Libère, Sainte-Marie-de-la Crèche. Mais comme il existait déjà à Rome beaucoup d’églises consacrées à la sainte Vierge, on finit par l’appeler église de Sainte-Marie-Majeure, pour que, venant s’ajouter à la nouveauté du miracle et à l’importance de la basilique, cette qualification même de majeure la mît au-dessus de toutes les autres ayant le même vocable. L’anniversaire de la dédicace de cette église, rappelant la neige qui tomba miraculeusement en ce jour, est célébré solennellement chaque année.

    Cette "légende" du bréviaire est considérée aujourd’hui comme une légende par tout ce que l’Eglise compte de gens intelligents et modernes. Il y a quelques années j’avais essayé d’approfondir la question. J’étais tombé sur un travail universitaire fort bien écrit, mais dont le seul argument contre l’historicité même partielle de l’événement était que dans les documents écrits que nous en avons toute l’histoire est racontée comme si elle se passait à la Renaissance. J’étais stupéfait. Le jeune homme qui écrivait cela n’avait donc jamais vu de peintures de la Renaissance représentant la Nativité ou la Passion. Cet historien de profession ne savait pas que l’art traditionnel a toujours représenté les faits anciens comme s’ils avaient lieu au moment où ils sont racontés… Et comme tous ses confrères et ses professeurs il n’imaginait même pas pouvoir donner quelque crédit que ce soit à la tradition orale: si on n'a pas un écrit de l'époque, le fait n'existe pas.

  • Saint Dominique

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  • Somno refectis artubus

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    Somno reféctis ártubus,
    Spreto cubíli, súrgimus:
    Nobis, Pater, canéntibus
    Adésse te depóscimus.

    Tandis que le sommeil, réparant la nature,
    Tient enchaînés le travail et le bruit,
    Nous rompons ses liens, ô clarté toujours pure,
    Pour te louer dans la profonde nuit.

    Te lingua primum cóncinat,
    Te mentis ardor ámbiat:
    Ut áctuum sequéntium
    Tu, Sancte, sis exórdium.

    Que dès notre réveil notre voix te bénisse ;
    Qu'à te chercher notre cœur empressé
    T'offre ses premiers vœux ; et que par toi finisse
    Le jour par toi saintement commencé.

    Cedant ténebræ lúmini,
    Et nox diúrno síderi,
    Ut culpa, quam nox íntulit,
    Lucis labáscat múnere.

    L'astre dont la présence écarte la nuit sombre
    Vendra bientôt recommencer son tour :
    O vous, noirs ennemis qui vous glissez dans l'ombre,
    Disparaissez à l'approche du jour.

    Precámur iídem súpplices,
    Noxas ut omnes ámputes,
    Et ore te canéntium
    Laudéris omni témpore.

    Nous t'implorons, Seigneur ; tes bontés sont nos armes :
    De tout péché rends-nous purs à tes yeux ;
    Fais que t'ayant chanté dans ce séjour de larmes,
    Nous te chantions dans le repos des cieux.

    Præsta, Pater piíssime,
    Patríque compar Únice,
    Cum Spíritu Paráclito
    Regnans per omne sǽculum. Amen.

    Exauce, Père saint, notre ardente prière,
    Verbe son fils, Esprit leur nœud divin,
    Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
    Règnes au ciel sans principe et sans fin. Amen.

    Hymne des matines du lundi, traduction-adaptation de Jean Racine.

    Ci-dessus, la première page des matines du lundi dans un bréviaire de 1495 conservé à la Bibliothèque d’Etat de Bavière sous le titre « Psalmi, hymni ... cum pulchris picturis ».

    Ci-dessous, extrait de l’édition des hymnes traduites par Racine par la Compagnie typographique, en 1985. Réalisation de l'imprimeur Robert Blanchet, seul possesseur des caractères Augustaux provenant de l'imprimeur lyonnais Louis Perrin. Tirage limité à XXV + 88 exemplaires sur papier d'Auvergne à la main de Richard-de-Bas.

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  • 9e dimanche après la Pentecôte

    Quiconque a lu l’histoire de la chute de Jérusalem survenue sous les chefs romains Vespasien et Titus, reconnaît cette ruine que le Seigneur a décrite en pleurant. N’est-ce pas les chefs romains qu’il dénonce quand il dit : « Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’entoureront de tranchées » ? Et ces paroles aussi : « Ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre », témoignent du déplacement même de cette ville. Car si maintenant elle a été reconstruite en dehors de la porte, là où le Seigneur fut crucifié, c’est que la Jérusalem antérieure a été renversée de fond en comble, comme il est dit.

    On indique pour quelle faute elle a subi la peine de sa ruine : c’est « parce que tu n’as pas reconnu le temps où tu étais visitée ». Le Créateur de toutes choses avait, en effet, daigné la visiter par le mystère de son Incarnation. Mais elle ne s’est guère souciée ni de sa crainte ni de son amour. La prophétie y fait aussi allusion quand elle interpelle les oiseaux du ciel pour réprimander le cœur humain : « Même la cigogne, dans le ciel, connaît sa saison. La tourterelle, l’hirondelle et la grue observent le temps de leur migration. Et mon peuple ne connaît pas le droit du Seigneur »

    Mais oui ! Le Rédempteur pleure la ruine de cette cité infidèle alors que cette cité même ne se doute en rien de ce qui va se passer. C’est bien à elle que le Seigneur dit en pleurant : « Si tu avais pu reconnaître, toi aussi, » – sous-entendu : tu pleurerais –. Mais parce que tu ignores ce qui t’attend tu jouis. Et c’est pourquoi il ajoute : « En ce jour qui était le tien, ce qui t’apportait la paix ». Car en son jour où elle se livrait aux désirs charnels et ne se souciait guère des malheurs à venir, elle avait ce qui pouvait lui apporter la paix.

    Saint Grégoire le Grand. Lecture des matines, extraite d’un sermon qu’il prononça ce même dimanche.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Fuit vir unus de Ramáthaimsophim, de monte Ephraim. Potest hujus montis nómine, beatíssima semper Virgo María, Dei Génetrix, designári. Mons quippe fuit, quæ omnem eléctæ creatúræ altitúdinem, electiónis suæ dignitáte, transcéndit. An non mons sublímis María, quæ, ut ad conceptiónem ætérni Verbi pertíngeret, meritérum vérticem, supra omnes Angelórum choros, usque ad sólium deitátis eréxit? Huius enim montis præcellentíssimam dignitátem Isaías vatícinans, ait : Erit in novíssimis diébus præparátus mons domus Dómini in vértice móntium. Mons quippe in vértice móntium fuit, quia altitúdo Maríæ supra omnes Sanctos refúlsit.

    « Il y avait un homme de Ramáthaimsophim, de la montagne d’Ephraïm. » Le nom de cette montagne peut désigner la toute bienheureuse Marie, toujours vierge, Mère de Dieu. Car elle fut une montagne, elle qui, par la dignité de son élection, dépasse toute créature élue si grande soit-elle. Et Marie ne fut-elle pas une très haute montagne, elle qui a dressé une cime de mérites par-dessus tous les chœurs des anges jusqu’au trône de la divinité et parvient ainsi à concevoir le Verbe éternel ? En effet, prophétisant la suréminente dignité de cette montagne, Isaïe dit : « Il arrivera dans l’avenir que la montagne qui porte la maison du Seigneur sera placée au sommet des montagnes. » Mais oui, elle fut une montagne placée au sommet des montagnes, car la grandeur de Marie resplendit au-dessus de tous les saints.

    Lecture des matines, texte extrait de l’« Exposé de saint Grégoire pape sur les livres des Rois ». Alors que s’achevait l’impression du troisième tome du commentaire du premier livre des Rois pour les Sources chrétiennes, en 1998, le maître d’œuvre de l’édition, Dom Adalbert de Vogüé, découvrit une chronique de l’abbaye de Venosa ne laissant aucun doute sur le fait que le véritable auteur était Pierre de Cava, moine de Cava puis abbé de Venosa de 1141 à sa mort en 1156. Ce moine s’était tellement imprégné du style et de la méthode de saint Grégoire le Grand qu’aucun spécialiste n’avait mis en doute la paternité de l’ouvrage. Ce qui est amusant, quand on sait que ces deux derniers siècles des frénétiques ont cherché tous les prétextes pour retirer la paternité de pères de l’Eglise de tels ou tels textes qui leur ont été réattribués depuis…

  • Saint Ignace de Loyola

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    Les différents textes de cette messe rappellent très clairement la vie et les maximes du saint. L’Introït reproduit la grande devise de son institut : « Omnia ad majorem Dei gloriam. — Tout pour la plus grande gloire de Dieu ». A l’Épître, saint Ignace raconte ses labeurs évangéliques et nous exhorte à l’imiter. L’Évangile, récit de la mission des soixante-douze disciples, le range parmi les grands missionnaires qui parcoururent l’univers au nom du Sauveur. Le texte de la Communion est remarquablement frappant : « Je suis venu apporter le feu sur la terre, et que désiré-je, sinon qu’il s’allume ? » Ignem — Ignace ; il fut un vrai Prométhée qui transmit le feu divin à la terre. Et ce feu, où le recevons-nous de nouveau, lorsque notre cœur est froid ? Dans l’Eucharistie. La Secrète nous dit que Dieu « a placé la source de toute sainteté dans les mystères sacro-saints ».

    Dom Pius Parsch