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Liturgie - Page 169

  • Saints Abdon et Sennen

    (Solesmes)

    Vestri capílli cápitis omnes numeráti sunt : nolíte timére : multis passéribus melióres estis vos.

    Les cheveux de votre tête sont tous comptés. Ne craignez pas : vous valez plus que beaucoup de passereaux.

     

    . Exsultábunt Sancti in glória.

    Les saints exulteront dans la gloire.

    ℟. Lætabúntur in cubílibus suis.

    Ils se réjouiront dans leurs chambres.

    Orémus.

    Deus, qui sanctis tuis Abdon et Sennen ad hanc glóriam veniéndi copiósum munus grátiæ contulísti: da fámulis tuis suórum véniam peccatórum; ut, Sanctórum tuórum intercedéntibus méritis, ab ómnibus mereántur adversitátibus liberári.

    Per Dóminum nostrum Iesum Christum, Fílium tuum: qui tecum vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti, Deus, per ómnia sǽcula sæculórum.

    ℟. Amen.

    Dieu, vous avez fait à vos saints Abdon et Sennen le don insigne de la grâce d’arriver à cette gloire : accordez à vos serviteurs le pardon de leurs péchés : afin que, aidés des mérites de vos Saints, nous puissions être délivrés de toute adversité.

  • Sainte Marthe

    Entre Arles et Avignon, villes de la province Viennoise, près des bords du Rhône, entre des bosquets infructueux et les graviers du fleuve, était un désert rempli de bêtes féroces et de reptiles venimeux. Entre autres animaux venimeux, rôdait çà et là, dans ce lieu, un terrible dragon, d'une longueur incroyable et d'une extraordinaire grosseur. Son souffle répandait une fumée pestilentielle ; de ses regards sortaient comme des flammes ; sa gueule, armée de dents aiguës, faisait entendre des sifflements perçants et des rugissements horribles. Il déchirait avec ses dents et ses griffes tout ce qu'il rencontrait, et la seule infection de son haleine suffisait pour ôter la vie à tout ce qui l'approchait de trop près. On ne saurait croire le carnage qu'il fit en se jetant sur les troupeaux et sur leurs gardiens, quelle multitude d'hommes moururent de son souffle empoisonné. Comme ce monstre était le sujet ordinaire des conversations, un jour que la sainte annonçait la parole de DIEU à une grande foule de peuple qu'elle avait réunie, quelques-uns parlèrent du dragon ; et, les uns avec la sincérité de véritables suppliants, les autres pour tenter la puissance de Marthe, se mirent à dire : Si le Messie que cette sainte fille nous prêche a quelque pouvoir, que ne le montre-t-elle ici ? Car si ce dragon venait à périr, on ne pourrait dire que c'eût été par aucun moyen humain. Marthe leur répondit : Si vous êtes disposés à croire, tout est possible à l'âme qui croit. Alors tous ayant promis de croire, elle s'avance à la vue de tout le peuple qui applaudit à son courage, se rend avec assurance dans le repaire du dragon, et par le signe de la croix qu'elle fait, elle apaise sa férocité. Ensuite ayant lié le col du dragon avec la ceinture qu'elle portait, et se tournant vers le peuple, qui la considérait de loin : Que craignez-vous, leur dit-elle ? Voilà que je tiens ce reptile, et vous hésitez encore ! Approchez hardiment au nom du Sauveur, et mettez en pièces ce monstre venimeux ! Ayant dit ces paroles, elle défend au dragon de nuire à qui que ce soit par son souffle ou sa morsure ; puis elle reproche son peu de foi au peuple, en l'animant à frapper hardiment. Mais tandis que le dragon s'arrête et obéit aussitôt, la foule ose à peine se rassurer. Cependant on attaque le monstre avec des armes, on le met en pièces, et chacun admire de plus en plus la foi et le courage de sainte Marthe, qui, tandis qu'on perce l'énorme dragon, le tient immobile par un lien si fragile, sans aucune difficulté, et sans éprouver aucun sentiment d'effroi. Cet endroit désert était auparavant appelé Nerluc (ou bois noir) ; mais dès ce moment on le nomma Tarascon, du dragon qu'on appelait Tarasque ; et les peuples de la Province Viennoise, témoins de ce miracle, ou en ayant appris la nouvelle, crurent dès lors au Sauveur, et reçurent le baptême, glorifiant DIEU dans les miracles de sa servante, qui fut chérie et honorée autant qu'elle en était digne par tous les habitants de la province.

    Le désert de Tarascon ayant été ainsi délivré par la puissance de DIEU de tous les reptiles qui l'infestaient, sainte Marthe s'y choisit une demeure, changeant en un séjour agréable et délicieux ce lieu auparavant redouté et détestable. Elle s'y fit donc construire une maison ou plutôt un oratoire, qu'elle s'étudia plus à décorer par ses vertus et ses œuvres prodigieuses que par d'inutiles ornements. Elle y demeura retirée l'espace de sept ans. Durant tout cet intervalle, les racines des herbes et les fruits des arbres étaient toute sa nourriture ; encore ne se permettait-elle d'user de ces aliments qu'une seule fois chaque jour. Ainsi en agissait-elle envers elle-même ; mais pour le prochain, sa conduite était tout autre. Car pensant que ce jeûne continuel, s'il n'avait été accompagné de la charité, ne serait qu'un supplice inutile pour elle et un tourment pour les personnes qui partageaient sa retraite, elle n'oublia pas l'hospitalité qu'elle avait tant exercée autrefois. Jamais sans quelque pauvre, elle aimait à leur distribuer ce qu'on lui donnait à elle-même ; toujours les indigents avaient part à sa table ; se réservant pour elle-même les herbes les plus grossières, elle leur distribuait avec une tendre sollicitude et avec sa charité accoutumée les aliments que leurs besoins réclamaient, et elle faisait tout cela avec une satisfaction et des soins qu'elle eût été loin d'avoir si c'eût été pour elle-même. Elle pensait dans cette action que celui qu'elle avait reçu si souvent autrefois tandis qu'il était sur la terre, et qu'il voulait bien éprouver la faim et la soif, n'a plus besoin comme alors d'assistances temporelles, mais que c'est dans les pauvres qu'il veut être soulagé maintenant. Elle se souvenait, cette servante de JÉSUS-CHRIST, de ce qu'il dira aux siens : Ce que vous avez fait au moindre des miens, vous l'avez fait à moi-même. Et c'est pourquoi, comme elle avait servi d'abord le chef de l'Église, elle s'appliquait alors à assister ses membres, ayant pour tous le même amour et la même prévenance. Or, comme DIEU aime celui qui donne de bon cœur, sa bonté ne lui manqua point, et, il pourvut à tout en lui ouvrant comme une source intarissable, dont l'abondance toujours nouvelle remplaçait continuellement, sans qu'elle s'en mit en peine, les provisions que sa bienfaisance épuisait chaque jour. Car voyant que par un effet de sa générosité naturelle elle trouvait tant de plaisir dans les charités qu'elle faisait, la piété des fidèles ne manquait pas de fournir au-delà de ce qu'il lui fallait pour qu'elle pût exercer sa libéralité. Du reste, les riches eux-mêmes, qui accouraient à elle en grand nombre, ne s'en allaient pas non plus les mains vides ; ils en rapportaient toujours quelque bienfait soit pour le corps, soit pour l'âme. Son vêtement était grossier ; pendant ces sept années elle porta sur sa chair même un sac et un cilice avec une ceinture de crins de cheval toute remplie de nœuds ; et sa chair, s'étant corrompue, était rongée par les vers. Patience incomparable, que de vouloir, quoique vivante, être déjà la pâture des vers. Toujours elle était nu-pieds, et avait la tête couverte d'une tiare blanche de poils de chameau. Des branches d'arbres et des sarments sur lesquels elle étendait une couverture lui servaient de lit, et une pierre qu'elle mettait sous sa tête lui tenait lieu d'oreiller. Au milieu de tels délices, sainte Marthe, mille fois martyre, soupirait vers les cieux. Son esprit, entièrement possédé de DIEU, se perdait en lui dans ses oraisons, auxquelles elle employait même le temps de la nuit ; et, les genoux en terre, sans jamais se lasser, elle adorait, régnant dans les cieux, celui qu'elle avait vu dans sa maison soumis à nos misères. Elle allait aussi fréquemment dans les villes et les bourgades voisines, prêchant la foi du Sauveur, et revenait à sa solitude, chargée du fruit de ses travaux après cette divine moisson : car ce qu'elle enseignait par ses paroles, elle l'établissait aussitôt par des miracles et des prodiges ; ou bien aussi, en chassant les démons des corps des possédés par sa seule prière et l'imposition de ses mains ; et enfin, en faisant, par la puissance du Saint-Esprit, toutes sortes de miracles.

    Chapitres 41 et 42 de la « Vie de sainte Marie-Madeleine et de sainte Marthe sa sœur », texte attribué à Raban Maur, traduction d’Etienne-Michel Faillon, prêtre sulpicien né en 1799 à Tarascon. (Il fait remarquer en note que Strabon parlait déjà de Tarascon au premier siècle avant Jésus-Christ, et donc que c’est la Tarasque qui tient son nom de la ville, et non l’inverse. Il suggère d’autre part que le dragon pourrait être un crocodile du Nil apporté par les Romains pour les jeux du cirque d’Arles ou de Nîmes. Mais la légende et le culte de sainte Marthe datent d’un temps où il était courant que les saints maîtrisent de terribles dragons…)

  • Saints Nazaire et Celse, Victor, et Innocent Ier

    Cas sans doute unique dans l’année, la liturgie de ce jour fait mémoire des saints des trois premières citations du martyrologe pour le 28 juillet.

    Nazaire et Celse sont des martyrs de Néron à Milan, dont le culte a été popularisé par saint Ambroise qui découvrit leurs corps en 395.

    Victor est le premier pape berbère, mort en 199, honoré du titre de martyr bien qu’il ne soit guère probable qu’il ait péri de mort violente.

    Innocent Ier est un pape de l’époque de saint Augustin (et il prend la défense de saint Jean Chrysostome persécuté par l’empereur). Non seulement il n’a pas le titre de martyr comme les précédents, mais en outre il est mort un… 12 mars (comme le précise le martyrologe...).

    La collecte ne peut donc qu’être très générale, mais c’est une belle prière :

    Sanctórum tuórum nos, Dómine, Nazarii, Celsi, Vittóris et Innocéntii conféssio beáta commúniat : et fragilitáti nostræ subsídium dignánter exóret.

    Que la bienheureuse profession de foi de vos saints Nazaire, Celse, Victor et Innocent nous fortifie, Seigneur : et qu’elle obtienne de votre bonté des secours pour notre faiblesse.

    C’est aussi en ce jour que le martyrologe romain, peu prolixe sur les vieux saints bretons, commémore saint Samson premier évêque de Dol, l’un des « sept saints fondateurs » de la Bretagne.

  • Saint Pantaléon

    Ἀθλοφόρε Ἅγιε, καὶ ἰαματικὲ Παντελεῆμον, πρέσβευε τῷ ἐλεήμονι Θεῷ, ἵνα πταισμάτων ἄφεσιν, παράσχῃ ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν.

    Saint vainqueur et guérisseur Panteleimon, intercède auprès du Dieu miséricordieux pour qu’il nous accorde le pardon de nos fautes.

    Tropaire chanté par Thanasis Daskalothanasis.

    Le premier mot veut dire que Panteleimon a gagné le prix en remportant la course (du martyre). Il guérissait tant les âmes que les corps, sans demander d’argent : il est un des « anargyres ».

    Selon certains, ses parents lui avaient donné le nom de « Pantaléon », tout lion, mais sa charité l’avait fait surnommer Panteleimon, tout miséricordieux. Selon d’autres, c’est lorsqu’il entra dans le martyrologe romain que son nom fut déformé en Pantaléon (puis… Pantalon…).

    Toi qui puises sans cesse la grâce des guérisons aux sources immatérielles du Sauveur, qui les verses largement et distribues à qui s'approche de toi, éclaire par grâce divine tous les fidèles célébrant ta glorieuse, sainte et lumineuse festivité, Bienheureux dont le nom et la bonté sont à l'image du Dieu compatissant, prie-le de prendre en pitié tous ceux qui te chantent. (Lucernaire)

  • Sainte Anne

     

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    Sic fingit tabernaculum Deo, ainsi elle crée un tabernacle à Dieu : c’était la devise que portaient, autour de l’image d’Anne instruisant Marie, les jetons de l’ancienne corporation des ébénistes et des menuisiers, qui, regardant la confection des tabernacles de nos églises où Dieu daigne habiter comme son œuvre la plus haute, avait pris sainte Anne pour patronne et modèle auguste. Heureux âge que celui où ce que l’on aime à nommer la naïve simplicité de nos pères, atteignait si avant dans l’intelligence pratique des mystères que la stupide infatuation de leurs fils se fait gloire d’ignorer !

    Dom Guéranger

  • Saint Jacques

    Les prières du prêtre avant la bénédiction finale des fidèles, à la messe de saint Jacques selon la liturgie mozarabe.

     

    Christus Deus, Dei Patris Fílius, quem Iacóbus relícto patre in navi tota secútus est devotióne cordis, indesinénter vos fáciat suis inhærére vestígiis.

    ℟. Amen.

    Que le Christ Dieu, Fils de Dieu le Père, que Jacques, ayant laissé son père dans le bateau, a suivi de toute la dévotion de son cœur, vous fasse adhérer à ses pas sans relâche.

    Quique, per hunc apóstolum suum cultóres dæmonum convértit ad fidem, concédat vobis vana sæculi respuéndo, se in veritáte dilígere.

    ℟. Amen.

    Et que celui qui par cet apôtre a converti à la foi des adorateurs du démon vous accorde de rejeter les vanités du siècle et de l’aimer en vérité.

    Ut eius remunerémini præsídiis, cuius hódie triúmphum excólitis passiónis.

    ℟. Amen.

    Afin que vous soyez récompensés avec l’aide de celui dont nous célébrons le triomphe de sa passion.

    Per misericórdiam ipsíus Dei nostri, qui est benedíctus et vivit et ómnia regit in sæcula sæculórum.

    ℟. Amen.

    Par la miséricorde de notre Dieu, qui est béni et vit et régit tout dans les siècles des siècles.

  • Sainte Christine

    Puisqu’on avait une sainte Christine martyre de Bolsène, dans le Latium, et puisqu’on entendait parler d’une sainte Christine martyre de Tyr, on n’avait pas craint d’affirmer, jusque dans le martyrologe, que l’unique sainte Christine, l’Italienne évidemment, avait subi le martyre à Tyro, une ancienne île engloutie du lac de Bolsène…

    On sait qu’en 1880 a été découvert le tombeau de sainte Christine de Bolsène dans la… basilique Sainte-Christine de Bolsène, contenant ses ossements, ceux d’une jeune fille de 14 ans. Dans l’enthousiasme de la découverte, l’illustre archéologue Jean-Baptiste de Rossi en conclut que l’on avait trouvé la véritable sainte Christine.

    Mais on lui fit remarquer que selon l'antique martyrologe hiéronymien c'est bien sainte Christine de Tyr qui est vénérée ce jour, comme dans tous les calendriers de l'Orient.

    Et il se trouve que le corps de sainte Christine de Tyr se trouve également en Occident. A Venise.

    De Tyr il avait été transporté à Constantinople, où l’on avait construit une église en son honneur dans l’enceinte du « Palais sacré ». La relique fut volée en 1325 par les Vénitiens, et déposée au monastère Saint-Marc des bénédictines de l’île de la lagune de Venise qui prit le nom de Sainte-Christine. Faute de religieuses, le monastère fut fermé au XVe siècle, et le corps de sainte Christine suivit la dernière religieuse à Torcello, en l’église Saint-Antoine, puis en 1793 il fut transféré à Venise, d’abord au monastère Sainte-Justine, puis en 1810 en l’église Saint-François de la Vigne, où il se trouve toujours, dans une châsse de cristal, en attendant la Résurrection.

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    Sainte Christine de Tyr se trouve (à droite) en compagnie des saintes Anastasie, Barbe, Euphémie, Marine et Thècle, sur cette icône de la fin du XVIIe siècle au monastère du Pantocrator (Athos). (Cliquer pour agrandir.)

  • Saint Apollinaire

    L’antienne de communion de la messe de saint Apollinaire était dans les plus anciens livres celle des messes des papes saint Marcel et saint Etienne. Elle est d’une longueur inhabituelle, et d’un développement mélodique qui outrepasse le cadre habituel de l’antienne de communion. Et elle est d’un très beau 7e mode.

    Dómine, quinque talénta tradidísti mihi, ecce, ália quinque superlucrátus sum. Euge, serve bone et fidélis, quia in pauca fuísti fidélis, supra multa te constítuam, intra in gáudium Dómini tui.

    Seigneur, vous m’avez remis cinq talents ; voici que j’en ai gagné cinq autres. C’est bien, bon et fidèle serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.

    Par le Chœur grégorien de Louvain (1986) :


    podcast

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  • Sainte Marie Madeleine

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    L’hymne des vêpres, par les moines de l’abbaye Sainte Madeleine du Barroux.


    podcast

    Lauda mater Ecclésia
    lauda Christi cleméntiam
    qui septem purgat vítia
    per septiformem grátiam.

    Loue Eglise notre mère
    Loue la clémence du Christ
    qui purifie des sept péchés
    Par la grâce septiforme.

    María soror Lázari
    quæ tot commísit crímina
    ab ipsa fauce tártari
    redit ad vitae límina.

    Marie sœur de Lazare
    Coupable de tant de fautes
    De la gueule même de l’enfer
    Revient au seuil de la vie.

    Ægra currit ad médicum
    vas ferens aromáticum
    et a morbo multíplici
    verbo curatur médici.

    Malade elle court au médecin
    Portant un vase de parfum
    Et de sa multiple maladie
    La parole du médecin la guérit.

    Contríti cordis púnctio
    cum lacrimárum flúvio
    et pietátis áctio
    réam solvit a vítio.

    La blessure du cœur contrit
    Un torrent de larmes
    Et un acte d’amour
    Absolvent la coupable de son vice.

    Surgéntem cum victória
    Jesum vidit ab ínferis
    prima merétur gáudia
    quæ plus ardébat céteris.

    Elle voit Jésus sorti de la mort
    Ressuscité et victorieux
    Cette joie lui était due en premier
    Car elle aimait plus que les autres.

    Uni Deo sit glória
    pro multifórmi grátia
    qui culpas et supplícia
    remíttit et dat præmia. Amen.

    Gloire au Dieu unique
    Pour sa grâce multiple
    Fautes et supplices il les remet
    Et donne les récompenses. Amen.

  • Saint Laurent de Brindes

    L’inflation du nombre de « docteurs de l’Eglise » à partir du siècle dernier fait que saint Laurent de Brindes, grand saint assurément, personnage extraordinaire qui paraît avoir vécu plusieurs vies, a été fait docteur par Jean XXIII en 1960 sans qu’on sache pourquoi. A priori un docteur de l’Eglise est un auteur que le catholique doit lire de préférence à d’autres. Mais, 60 ans après, il n’y a toujours aucun texte de saint Laurent de Brindes en français. Ni même d’ailleurs de texte vraiment disponible en latin…

    Quoi qu’il en soit, l’actualité de saint Laurent de Brindes est son action contre les musulmans (aujourd’hui soigneusement passée sous silence, -y compris par Benoît XVI dans sa catéchèse - parce que politiquement incorrecte). Je l’ai déjà évoquée plusieurs fois, cette fois ce sera sous la plume anonyme d’« un Académicien des Arcades de Rome » qui publia « La vie du bienheureux Laurent de Brindes, général des capucins » en 1784. (Il s’agit en fait d’un livre de l'abbé Giuseppe Loreto Marconi traduit par l'abbé Joseph-Marie Roubaud.)

     

    Cependant Mahomet III, fils d'Amurath, venait de monter sur le trône de Constantinople. Pour s'y maintenir paisiblement, il fit étrangler ses frères au nombre de vingt-un, et fit jeter dans la mer dix femmes de son père qui étaient grosses, et qui périrent toutes avec leurs fruits. Après avoir ainsi affermi sa couronne par ces horribles assassinats, il voulut signaler sa fureur contre le nom chrétien, qu'il aurait volontiers exterminé si ses forces eussent secondé ses désirs. Il mit sur pied une armée formidable pour venir fondre sur la Hongrie, dont il voulait se rendre maître. L'Empereur Rodolphe, instruit de ces desseins, leva de son côté des troupes pour s'opposer au Prince Ottoman, et crut qu'il devait implorer le secours des Electeurs de l’Empire pour la cause commune.

    Le Père Laurent, dont Rodolphe connaissait le génie et le zèle, fut choisi pour cette Ambassade. Ce choix fut d'autant plus applaudi, que s'agissant des intérêts de la Religion, dont le saint homme était continuellement occupé, on était persuadé qu'il engagerait sûrement tous ces Princes à unir leurs forces, pour combattre l'ennemi du nom Chrétien. Sa commission eut en effet tout le succès qu'on s'était promis ; les Electeurs s'empressèrent de se confédérer pour une aussi bonne cause, et chacun fournit les troupes que le Père Laurent demandait. Ce fut à l'occasion de cette Ambassade, que Maximilien, Duc de Bavière, conçut pour ce saint Religieux cette profonde vénération et cette tendre amitié qui ne firent qu'augmenter dans la suite.

    L'Archiduc Mathias, frère de l'Empereur, fut déclaré Généralissime de l'armée Impériale; et persuadé que le Ciel ne manquerait pas de lui accorder une victoire complète sur l'armée Infidèle, s'il avait auprès de lui le grand Serviteur de Dieu, il n'oublia rien pour engager le Père Laurent à le suivre.

    Tous les Officiers Généraux applaudirent à l'idée de l'Archiduc et firent les mêmes instances. Mgr Spinelli, Nonce Apostolique, y joignit les siennes, et croyant qu'il était de son devoir d'en prévenir le Pape, il en écrivit à Sa Sainteté. Le Saint-Père goûta fort ce projet, et il fit tout de suite expédier un Bref qui enjoignait au Père Laurent de se rendre en Hongrie avec l'armée Impériale, et lui donnait en même temps la faculté de mener avec lui les Religieux de son Ordre qu'il jugerait à propos.

    Le Père Laurent, soumis à la voix du Saint-Père comme à celle de Jésus-Christ, n'hésita point de se rendre en Hongrie avec trois de ses confrères. En le voyant, l'armée Catholique sentit ranimer son courage. Les Chefs & les soldats, qui ne faisaient en tout qu'un Corps de dix-huit mille hommes, avoient été d'abord si effrayés de la multitude des Infidèles, qu'ils avoient pris le parti de préférer la fuite à une défaite qui leur paraissait inévitable, et d'abandonner la Hongrie au triste fort qui la menaçait.

    Le saint Religieux, animé d'un zèle ardent pour les intérêts de l'Empire et de la Religion, harangua l'armée avec tant de force et d'éloquence ; il lui promit avec tant d'assurance une victoire certaine, que malgré la férocité et l'énorme supériorité des ennemis, il fut unanimement résolu de les combattre.

    Pour intéresser le Dieu des armées dans sa propre cause, et le rendre propice et favorable aux Chrétiens armés pour sa gloire, le Père Laurent fit précéder la bataille par la prière, le jeûne et la Confession. Il savoir que la paix de la conscience inspire une valeur, bien plus sûre et plus soutenue que celle qui ne porte que sur le point d'honneur et sur les principes d'une chétive Philosophie. Ce qui faisait dire à un ancien Militaire plein de religion, que dans un jour de combat il ne remplissait jamais mieux son devoir que quand il sentait intérieurement qu'il était bien avec Dieu.

    Le Père Laurent qui avait donné l'exemple d'une préparation chrétienne au combat, que la plupart imitèrent, voulut encore donner des exemples de bravoure dans le combat même. La goutte dont il était affligé depuis quelque temps, lui causait alors des douleurs si aiguës, qu'il lui aurait été impossible de marcher. L'Archiduc le fit monter à cheval, et le plaça à la tête de ses troupes, n'ayant pour toutes armes qu'une Croix à la main, dont il bénit toute l'armée Chrétienne.

    Un avantage que le Duc de Mercœur venait de remporter sur les Turcs en s'emparant d'Albe Royale, avait encore plus irrité la fureur de ces Infidèles, qui n'avaient pu la secourir. Ils vinrent au-devant des dix-huit mille Impériaux avec une armée de quatre-vingt mille hommes. L'Archiduc se voyant si inférieur en forces, chercha à se mettre à couvert en faisant camper son armée au pied de quelques collines. Cet expédient ne lui réussit pas. Les Turcs ayant fait, à la faveur de la nuit une marche forcée, parvinrent à occuper, avant le jour, le sommet de ces collines.

    Les Impériaux ayant aperçu le matin le camp ennemi se crurent perdus, regardant comme également dangereux le combat et la retraite. L'Archiduc assembla tout de fuite un conseil de guerre, et voulut que le Père Laurent y assistât. Les Chefs de l'armée ne furent pas pour l'attaque ; le Duc de Mercœur lui-même, quoiqu'il fut bien aise de trouver quelque occasion brillante de signaler de nouveau son courage, ne savait que conseiller à l'Archiduc, et paraissait indécis sur le parti qu'il convenait de prendre dans cette crise fâcheuse. Le pieux Commissaire ranima leur courage abattu, leur promit une victoire complète, et protesta qu'il voulait lui-même être à la tête des troupes. La sécurité que lui inspirait sa foi, il la communiqua à toute l'armée des Impériaux. Ils attaquèrent vivement l'ennemi, qui se défendit d'abord avec vigueur ; mais la prédiction du Serviteur de Dieu ne tarda pas de s'accomplir ; bientôt on vit la victoire pencher du côté de l'armée Chrétienne. Les Infidèles ne portaient que des coups inutiles, et les Catholiques n'en portaient aucun à faux. Les Turcs dans cette occasion sanglante perdirent trente mille hommes ; et les débris de leur nombreuse et redoutable armée chercha son salut dans la fuite. Les Impériaux s'emparèrent du champ de bataille où ils firent un butin considérable, et restèrent maîtres d'Albe Royale, que les ennemis avoient voulu tenter de reprendre.

    On vit dans cette première action, qui eut lieu le 11 Octobre 1601, et surtout dans celle du 14 du même mois, une grêle de balles tomber sur le Père Laurent, sans lui faire la moindre blessure, ni la plus légère contusion. Les Turcs étonnés le prenaient pour un Négromant qui venait opérer leur ruine totale.

    Ayant été entraîné par son cheval au milieu d'un corps de Musulmans, un d'entre eux leva le sabre pour le mettre en pièces ; il atteignit en effet le pieux et valeureux Laurent ; mais il en fut quitte pour une égratignure presque imperceptible.

    Les deux Colonels Rosbourg et Altain frémirent à la vue du danger auquel avait été exposé leur saint Aumônier ; ils volèrent à son secours, et lui criaient chemin faisant de se retirer, que ce n'était pas là sa place. Vous vous trompez., leur répondit-il à haute voix : c'est ici où je dois être ; avançons, avançons, et la victoire est à nous.

    Ces paroles furent un coup de foudre pour les Infidèles ; une fuite précipitée fut leur unique ressource ; mais elle n'empêcha pas que la plus grande partie de l'armée ne fût taillée en pièces par les Impériaux, qui les poursuivirent. Cette victoire fut vraiment miraculeuse dans toutes ses circonstances : c'était le sentiment unanime dans toute l'armée ; et le Duc de Mercœur lui-même publia hautement à Vienne, que le Père Laurent avait plus fait lui seul dans cette guerre que tous les soldats ensemble ; et qu'après Dieu et la Sainte Vierge, c'était à ce Saint Religieux qu'il fallait attribuer les deux victoires remportées sur les ennemis du nom Chrétien. Ce trait véritablement admirable de sa vie n'échappa pas à ceux qui furent chargés de diriger la décoration de la Basilique du Vatican pour la fête de sa Béatification. On avait placé au-dessus de la principale porte un tableau oblong, peint avec autant de génie que de goût par le F. Felix de la Sambucca, qui représentait, avec la plus grande vérité, tout ce que nous venons de rapporter. Les Romains et les étrangers furent également satisfaits, et de la peinture et de l'inscription suivante, qui en donnait l'explication.

    BEATUS. LAURENTIUS. A. BRUNDUSIO. ANGUSTIS. GENTIS. AUSTRIACÆ. REBUS. HOSTES. CHRISTIANI. NOMINIS. ERECTA. CRUCE. DETERRET.

    (L’Autriche se trouvant dans la plus grande détresse, le Bienheureux Laurent de Brindes, la Croix à la main, épouvante et met en déroute les ennemis du nom Chrétien.)

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