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Liturgie - Page 170

  • Saint Jérôme Emilien

    Rejeton d’une des plus illustres familles de Venise, il vécut dans la pauvreté, se vouant essentiellement à recueillir les orphelins et à créer des orphelinats. Il créa dans la foulée une congrégation enseignante. L’évangile de la messe est donc tout naturellement le passage où Jésus demande aux apôtres de laisser les enfants venir à lui. Avec ce beau commentaire de saint Jean Chrysostome aux matines :

    Pourquoi les disciples éloignaient-ils de Jésus les enfants ? Par égard pour sa dignité. Alors que fait-il ? Afin d’inculquer aux Apôtres des sentiments modestes et de leur apprendre à fouler aux pieds le faste mondain, il accueille ces enfants, les prend dans ses bras, et promet à ceux qui leur ressemblent le royaume des cieux, ce qu’il avait déjà fait précédemment. Voulons-nous donc avoir part, nous aussi, à l’héritage céleste, appliquons-nous avec grand soin à cette vertu ; car c’est le plus haut degré de la philosophie, que d’être simple avec prudence, c’est la vie angélique. Un tout petit enfant n’a aucun vice dans son âme ; il ne garde point le souvenir des injures, il va droit à ceux qui lui en font, de même qu’à des amis, comme si de rien n’était. Sa mère a beau le châtier, il la cherche toujours, et la met bien au-dessus de toute autre personne. Montrez-lui une reine parée du diadème : il ne la préfère point à sa mère couverte de haillons ; et la vue de sa mère dans la livrée de la pauvreté lui est plus douce que la vue d’une princesse magnifiquement vêtue. Car c’est l’amour, et non la pauvreté et la richesse, qui lui fait discerner les siens d’avec les étrangers. Il se contente du nécessaire ; et aussitôt qu’il s’est rassasié de lait, il laisse le sein maternel. Il n’éprouve pas les mêmes chagrins que nous éprouvons, soit pour une perte d’argent, soit pour des choses de ce genre. Il ne se réjouit pas des mêmes vanités que nous, et il n’admire pas la beauté corporelle. Aussi le Sauveur disait-il : « Le royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent », afin que par un effort de notre volonté, nous pratiquions ces vertus qui semblent naturelles aux enfants.

    Comme les Pharisiens n’avaient d’autres mobiles de leurs actes que la malice et l’arrogance, notre Seigneur ne cesse d’exhorter ses disciples à être simples ; et il le leur recommande au moment même où il les institue. Car rien n’engendre l’orgueil comme l’exercice du pouvoir et le privilège d’occuper les premières places. Sachant donc qu’ils obtiendraient de par le monde beaucoup d’honneur, il prémunit leurs esprits, il ne veut pas qu’ils souffrent en eux rien d’humain, ni la recherche de la popularité, ni l’envie de s’élever au-dessus des autres. Ces choses qui paraissent petites, occasionnent pourtant de grands maux. C’est en effet pour avoir eu ces convoitises que les Pharisiens arrivèrent au dernier degré du mal. En recherchant les salutations, les premiers rangs et les places d’honneur, ils tombèrent dans un amour effréné de la gloire, et de là dans un abîme d’impiété.

  • 7e dimanche après la Pentecôte

    Antienne du Benedictus

    Atténdite a falsis prophétis, qui véniunt ad vos in vestiméntis óvium, intrínsecus autem sunt lupi rapáces ; a frúctibus eórum cognoscétis eos, allelúia.

    Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous sous des vêtements de brebis, tandis qu’au dedans ce sont des loups ravissants : vous les connaîtrez à leurs fruits, alléluia.

    Antienne du Magnificat :

    Non potest arbor bona fructus malos fácere, nec arbor mala fructus bonos fácere. Omnis arbor quæ non facit fructum bonum, excidétur, et in ignem mittétur, allelúia.

    Il n’est pas possible qu’un arbre bon produise de mauvais fruits, ni qu’un arbre mauvais produise de bons fruits. Tout arbre qui ne porte point de bon fruit sera coupé et jeté au feu, alléluia.

    Homélie de saint Hilaire sur l’évangile (lecture des matines) :

    Le Seigneur nous recommande d’évaluer aux fruits des œuvres les paroles de flatterie et les apparences de douceur et de n’apprécier personne tel qu’il se dépeint en paroles, mais bien tel qu’il se présente par ses actes ; car la rage du loup se couvre chez plus d’un de la peau du mouton. Les épines ne produisent, pas de raisins, ni les chardons des figues, et les arbres mauvais ne donnent pas de bons fruits : le Seigneur nous enseigne par là que la réalité des bonnes œuvres ne consiste pas en de telles apparences, et qu’il faut donc reconnaître chacun à ses fruits.

    Car ce n’est pas uniquement le zèle en paroles qui obtiendra le Royaume des Cieux et ce n’est pas celui qui dit : « Seigneur, Seigneur » qui en recueillera l’héritage. Quel mérite y a-t-il en effet à dire « Seigneur, Seigneur » au Seigneur ? Ne serait-il pas Seigneur si nous ne l’appelions ainsi ? Et quelle marque de sainteté y a-t-il à lui donner ce nom ? C’est en obéissant à la volonté de Dieu bien plus qu’en lui décernant un titre qu’on trouvera l’accès au Royaume des Cieux.

    « Beaucoup me diront en ce jour-là : “Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé ?” Ici encore, c’est la fourberie des faux prophètes que le Seigneur condamne ainsi que les artifices des hypocrites qui tirent présomptueusement gloire de la vertu de leurs paroles, de la prédication de la doctrine, de la mise en fuite des démons et d’autres prodiges semblables. Et ils se promettent ainsi le Royaume des Cieux, comme s’ils tenaient d’eux-mêmes ce qu’ils disent et réalisent, et comme si tout bien ne procédait pas de la puissance de Dieu qu’ils ont invoquée : car la science de la doctrine se tire de la lecture et le nom du Christ met en fuite les démons.

    L’éternité bienheureuse requiert donc notre effort, il nous faut nous dépenser un peu nous-mêmes : nous attacher au bien, éviter tout mal, obéir de tout cœur aux préceptes divins, et en accomplissant semblables devoirs, nous serons connus de Dieu. Faisons ce qu’il veut au lieu de tirer gloire de ce qu’il peut, lui qui rejette et repousse ceux dont les œuvres sont impies : il ne les connaît pas.

  • 36

     C’est le nombre de vidéos de la liturgie de l’Eglise grecque-catholique italo-albanaise que j’ai mises en ligne à ce jour sur la chaîne YouTube que j’ai créée à cette intention. D’autres sont en préparation. Je me permets de signaler particulièrement, parmi les dernières, deux fleurons de la liturgie de la Passion en langue arberèche à Piana degli Albanesi : la troisième « stance » des matines du samedi saint, poignante déploration au sépulcre du Christ, qui est suivie presque immédiatement des « louanges de la Résurrection », hymne triomphale d’une impatiente liturgie qui anticipe l’événement de 24 heures…

  • Sant Camille de Lellis

    Dans son encyclique “Deus caritas est”, le Pape Benoît XVI a mentionné Camille de Lellis parmi les “modèles éminents de charité sociale”, en le montrant en exemple pour tous les hommes de bonne volonté. A juste titre Camille mérite d’être pris comme modèle, en particulier pour la contribution qu’il a apportée, dans le domaine humain, au développement de l’assistance aux malades, au point d’être défini comme l’“initiateur d’une nouvelle école de charité” par Benoît XIV dans le décret de canonisation.

    Touché par les conditions misérables dans lesquels versaient les malades hébergés dans les hôpitaux, Camille décide de donner vie “à une compagnie d’hommes honnêtes ”, qui prennent soin des malades, simplement motivés par l’ardeur apostolique. Son zèle fut tel qu’il contribua au développement initial des sciences infirmières, en codifiant un code déontologique pour ses disciples qui des siècles plus tard, sera repris par les sciences infirmières modernes.

    La profonde spiritualité qui fit agir Camille le rendit capable de percevoir les besoins de l’homme malade et de stimuler ses disciples à en prendre soin, avec une attention définie aujourd’hui d’“assistance globale”. Ce faisant, Camille anticipa de plusieurs siècles ceux qui sont considérés comme fondateurs de la théorie de l’assistance infirmière, une activité qui au XVIe siècle était imposée à ceux qui devaient purger une peine. Camille n’est donc pas le continuateur de la tradition millénaire de l’Eglise dans le domaine de la charité : il en réalise le contenu spirituel avec l’attention et la priorité donnée à la personne humaine. Avec l’invitation à prendre soin des malades “avec la même affection qu’une mère envers son unique fils infirme”, Camille indique non seulement la façon de servir mais aussi à mettre la personne du malade au centre de la pratique de ses disciples.

    Cette attention le porte à des propositions innovantes dans le domaine de l’assistance telles d’entrer à bon droit dans le code professionnel de celui qui exerce l’art de l’assistance. Effectivement, en lisant les “Règles qui doivent être tenues dans les hôpitaux pour bien servir les infirmes” - écrites par Camille pour ses disciples qui opèrent à l’Hôpital Ca’ Granda de Milan - on doit reconnaître qu’il se réfère à ce que l’on appelle aujourd’hui “les besoins d’assistance infirmiers” (comment alimenter une personne, comment la déplacer, comment l’aider à se reposer, comment l’aider dans l’élimination urinaire et intestinale). Pour répondre à ces besoins saint Camille propose des techniques nouvelles. Par exemple, il invente la technique de l’hygiène du creux oral : dans la situation de limitation physique, elle fut “une charité particulièrement chère tant inusitée”, jamais vue auparavant.

    Saint Camille inventa la réfection du “lit occupé”, de même que la modalité pour refaire le lit - une technique qui requiert des précautions particulières - quand la personne ne pouvait pas être levée et nécessitait un plus grand confort. Il inventa aussi des aides pour éviter que ses malades soient contraints à aller “aux cabinets qui sont sales, puent et sont encore couvert de boue”. Ces petits exemples simples servent à montrer la puissance de la Grâce transformante. Camille, un homme de peu d’étude, savait comprendre l’unité et l’unicité de la personne humaine, en offrant des réponses personnelles aux besoins individuels, avec créativité et compétence.

    Frère Luca Perletti, Secrétaire Général des Missionnaires Camilliens

    (Fides)

  • Saint Alexis

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    Screenshot_2020-07-16 Le Martyrologe romain traduit en français Tome contenant janvier et février.png

    Le martyrologe romain, traduit par le P.Simon Mothier de la Compagnie de Jésus, 1705.

  • Notre Dame du Mont Carmel

    Allelúia, allelúia. V/. Per te, Dei Génetrix, nobis est vita pérdita data : quæ de cælo suscepísti prolem, et mundo genuísti Salvatórem. Allelúia.

    Allelúia, allelúia. Par vous, ô Mère de Dieu, nous a été rendue la vie que nous avions perdue ; vous qui avez reçu du ciel un rejeton, et qui avez mis au monde le Sauveur. Alléluia.

  • Saint Henri

    Deus, qui hodiérna die beátum Henrícum Confessórem tuum e terréni cúlmine impérii ad regnum ætérnum transtulísti : te súpplices exorámus ; ut, sicut illum, grátiæ tuæ ubertáte prævéntum, illécebras sǽculi superáre fecísti, ita nos fácias, eius imitatióne, mundi huius blandiménta vitáre, et ad te puris méntibus perveníre. Per Dóminum nostrum.

    O Dieu, en ce jour, vous avez fait passer le bienheureux Henri, votre Confesseur, du sommet de l’empire de la terre au royaume du ciel : nous vous demandons en suppliant que, comme en le prévenant par l’abondance de votre grâce, vous l’avez fait triompher des attraits du siècle, vous nous fassiez aussi, à son imitation, éviter les séductions du monde et parvenir jusqu’à vous avec des cœurs purs.

    « Nous devons abandonner les biens temporels et mettre au second plan les avantages terrestres pour nous efforcer d’atteindre les demeures célestes qui sont éternelles. Car la gloire présente est fugitive et vaine si, tandis qu’on la possède, on omet de penser à l’éternité céleste. » (Lettre à l’évêque de Bamberg.)

    • Le sacramentaire de saint Henri 1, 2, 3.
  • Saint Bonaventure

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    Le canon commence par ces mots : « Te igitur clementissime Pater, etc. Nous vous supplions donc, ô Père très-clément, etc. Cette conjonction igitur, donc, se rapporte à la préface et au sanctus qui ont précédé. C'est comme si le prêtre, parlant en la personne de l'Eglise, disait : « O Dieu tout-puissant, puisque vous avez bien voulu nous admettre à mêler nos louanges à celles des saints anges et à vous adresser les mêmes chants, nous vous supplions humblement, Père très-clément, et nous vous demandons, par Jésus-Christ, de daigner avoir pour agréables ces dons et de les bénir. »

    Il nous faut remarquer que, par une disposition de la providence divine, il est arrivé que la lettre T, dont la forme nous offre une image de la croix s'est trouvée la première du canon de la messe. Dans plusieurs sacramentaires on a tracé l'image même de Jésus crucifié, afin que non-seulement l'intelligence de cette lettre, mais la vue de la chose figurée rappelât à notre mémoire la Passion du Seigneur. La lettre T nous indique le mystère de la croix, et c'est pour cela que Dieu a dit par son Prophète : « Marquez un thau sur le front des hommes qui gémissent et qui sont dans la douleur de voir toutes les abominations qui se font au milieu de Jérusalem », afin qu'ils ne soient pas frappés par l'Ange. Conservons donc dévotement ce signe qui a été imprimé sur nos fronts dans la confirmation par l'onction de la Passion du Seigneur. C'est encore afin que ce souvenir nous fût toujours présent qu'il a été défendu, par les saints Pères, à tout prêtre de célébrer la messe sur un autel où il n'y aurait pas de crucifix. Que le prêtre, en le contemplant et en voyant ses bras étendus afin de supplier pour les péchés du peuple, ne rougisse donc pas d'étendre aussi ses bras vers lui en forme de croix, car l'Apôtre a dit : « Loin de moi de me glorifier ailleurs que dans la croix de Jésus-Christ Notre-Seigneur, par qui le monde est crucifié pour moi, et moi crucifié pour le monde. »

    Mais, puisque nous avons parlé de la croix sainte est des figures qui la représentent, qu'il nous soit permis de dire quelque chose des sens cachés qu'elle renferme.

    La croix est l'étendard du commandement placé sur l'épaule du Sauveur. O signe inestimable et vraiment abondant en mystères ! La croix est l'arbre de vie planté au milieu du Paradis, et d'où s'échappent les quatre fleuves des Evangiles ; c'est la charité, ou autrement la mesure qui a perfectionné l'arche du salut, c'est-à-dire l'Eglise. C'est l'autel sur lequel Abraham a immolé Isaac, sur lequel le Père céleste a sacrifié Jésus-Christ Notre-Seigneur. C'est le bois jeté dans Mara, le bois mêlé à l'amertume du monde et qui a rendu douces les eaux de la loi ; car nous avons appris, par la croix, à aimer nos ennemis, ce que le Testament ancien n'enseignait point, puisqu'il disait : « Vous aurez de la haine pour votre ennemi, vous exigerez œil pour œil, dent pour dent. » La croix est la verge avec laquelle la pierre fut frappée, et cette pierre, c'est Jésus-Christ. Sous ses coups, des fleuves immenses de sang et d'eau ont jailli, et nos âmes y ont trouvé la vie et l'innocence. C'est le poteau où fut attaché le serpent d'airain, où Jésus-Christ fut suspendu ; et tous ceux qui jettent dessus un regard fidèle sont guéris des morsures enflammées du serpent infernal. C'est la guitare touchée par le vrai David, par Jésus-Christ, alors qu'il s'y tenait expirant et dont les accords éloignaient du genre humain, image de Saül, les attaques de l'esprit diabolique. La croix est ces deux morceaux de bois recueillis par la veuve de Sarepta, ou autrement l'Eglise, afin de cuire du pain pour elle et son fils, car c'est sur la croix que Jésus-Christ est devenu un pain véritable. Elle est ce bois d'Elisée, qui a fait surnager le fer des profondeurs de l'eau, car nous avons été par elle arrachés aux abîmes de la mort, et c'est à Elisée devenu chauve, à Jésus-Christ dépouillé de ses vêtements sur la croix et percé de clous au Calvaire, que nous devons ce bonheur. La croix est ce bois dont les Juifs ont dit dans Jérémie : « Venez, mélangeons du bois à son pain » ; c'est-à-dire : faisons mourir le Christ sur la croix. Elle est le palmier sur lequel Jésus est monté et dont il a cueilli le fruit, la rédemption du genre humain. Elle est la clé de David, qui a ouvert la porte du ciel et nous y a introduits.

    Saint Bonaventure, Explication des cérémonies de la sainte Messe.

    (Sacramentaire de Charles le Chauve)

  • Splendor Patérnae gloriæ

    Le 6 juillet j’ai donné l’hymne des laudes chanté par les chartreux. Le voici à la cathédrale de Milan en 1974.


    podcast

    Splendor Patérnae gloriæ,
    De luce lucem próferens,
    Lux lucis, et fons lúminis,
    Diem dies illúminans:

    Splendeur de la gloire du Père
    Lumière née de la Lumière
    Source vive de clarté
    Jour illuminant le jour

    Verúsque sol illábere,
    Micans nitóre pérpeti:
    Jubárque Sancti Spíritus
    Infúnde nostris sénsibus.

    Vrai soleil éclatant, descends sur nous
    Brille d'un éclat sans fin
    Fais luire dans nos cœurs
    Les rayons de l'Esprit divin

    Votis vocémus et Patrem,
    Patrem perénnis glóriæ:
    Patrem poténtis grátiæ,
    Culpam reléget lúbricam.

    Qu'il nous donne de chanter le Père
    Père de gloire éternelle
    Père de grâce puissante
    Qui éloigne notre faute

    Informet actus strénuos:
    Dentes retúndat ínvidi:
    Casus secúndet ásperos:
    Donet gerendi gratiam.

    Qu'il donne force à nos actes
    Qu'il terrasse l'ennemi
    Et qu'il nous donne dans les épreuves
    La grâce pour agir

    Mentem gubérnet et regat:
    Casto fideli corpore :
    Fides calóre férveat,
    Fraudis venéna nésciat.

    Qu'il dirige notre intelligence
    Qu'il garde notre corps
    Que notre foi soit ardente
    Qu'elle soit simple et sans détour

    Christúsque nobis sit cibus,
    Potúsque noster sit fides:
    Læti bibámus sóbriam
    Ebrietatem Spíritus.

    Que le Christ soit notre nourriture
    La foi notre breuvage
    Que la sobre ivresse de l'Esprit
    Soit la joie de ce jour

    Lætus dies hic tránseat:
    Pudor sit ut dilúculum:
    Fides velut merídies:
    Crepúsculum mens nésciat.

    Que ce jour s'écoule joyeux
    Son matin c'est la pureté
    Qu'à midi brille la foi
    Qui vaincra les ombres du soir

    Auróra cursus próvehit,
    Auróra totus pródeat
    In Pátre totus Fílius,
    Et totus in Verbo Pater.

    Comme le soleil brille à nos yeux
    Avec l'aurore viennent vers nous
    Le Fils, tout entier dans le Père
    Et le Père, tout entier dans le Fils.

  • 6e dimanche après la Pentecôte

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    L’antienne de communion est atypique. Elle est notée avec la clé sur la troisième ligne, ce qui est généralement le fait du 7e mode (mode de sol, dominante ré), or elle est indiquée du 6e mode (mode de fa, dominante la). Sa finale n’est pas fa mais do, elle est donc transposée à la quinte, mais il y a un si bémol dans l’intonation…

    En fait le début de l’antienne n’est pas en mode de fa mais en mode de sol (8e mode) transposé. Comme la fin de l’antienne est en 6e mode, elle est donc officiellement en 6e mode. Mais si on l’écrit comme doit l’être une mélodie du 6e mode, la quatrième note devrait être un mi bémol. Ce qui n’existe pas dans le plain chant grégorien. Donc on a transposé, afin que le mi bémol devienne un si bémol…

    (Le fait que le début est du 8e mode se voit clairement dans l’introït du premier dimanche de l’Avent, et dans l’antienne de Magnificat de la vigile de Noël, qui commencent par la même formule.)

    L’intonation est une belle révérence devant l’autel où va être immolée la victime. Puis la mélodie monte et s’épanouit en jubilation (sur hostiam, la victime… jubilatoire, qui en fait a déjà été immolée… ressuscitée et consommée), jubilation qui s’installe fermement sur la fin du mot. La deuxième phrase reprend un peu le même schéma, et chante sur… dicam, je dirai.

    Circuíbo et immolábo in tabernáculo ejus hóstiam jubilatiónis : cantábo et psalmum dicam Dómino

    Je ferai le tour (de l’autel) et j’immolerai dans son tabernacle une victime de jubilation : je chanterai et je dirai un psaume au Seigneur.