La station romaine est l’église Saint-Etienne au Mont Coelius, ou Saint-Etienne la Ronde, Santo Stefano Rotundo.
Dom Pius Parsch :
Nous nous rendons aujourd’hui auprès du premier martyr, le diacre saint Étienne. C’est lui qui, le premier, a suivi le Seigneur dans ses souffrances, il peut être notre guide dans ce jour de Passion. L’église de station est une antique construction en forme de rotonde qui fut consacrée par le pape Simplicius (468-483). Le pape Théodore (643-649) fit placer dans l’abside un tableau en mosaïque. Cette mosaïque existe encore : c’est un lien qui nous unit aux chrétiens qui se rendaient jadis à l’office de station. Nous y voyons un symbole du crucifiement. Le buste du Christ se tient au-dessus d’une croix ornée de pierres précieuses (cette image rend merveilleusement le sens de la messe d’aujourd’hui). [De chaque côté de la croix il y a les saints martyrs Prime et Félicien, dont les corps furent placés là par le pape Théodore.]
Le cardinal Schuster évoque lui aussi saint Etienne :
La question agitée à Jérusalem au lendemain de la mort du divin Maître fut précisément celle du caractère du christianisme, c’est-à-dire si celui-ci devait représenter un mouvement spiritualiste au sein de la Synagogue, comme c’était le fait des Esséniens et des pharisiens ; ou s’il devait être au contraire une nouvelle religion surpassant les anciens cultes nationaux. Saint Pierre la résolut d’abord à l’occasion du baptême de Corneille, mais celui qui, plus particulièrement parmi les Juifs eux-mêmes, porta la question hors du milieu apostolique, fut Étienne, qui voulut y intéresser les hellénistes, lesquels, habitués à vivre parmi les Gentils dans la Diaspora, manifestaient des idées moins étroites en fait de religion. Eux aussi pourtant partageaient beaucoup des préjugés du Sanhédrin et se scandalisèrent de ce qui leur paraissait un libéralisme intolérable de la part d’un adepte du Galiléen. Étienne, intrépide en présence de l’assemblée, déclare toutefois pour confirmer sa thèse universaliste, qu’il contemple Jésus assis sur le trône même de la divine majesté. Il le dit, et, empourpré du sang de son martyre, il ferma les yeux à la lumière du monde pour les rouvrir aux splendeurs de l’éternité.