Il y a eu hier au palais Brongniart une « Conférence internationale de Paris pour la paix et la solidarité », organisée par la Fondation de l’islam de France (FIF) et la Ligue islamique mondiale (LIM). De nombreuses personnalités étaient annoncées, dont Edouard Philippe et Emmanuel Macron, et bien sûr le nouvel archevêque de Marseille Mgr Aveline, la vedette étant Mohammed al-Issa, le secrétaire général de la LIM.
Il n’y avait en fait ni le Premier ministre ni le président de la République, ni aucun représentant de l’Etat (alors que la FIF est une création de l’Etat), ni même Mgr Aveline. (Mais il y avait Mgr Defois… qui n’est plus archevêque de Lille depuis plus de dix ans.) C’est que la chose a fait polémique, en raison de la nature de la LIM, qui est la principale courroie de transmission islamiste du pouvoir saoudien (dotée des milliards de dollars ad hoc), et de la personnalité de son président, qui est l’ancien ministre de la « Justice » d’Arabie saoudite (garant de l’application stricte de la charia). Le CFCM, dont aucun responsable (d’aucune des ses composantes) n’était invité, considérait la conférence comme illégitime et avait appelé « les responsables des autres cultes à ne pas cautionner, par leur présence, cette initiative ». D’où le nombre des absents de marque…
Pourtant, la plupart des observateurs ont été émus par la signature d’un «mémorandum d'entente et d'amitié entre les trois religions monothéistes», et conquis par la tonalité des interventions, particulièrement celle de Mohammed al-Issa, qui a lourdement insisté sur sa condamnation de l’islam politique, sur le fait que les musulmans doivent respecter la Constitution, les lois et les coutumes des pays où ils vivent, sur la vision nouvelle de la LIM qui « jette les ponts d’une coopération entre les religions », et patin-couffin, en bref on aurait dit un discours de François suivi de la signature du « document sur la fraternité humaine » d’Abou Dhabi…
En fait tout cela se trouve déjà sur le site de la Ligue islamique mondiale depuis longtemps. Ce n’est donc pas une surprise.
Quant à la sincérité de la chose, il faut être aussi aveugle qu’un journaliste occidental lèche-babouche pour y croire. Mohammed al-Issa a pourtant lui-même donné l’indice qui permet de s’en rendre compte, même quand on refuse obstinément de savoir qu’un idéologue musulman non seulement peut mentir, mais doit mentir dans un territoire pas (encore) musulman : cela fait partie des règles élémentaires du jihad. L’indice, c’est que Mohammed al-Issa a tenu à souligner que la Ligue islamique mondiale est une organisation « indépendante » qui n’appartient « à personne » : or elle a été créée par le pouvoir saoudien, son siège est à La Mecque, et son président est nommé par le pouvoir saoudien. Quand on sait qu’en Arabie saoudite il n’y a aucune liberté de pensée et que rien n’est indépendant de la famille régnante, on mesure le niveau de l’imposture. Mais cela doit bien faire rire Mohammed al-Issa de faire croire à tant de benêts occidentaux qu’il représente un islam modéré et démocratique… (D’ailleurs c’est pour cela que lui et ses semblables ont un torchon sur la tête : c’est pour se cacher le visage quand ils éclatent de rire…)
Addendum
Puis Mohammed al-Issa est allé inaugurer l’« Institut français de civilisation musulmane » à Lyon, en compagnie de Collomb et Castaner. Le ministre de l’Intérieur a déclaré que ce centre culturel islamique correspond à « une vision d’un islam ouvert qui s’inscrit pleinement dans la République ».
Ils sont indécrottables.
Mohammed al-Issa avait un très grand torchon sur la tête…