Gonilla Gill était la seule journaliste chrétienne du Pendjab pakistanais, nous apprend AsiaNews. Depuis 2012 elle travaillait au nouveau journal Roznama Dunya de Lahore, spécialisée dans la défense des minorités. En 2013 elle avait reçu un prix (et déjà en 2009). Elle vient de démissionner, ne supportant plus le harcèlement de ses collègues musulmans.
En janvier 2015 elle s’est mariée à l’église avec un collègue musulman. Elle a aussitôt été l’objet de multiples pressions pour qu’elle se convertisse à l’islam, parce qu’une femme doit avoir la religion de son mari. Puis, comme on voyait qu’elle n’avait pas d’enfants, on lui a sans cesse répété qu’Allah l’avait rendue stérile parce qu’elle ne voulait pas devenir musulmane. Au bout de quatre ans, « Jésus nous a bénis avec la naissance d’un fils », appelé Abraham. Alors le harcèlement a repris de plus belle : l’enfant doit avoir la religion de son père. Or l’enfant a été baptisé. « Je me fiche de ce que les gens disent de moi, dit son mari (qui accompagne Gonilla à la messe), la seule chose qui importe est que je suis heureux avec ma femme et mon fils. »
Mais le harcèlement, maintenant aussi contre son fils, est devenu trop pénible, et Gonilla a fini par démissionner. « Je suis triste, dit-elle, parce qu’ils nous disent qu’Abraham n’aura jamais un bon avenir au Pakistan à cause de notre religion. Je ne me sens pas en sécurité, ni respecté par la société. Le gouvernement devrait garantir la protection de familles comme la nôtre, afin que nous puissions vivre dans le respect et avec dignité. »