Ce n’est pas un mystère que le synode sur l’Amazonie que François va convoquer à Rome a notamment pour but de permettre l’ordination d’hommes mariés : c’est ce que tout le monde voit en filigrane de l’expression « identifier de nouvelles voies pour l’évangélisation de cette portion du peuple de Dieu ». On sait que le cardinal Hummes, grand ami de François, parrain de la mafia de Saint-Gall, aujourd’hui président de la commission épiscopale brésilienne pour l’Amazonie, est de toutes les dérives modernistes et donc ultra-favorable à l’ordination d’hommes mariés.
Selon le Messaggero, dont les informations sont reprises par le Telegraph, suite à une demande du cardinal Hummes, François a demandé aux évêques brésiliens d’étudier la question sans attendre le synode (ou pour le préparer).
On sait que François lui-même l’avait évoquée, dans une interview à Die Zeit, le 9 mars dernier : « Nous devons considérer si les viri probati sont une possibilité. Alors nous devrons déterminer quelles tâches ils peuvent accomplir, par exemple dans des communautés reculées. »
L’agence autrichienne KathPress cite de son côté des propos de Mgr Erwin Kraüstler, qui est autrichien mais a été évêque de la prélature territoriale de Xingu (Amazonie), aujourd’hui secrétaire de la commission dont le cardinal Hummes est président, surtout connu comme activiste indigéniste et contre la déforestation (thème également du futur synode). Mgr Kraüstler demande que le synode permette l’ordination d’hommes mariés à cause de l’« effroyable » pénurie de prêtres. Mais il demande aussi l’ordination diaconale de femmes, soulignant que de nombreuses femmes sont déjà à la tête de communautés chrétiennes dans la région. Le pape lui aurait répondu : « Parlez-en aux évêques et dites-leur de me faire des propositions valables. » (Mais on ne peut exclure que cette réponse concerne en fait l’ordination d’hommes mariés, tout cela étant maintenu dans le plus grand flou.)
Leonardo Boff, qui n’est plus rien dans l’Eglise mais qui est toujours le gourou du progressisme latino-américain (et prophète de Gaïa) disait aussi l’an dernier : « Les évêques brésiliens, particulièrement le proche ami du pape le cardinal Claudio Hummes, ont expressément demandé au pape François de permettre aux prêtres brésiliens qui se sont mariés de pouvoir reprendre leur ministère pastoral. » Boff prétend que le pape veut accéder à cette demande, comme une expérience « pour le moment limitée au Brésil ».
On a du mal à le croire, tant cela serait contraire à la tradition de toutes les Eglises d’Orient et d’Occident. Et il est clair que les journalistes confondent allègrement prêtres qui se marient et hommes mariés ordonnés prêtres (et même femmes diacres). Quoi qu’il en soit cette révolution ne concernerait pas Boff, puisqu’il n’est pas marié avec sa compagne…