C’est l’un des paradoxes de ce calamiteux pontificat : c’est maintenant qu’il n’est plus aux commandes du dicastère de la foi que le cardinal Müller défend la foi (peut défendre la foi), et de façon incisive et sans concession. Manifestement irrité par la célébration de Luther qui envahit le champ catholique jusqu’au pape, il répond au secrétaire général de la conférence épiscopale italienne, Mgr Galantino (proche de François) qui a fait déborder le vase en qualifiant l’action de Luther d’« événement du Saint-Esprit ». Il est clair que, in fine, le cardinal Müller vise François lui-même.
Extraits :
Il y a une grande confusion aujourd’hui dans le discours sur Luther, et il faut dire clairement que du point de vue de la théologie dogmatique, du point de vue de la doctrine de l’Eglise, il n’y eut pas en réalité une réforme mais une révolution, c’est-à-dire un bouleversement total des fondements de la foi catholique. Il n’est pas réaliste de prétendre que son intention était de lutter contre certains abus relatifs aux indulgences, ou contre les péchés de l’Eglise de la Renaissance.
Dans le livre écrit par Luther en 1520, De captivitate Babylonica ecclesiae, il semble tout à fait clair que Luther a tourné le dos à tous les principes de la foi catholique, de l’Ecriture Sainte, de la Tradition apostolique et du magistère du Pape et des Conciles, et de l’épiscopat. En ce sens, il a travesti le concept de développement homogène de la doctrine chrétienne, tel qu’on l’a explicité au Moyen Age, en venant jusqu’à nier le sacrement, signe efficace de la grâce qui s’y trouve ; il a remplacé cette efficacité objective des sacrements par une foi subjective. (…)
Il est donc inacceptable d’affirmer que la réforme de Luther « était un événement du Saint-Esprit ». Au contraire, elle était dirigée contre le Saint-Esprit.
Il n’est pas non plus exact d’affirmer que Luther avait au départ de bonnes intentions, en signifiant ainsi que c’était donc l’attitude rigide de l’Eglise qui l’avait poussé sur le mauvais chemin. Ce n’est pas vrai (…)
Il n’est davantage exact que l’Eglise a refusé le dialogue (…).
Dans la confusion actuelle qui touche un si grand nombre on en est arrivé à mettre la réalité sens dessus dessous : ils considèrent le pape comme infaillible lorsqu’il parle en privé, mais quand les papes de toute l’histoire ont proposé la foi catholique, ils disent que cela est faillible. (…)
Une chose est le désir d’avoir de bonnes relations avec les chrétiens non-catholiques d’aujourd’hui, afin de se rapprocher d’une pleine communion avec la hiérarchie catholique, et aussi avec l’acceptation de la tradition apostolique selon la doctrine catholique, autre chose est de ne pas comprendre ou de falsifier ce qui s’est passé il y a cinq cents ans, et l’effet désastreux que cela a eu. (…)
Il faut évidemment tout lire, en remerciant Jeanne Smits d’avoir traduit ce texte auquel on pourra désormais avoir recours sans modération.
Commentaires
Je pense que Bergog s'ennuie. Alors il cherche des gens à réhabiliter, puis à canoniser. Après Luther, je lui suggère Caïphe, Hérode père et fils, Néron et Domitien pour l'Antiquité.
Voilà, voilà, C'est ma modeste contribution à sa belle entreprise.
Vous oubliez Pillate (ponce) et Judas !!!!
à titre d'information : on ignore le prénom de Pilate
Pontius était son nom gentilice, et Pilatus son cognomen
"C’est un appel peu courant qu’a passé le pape François ce 26 octobre. Le souverain pontife a échangé en direct,
pendant une vingtaine de minutes, avec les astronautes présents à bord de l’ISS.
Il a abordé avec eux différents sujets tels que la place de l’Homme dans l’univers et la passion qui les animait dans leur métier."
https://i0.wp.com/blog.catholicapedia.net/wp-content/uploads/2016/10/clown_pope_1024x576.jpg?resize=600%2C338
PS Hallucinant !
Une situation pareille (Müller "versus" Galantino) est pernicieuse .
Merci Mr le Cardinal.
Les protestants nous font chier !!!
Que les prélats infiltrés les rejoignent et que cesse ce relativisme délirant.
Merci et merci à Jeanne Smits. J'en avais vu des extraits mais je n'avais pas vu ce passage que vous citez : "Dans la confusion actuelle qui touche un si grand nombre on en est arrivé à mettre la réalité sens dessus dessous : ils considèrent le pape comme infaillible lorsqu’il parle en privé, mais quand les papes de toute l’histoire ont proposé la foi catholique, ils disent que cela est faillible.". C'est une manière à peine déguisée de dire que tout ce que dit François "en privé" (autrement dit, ses opinions personnelles et nébuleuses exprimées dans ses discours, interviews et remarques improvisées) est contraire à "la foi catholique" proposée par "les papes de toute l'histoire".
De toute façon, l'Eglise sera sauvée par un miracle.
Mais même à vue humaine, la politique de François (persécuter, humilier et insulter non seulement des opposants ouverts comme Burke, mais aussi des serviteurs impeccablement fidèles comme Müller ou Sarah) est de très mauvaise politique. D'un point de vue strictement humain, l'octogénaire est en train de se constituer un groupe d'opposants irrités, blessés mais non tués au sein du Sacré Collège. Pour peu que ce groupe constitue un tiers des membres, ils devraient bloquer toute élection d'un successeur appartenant à la mafia bergoglienne. Au pire, ils pourraient consentir à un centriste.
Tout cela d'un point de vue strictement humain.
"Ils considèrent le pape comme infaillible lorsqu’il parle en privé, mais quand les papes de toute l’histoire ont proposé la foi catholique, ils disent que cela est faillible."
Cette affirmation est d'une portée considérable dans le contexte actuel. Mueller anathématise discrètement toutes les manifestations d'un pseudo-magistère parallèle au moyen duquel Jorge Bergoglio sape l'enseignement moral de l'Evangile illustré par l'Eglise. C'est une 'correctio cardinalis' implicite !
Merci Eminence !