Un adolescent chrétien (arménien), Rami Khatchik, 16 ans, a été assassiné hier devant la maison de ses parents dans un quartier de Mossoul (nord) par des hommes armés tirant depuis une voiture.
"Ces crimes sont une tentative pour déraciner les chrétiens et les pousser à s'exiler mais cela n'arrivera pas grâce à la fraternité avec les autres fils de Dieu d'autres religions en Mésopotamie", a affirmé à l'AFP le père Hazem Girgis, prêtre chaldéen de Mossoul.
Le même jour, Benoît XVI a donné son consentement à l'élection canonique, par le synode des évêques de l'Eglise chaldéenne, du P. Emil Shimoun Nona, de l'éparchie d'Alqosh, comme archevêque de Mossoul des Chaldéens. Le siège de Mossoul était vacant depuis l'assassinat de Mgr Faraj Rahho et des trois diacres qui l'accompagnaient, en février 2008.
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Irak: Un adolescent chrétien assassiné
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Le P. Neuhaus, la pénitence, le pape
Deux extraits de la seconde partie de l'interview du P. Neuhaus.
Sur « l'aspect le plus important de son ministère de prêtre » :
"Assurément, j'attendais en retenant mon souffle de célébrer ma première eucharistie, d'être le ministre de la présence réelle du Christ dans un monde qui en a désespérément besoin. Cependant, je fus surpris par l'abondance de grâces dans l'écoute des confessions. Servir comme confesseur reste pour moi l'un des aspects les plus importants du sacerdoce ; c'est, en effet, dans le sacrement du pardon que nous touchons d'une manière très réelle et directe la figure concrète d'un Jésus qui a prêché le pardon, l'a vécu, est mort pour lui. J'attendais la transformation humaine qui s'opère autour de la table eucharistique, et je ne fus pas déçu ; mais le pouvoir de l'absolution du péché me coupa le souffle. J'ai constamment présent à l'esprit combien je suis indigne d'être prêtre en raison de ma faiblesse humaine, et pourtant je suis constamment émerveillé par l'oeuvre d'amour que Dieu opère à travers ceux qu'il a choisis pour être prêtres."
Sur la visite de Benoît XVI en Terre sainte :
"Le plus impressionnant a été l'amour, la sollicitude et la profonde préoccupation que le Saint-Père irradiait pour les deux peuples, ainsi que le courage avec lequel il proclama le message d'espérance pour la réconciliation, la justice et la paix. Incontestablement, les temps forts ont été les quatre célébrations eucharistiques (Amman, Jérusalem, Bethléem, Nazareth). A ces occasions, le Saint-Père rayonnait de cette joie qui m'avait tout d'abord attiré à l'Eglise. Nous avions désespérément besoin de joie car notre situation politique est une source d'anxiété perpétuelle." -
Le Gafcon résiste
Le Gafcon (Conférence pour un avenir anglican mondial) est la plus récente (2008) et la plus importante dissidence interne de la « communion anglicane » (il revendique 300 évêques et près de la moitié des anglicans dans le monde).
Son président, l'archevêque nigérian Peter Abuja, a publié un communiqué sur le site internet du mouvement où il déclare notamment :
« Nous croyons que cette offre est aimable et reflète le même engagement dans la foi apostolique historique, l'enseignement moral et la mission globale que nous avons proclamé dans la Déclaration de Jérusalem sur "l'avenir anglican mondial" et nous sommes profondément reconnaissants pour cela. Nous sommes, cependant, attristés que la crise actuelle au sein de notre Communion anglicane bien-aimée ait rendu nécessaire une telle offre sans précédent. »
Et il poursuit en disant que l'anglicanisme reste promis à un bel avenir et que tout le monde peut continuer de trouver sa place dans la communion anglicane.
Il conclut :
« Nous sommes convaincus que ce n'est pas le moment d'abandonner la communion anglicane », non sans souligner : « Nous restons les fiers héritiers de la Réforme anglicane.Addendum
En fait, le Gafcon est composé d'anglicans de tendance « évangélique », qui refusent seulement les récentes dérives comme l'ordination d'évêques homosexuels. Ils sont donc très loin de l'Eglise catholique. -
Le président de la conférence épiscopale parle clair
Au Portugal.
Deux phrases du discours de Mgr Jorge Ortiga à l'ouverture de l'Assemblée plénière de la conférence des évêques du Portugal (relevées dans les extraits qu'en publie Jeanne Smits sur son blog).
Après avoir fermement et clairement dénoncé l'idéologie du genre et ses conséquences :
"Dans bien des cas nous serons incompris, mais ce que nous jugeons être la vérité sur la vie humaine doit prévaloir sur ce qui est considéré comme politiquement ou socialement correct et sur les applaudissements de l'opinion publique dominante."
Et plus loin :
"Dans de nombreux cas, peuvent être nécessaires des actions et des attitudes frontales, dans la manifestation d'un juste non-conformisme civique, afin que la liberté de choix des parents quant à l'éducation de leurs enfants soit respectée et clairement affirmée par les lois."
Voir aussi le compte-rendu de Zenit. -
Juif agnostique, devenu prêtre et jésuite en Israël après avoir rencontré une religieuse orthodoxe
Le parcours étonnant du P. David Mark Neuhaus, interrogé par Zenit. Extrait :
Quand Je suis arrivé en Israël à l'âge de 15 ans, j'étais passionné d'histoire, et je me suis mis en quête d'une princesse russe que je savais installée à Jérusalem. J'étais un adolescent juif et voilà que le « rejeton » de l'Empire russe que je rencontrai, Mère Barbara, avait près de 90 ans, une orthodoxe russe religieuse depuis plus de 50 ans.
Nous passions des heures ensemble, à parler des derniers jours de l'Empire russe, de la révolution et de ses séquelles. Au cours de nos conversations, je remarquais que cette dame, très vieille et très fragile, irradiait de joie. Je trouvais cela étrange, alors qu'elle était quasiment grabataire, confinée dans une petite cellule dans un couvent, avec comme seule perspective devant elle, la mort.
Un jour, je m'armai de courage et lui demandai : « D'où vous vient une telle joie ? » Elle savait que j'étais juif et commença par hésiter ; puis, quand elle se mit à parler du grand amour de sa vie, ce fut un torrent de paroles tandis qu'elle devenait de plus en plus radieuse. Elle me parla de Jésus Christ, de l'amour de Dieu qui s'exprimait en Lui, de sa vie de bonheur avec Lui dans le couvent.
J'étais impressionné, et je sais aujourd'hui que, dans sa joie radieuse, j'ai vu le visage de Jésus pour la première fois. Nos conversations se poursuivirent au fil du temps. Lorsque je vis mes parents quelques mois plus tard, je leur fis part aussitôt de mon désir d'être chrétien ; ils furent sous le choc. Je leur promis d'attendre 10 ans, mais que si ma conviction restait la même, ils devaient accepter. Ils furent d'accord, espérant qu'au bout de 10 ans, je serais revenu à la raison. -
Vers une rencontre entre le patriarche Cyrille et Benoît XVI
L'agence Reuters cite des propos de Mgr Hilarion qui sont d'une tout autre tonalité que ceux du même Hilarion cités le 22 octobre par une agence russe, et qui étaient d'une étrange agressivité (compte tenu de la personnalité du nouveau patriarche). Sans doute était-il de mauvaise humeur ce jour-là...
Les Eglises orthodoxe russe et catholique ont eu des entretiens à haut niveau afin de préparer une rencontre entre leurs dirigeants respectifs, déclaré aujourd'hui le responsable des relations extérieures du patriarcat lors d'une rencontre avec des journalistes :
"Les deux parties souhaitent préparer cette rencontre. Il y a eu des visites à haut niveau. Nous nous rapprochons du moment où il deviendra possible de préparer une rencontre entre le pape et le patriarche de Moscou. Ces dernières années, il y a eu des améliorations notables dans les relations entre l'Eglise orthodoxe russe et l'Eglise catholique. Ces progrès ont démarré après que Benoît XVI est devenu pape. Il est (...) quelqu'un qui n'ambitionne pas de faire progresser l'Eglise catholique dans les régions traditionnellement orthodoxes." -
Ce que pense un ancien anglican d’Apostolicae Curae
Le P. Jeffrey Steenson était évêque épiscopalien (les anglicans américains) de Rio Grande (Nouveau-Mexique et ouest du Texas). En 2007 il a rejoint l'unité catholique. Il est aujourd'hui professeur de patrologie au séminaire Sainte-Marie et à l'Université catholique Saint-Thomas de Houston (l'une des universités vraiment catholiques des Etats-Unis). Dans le journal en ligne Mercatornet, il écrit notamment :
« L'incroyable générosité de Benoît XVI dans cette offre d'un foyer canonique aux Anglicans qui désirent être en communion avec lui est l'occasion d'une grande réjouissance. »
On remarquera particulièrement ce qu'il dit d'Apostolicae curae :
« On peut critiquer l'encyclique Apostolicae Curae de Léon XIII de 1896 sur les ordres anglicans, pour son ton sévère correspondant à une époque différente de la nôtre, mais elle peut être certainement lue selon un éclairage positif. Des amis entre eux doivent se parler sans détours, et il évident que ce texte a été à l'origine de la plupart des progrès en matière d'oecuménisme réalisés aujourd'hui, en obligeant les anglicans à réfléchir plus profondément sur la théologie de la prêtrise ministérielle. Je garde précieusement en moi ce moment où j'ai pu prier près de la tombe du Pape Léon XIII à Saint Jean du Latran. Cet anti-héros en chef pour l'anglicanisme reste paradoxalement une force spirituelle puissante pour l'unité des Chrétiens. »(Traduction intégrale du texte sur Benoît et moi.)
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Femme « évêque » homosexuelle
L'« Eglise » luthérienne suédoise a ordonné hier sa première femme évêque ouvertement lesbienne.
Ce genre de délire est ce qui a conduit de nombreux anglicans à vouloir devenir catholiques...
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Anglicanorum coetibus
Le titre est en latin, mais une fois de plus on n'a pas le texte latin. Le Saint-Siège a publié aujourd'hui la Constitution apostolique de Benoît XVI pour les anglicans en anglais et en Italien.
Outre ce que l'on savait déjà, ce qui est très frappant est que les ordinariats anglicans seront érigés par la Congrégation pour la doctrine de la foi, et non par la Congrégation pour les évêques. C'est dans le texte de la Constitution, et c'est souligné dans l'article 1 des « normes complémentaires ».
Ce qui est étonnant est que l'Ordinariat est en tout point comparable à un diocèse et que l'Ordinaire fait partie de la conférence épiscopale, admet les jeunes gens au sacerdoce, a le pouvoir d'incardiner des prêtres, d'ériger des paroisses, des instituts religieux... mais qu'il peut être un simple prêtre. (En fait c'est seulement dans les « normes complémentaires » qu'il est indiqué que l'Ordinaire peut être un simple prêtre. Il s'agit apparemment d'une disposition provisoire en attendant que chaque Ordinariat puisse être pourvu d'un évêque.)
On constate aussi que la Constitution respecte la spécificité anglicane synodale en spécifiant que l'Ordinaire est aidé par un « conseil de gouvernement ». Celui-ci est régi selon les articles du Code de droit canon concernant le « conseil presbytéral » des évêques, mais il a beaucoup plus de pouvoirs, comme son nom l'indique.
Les « normes complémentaires » vont très loin dans la charité vis-à-vis des anciens évêques anglicans qui ne pourront pas devenir évêques catholiques (s'ils sont mariés) : ils peuvent demander au Saint-Siège le droit de porter leurs insignes épiscopaux, et ils peuvent être invités aux réunions de la conférence épiscopale avec le rang d'évêque retiré.Addendum
Le texte de la Constitution (sans les normes complémentaires) en français (traduction de La Croix).
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Herméneutique de continuité
Benoît XVI s'est rendu hier à Brescia, et il a rendu un « vibrant hommage » à Paul VI, comme disent les médias. Il l'a fait de la même façon qu'il a rendu un vibrant hommage à Populorum progressio dans sa dernière encyclique. En recadrant l'action de Paul VI dans la tradition.
Petit exemple, dans son homélie :
La rencontre et le dialogue entre l'Eglise et l'humanité de notre époque tenaient particulièrement à cœur à Jean-Baptiste Montini, dans toutes les saisons de sa vie, depuis les premières années de sacerdoce jusqu'au pontificat. Il a consacré toutes ses énergies au service d'une église le plus possible en conformité avec le Seigneur Jésus-Christ, afin qu'en la rencontrant, l'homme contemporain puisse rencontrer le Christ, parce qu'il a un besoin absolu de Lui. Tel est l'esprit de fond du Concile Vatican II, auquel correspond la réflexion du Pape Paul VI sur l'Eglise.
Benoît XVI en a profité pour donner une belle définition de l'Eglise :
je voudrais méditer brièvement sur le mystère de l'Eglise, du temple vivant de Dieu, et ainsi rendre hommage au grand Pape Paul VI, qui a consacré toute sa vie à l'Église. L'Église est un organisme spirituel concret qui prolonge dans l'espace et dans le temps le don du Fils de Dieu, un sacrifice apparemment insignifiant par rapport aux dimensions du monde et de l'histoire, mais décisif au regard de Dieu. Comme le dit la Lettre aux Hébreux - et également le texte que nous avons écouté - il a suffi à Dieu le sacrifice de Jésus, offert « une seule fois » pour sauver le monde (cf. He 9,26.28), parce que dans ce seul sacrifice est condensé tout l'amour du Fils de Dieu qui s'est fait homme, tout comme dans le geste de la veuve est concentré tout l'amour de cette femme pour Dieu et pour ses frères : rien ne manque et il n'y a rien à ajouter. L'Eglise, qui naît sans cesse de l'Eucharistie, du don de Jésus, est la continuation de ce don, de cette surabondance exprimée dans la pauvreté, de ce tout qui est offert dans le fragment. C'est le Corps du Christ qui se donne entièrement, corps rompu et partagé, dans l'adhésion constante à la volonté de son chef.
Et lors de l'Angélus, il a souligné l'un des plus beaux aspects de Vatican II, que l'on doit en effet à Paul VI :
A cette heure de l'angélus, je désire rappeler la profonde dévotion que le Serviteur de Dieu Giovanni Battista Montini nourrissait pour la Vierge Marie. (...) Au fur et à mesure que ses responsabilités ecclésiales augmentaient, il mûrissait une vision toujours plus ample et organique du rapport entre la bienheureuse Vierge Marie et le mystère de l'Eglise. Dans cette perspective, le Discours de clôture de la troisième période du concile Vatican II, le 21 novembre 1964, reste mémorable. La constitution sur l'Eglise, Lumen Gentium, qui - ce sont les paroles de Paul VI - « a comme sommet et couronnement tout un chapitre consacré à la Vierge Marie », a été promulguée lors de cette session. Le pape a fait remarquer qu'il s'agissait de la synthèse de doctrine mariale la plus ample jamais élaborée par un concile œcuménique, en vue de « manifester le visage de la sainte Eglise, à laquelle Marie est intimement liée ». C'est dans ce contexte qu'il a proclamé la très sainte Vierge Marie « Mère de l'Eglise », en soulignant, avec une vive sensibilité œcuménique, que « la dévotion à Marie (...) est un moyen essentiellement ordonné à l'orientation des âmes vers le Christ et à leur union au Père, dans l'amour de l'Esprit Saint ».