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Benoît XVI - Page 53

  • Benoît XVI et saint Bernard

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier, sur saint Bernard.

    On prétend parfois résoudre les questions fondamentales sur Dieu, sur l'homme et sur le monde à travers les seules forces de la raison. Saint Bernard, au contraire, solidement ancré dans la Bible, et dans les Pères de l'Eglise, nous rappelle que sans une profonde foi en Dieu alimentée par la prière et par la contemplation, par un rapport intime avec le Seigneur, nos réflexions sur les mystères divins risquent de devenir un vain exercice intellectuel, et perdent leur crédibilité. La théologie renvoie à la « science des saints », à leur intuition des mystères du Dieu vivant, à leur sagesse, don de l'Esprit Saint, qui deviennent un point de référence de la pensée théologique. Avec Bernard de Clairvaux, nous aussi nous devons reconnaître que l'homme cherche mieux et trouve plus facilement Dieu « avec la prière qu'avec la discussion ». A la fin, la figure la plus authentique du théologien et de toute évangélisation demeure celle de l'apôtre Jean, qui a appuyé sa tête sur le cœur du Maître.

  • Mgr Burke

    Mgr Raymond Burke, ancien archevêque de Saint-Louis (Missouri), préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, a célébré pontificalement la messe de saint Pie V, le 18 octobre, en la chapelle du Saint-Sacrement à Saint Pierre de Rome, accompagné de 70 prêtres, dont Mgr Guido Pozzo, président de la commission Ecclesia Dei. C'est un événement sans précédent qu'un chef de dicastère célèbre cette messe à Saint-Pierre de Rome.

    Deux jours plus tôt, le pape avait nommé Mgr Burke membre de la Congrégation pour les évêques. Une nomination dont Daniel Hamiche souligne l'importance sur son blog Americatho.

    C'est un début de réponse à mes interrogations sur le transfert de cet archevêque de son diocèse de saint Louis à ce qui pouvait paraître un placard doré au Vatican.

    Rappelons qu'en mai le pape avait déjà nommé Mgr Burke membre de la congrégation pour le clergé et membre du conseil pontifical pour les textes législatifs.

  • Le dimanche des missions

    Début de l'allocution de Benoît XVI à l'Angélus d'hier :

    Aujourd'hui, en ce troisième dimanche d'octobre, on célèbre la Journée mondiale des missions, qui constitue pour chaque communauté ecclésiale et pour chaque chrétien un rappel fort de l'engagement à annoncer l'Evangile à tous, en particulier à ceux qui ne le connaissent pas encore, et à lui rendre témoignage. Dans le Message que j'ai écrit pour cette occasion, je me suis inspiré d'une expression du Livre de l'Apocalypse, qui à son tour fait écho à une prophétie d'Isaïe : « Les Nations marcheront à sa lumière » (Ap 21, 24). La lumière dont on parle est celle de Dieu, révélée par le Messie et reflétée sur le visage de l'Eglise, représentée comme une nouvelle Jérusalem, la ville merveilleuse où resplendit en plénitude la gloire de Dieu. C'est la lumière de l'Evangile, qui oriente le chemin des peuples et les guide vers la réalisation d'une grande famille, dans la justice et dans la paix, sous la paternité de l'unique Dieu bon et miséricordieux. L'Eglise existe pour annoncer ce message d'espérance à toute l'humanité, qui à notre époque, « connaît des conquêtes admirables mais semble avoir perdu le sens des réalités ultimes et de son existence même (Jean-Paul II, Enc. Redemptoris missio, 2).

  • Benoît XVI et Pierre le Vénérable

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier, sur Pierre le Vénérable.

    Avec un sens ecclésial très vif, Pierre le Vénérable affirmait que les événements du peuple chrétien devaient être vécus dans « l'intimité du cœur » par ceux qui comptent au nombre des « membres du corps du Christ » (Ep. 164, l.c., p. 397). Et il ajoutait : « Qui ne sent pas les blessures du corps du Christ n'est pas nourri par l'esprit du Christ », partout où elles peuvent se produire (ibid.). Il nourrissait en outre attention et sollicitude également pour ceux qui étaient en dehors de l'Eglise, en particulier pour les juifs et les musulmans : pour favoriser la connaissance de ces derniers il fit traduire le Coran. Un historien récent observe à cet égard que : « Au milieu de l'intransigeance des hommes du Moyen-âge - même les plus grands d'entre eux - nous admirons ici un exemple sublime de la délicatesse à laquelle conduit la charité chrétienne » (J. Leclercq, Pierre le Vénérable, Jaka Book, 1991, p. 189). D'autres aspects de la vie chrétienne lui étaient chers, tels que l'amour pour l'Eucharistie et la dévotion envers la Vierge Marie. Sur le Très Saint Sacrement, il nous a laissé des pages qui constituent « un des chefs-d'œuvre de la littérature eucharistique de tous les temps » (ibid. , p. 267), et sur la Mère de Dieu il a écrit des réflexions éclairantes, en la contemplant toujours en étroite relation avec Jésus Rédempteur et avec son œuvre de salut. Il suffit de citer cette élévation inspirée qu'on lui doit : « Je te salue, Vierge bénie, qui a mis en fuite la malédiction. Je te salue Mère du Très-Haut, épouse de l'Agneau très doux. Tu as vaincu le serpent, tu lui as écrasé la tête, lorsque Dieu engendré par toi l'a anéanti... Etoile resplendissante de l'orient, qui mets en fuite les ombres de l'occident. Aurore qui précède le soleil, jour qui ignore la nuit... Prie le Dieu qui est né de toi afin qu'il dénoue notre péché et, après le pardon, nous concède la grâce et la gloire » (Carmina, PL 189, 1018-1019).

  • Sainte Marie de la Croix

    Extrait de l'homélie de Benoît XVI, hier.

    Par son œuvre admirable au service des personnes âgées les plus démunies, Sainte Marie de la Croix est aussi comme un phare pour guider nos sociétés qui ont toujours à redécouvrir la place et l'apport unique de cette période de la vie. Née en 1792 à Cancale, en Bretagne, Jeanne Jugan a eu le souci de la dignité de ses frères et de ses sœurs en humanité, que l'âge a rendus vulnérables, reconnaissant en eux la personne même du Christ. « Regardez le pauvre avec compassion, disait-elle, et Jésus vous regardera avec bonté, à votre dernier jour ». Ce regard de compassion sur les personnes âgées, puisé dans sa profonde communion avec Dieu, Jeanne Jugan l'a porté à travers son service joyeux et désintéressé, exercé avec douceur et humilité du cœur, se voulant elle-même pauvre parmi les pauvres. Jeanne a vécu le mystère d'amour en acceptant, en paix, l'obscurité et le dépouillement jusqu'à sa mort. Son charisme est toujours d'actualité, alors que tant de personnes âgées souffrent de multiples pauvretés et de solitude, étant parfois même abandonnées de leurs familles. L'esprit d'hospitalité et d'amour fraternel, fondé sur une confiance illimitée dans la Providence, dont Jeanne Jugan trouvait la source dans les Béatitudes, a illuminé toute son existence. Cet élan évangélique se poursuit aujourd'hui à travers le monde dans la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres, qu'elle a fondée et qui témoigne à sa suite de la miséricorde de Dieu et de l'amour compatissant du Cœur de Jésus pour les plus petits. Que sainte Jeanne Jugan soit pour les personnes âgées une source vive d'espérance et pour les personnes qui se mettent généreusement à leur service un puissant stimulant afin de poursuivre et de développer son œuvre !

  • L’Eglise doit toujours être conçue et naître de l’Esprit Saint

    Lors de la première Congrégation générale de la deuxième Assemblée du synode pour l'Afrique, le 5 octobre, Benoît XVI a proposé aux pères du synode une « réflexion », qui est un admirable commentaire de l'hymne de tierce, à lire intégralement.

    Chers frères et soeurs,
    Nous avons commencé à présent notre rencontre synodale en invoquant le Saint-Esprit et en sachant bien que nous ne pouvons pas réaliser, en ce moment, ce qui est à faire pour l'Église et pour le monde: c'est seulement dans la force de l'Esprit Saint que nous pouvons trouver ce qui est droit et le mettre ensuite en pratique. Et tous les jours nous commencerons notre travail en invoquant le Saint-Esprit avec la prière de l'heure de tierce "Nunc sancte nobis Spiritus". C'est pourquoi, je voudrais à présent méditer un peu avec vous cet hymne qui ouvre le travail de chaque jour, aussi bien maintenant durant le Synode, mais également après, dans notre vie quotidienne.

    " Nunc sancte nobis Spiritus". Nous prions pour que la Pentecôte ne soit pas seulement un événement du passé, le premier début de l'Église, mais qu'elle soit aujourd'hui, voire maintenant: "nunc sancte nobis Spiritus". Prions pour que le Seigneur réalise maintenant l'effusion de son Esprit et recrée de nouveau son Église et le monde. Nous nous rappelons que les apôtres après l'Ascension n'ont pas commencé - comme peut-être cela aurait été normal - à organiser, à créer l'Église future. Ils ont attendu l'action de Dieu, ils ont attendu l'Esprit Saint. Ils ont compris que l'Église ne peut pas se faire, qu'elle n'est pas le produit de notre organisation: l'Église doit naître de l'Esprit Saint. Tout comme le Seigneur lui-même a été conçu et est né de l'Esprit Saint, de même l'Église aussi doit être toujours conçue et naître de l'Esprit Saint. C'est seulement avec cet acte de création de la part de Dieu que nous pouvons entrer dans l'activité de Dieu, dans l'action divine et collaborer avec Lui. En ce sens, tout notre travail au Synode est aussi une collaboration avec l'Esprit Saint, avec la force de Dieu qui nous aide. Et nous devons toujours implorer de nouveau l'accomplissement de cette initiative divine dans laquelle nous pouvons ensuite être des collaborateurs de Dieu et contribuer à faire en sorte que son Église naisse et croisse à nouveau.

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  • Benoît XVI et saint Jean Leonardi

    Extraits de la catéchèse de Benoît XVI, hier, sur saint Jean Leonardi.

    A l'âge de 17 ans, son père l'inscrivit à un cours régulier d'apothicaire à Lucques, dans le but d'en faire un futur pharmacien, ou plutôt un apothicaire, comme on disait alors. Pendant presque dix ans, le jeune Jean Léonardi fréquenta ce cours de façon attentive et assidue, mais lorsque, selon les normes prévues par l'antique République de Lucques, il reçut la reconnaissance officielle qui devait l'autoriser à ouvrir sa boutique d'apothicaire, il se demanda si le moment n'était pas venu de réaliser un projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps. Après une mûre réflexion, il décida de se consacrer au sacerdoce. Et ainsi, ayant quitté la boutique de l'apothicaire, et ayant reçu une formation théologique adéquate, il fut ordonné prêtre et le jour de l'Epiphanie 1572, il célébra sa première Messe. Toutefois, il n'abandonna pas la passion pour la pharmacie, car il sentait que la médiation professionnelle de pharmacien lui aurait permis de réaliser pleinement sa vocation, celle de transmettre aux hommes, à travers une vie sainte, « la médecine de Dieu », qui est Jésus Christ, mort et ressuscité, « mesure de toute chose ». (...)

    La figure lumineuse de ce saint est une invitation tout d'abord pour les prêtres, et pour tous les chrétiens, à tendre constamment vers la « haute mesure de la vie chrétienne » qui est la sainteté, naturellement chacun selon son état. En effet, ce n'est que de la fidélité au Christ que peut naître l'authentique renouveau ecclésial. Au cours de ces années, lors du passage culturel et social entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle, commencèrent à se dessiner les prémisses de la future culture contemporaine, caractérisée par une scission indue entre foi et raison, qui a eut, parmi ses effets négatifs, la marginalisation de Dieu, avec l'illusion d'une possible et totale autonomie de l'homme qui choisit de vivre « comme si Dieu n'existait pas ». C'est la crise de la pensée moderne, que j'ai eu plusieurs fois l'occasion de souligner et qui débouche souvent sur des formes de relativisme. Jean Léonardi eut l'intuition du véritable remède pour ces maux spirituels et il la synthétisa dans l'expression : « le Christ avant tout », le Christ au centre du cœur, au centre de l'histoire et de l'univers. Et l'humanité a un besoin extrême du Christ - affirmait-il avec force - , car Il est notre « mesure ». Il n'y a pas de milieu qui ne puisse être touché par sa force ; il n'y a pas de maux qui ne trouvent remède en Lui, il n'y a pas de problème qui ne se résolvent en Lui. « Ou le Christ ou rien » ! Voilà sa recette pour chaque type de réforme spirituelle et sociale.

  • Benoît XVI et le patriarche d’Ethiopie

    Le pape Benoît XVI a invité le patriarche de l'Eglise Tewahedo d'Ethiopie à participer au synode sur l'Afrique. Voici la fin de l'exposé du patriarche, et un extrait de la réponse de Benoît XVI. (Tewahedo se traduit en grec par miaphysite, par distinction de monophysite. Mia veut dire "une", mono veut dire "seule", "unique". L'Eglise d'Ethiopie rejette l'accusation de monophysisme (une seule nature dans le Christ) et entend rester fidèle à l'enseignement de saint Athanase sur « une nature » divino-humaine. On constate que le patriarche loue l'action de l'Eglise catholique mais ne prononce pas un mot d'œcuménisme à proprement parler, contrairement au pape. Or il faut être deux pour faire l'unité...)

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  • Rome et l’UE

    Dans le dernier numéro de Daoudal Hebdo, j'ai souligné que le pape, à quelques jours du second référendum irlandais, et dans un pays dont le président est montré du doigt par tous les europhiles comme celui qui ose vouloir bloquer à lui tout seul le traité de Lisbonne, n'a eu de cesse de célébrer la nation tchèque, et n'a pas fait la moindre allusion à l'Union européenne. Il a même loué la devise du drapeau de la présidence qui flotte sur le Château de Prague, alors que tout le monde reproche à Vaclav Klaus de ne pas y faire flotter le drapeau européen.

    Il y a eu autre chose, qu'aucun média n'a noté, en dehors du Telegraph. Ce journal britannique (nommément l'excellent Bruno Waterfield) est en effet le seul qui ait rapporté cette réponse du cardinal Bertone, secrétaire d'Etat du Vatican, à des journalistes qui, pendant le voyage du pape, lui posaient des questions sur l'Union européenne :

    « Les différents pays européens ont chacun leur propre identité. L'UE leur impose ses lois ou ses vues et celles-ci n'ont pas à correspondre à leurs traditions et à leur histoire. Certains pays s'opposent à cette logique - par exemple, l'Irlande. Si l'Europe reconnaissait les couples homosexuels à égalité avec le mariage, par exemple, elle irait contre sa propre histoire. Et il serait juste d'y résister. L'Église veut encourager les Etats à cet égard. »

    L'article était titré : « Un avertissement du Vatican aux votants irlandais sur la question du traité de Lisbonne. »
    Naturellement, il a été largement répercuté par les partisans du non en Irlande. Mais c'était la veille du scrutin.

  • Le mariage n’est pas d’abord une question de morale

    Trois extraits de l'homélie de Benoît XVI à l'ouverture du synode sur l'Afrique.

    La vie - nous le savons bien - se manifeste en premier dans l'union entre l'homme et la femme et dans la naissance des enfants ; la loi divine, écrite dans la nature, est par conséquent plus forte et l'emporte sur toute loi humaine, selon l'affirmation nette et concise de Jésus : « Que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni » (Mc 10,9). La perspective n'est pas d'abord morale : avant même le devoir, elle concerne l'être, l'ordre inscrit dans la création.

    Je voudrais brièvement offrir une suggestion qui précède toute réflexion et toute indication de type moral, et qui est lié encore au primat du sens du sacré et de Dieu. Le mariage, tel que la Bible nous le présente, n'existe pas en dehors de la relation avec Dieu. La vie conjugale entre l'homme et la femme, et donc de la famille qui en découle, est inscrite dans la communion avec Dieu et, à la lumière du Nouveau Testament, elle devient une icône de l'Amour trinitaire et le sacrement de l'union du Christ avec l'Église. Dans la mesure où elle conserve et développe sa foi, l'Afrique pourra trouver des ressources immenses à donner en faveur de la famille fondée sur le mariage.

    Dans la scène où Jésus accueille les enfants, en s'opposant avec indignation à ses propres disciples qui voulaient les éloigner, nous voyons l'image de l'Église qui, en Afrique et dans toute autre partie de la terre, manifeste sa maternité surtout à l'égard des plus petits, même lorsqu'ils ne sont pas encore nés. Comme le Seigneur Jésus, l'Église ne voit pas en eux avant tout les destinataires d'une aide, et encore moins que jamais d'un piétisme ou d'une manipulation, mais des personnes à part entière qui, par leur façon d'être, montrent la voie maîtresse pour entrer dans le royaume de Dieu, à savoir celle qui consiste à s'en remettre sans condition à son amour.