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Benoît XVI - Page 51

  • « Europe, patrie spirituelle »

    Le patriarcat de Moscou a publié un livre intitulé « Europe, patrie spirituelle » : il s'agit d'un volume en édition bilingue italienne et russe, qui recueille les discours que Joseph Ratzinger - Benoît XVI a consacré ces dix dernières années à l'Europe. L'introduction de l'ouvrage est du président du département pour les relations ecclésiastiques extérieures du patriarcat de Moscou, l'archevêque Hilarion de Volokolamsk, et l'initiative éditoriale est du Département des relations ecclésiastiques extérieures du patriarcat de Moscou, en coopération avec l'Association internationale Sofia.

    « Ce livre est un événement historique, sans précédent dans l'histoire millénaire des catholiques et orthodoxes russes », explique le directeur de la publication, le Pr Pierluca Azzaro, vice-président de l'Association internationale « Sofia » et professeur d'histoire de la pensée politique à l'Université catholique du Sacré Cœur de Milan. « Mais, plus encore et surtout, c'est un grand témoignage d'amour pour le Christ et entre les chrétiens. C'est de cet amour que la culture européenne doit jaillir dans toutes ses expressions multiformes : une culture vivante, trempée d'une énergie morale authentiquement créative, totalement vouée à l'édification d'un bon avenir pour tous. L'Europe, nous dit le pape, ainsi que l'archevêque Hilarion de Volokolamsk dans sa belle introduction, est un continent spirituel qui, avec ses deux ailes, l'Eglise d'Orient et l'Eglise d'Occident, s'élève sur l'étroite dualité Occident d'Europe-Russie : l'Europe se présente ainsi à nos yeux comme une 'patrie spirituelle' commune, selon la belle expression utilisée par le pape lors de son dernier voyage en République Tchèque. »

    C'est pourquoi, souligne-t-il, « ce n'est que si nous redécouvrons et réaffirmons ensemble cette dimension vitale de l'Europe, qu'il sera possible d'en conjurer le déclin ».

    (Zenit)

  • Le théologien véritable

    Benoît XVI a célébré hier une messe en la Chapelle Pauline à laquelle ont pris part les membres de la Commission théologique internationale.

    Dans son homélie, il a parlé du véritable théologien, qui « évite la tentation de mesurer le mystère de Dieu à l'aune de son intelligence ».

    « Il y a de grands savants, de grands spécialistes, de grands théologiens, des maîtres de la foi qui nous ont enseigné tant de choses. Ils sont pénétrés d'Ecriture Sainte dans le détail, de l'histoire du salut. Mais ils n'ont pas pu voir le mystère même, le vrai noyau : que ce Jésus était réellement le Fils de Dieu (...). On pourrait facilement citer de grands noms de l'histoire de la théologie de ces deux cents années dont nous avons tant appris, mais le mystère n'a pas été ouvert aux yeux de leur cœur ».

    Car, par cette attitude, on se « met au-dessus de Dieu ». C'est le cas des experts qui adoptent une méthode dans laquelle « Dieu n'entre pas », et donc « n'est pas ». « On pêche dans les eaux de la Sainte Ecriture avec un filet qui permet seulement une certaine taille de poissons et ce qui dépasse cette taille n'entre pas dans le filet et ne peut donc pas exister. Et ainsi, le grand mystère de Jésus, Fils fait homme, se réduit à un Jésus historique, réellement une figure tragique, un phantasme sans chair ni os, qui est resté au tombeau, s'est corrompu, est réellement un mort. »

    « L'Eglise possède une longue liste de femmes et d'hommes ayant su parvenir à la vérité dans l'humilité, de Bernadette Soubirous à sainte Thérèse de Lisieux, avec une nouvelle lecture de l'Ecriture Sainte, non scientifique, mais entrant dans le cœur de l'Ecriture Sainte, jusqu'aux saints et bienheureux de notre temps : soeur Bakhita, mère Teresa, Damien de Veuster. On pourrait en citer tant. Certains sont même devenus des Docteurs de l'Eglise, qui sont des modèles dont il faut s'inspirer car capables d'annoncer le Mystère pour avoir été touchés par Dieu au plus profond de leur cœur. »

    Après sa résurrection, a conclu Benoît XVI, « le Seigneur avait touché le cœur de Saul en route vers Damas, un sage qui ne parvenait pas à voir. Il le rendit aveugle afin qu'il puisse voir. Le plus grand des savants doit se faire petit s'il veut toucher la sagesse divine, qui dépasse de loin toutes les sagesses humaines ».

    (Eucharistie miséricordieuse, Zenit)

  • L’Avent de l’espérance

    Extrait de l'allocution de Benoît XVI avant l'Angélus, hier :

    Nous nous rendons surtout compte, en voyant s'écrouler tant de fausses sécurités, que nous avons besoin d'une espérance fiable, et que celle-ci ne se trouve que dans le Christ qui, comme le dit la Lettre aux Hébreux, « est le même hier et aujourd'hui, et le sera à jamais » (13,8). Le Seigneur Jésus est venu dans le passé, il vient dans le présent et viendra à l'avenir. Il embrasse toutes les dimensions du temps, parce qu'il est mort et ressuscité, il est « le Vivant », et même s'il partage notre précarité humaine, il reste pour toujours et nous offre la stabilité même de Dieu. Il est « chair » comme nous et il est « roc » comme Dieu. Quiconque aspire à la liberté, à la justice, à la paix peut se redresser et relever la tête, parce qu'avec le Christ, la libération est proche (cf. Lc 21,28) - comme nous le lisons dans l'Evangile d'aujourd'hui. Nous pouvons ainsi affirmer que Jésus Christ ne regarde pas seulement les chrétiens, ou seulement les croyants, mais tous les hommes, parce qu'il est le centre de la foi, et qu'il est aussi le fondement de l'espérance. Et tout être humain a constamment besoin d'espérance.

  • La nouvelle férule de Benoît XVI

    A partir des premières vêpres du premier dimanche de l'Avent, aujourd'hui à 17h, le pape Benoît XVI utilisera une nouvelle « férule » (bâton pastoral), qui lui a été offerte par le Cercle Saint-Pierre.

    Au début de son pontificat, il utilisait celle de Paul VI, qui avait été reprise par Jean-Paul Ier et Jean-Paul II.

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    A partir des Rameaux 2008, il a utilisé la férule de Pie IX.

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    Sur la nouvelle férule (superbe), on voit sur la face antérieure, au centre, l'Agneau pascal, et au bout de chaque branche la croix les quatre évangélistes. Sur l'autre face, au centre, le monogramme du Christ, et au bout des branches saint Augustin, saint Ambroise, saint Athanase et saint Jean Chrysostome.

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  • A propos de Herman Van Rompuy

    Le site Benoît et moi rappelle que le catholique Herman Van Rompuy, bientôt président du Conseil européen, avait voté l'infâme résolution du Parlement belge condamnant les propos du pape sur le sida (qui avait fait l'objet d'une note officielle de protestation remise au Vatican par l'ambassadeur...).

    Le texte originel parlait de « déclarations dangereuses et irresponsables ». Van Rompuy, Premir ministre et chef des chrétiens démocrates flamands, obtint qu'il fût modifié en « affirmations inacceptables » : le texte final fut celui d'une « condamnation des déclarations inacceptables du pape lors de son voyage en Afrique ».

    La Secrétairerie d'Etat, évoquant la « campagne de dénigrement » contre le pape Benoît XVI, déplora « qu'une assemblée parlementaire ait pu critiquer le Saint-Père sur la base d'un extrait d'interview tronqué et sorti de son contexte, qui a été utilisée par certains groupes avec une intention claire d'intimider, comme pour dissuader le pape de donner son avis sur certains sujets, dont la pertinence morale est évidente, et d'enseigner la doctrine de l'Eglise ».

    On comprend pourquoi il n'y a pas eu la moindre manifestation de satisfaction au Vatican après la nomination de Van Rompuy comme président du Conseil européen...

     

    Addendum

    En réalité Van Rompuy n'a pas voté la résolution et ne pouvait pas le faire, puisqu'il était Premier ministre et qu'un ministre ne peut pas être en même temps député en Belgique comme en France. Mais il a effectivement approuvé le texte final négocié par son parti, ce qui revient au même. Et c'est lui qui l'a officiellement transmise au Vatican, ce qui est pire.

    Dans la dépêche de l'AFP du 2 avril on lisait qu'il avait « assuré qu'il donnerait la "suite appropriée" à la résolution si elle était adoptée. Il avait ajouté avoir une "opinion qui s'écarte fortement de celle du pape" en matière de prévention du sida, mais partager son approche "sur le volet curatif". »

  • L’amour trinitaire

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier, sur Hugues et Richard de Saint-Victor.

    La théologie part des vérités qui sont l'objet de la foi, mais elle cherche à en approfondir la connaissance avec l'usage de la raison, en s'appropriant du don de la foi. Cette application du raisonnement à la compréhension de la foi est pratiquée de manière convaincante dans le chef-d'œuvre de Richard, l'un des grands livres de l'histoire, le De Trinitate (La Trinité). Dans les six livres qui le composent, il réfléchit avec profondeur sur le Mystère de Dieu un et trine. Selon notre auteur, puisque Dieu est amour, l'unique substance divine comporte communication, oblation et amour entre deux Personnes, le Père et le Fils, entre lesquels existe un échange éternel d'amour. Mais la perfection du bonheur et de la bonté n'admet pas d'exclusivité et de fermetures ; elle demande au contraire la présence éternelle d'une troisième Personne, l'Esprit Saint. L'amour trinitaire est participatif, concorde, et comporte une surabondance de délice, une jouissance de joie incessante. C'est-à-dire que Richard suppose que Dieu est amour, il analyse l'essence de l'amour, ce qui est impliqué dans la réalité amour, en arrivant ainsi à la Trinité des Personnes, qui est réellement l'expression logique du fait que Dieu est amour.

    Richard est toutefois conscient que l'amour, bien qu'il nous révèle l'essence de Dieu, qu'il nous fasse « comprendre » le Mystère de la Trinité, est cependant toujours une analogie pour parler d'un Mystère qui dépasse l'esprit humain, et - en poète mystique qu'il est - il a recours également à d'autres images. Il compare par exemple la divinité à un fleuve, à une vague d'amour qui jaillit du Père, qui va et qui vient dans le Fils, pour être ensuite diffusée avec bonheur dans l'Esprit Saint.

    Chers amis, des auteurs comme Hugues et Richard de Saint-Victor élèvent notre âme à la contemplation des réalités divines. Dans le même temps, l'immense joie que nous procurent la pensée, l'admiration et la louange de la Très Sainte Trinité, fonde et soutient l'engagement concret de nous inspirer de ce modèle parfait de communion dans l'amour pour construire nos relations humaines de chaque jour.

  • Œcuménisme

    Le blog Osservatore Vaticano souligne que l'audience que Benoît XVI a accordée samedi à Rowan Williams n'a duré que vingt minutes : c'est en effet une sorte de record historique de brièveté, eu égard aux événements actuels, et à l'ampleur des sujets abordés si l'on en croit le communiqué du Saint-Siège...

  • L’appel de Benoît XVI aux artistes

    Extrait du discours du pape aux artistes, samedi :

    Chers Artistes, au moment de conclure, je voudrais vous adresser, comme mon Prédécesseur, un appel cordial, amical et passionné. Vous êtes les gardiens de la beauté ; vous avez, grâce à votre talent, la possibilité de parler au cœur de l'humanité, de toucher la sensibilité individuelle et collective, de susciter des rêves et des espoirs, d'élargir les horizons de la connaissance et de l'engagement humain. Alors soyez reconnaissants des dons que vous avez reçus et pleinement conscients que vous avez la grande responsabilité de communiquer la beauté, de faire communiquer dans la beauté et à travers la beauté ! Soyez vous aussi, à travers votre art, annonciateurs et témoins d'espérance pour l'humanité ! Et n'ayez pas peur de vous confronter avec la source première et ultime de la beauté, de dialoguer avec les croyants, avec ceux qui, comme vous, se sentent pèlerins, dans le monde et dans l'histoire, vers la Beauté infinie ! La foi n'enlève rien à votre génie, à votre art. Au contraire elle les exalte, les nourrit, les encourage à franchir le seuil et à contempler avec des yeux fascinés et émus le but ultime et définitif, le soleil sans crépuscule qui illumine et embellit le présent.

    (N.B. Pour le moment, on ne trouve la traduction française de ce texte que sur Chiesa. Il y a une erreur dans la traduction de la citation de Dostoïevski. La phrase véritable, correctement citée par le pape en italien, dit ceci : « L'humanité peut vivre sans la science, sans pain ; il n'y a que sans la beauté qu'elle ne pourrait plus vivre, car il n'y aurait plus rien à faire au monde. »)

  • Sans Jésus-Christ, l'homme est incapable de se comprendre et de comprendre le monde

    Benoît XVI a reçu hier les universités pontificales de Rome et la Fédération internationale des universités catholiques.

    Il a souligné que c'est le 30e anniversaire de la Constitution apostolique de Jean-Paul II "Sapientia Christiana", plus que jamais d'actualité dans une société "où le savoir est de plus en plus spécialisé et fragmenté, et pour cela extrêmement conditionné par le relativisme. C'est pourquoi il faut ouvrir la société à la sagesse qui vient de l'Evangile. Sans Jésus-Christ, l'homme est incapable de se comprendre et de comprendre le monde. Jésus-Christ seul en montre la dignité, la vocation et le destin, seul en ouvre le cœur à l'espérance". Enseignants et étudiants, a-t-il poursuivi, "ne peuvent perdre de vue que leur fin est d'être instruments d'évangélisation. En outre, l'étude des sciences religieuses ne doit pas être privée de la prière et de la contemplation, du contact avec Dieu, d'autant que la réflexion sur les mystères divins constitue un vaste domaine d'expérience intellectuelle".

    S'adressant plus particulièrement à l'assemblée de la FIUC, le Saint-Père a rappelé le soixantième anniversaire de ses statuts canoniques, encourageant ses participants à raviver leur volonté de servir l'Eglise et saluant le thème choisi (Sciat ut Serviat, savoir pour servir) qui constitue un programme d'avenir :

    "Dans une culture qui manque de sagesse et de réflexion, d'une pensée capable de synthèse et d'orientation, les universités catholiques doivent rester fidèles à leur identité et faire de l'inspiration chrétienne leur fer de lance. Elles sont appelées à développer un nouvel humanisme, un savoir qui soit sagesse et foi, qui soit en mesure de guider l'homme à la lumière des grands principes et de sa finalité".

  • L’art et la foi

    Voici la fin de la catéchèse de Benoît XVI, hier, sur les cathédrales, en prélude à sa rencontre avec les artistes.

    Chers frères et sœurs, j'ai plaisir à souligner à présent deux éléments de l'art roman et gothique également utiles pour nous. Le premier : les chefs-d'œuvre artistiques nés en Europe dans les siècles passés sont incompréhensibles si l'on ne tient pas compte de l'âme religieuse qui les a inspirés. Un artiste, qui a toujours témoigné de la rencontre entre esthétique et foi, Marc Chagall, a écrit que « pendant des siècles les peintres ont trempé leur pinceau dans cet alphabet coloré qu'était la Bible ». Quand la foi, de manière particulière célébrée dans la liturgie, rencontre l'art, il se crée une harmonie profonde, car toutes les deux peuvent et veulent parler de Dieu, en rendant visible l'Invisible. Je voudrais partager cela lors de la rencontre avec les artistes du 21 novembre, en leur renouvelant cette proposition d'amitié entre la spiritualité chrétienne et l'art, souhaitée par mes vénérés prédécesseurs, en particulier par les serviteurs de Dieu Paul VI et Jean-Paul II. Le deuxième élément : la force du style roman et la splendeur des cathédrales gothiques nous rappellent que la via pulchritudinis, la voie de la beauté, est un parcours privilégié et fascinant pour s'approcher du Mystère de Dieu. Qu'est la beauté, que les écrivains, les poètes, les musiciens, les artistes contemplent et traduisent dans leur langage, sinon le reflet de la splendeur du Verbe éternel fait chair ? Saint Augustin affirme : « Interroge la beauté de la terre, interroge la beauté de la mer, interroge la beauté de l'air diffus et léger. Interroge la beauté du ciel, interroge l'ordre des étoiles, interroge le soleil, qui avec sa splendeur éclaire le jour ; interroge la lune, qui avec sa clarté modère les ténèbres de la nuit. Interroge les bêtes sauvages qui nagent dans l'eau, qui marchent sur la terre, qui volent dans l'air : des âmes qui se cachent, des corps qui se montrent ; visible celui qui se fait guider, invisible celui qui guide. Interroge-les ! Tous répondront : Regarde-nous : nous sommes beaux ! Leur beauté les fait connaître. Cette beauté changeante... qui l'a créée, sinon la Beauté immuable ? »

    Chers frères et sœurs, que le Seigneur nous aide à redécouvrir la voie de la beauté comme l'un des itinéraires, peut-être le plus attirant et fascinant, pour parvenir à rencontrer et à aimer Dieu.