Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier, sur Pierre le Vénérable.
Avec un sens ecclésial très vif, Pierre le Vénérable affirmait que les événements du peuple chrétien devaient être vécus dans « l'intimité du cœur » par ceux qui comptent au nombre des « membres du corps du Christ » (Ep. 164, l.c., p. 397). Et il ajoutait : « Qui ne sent pas les blessures du corps du Christ n'est pas nourri par l'esprit du Christ », partout où elles peuvent se produire (ibid.). Il nourrissait en outre attention et sollicitude également pour ceux qui étaient en dehors de l'Eglise, en particulier pour les juifs et les musulmans : pour favoriser la connaissance de ces derniers il fit traduire le Coran. Un historien récent observe à cet égard que : « Au milieu de l'intransigeance des hommes du Moyen-âge - même les plus grands d'entre eux - nous admirons ici un exemple sublime de la délicatesse à laquelle conduit la charité chrétienne » (J. Leclercq, Pierre le Vénérable, Jaka Book, 1991, p. 189). D'autres aspects de la vie chrétienne lui étaient chers, tels que l'amour pour l'Eucharistie et la dévotion envers la Vierge Marie. Sur le Très Saint Sacrement, il nous a laissé des pages qui constituent « un des chefs-d'œuvre de la littérature eucharistique de tous les temps » (ibid. , p. 267), et sur la Mère de Dieu il a écrit des réflexions éclairantes, en la contemplant toujours en étroite relation avec Jésus Rédempteur et avec son œuvre de salut. Il suffit de citer cette élévation inspirée qu'on lui doit : « Je te salue, Vierge bénie, qui a mis en fuite la malédiction. Je te salue Mère du Très-Haut, épouse de l'Agneau très doux. Tu as vaincu le serpent, tu lui as écrasé la tête, lorsque Dieu engendré par toi l'a anéanti... Etoile resplendissante de l'orient, qui mets en fuite les ombres de l'occident. Aurore qui précède le soleil, jour qui ignore la nuit... Prie le Dieu qui est né de toi afin qu'il dénoue notre péché et, après le pardon, nous concède la grâce et la gloire » (Carmina, PL 189, 1018-1019).