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Benoît XVI - Page 48

  • Quand Dieu devient la racine de la vigne

    Extrait d'un compte rendu de l'allocution de Benoît XVI aux séminaristes de Rome, le 12 février.

    "Cette image de la vigne, du vignoble a une signification nuptiale et reflète le fait que Dieu cherche l'amour de sa créature, qu'il veut entrer dans une relation d'amour, dans une relation conjugale avec le monde à travers le peuple qu'il a élu".

    Cependant, dit le Saint-Père, "l'histoire concrète est une histoire d'infidélité", qui, au lieu de "raisin précieux" a engendré "juste des petites choses immangeables".

    En fait, "cette unité, cette union sans condition entre l'homme et Dieu" ne s'est pas transformé "en la communion de l'amour". Au contraire, "l'homme se retire en lui-même, il veut être son maître, il veut avoir Dieu pour lui-même, il veut avoir le monde pour lui. Et ainsi la vigne est dévastée... et devient un désert".

    Mais "Dieu - a poursuivi le Pape - se fait homme et devient ainsi lui-même racine de la vigne" et "de cette façon, la vigne est indestructible puisque Dieu lui-même s'est planté dans cette terre".

    Et voici donc que "le christianisme n'est pas un moralisme. Ce n'est pas nous qui devons faire ce que Dieu attend du monde", parce qu'en réalité, "nous devons, d'abord, entrer dans ce mystère ontologique dans lequel Dieu se donne".

    Nous devons "être en Lui, nous identifier à Lui, être "anoblis en son sang", "agir avec le Christ", parce que - a expliqué le Pape -" l'éthique est une conséquence de l'être" et "l'être" précède l'agir". Il ne s'agit plus d'une obéissance, une chose extérieure, c'est la réalisation du don du nouvel être".

  • Le Magnificat

    Extrait de l'homélie de Benoît XVI, hier, lors de la messe de la fête de Notre Dame de Lourdes et Journée mondiale du malade.

    Dans la mémoire des apparitions à Lourdes, lieu choisi par Marie pour manifester sa sollicitude maternelle pour les malades, la liturgie fait retentir de façon opportune le Magnificat, le cantique de la Vierge qui exalte les merveilles de Dieu dans l'histoire du salut : les humbles et les indigents, comme tous ceux qui craignent Dieu, font l'expérience de sa miséricorde, qui renverse les destins terrestres et qui démontre ainsi la sainteté du Créateur et Rédempteur. Le Magnificat n'est pas le cantique de ceux auxquels la fortune sourit qui ont toujours « le vent en poupe » ; c'est plutôt l'action de grâce de ceux qui connaissent les drames de la vie, mais qui placent leur confiance dans l'œuvre rédemptrice de Dieu. C'est un chant qui exprime la foi vécue par des générations d'hommes et de femmes qui ont placé leur espérance en Dieu et qui se sont engagés en première personne, comme Marie, pour venir en aide à leurs frères dans le besoin. Dans le Magnificat, nous entendons la voix de nombreux saints et saintes de la charité, je pense en particulier à ceux qui ont passé leur vie parmi les malades et les souffrants, comme Camille de Lellis et Jean de Dieu, Damien de Veuster et Benedetto Menni. Ceux qui demeurent longuement aux côtés des personnes souffrantes, connaissent l'angoisse et les larmes, mais également le miracle de la joie, fruit de l'amour.

  • Saint Antoine et le crucifix

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier, dont l'actualité ne peut échapper à personne (au moins en Italie)...

    Saint Antoine écrit : « Le Christ, qui est ta vie, est accroché devant toi, pour que tu regardes dans la croix comme dans un miroir. Là tu pourras voir combien tes blessures furent mortelles, aucune médecine n'aurait pu les guérir, si ce n'est celle du sang du Fils de Dieu. Si tu regardes bien, tu pourras te rendre compte à quel point sont grandes ta dignité humaine et ta valeur... En aucun autre lieu l'homme ne peut mieux se rendre compte de ce qu'il vaut, qu'en se regardant dans le miroir de la croix » (Sermones Dominicales et Festivi III, pp. 213-214).

    En méditant ces paroles nous pouvons mieux comprendre l'importance de l'image du Crucifié pour notre culture, pour notre humanisme né de la foi chrétienne. C'est précisément en regardant le Crucifié que nous voyons, comme le dit saint Antoine, à quel point est grande la dignité humaine et la valeur de l'homme. En aucun autre lieu on ne peut comprendre combien vaut l'homme, pourquoi précisément Dieu nous rend aussi importants, nous voit aussi importants, au point d'être, pour Lui, dignes de sa souffrance ; ainsi toute la dignité humaine apparaît dans le miroir du Crucifié et le regard vers Lui est toujours une source de reconnaissance de la dignité humaine.

  • Benoît XVI et la laïcité

    En recevant le nouvel ambassadeur du Guatemala près le Saint-Siège, Benoît XVI a vanté le rôle éminent qu'a joué la religion catholique dans l'histoire de ce pays, où les relations entre l'Eglise et l'Etat prennent la forme d'une « coopération (...) fondée que le respect et l'autonomie des sphères distinctes qui leur sont propres » et doivent trouver, a-t-il ajouté, une nouvelle impulsion.

    Devant les évêques d'Ecosse, Benoît XVI a déclaré qu'il « convient de bien affronter les enjeux croissants du sécularisme qui frappe » le pays, notamment en ce qui concerne le projet sur l'euthanasie, et la bioéthique : « Les pasteurs doivent donc rappeler constamment aux fidèles la totale obéissance au magistère, tout en appuyant et défendant le droit de l'Église à vivre librement dans la société selon son credo. L'Église propose au monde une vision positive et élevée de la vie, de la beauté du mariage, de la joie de la paternité et de la maternité. Faites en sorte que ce message soit toujours présenté comme rempli d'espérance. Trop souvent la doctrine de l'Église est vue comme une série de prohibitions et d'attitudes rétrogrades, alors qu'elle est créative, porteuse de vie, favorable à l'épanouissement d'un grand capital pour le bien et le bonheur que Dieu place en chacun de nous. »

    Il a ajouté : « Une forte présence catholique dans les médias, dans la politique locale et nationale, les professions judiciaires et libérales et dans les universités ne pourra que servir la vie nationale écossaise, dans la mesure où des gens de foi témoigneront de la vérité, spécialement lorsque cette vérité est contestée. »

  • Le pape fait un tabac en Grande-Bretagne…

    Les propos de Benoît XVI aux évêques anglais et gallois à propos du projet de loi anti-discrimination en Grande-Bretagne ne sont pas passés inaperçus...

    Sous le titre « Le pape attaque les lois travaillistes sur l'égalité », le Telegraph écrit : « Le pape s'est livré à une attaque sans précédent contre le gouvernement, l'accusant de faire des lois "injustes" sur l'égalité »

    De même, le Daily Mail écrit que « le pape s'est livré à une attaque sans précédent contre la législation britannique sur l'égalité, affirmant que les efforts de Harriet Harman de déposer de nouveaux projets de loi mettent en œuvre un comportement peccamineux. Benoît XVI a condamné la loi travailliste sur l'égalité en des termes inouïs comme un viol de la "loi naturelle" du christianisme - en d'autres termes un péché. »

    Sur le site de la BBC, on lit, sous le titre : « Le pape attaque le gouvernement au sujet de la loi sur l'égalité » : « Le pape a demandé aux évêques catholiques d'Angleterre et de Galles de combattre la loi britannique sur l'égalité avec "un zèle missionnaire". Le pape Benoît XVI a dit que cette législation "viole la loi naturelle". Ceux qui soutiennent cette loi voient cela comme une volonté de conserver dans les positions de l'Eglise l'exclusion des homosexuels. »

    Et l'Independent titre sur les réactions : « C'est la colère après que le pape a descendu les lois sur l'égalité ». « Le pape Benoît XVI a provoqué la fureur des militants des droits des homosexuels et de la laïcité après avoir attaqué la législation britannique comme étant contraire à la "loi naturelle" et restreignant la liberté des communautés religieuses. »

    On appréciera particulièrement le titre du Times : « La politique britannique des droits de l'homme viole la loi naturelle, déclare le pape. »

    Et le Times écrit comme ses confrères : « Le jour où Rome a finalement confirmé que le pape fera une visite d'Etat en Grande-Bretagne cette année, le Vatican a lancé une attaque sans précédent contre la politique des droits de l'homme de Gordon Brown, affirmant qu'elle menace la liberté religieuse, et demandant aux évêques catholiques de riposter avec un "zèle missionnaire". »

    Le Daily Mail croit pouvoir ajouter que lorsqu'il viendra en Grande-Bretagne le pape s'adressera aux députés et aux lords, sur le sujet de la liberté religieuse, du lieu même où Sir Thomas More fut condamné à mort... Sous-entendu : on craint le pire...

    Comme on peut le constater, l'ignorance religieuse et la mauvaise foi des journalistes est la chose du monde la mieux partagée.

  • Benoît XVI en Grande-Bretagne

    Devant des évêques anglais et gallois en visite à Rome, Benoît XVI a annoncé qu'il attendait avec impatience sa "prochaine visite apostolique en Grande-Bretagne". Il n'a pas précisé la date, mais il se confirme que ce sera en septembre.

    Il a exhorté les évêques à accueillir les anglicans qui souhaiteraient rejoindre l'Eglise catholique, ajoutant que leur conversion serait une bénédiction pour l'Eglise.

    Et il a évoqué le projet de loi anti-discrimination en cours de discussion :

    "Votre pays est bien connu pour son engagement ferme dans l'égalité des chances pour tous les membres de la société. Cependant, la législation ayant pour objet de parvenir à ce but a eu pour effet d'imposer des limites injustes à la liberté des communautés religieuses d'agir conformément à leur croyance. Par certains aspects, elle viole en fait la loi naturelle sur laquelle est fondée l'égalité de tous les êtres humains et par laquelle elle est garantie."

  • L’Amour incarné

    Extrait de l'allocution de Benoît XVI, hier, avant l'Angélus :

    L'amour est l'essence de Dieu lui-même, c'est le sens de la création et de l'histoire, c'est la lumière qui donne bonté et beauté à l'existence de tout homme. En même temps, l'amour est, pour ainsi dire, le « style » de Dieu et de l'homme croyant, c'est le comportement de qui, répondant à l'amour de Dieu, situe sa vie comme un don de soi à Dieu et au prochain. En Jésus Christ, ces deux aspects forment une unité parfaite : Il est l'Amour incarné. Cet Amour nous est révélé pleinement dans le Christ crucifié. En posant sur lui notre regard, nous pouvons confesser avec l'apôtre Jean : « Nous avons reconnu l'amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru. »

  • Le sacrement de mariage

    Extraits des propos de Benoît XVI à la Rote :

    "On doit prendre acte, même si elle n'est pas toujours  explicite, de la tendance diffuse à opposer justice et charité, comme si l'une excluait l'autre... Ainsi certains croient-ils que la charité pastorale  suffit à déclarer nul un mariage... Quant à la vérité, elle tend à être vue de  manière pratique et adaptable au cas par cas, selon les nécessités".

    "Il faut éviter les appels faussement pastoraux qui horizontalisent les  problèmes, dans lesquels l'important est de satisfaire les attentes  subjectives pour parvenir absolument à la nullité, qui permet de dépasser les  obstacles au sacrement de pénitence et à la communion". Ne pas tenir  compte de cela serait obtenir un bien artificiel, "faciliter un retour  aux sacrements dans le danger de vivre en contradiction avec la vérité de sa  propre personne... La justice comme la vérité impliquent l'amour de la vérité  et la recherche de la  vérité... Sans vérité la charité glisse vers le  sentimentalisme et l'amour devient une coquille vide, arbitrairement remplie.  C'est le danger fatal de l'amour dans une culture sans vérité... Cela peut  arriver dans la pratique judiciaire comme dans la théorisation, influant  ainsi fortement sur les jugements. Le problème se pose en particulier en matière matrimoniale où la considération existentielle entre cas personnel et rapport conjugal ne peut se faire aux frais de l'indissolubilité. Or, celle-ci est une propriété  essentielle qui dans le mariage chrétien assure l'unité et la stabilité en vertu du sacrement même... Le mariage est protégé par le droit et en cas de doute il doit être considéré comme valide jusqu'à preuve du contraire. Sinon, on court le grave risque de se priver d'une référence objective pour  l'évaluation de la nullité, transformant chaque difficulté conjugale en  symptôme de manquement au mariage et niant par là de fait l'indissolubilité  du lien".

    (VIS)

  • Saint François et le Pape

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier, sur saint François d'Assise :

    Par trois fois, le Christ en croix s'anima, et lui dit : « Va, François, et répare mon église en ruine ». Ce simple événement de la parole du Seigneur entendue dans l'église de Saint-Damien renferme un symbolisme profond. Immédiatement, saint François est appelé à réparer cette petite église, mais l'état de délabrement de cet édifice est le symbole de la situation dramatique et préoccupante de l'Eglise elle-même à cette époque, avec une foi superficielle qui ne forme ni ne transforme la vie, avec un clergé peu zélé, avec un refroidissement de l'amour ; une destruction intérieure de l'Eglise qui comporte également une décomposition de l'unité, avec la naissance de mouvements hérétiques. Toutefois, au centre de cette église en ruines se trouve le crucifié, et il parle : il appelle au renouveau, appelle François à un travail manuel pour réparer de façon concrète la petite église de Saint-Damien, symbole de l'appel plus profond à renouveler l'Eglise même du Christ, avec la radicalité de sa foi et l'enthousiasme de son amour pour le Christ. Cet événement qui a probablement eu lieu en 1205, fait penser à un autre événement semblable qui a eu lieu en 1207 : le rêve du Pape Innocent III. Celui-ci voit en rêve que la Basilique Saint-Jean-de-Latran, l'église mère de toutes les églises, s'écroule et un religieux petit et insignifiant soutient de ses épaules l'église afin qu'elle ne tombe pas. Il est intéressant de noter, d'une part, que ce n'est pas le Pape qui apporte son aide afin que l'église ne s'écroule pas, mais un religieux petit et insignifiant, dans lequel le Pape reconnaît François qui lui rend visite. Innocent III était un Pape puissant, d'une grande culture théologique, et d'un grand pouvoir politique, toutefois, ce n'est pas lui qui renouvelle l'église, mais le religieux petit et insignifiant : c'est saint François, appelé par Dieu. Mais d'autre part, il est intéressant de noter que saint François ne renouvelle pas l'Eglise sans ou contre le Pape, mais seulement en communion avec lui. Les deux réalités vont de pair : le Successeur de Pierre, les évêques, l'Eglise fondée sur la succession des apôtres et le charisme nouveau que l'Esprit Saint crée en ce moment pour renouveler l'Eglise. C'est ensemble que se développe le véritable renouveau.

  • L’œcuménisme de Benoît XVI

    Dans son homélie des vêpres de la fête de la Conversion de saint Paul marquant la fin de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens, Benoît XVI a rappelé ce qu'était le noyau central de l'annonce chrétienne, telle que défini par Jésus lui-même à la fin de l'évangile de saint Luc : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait d'entre les morts le troisième jour et qu'en son Nom le repentir en vue de la rémission des péchés serait proclamé à toutes les nations, à commencer par Jérusalem » A quoi s'ajoute la venue du Saint Esprit, annoncée juste après. Ce noyau central se retrouve en effet quasiment identique dans les prédications relatées par les Actes des apôtres.

    Plus loin, le pape dit :

    « Malheureusement, les questions qui nous séparent les uns des autres ne manquent pas, et nous souhaitons qu'elles puissent être surmontées à travers la prière et le dialogue, mais il y a un contenu central du message du Christ que nous pouvons annoncer tous ensemble : la paternité de Dieu, la victoire du Christ sur le péché et sur la mort à travers sa croix et sa résurrection, la confiance dans l'action transformatrice de l'Esprit. Tandis que nous sommes en chemin vers la pleine communion, nous sommes appelés à offrir un témoignage commun face aux défis toujours plus complexes de notre temps, tels que la sécularisation et l'indifférence, le relativisme et l'hédonisme, les délicats thèmes éthiques concernant le début et la fin de la vie, les limites de la science et de la technologie, le dialogue avec les autres traditions religieuses. Il y a ensuite d'autres domaines dans lesquels nous devons dès à présent apporter un témoignage commun : la sauvegarde de la Création, la promotion du bien commun et de la paix, la défense de la place centrale de la personne humaine, l'engagement pour l'emporter sur les malheurs de notre époque, tels que la faim, l'indigence, l'analphabétisme, la distribution non équitable des biens. »

    On peut se demander ce qu'est le « tous ensemble » dont parle le pape. Car, hélas, même dans l'Eglise catholique, il y en a qui ne croient pas au péché, ou à la résurrection, et qui sont en plein dans la sécularisation et le relativisme, sans parler des « délicats thèmes éthiques ». Cela est encore plus évident dans de nombreuses communautés protestantes. Oui, les chrétiens devraient pouvoir offrir un témoignage commun sur le « noyau central ». Mais on constate que ce noyau n'est intact que dans l'Eglise catholique, dans les Eglises orthodoxes et dans des franges protestantes, anglicanes ou luthériennes, qui se disent elles-mêmes catholiques. Voilà ce qui balise l'œcuménisme de Benoît XVI, comme son action en témoigne.