Extraits des propos de Benoît XVI à la Rote :
"On doit prendre acte, même si elle n'est pas toujours explicite, de la tendance diffuse à opposer justice et charité, comme si l'une excluait l'autre... Ainsi certains croient-ils que la charité pastorale suffit à déclarer nul un mariage... Quant à la vérité, elle tend à être vue de manière pratique et adaptable au cas par cas, selon les nécessités".
"Il faut éviter les appels faussement pastoraux qui horizontalisent les problèmes, dans lesquels l'important est de satisfaire les attentes subjectives pour parvenir absolument à la nullité, qui permet de dépasser les obstacles au sacrement de pénitence et à la communion". Ne pas tenir compte de cela serait obtenir un bien artificiel, "faciliter un retour aux sacrements dans le danger de vivre en contradiction avec la vérité de sa propre personne... La justice comme la vérité impliquent l'amour de la vérité et la recherche de la vérité... Sans vérité la charité glisse vers le sentimentalisme et l'amour devient une coquille vide, arbitrairement remplie. C'est le danger fatal de l'amour dans une culture sans vérité... Cela peut arriver dans la pratique judiciaire comme dans la théorisation, influant ainsi fortement sur les jugements. Le problème se pose en particulier en matière matrimoniale où la considération existentielle entre cas personnel et rapport conjugal ne peut se faire aux frais de l'indissolubilité. Or, celle-ci est une propriété essentielle qui dans le mariage chrétien assure l'unité et la stabilité en vertu du sacrement même... Le mariage est protégé par le droit et en cas de doute il doit être considéré comme valide jusqu'à preuve du contraire. Sinon, on court le grave risque de se priver d'une référence objective pour l'évaluation de la nullité, transformant chaque difficulté conjugale en symptôme de manquement au mariage et niant par là de fait l'indissolubilité du lien".
(VIS)
Commentaires
ce texte est admirable et donne toute sa dimension au sacrement en accord avec la théologie morale.