Dans son homélie des vêpres de la fête de la Conversion de saint Paul marquant la fin de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens, Benoît XVI a rappelé ce qu'était le noyau central de l'annonce chrétienne, telle que défini par Jésus lui-même à la fin de l'évangile de saint Luc : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait d'entre les morts le troisième jour et qu'en son Nom le repentir en vue de la rémission des péchés serait proclamé à toutes les nations, à commencer par Jérusalem » A quoi s'ajoute la venue du Saint Esprit, annoncée juste après. Ce noyau central se retrouve en effet quasiment identique dans les prédications relatées par les Actes des apôtres.
Plus loin, le pape dit :
« Malheureusement, les questions qui nous séparent les uns des autres ne manquent pas, et nous souhaitons qu'elles puissent être surmontées à travers la prière et le dialogue, mais il y a un contenu central du message du Christ que nous pouvons annoncer tous ensemble : la paternité de Dieu, la victoire du Christ sur le péché et sur la mort à travers sa croix et sa résurrection, la confiance dans l'action transformatrice de l'Esprit. Tandis que nous sommes en chemin vers la pleine communion, nous sommes appelés à offrir un témoignage commun face aux défis toujours plus complexes de notre temps, tels que la sécularisation et l'indifférence, le relativisme et l'hédonisme, les délicats thèmes éthiques concernant le début et la fin de la vie, les limites de la science et de la technologie, le dialogue avec les autres traditions religieuses. Il y a ensuite d'autres domaines dans lesquels nous devons dès à présent apporter un témoignage commun : la sauvegarde de la Création, la promotion du bien commun et de la paix, la défense de la place centrale de la personne humaine, l'engagement pour l'emporter sur les malheurs de notre époque, tels que la faim, l'indigence, l'analphabétisme, la distribution non équitable des biens. »
On peut se demander ce qu'est le « tous ensemble » dont parle le pape. Car, hélas, même dans l'Eglise catholique, il y en a qui ne croient pas au péché, ou à la résurrection, et qui sont en plein dans la sécularisation et le relativisme, sans parler des « délicats thèmes éthiques ». Cela est encore plus évident dans de nombreuses communautés protestantes. Oui, les chrétiens devraient pouvoir offrir un témoignage commun sur le « noyau central ». Mais on constate que ce noyau n'est intact que dans l'Eglise catholique, dans les Eglises orthodoxes et dans des franges protestantes, anglicanes ou luthériennes, qui se disent elles-mêmes catholiques. Voilà ce qui balise l'œcuménisme de Benoît XVI, comme son action en témoigne.