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Benoît XVI - Page 30

  • Es-tu celui qui doit venir ?

    Extrait de l’homélie de Benoît XVI, hier, à la paroisse Saint Maximilien Kolbe de Rome.

    Nous avons entendu dans l'Évangile la question de Jean-Baptiste qui est en prison: le Baptiste, qui avait annoncé la venue du juge qui change le monde, et qui sent à présent que le monde reste le même. Il fait donc demander à Jésus: "Es-tu celui qui doit venir? ou devons-nous en chercher un autre? Est-ce toi ou devrions-nous en attendre un autre?".

    Au cours des deux ou trois derniers siècles, beaucoup ont demandé: «Mais est-ce vraiment toi? Ou bien le monde doit-il être changé de façon plus radicale. Ne le fais-tu pas?".
    Et tant de prophètes, d'idéologues de dictateurs sont venus, qui ont dit: "Ce n'est pas lui! Il n'a pas changé le monde! C'est nous". Et ils ont créé leur empire, leur dictature, leur totalitarisme, qui devaient changer le monde. Et il a changé, mais d'une manière destructrice. Nous savons aujourd'hui que de ces promesses, il n'est resté qu'un grand vide et une grande destruction. Ce n'étaient pas eux.

    Et ainsi, encore une fois, nous devons voir le Christ et demander au Christ: «Est-ce toi?». Le Seigneur, à la manière silencieuse qui est la sienne, répond:. "Voyez ce que moi j'ai fait, je n'ai pas fait une révolution sanglante, je n'ai pas changé le monde par la force, mais j'ai allumé beaucoup de lumières qui forment en même temps un chemin de lumière, au cours des millénaires. "

    Commençons ici, dans notre paroisse: Saint Maximilien Kolbe, qui s'est offert à mourir de faim pour sauver un père de famille. Quelle grande lumière il est devenu! Que de lumière est venue de cette figure, et en a encouragé d'autres à se donner, pour être proches des souffrants, des opprimés! Pensons au Père Damien de Veuster qui s'est prodigué pour les lépreux, qui a vécu et qui est mort avec et pour les lépreux, et a donc apporté la lumière à cette communauté. Pensons à Mère Teresa, qui a tellement donné de lumière à ceux qui, après une vie sans lumière, sont mort avec le sourire, parce qu'ils ont été touchés par la lumière de l'amour de Dieu

    Et ainsi, nous pourrons continuer, et nous verrons, comme le Seigneur l'a dit en réponse à Jean, que ce n'est pas la révolution violente du monde, ce ne sont pas les grandes promesses qui changent le monde, mais c'est la lumière silencieuse de la vérité, de la bonté de Dieu qui est le signe de Sa présence et qui nous donne la certitude que nous sommes aimés jusqu'à la fin et que nous ne sont pas oubliés, nous ne sommes pas un produit du hasard, mais d'une volonté d'amour.

    Ainsi nous pouvons vivre, nous pouvons sentir la proximité de Dieu: "Dieu est proche", dit la première lecture d'aujourd'hui, il est proche, mais nous sommes souvent éloignés. Approchons-nous, allons en présence de sa lumière, prions le Seigneur et au contact de la prière, devenons nous aussi lumière pour les autres.

  • Ce que nous dit Marie

    Extraits du discours de Benoît XVI, le 8 décembre, Place d'Espagne, devant la statue de L'Immaculée.

    Que nous dit Marie? Elle nous parle avec la Parole de Dieu qui s'est fait chair dans son sein. Son "message" n'est autre que Jésus, Lui qui est toute sa vie. C'est grâce à Lui et pour Lui qu'elle est l'Immaculée. Et de même que le Fils de Dieu s'est fait homme pour nous, elle aussi, la Mère, a été préservée du péché pour nous, pour tous, comme un avant-goût du salut de Dieu pour chaque homme. Ainsi, Marie nous dit que nous sommes tous appelés à nous ouvrir à l'action de l'Esprit Saint, pour pouvoir, dans notre destin final, être immaculés, totalement et définitivement libérés du mal. Elle nous le dit avec sa propre sainteté, avec un regard plein d'espérance et de compassion, qui évoque des paroles semblables à celles-ci: "N'aie pas peur, mon fils, Dieu t'aime, il t'aime personnellement; il t'a pensé avant que tu ne viennes au monde, et il t'a appelé à l'existence pour te remplir d'amour et de vie; et pour cela, il est venu à ta rencontre, il s'est fait comme toi, il est devenu Jésus, le Dieu homme, semblable à toi en tout, mais sans péché; il s'est donné lui-même pour toi, jusqu'à mourir sur la croix, et ainsi t'a donné une vie nouvelle, libre, sainte et immaculée". (…)

    C'est ainsi qu'elle voit la ville: non pas comme un agglomérat anonyme, mais comme une constellation où Dieu connaît chacun personnellement par son nom, un par un, et nous appelle à resplendir de sa lumière.

  • Préservatif : la remarquable explication des évêques du Kenya

    Extrait :

    8. La situation à laquelle se réfèrent les médias, qui citent une interview accordée par le pape à un journaliste allemand, concerne le jugement du pape sur le parcours moral subjectif de personnes déjà impliquées dans des actes gravement immoraux en eux-mêmes, plus précisément des actes d’homosexualité et de prostitution masculine, heureusement tout à fait étrangers à notre société kényane. Il ne parle pas de la moralité de l’utilisation des préservatifs mais de quelque chose qui peut être vrai en ce qui concerne l’état d’esprit de ceux qui les utilisent. Si ces individus utilisent le préservatif pour éviter d’infecter autrui, ils peuvent finir par se rendre compte que les actes sexuels entre personnes du même sexe sont intrinsèquement nocifs parce qu’ils ne sont pas en accord avec la nature humaine. Cela n’excuse en rien l'utilisation du préservatif en elle-même.

    9. Le Saint Père met en évidence un point important, à savoir que même ceux qui sont profondément enfoncés dans une vie immorale, peuvent progresser peu à peu vers une conversion et une acceptation des lois de Dieu. Ce cheminement peut comporter des étapes qui, en elles-mêmes, peuvent ne pas encore apporter une soumission totale à la loi de Dieu, mais plutôt une préparation à l’accepter. En tout cas, de tels actes restent encore coupables.

    10. L’Église s’applique toujours à éloigner les gens des actes immoraux pour les diriger vers l'amour de Jésus, la vertu, la sainteté. Nous pouvons dire qu’il est clair que le Saint Père n’a pas voulu mettre en évidence les préservatifs, mais parler du progrès du sens moral, qui doit être un progrès vers Jésus. Cela s’applique aussi à ceux qui mènent encore des genres de vie gravement immoraux ; nous devrions nous efforcer de plus en plus de nous concentrer sur la moralité des actions humaines et de juger l'action des êtres humains plutôt que l’objet utilisé pour commettre une action immorale.

  • Benoît XVI et l’engagement social

    Extrait de son allocution à la Commission théologique internationale :

    « L'engagement social des chrétiens provient nécessairement de la manifestation de l'amour divi. La contemplation de Dieu révélé et l'amour du prochain ne peuvent être séparés même s'ils sont vécus selon des chemins différents. Dans un monde qui apprécie souvent les nombreux dons du christianisme - comme par exemple, l'idée de l'égalité démocratique, fille du monothéisme évangélique - sans comprendre la racine de ses propres idéaux, il est particulièrement important de montrer que les fruits meurent si l'on coupe les racines de l'arbre. En fait, il n'y a pas de justice sans vérité, et la justice ne peut se développer pleinement si elle se limite au monde matériel. Pour nous chrétiens, la solidarité sociale a toujours une perspective d'éternité. »

    (VIS)

  • Benoît XVI et le Costa-Rica

    Benoît XVI recevant le nouvel ambassadeur du Costa-Rica :

    « J'ai plaisir à rappeler que c'est dans votre pays que fut signé le Pacte de San José, qui reconnaît la valeur de la vie humaine dès la conception, et que le Costa Rica protège le droit des enfants à naître par des lois contraires à la fécondation artificielle et à l'avortement. »

    (VIS)

  • La mémoire

    Extrait de la sublime homélie de Benoît XVI (un grand merci à Benoît et moi pour la traduction) à la messe de Requiem pour Manuela Camagni :

    Saint Bonaventure dit que dans les profondeurs de notre être, il y a la mémoire du Créateur. Et justement parce que cette mémoire est inscrite dans notre être, nous pouvons reconnaître le Créateur dans sa création, nous pouvons nous le rappeler, voir ses traces dans cet univers créé par Lui. Saint Bonaventure dit aussi que cette mémoire du Créateur n'est pas seulement mémoire du passé, parce que l'origine est présente, c'est la mémoire de la présence du Seigneur, c'est aussi la mémoire du futur, parce qu'il est certain que nous venons de la bonté de Dieu et que nous sommes appelés à atteindre la bonté de Dieu. C'est pourquoi dans cette mémoire, l'élément de la joie est présent, notre origine dans la joie qui est Dieu et notre appel à atteindre la grande joie.

    Mais saint Bonaventure ajoute que notre mémoire, comme toute notre existence, est blessée par le péché; ainsi, la mémoire est obscurcie, elle est recouverte par d'autres mémoires superficielles, et nous ne pouvons pas aller au-delà de toutes ces autres mémoires superficielles, aller jusqu'au fond, jusqu'à la vraie mémoire qui soutient notre être. Et ainsi, à cause de cet oubli de Dieu, de cet oubli de la mémoire fondamentale, la joie elle aussi est recouverte, obscurcie. Oui, nous savons que nous sommes créés pour la joie, mais nous ne savons plus où est la joie, et nous la cherchons à différents endroits. Nous voyons aujourd'hui cette recherche désespérée de la joie qui s'éloigne de plus en plus de sa vraie source, de la vraie joie. Oubli de Dieu, oubli de notre vraie mémoire.

    Les Memores Domini savent que le Christ, à la veille de sa passion, a renouvelé, et même a élevé notre mémoire. "Faites ceci en mémoire de moi", a-t-il dit, et ainsi il nous a donné la mémoire de sa présence, la mémoire du don de soi, du don de son Corps et de son Sang, et dans ce don de son Corps et de son Sang, dans ce don de son amour infini, nous touchons de nouveau avec notre mémoire la présence plus forte de Dieu, son don de lui-même.

  • Ça leur arrive d’écouter le pape ?

    Les purs et durs de l’Académie pontificale pour la vie s’en prennent à Benoît XVI à propos de l’affaire du préservatif. De façon ahurissante.

    "Le Saint Père devrait arrêter de parler de sexe aberrant et parler davantage de Jésus", écrit Christine Vollmer à Sandro Magister.

    Mme Vollmer s’abaisse au rang des pires journalistes qui n’entendent le pape que lorsqu’il y a matière à polémique. Si Mme Vollmer s’intéressait un peu, un tout petit peu, à ce que dit le pape, elle constaterait qu’il parle de Jésus tous les jours, et qu’il évoque le « sexe aberrant » de façon rarissime.

    Et le Pr Luke Gormally :

    "Beaucoup de personnes que je connais trouvent que c’est à la fois irresponsable, parce que cela crée dans l’esprit des gens ordinaires une confusion quant à l'exercice du magistère pontifical, et trop commode, parce qu’on a là un pape qui se retire dans une 'zone tranquille' d’écriture et de parole et néglige les devoirs urgents de son gouvernement."

    Pour le Pr Gormally, le pape n’a pas le droit de prendre des (semi-)vacances, il n’a pas le droit de consacrer une petite partie de ce temps à répondre à des questions, car pendant ces quelques heures il néglige les devoirs urgents de son gouvernement. Pauvre type.

     

    Addendum

    Christine Vollmer écrit à Sandro Magister que ce qu'elle a dit ne voulait pas vraiment dire ce qu'elle a dit...

  • Sainte Julienne de Norwich

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier :

    Le thème de l'amour divin revient souvent dans les visions de Julienne de Norwich qui, avec une certaine audace, n'hésite pas à le comparer à l'amour maternel. C'est l'un des messages les plus caractéristiques de sa théologie mystique. La tendresse, la sollicitude et la douceur de la bonté de Dieu envers nous sont si grandes que, à nous pèlerins sur la terre, elles évoquent l'amour d'une mère pour ses enfants. En réalité, les prophètes bibliques ont parfois eux aussi utilisé ce langage qui rappelle la tendresse, l'intensité et la totalité de l'amour de Dieu, qui se manifeste dans la création et dans toute l'histoire du salut et qui atteint son sommet dans l'Incarnation du Fils. Mais Dieu dépasse toujours tout amour humain, comme le dit le prophète Isaïe : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t'oublierai pas » (Is 49, 15). Julienne de Norwich a compris le message central pour la vie spirituelle : Dieu est amour et ce n'est que lorsqu'on s'ouvre, totalement et avec une confiance totale, à cet amour et qu'on le laisse devenir l'unique guide de notre existence, que tout est transfiguré, que l'on trouve la véritable paix et la véritable joie et que l'on est capable de la diffuser autour de soi.

    On constate que le pape n’ose pas citer les propos de sainte Julienne de Norwich sur Jésus notre Mère. Il a sans doute raison car cela serait mal compris ou demanderait une catéchèse tout entière. Pourtant, s’il citait celui-ci : « La mère peut serrer tendrement son enfant sur son cœur, mais notre tendre Mère Jésus peut nous conduire jusqu'à l'intimité de son cœur par son côté ouvert », et celui-là : « Nous savons que toutes les mères nous enfantent pour Ia souffrance et la mort. Qu'est-ce que cela ? Mais notre vraie Mère, Jésus, Lui seul nous enfante pour la joie et la vie éternelle », il pourrait montrer la profonde harmonie entre sainte Julienne de Norwich et deux autres mystiques qu’il a évoquées récemment : sainte Mechtilde et Marguerite d’Oingt.