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  • Le Saint Nom de Jésus

    La plus célèbre des trois hymnes (qui font partie d’un seul poème, datant d’au moins le XIe siècle), par la Capella musicale Pietro Allori, sous la direction de Mariano Garau. (Dans le texte que montre la vidéo il y a une erreur à la troisième strophe : potentibus au lieu de petentibus, mais le chant est correct.)

    Jesu, dulcis memória,
    Dans vera cordis gáudia :
    Sed super mel, et ómnia,
    Ejus dulcis præséntia.

    Jésus ! Nom de douce souvenance, qui donne au cœur les joies véritables ; mais plus suave que le miel et toutes les douceurs, est la présence de Celui qui le porte.

    Nil cánitur suávius,
    Nil audítur jucúndius,
    Nil cogitátur dúlcius,
    Quam Jesus Dei Fílius.

    Nul chant plus mélodieux, nulle parole plus agréable, nulle pensée plus douce, que Jésus, le Fils de Dieu.

    Jesu, spes pœniténtibus,
    Quam pius es peténtibus !
    Quam bonus te quæréntibus !
    Sed quid inveniéntibus ?

    Jésus ! espoir des pénitents, que vous êtes bon pour ceux qui vous implorent ! bon pour ceux qui vous cherchent ! Mais que n’êtes-vous pas pour ceux qui vous ont trouvé !

    Nec lingua valet dícere,
    Nec líttera exprímere :
    Expértus potest crédere,
    Quid sit Jesum dilígere.

    Ni la langue ne saurait dire, ni l’écriture ne saurait exprimer ce que c’est qu’aimer Jésus ; celui qui l’éprouve peut seul le croire.

    Sis, Jesu, nostrum gáudium,
    Qui es futúrus præmium :
    Sit nostra in te glória,
    Per cuncta semper sǽcula. Amen.

    Soyez notre joie, ô Jésus, vous qui serez notre récompense : que notre gloire soit en vous, durant tous les siècles, à jamais. Amen.

  • Dhimmitude

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    Déclaration du nouveau patriarche de Constantinople de l’Eglise arménienne apostolique, Sahak II Masalyan : « Toutes les minorités présentes en Turquie partagent ce même avis : sous le pouvoir du Parti AKP, nous vivons actuellement la période la plus pacifique et la plus heureuse depuis l’époque de la fondation de la République turque. » Se disant satisfait du « soutien que nous recevons de l’Etat », il n’oublie pas de rappeler que « le problème des minorités a toujours été utilisé comme argument par les puissances étrangères pour interférer dans les affaires de l’Empire ottoman »…

    Naturellement il ne parle pas du génocide arménien, mais des « événements »… dont se repaissent les descendants de ceux qui ont fui… « Nous sommes restés sur cette terre après ces événements. Nous avons choisi de vivre avec le reste de la population alors que la diaspora est restée ancrée dans le siècle passé ».

    Il reste… 60.000 arméniens en Turquie, la plupart à Istanbul. Il va de soi que le pouvoir islamique peut se montrer tolérant envers une si petite « minorité ». Pourtant cela ne l’empêche pas de dicter ses volontés, et de démentir par les faits le propos du patriarche.

    L’élection de celui-ci, en effet, a été très laborieuse. Il y a presque deux ans, le gouverneur d’Istanbul avait annulé le processus, au motif que le patriarche en titre, même s’il ne pouvait plus assumer sa charge, n’était pas mort. Puis le ministère de l’Intérieur avait publié un décret interdisant la candidature de prélats ne résidant pas en Turquie… Il restait donc deux candidats « turcs », qui avaient fait campagne sans faire la moindre allusion à ce décret insolite, ce qui a provoqué quelques remous dans la petite communauté, et dans la diaspora…

  • Chronique des cinglé·e·s

    Le mois dernier, le dictionnaire Merriam-Webster avait sacré « mot de l’année » le pronom « they » considéré comme pronom « neutre » qu’il faut utiliser quand on s’adresse à des personnes « non-binaires ».

    L'American Dialect Society l’avait déjà fait dès 2015. Cette fois, cet organisme en fait le mot de la décennie 2010-2020.

    En bref ce mot est celui qui marque l’évolution de la langue dans la dernière décennie.

    De fait on constate aujourd’hui aux Etats-Unis que l’on met un point d’honneur (surtout à gauche, quand même) à conclure sa présentation publique (c’est de rigueur pour les candidats à l’investiture démocrate) par l’indication du prénom par lequel on veut être désigné.

    Il n’en reste pas moins qu’en bon anglais, et même en « dialecte américain », they est un pronom pluriel. Comme le démon de l’évangile : « mon nom est légion, car nous sommes nombreux ». Pourtant les soi-disant non-binaires ne sont pas si nombreux…

  • Ils sont 207

    La défense de la vie a commencé sur les chapeaux de roue cette année aux Etats-Unis. Pas moins de 168 députés et 39 sénateurs (39 sur 100) ont signé hier un mémoire d’amici curiae par lequel ils demandent à la Cour suprême de confirmer la loi votée dans l’Etat de Louisiane en 2014 qui oblige les avorteurs à avoir un « privilège d’admission » à un hôpital distant de moins de 30 miles de l’avortoir. Le mémoire de 35 pages détaille notamment les infractions et négligences dont se sont rendus coupables les avorteurs de l’Etat (ce qui rend la loi nécessaire), mais en outre et surtout il conclut qu’il est temps de reconsidérer l’arrêt Roe contre Wade qui a légalisé l’avortement (sans en faire, souligne-t-il, un droit « fondamental »), et, « le cas échéant, de l’annuler ».

  • Horreur…

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    Ces ignobles affiches, si évidemment contraires aux droits de l’homme et à la moralité publique, ont été apposées dans les gares et autres lieux de Paris par les sociétés qui gèrent ces affichages. Heureusement, Anne Hidalgo, dûment alertée par les lobbies d’invertis et de la culture de mort, a mis fin au scandale le jour-même. « Profondément choquée et indignée par cette campagne anti-IVG et anti-PMA », elle a demandé aux deux sociétés de retirer immédiatement ces affiches. Et les affiches ont été retirées.

    « Deux visuels relatifs à la protection de la maternité et à la protection de la paternité peuvent être entendus comme des messages militants excédant le principe de neutralité qui s'impose dans les transports publics », a reconnu Media Transports en battant sa coulpe.

    Tugdual Derville, le délégué général d'Alliance Vita, a dénoncé cette censure et annoncé une double action en référé. Il a twitté : « Avoir subi tant d’années de pubs consuméristes, agressives, libidineuses, contraires à ce que j’aime et parfois carrément pourries... et s’entendre dire, après-coup, que nos affiches manquent au "devoir de neutralité"! On hésite entre le rire et les larmes. »

    On remarque que Media Transports évoque « deux visuels » : ceux sur la paternité et la maternité, devenus des gros mots. Le respect de la différence est encore de saison…

    On remarque aussi qu’Anne Hidalgo parle d’une « campagne anti-IVG ». C’est qu’elle fait allusion à une quatrième affiche, qui fait partie de la campagne actuelle d’Alliance Vita, mais n’avait évidemment pas été proposée aux agences d’affichages. Quand on est maire de Paris et qu’on promeut la culture de mort on a le droit de faire des amalgames.

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    Addendum

    Le juge des référés ordonne la reprise immédiate de l’affichage d’Alliance VITA par Mediatransports, avec astreinte financière si non exécution, et alloue 5.000 € à l'association au titre de l'article 700 du Code civil.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Ex Epístola sancti Ambrósii Epíscopi ad Sirícium Papam

    De via perversitátis prodúntur dícere: Virgo concépit, sed non virgo generávit. Pótuit ergo virgo concípere, non pótuit virgo generáre, cum semper concéptus præcédat, partus sequátur? Sed, si doctrínis non créditur sacerdótum, credátur oráculis Christi; credátur mónitis Angelórum dicéntium: Quia non est impossíbile Deo omne verbum; credátur Sýmbolo Apostolórum, quod Ecclésia Romána intemerátum semper custódit et servat. Audívit María vocem Angeli, et, quæ ante díxerat: Quómodo fiet istud? non de fide generatiónis intérrogans, respóndit póstea: Ecce ancílla Dómini, contíngat mihi secúndum verbum tuum.

    Certains se sont fourvoyés dans l’erreur au point de déclarer : « Une vierge a conçu, mais ce n’est pas une vierge qui a enfanté. » Ainsi donc, une vierge a pu concevoir, mais une vierge n’a pu enfanter, alors que c’est toujours la conception qui précède et que l’enfantement s’ensuit. Mais si l’on ne croit pas ce qu’enseignent les prêtres, que l’on croie du moins ce qu’affirme le Christ, ce que proclament les anges : « Il n’est rien d’impossible à Dieu » ; que l’on croie le Symbole des Apôtres, que l’Église romaine garde et conserve intact à jamais. Marie a entendu la parole de l’ange, elle venait de dire : « Comment cela arrivera-t-il ? » Sans mettre en doute le fait de la naissance, à présent, elle répond : « Voici la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon ta parole. »

    (Lecture des matines)

  • Sainte Geneviève

    Séquence d’Adam de (l’abbaye de) Saint-Victor (sur la Montagne Sainte-Geneviève). Traduction dom Guéranger.

    Genovefae solemnitas
    Solemne parit gaudium;
    Cordis erumpat puritas
    In laudis sacrificium !

    De Geneviève la fête solennelle nous amène une solennelle joie. Que la pureté du cœur éclate en un sacrifice de louange.

    Felix ortus infantulae,
    Teste Germano praesule
    Quod praevidit in spiritu,
    Rerum probatur exitu.

    Heureuse fut la naissance de cette enfant, témoin le Pontife Germain. Ce qu’il prévit en esprit est justifié par l’événement.

    Hic ad pectus virgineum,
    Pro pudoris signaculo,
    Nummum suspendit aeneum,
    Crucis insignem titulo.

    Sur la poitrine de la vierge, pour indice de pudeur, il suspend une médaille d’airain marquée du signe de la croix.

    Genovefam divinitus
    Oblato dotat munere,
    In templum Sancti Spiritus
    Sub Christi dicans foedere.

    A Geneviève, il offre une dot venue de la main de Dieu, la consacrant comme un temple du Saint-Esprit, sous l’alliance du Christ.

    Insontem manu feriens,
    Mater privatur lumine;
    Matri virgo compatiens
    Lucis dat usum pristinae.

    La mère de cette innocente enfant ose la frapper : elle est privée de la lumière. Compatissant à sa mère, la vierge lui rend l’usage de la vue.

    Genovefa magnanimis
    Carnem frangit jejunio,
    Terramque rigans lacrymis,
    Jugi gaudet martyrio.

    Geneviève au grand cœur mortifie sa chair par le jeûne ; elle arrose la terre de ses larmes, et se réjouit dans un continuel martyre.

    Coelesti duce praevio,
    Coelos lustrat et tartara,
    Civesque precum studio
    Servat a gente barbara.

    Sur les pas du céleste guide, elle parcourt les cieux et les enfers ; par l’ardeur de ses prières, elle sauve sa ville de l’invasion d’un peuple barbare.

    Divino diu munere
    Sitim levat artificum;
    Confractum casu miserae
    Matri resignat unicum.

    Par un prodige divin, elle apaise longtemps la soif des travailleurs. Elle rend à une mère désolée son fils unique, qu’une chute a brisé.

    Ad primam precem virginis
    Contremiscunt daemonia;
    Pax datur energuminis,
    Spes aegris, reis venia.

    A peine la vierge a-t-elle prié, les démons frémissent, la paix est rendue aux énergumènes, l’espoir aux infirmes, le pardon aux coupables.

    In ejus manus cerei
    Reaccenduntur coelitus;
    Per hanc in sinus alvei
    Redit amnis coercitus.

    En sa main, des flambeaux se rallument d’une manière céleste ; par elle, un fleuve au vaste lit rentre docilement dans ses rives.

    Ignem sacrum refrigerat,
    Post mortem vivens meritis,
    Quae prius in se vicerat
    Aestus interni fomitis.

    Après sa mort, vivant encore par ses mérites, elle calme les ardeurs du feu sacré ; elle qui, dans ce monde, avait vaincu en elle-même les feux de la concupiscence.

    Morti, morbis, daemonibus,
    Et dementis imperat:
    Sic Genovefa precibus
    Naturae leges superat.

    La mort, les maladies, les démons, les éléments, obéissent à ses ordres. Ainsi Geneviève, par ses prières, domine les lois de la nature.

    Operatur in parvulis
    Christi virtus magnalia:
    Christo, pro tot miraculis,
    Laus frequens, jugis Gloria ! Amen.

    Ainsi la vertu du Christ opère de grandes choses dans les plus petites. Au Christ donc pour tant de merveilles, louange assidue, gloire éternelle ! Amen.

  • Mirabile mysterium

    Les antiennes du Benedictus, aux laudes, et du Magnificat, aux vêpres, sont les mêmes qu’hier (et seront encore reprises les prochains jours). La première est très théologique, disant tout le dogme de l’Incarnation en quelques mots (à la façon de saint Léon le Grand). Mais toutes deux insistent sur le merveilleux mystère, et la seconde s’épanouit en louange de Dieu aux dimensions du monde.

    Par les moniales d’Argentan.

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    podcast

     

    Mirábile mystérium * declarátur hódie: innovántur natúræ, Deus homo factus est: id quod fuit permánsit, et quod non erat assúmpsit; non commixtiónem passus, neque divisiónem.

    Un mystère admirable se manifeste aujourd'hui: les deux natures s'unissent, Dieu se fait homme; Il reste ce qu'Il était et Il prend ce qu'Il n'était pas, sans souffrir ni mélange ni division.

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    podcast

    Magnum * hereditátis mystérium: templum Dei factus est úterus nesciéntis virum: non est pollútus ex ea carnem assúmens; omnes gentes vénient dicéntes: Glória tibi, Dómine.

    Ô ineffable mystère de notre héritage! Le sein d'une vierge est devenu le temple de Dieu; Il ne s'est point souillé en s'incarnant en elle; toutes les nations viendront et diront: Gloire à Vous, Seigneur.

  • Bonne année !

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  • Il y a 50 ans (11) : le 1er janvier

    La première question que se posa la commission chargée de la réforme du calendrier liturgique fut de savoir si le jour octave de la Nativité devait être dédié à la mémoire de Marie Mère de Dieu ou à la célébration du Nom de Jésus. La réponse presque unanime des experts (seul Johannes Wagner, responsable de l’Institut liturgique de Trèves, ne vota pas en ce sens) fut que le 1er janvier devait être consacré à Marie parce que la Maternité de Marie était la plus ancienne fête mariale à Rome. Selon le principe des novateurs, qui était de détruire la tradition au nom de ce qui est « le plus ancien ».

    Or, en réalité, il n’y a jamais eu de fête mariale le 1er janvier à Rome.

    Les « experts » avaient pris pour pain bénit ce qui était en fait l’une des deux grandes impostures de dom Bernard Botte, premier directeur de l’Institut supérieur de Liturgie de Paris et (donc) gourou de la réforme liturgique. L’autre imposture de dom Botte, la plus connue, est le soi-disant « canon d’Hippolyte de Rome » (plus exactement anaphore d’Hippolyte), « le plus ancien » puisque datant du IIIe siècle, dont il est prouvé qu’il n’est ni d’Hippolyte, ni du IIIe siècle, ni romain. Mais on continue de le prétendre un peu partout dans l’Eglise, et surtout, comme il est très court, il est devenu la prière eucharistique de très loin la plus utilisée, et même la seule en de nombreux endroits.

    Sans doute dira-t-on une fois de plus que j’exagère, et qu’il ne s’agit pas d’impostures mais d’erreurs. Ce serait le cas si l’on parlait d’un liturgiste amateur dans mon genre. Mais ici on parle d’un des plus éminents liturgistes du XXe siècle. Et quoi qu’il en soit c’est bien une imposture de continuer à parler de l’anaphore d’Hippolyte, comme de continuer de dire que le 1er janvier est la date de la plus ancienne fête mariale à Rome. Il est vrai que Paul VI, sur la foi de ses experts, avait repris l’imposture à son compte dans Marialis cultus : « La solennité de sainte Marie, Mère de Dieu, ainsi placée au 1er janvier selon l’ancienne coutume de la liturgie de Rome ».

    C’est en 1933 que dom Botte avait fait savoir à ses collègues émerveillés qu’il venait de découvrir cette fête mariale. Il en avait même entièrement reconstitué la messe. Dès 1936, le P. Bernhard Opfermann répondait dans la même revue (Ephemerides liturgicae) : « L’hypothèse de B. Botte ne coïncide pas avec les faits. » L’année précédente, le moine de Solesmes dom René-Jean Hesbert avait déjà relevé, de son côté, qu’aucun sacramentaire ni aucun lectionnaire romain ne parle d’une messe mariale le 1er janvier : ils donnent une messe de l’octave de la Nativité. (Pour être précis, comme l’avait signalé dom Hébert, le sacramentaire d’Hadrien a une oraison « mariale »… mais c’est celle du 1er janvier dans la liturgie traditionnelle…, et le sacramentaire indique : « Mense januario in octabas Domii ad sanctam Mariam ad martyres » : au mois de janvier en l’octave du Seigneur, à Sainte-Marie aux martyrs. Car tous les livres indiquent que la messe papale du 1er janvier était célébrée dans cette église consacrée en 609 par Boniface IV. Mais ce n’est pas parce que la première messe de l’année est célébrée dans une église mariale que c’est une messe mariale : l’intitulé le dément clairement. Et l’évangile était déjà – logiquement - celui de la circoncision.)

    Reprenant minutieusement tous les éléments connus du VIIe siècle, dom Jacques-Marie Guilmard, moine de Solesmes, conclut : « La tradition romaine n’a assurément aucun formulaire de chant destiné à une messe mariale pour le 1er janvier. »

    Pour être complet (pour ce qui est de Rome), il faut ajouter que certains manuscrits ajoutent à la messe de l’octave de Noël une messe de sainte Martine, dont le culte a été introduit par le pape Donus (676-678). L’un de ces manuscrits (K, vers 800) a « scae Mariae » au lieu de « natale scae Martinae » : il s’agit évidemment d’une erreur (l’évangile est celui des vierges sages et des vierges folles).

    Mais cette erreur va faire florès de l’autre côté des Alpes : on trouve en Gaule au VIIIe siècle trois antiphonaires « romano-francs » qui donnent pour le 1er janvier un « natale sanctae Mariae », avec un formulaire de messe des vierges, donc effectivement marial.

    On note qu’a été gardé le mot « natale », qui indique a priori  la mort d’un martyr, en l’occurrence de sainte Martine… Mais les sacramentaires grégoriens ont pour le 13 mai « natale sanctae Mariae ad martyres ». Ici « natale » a le sens d’anniversaire de la consécration de l’église (et la messe est celle des martyrs). Ce qui a renforcé la confusion romano-franque.

    Mais, même en Gaule, cette fête ne se trouve que dans trois antiphonaires et dans aucun autre livre liturgique (sacramentaire, évangéliaire), et elle ne franchira pas le siècle suivant…