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  • Vive la Pologne (2) !

    Le 17 mai dernier, le magasin Ikea de Cracovie célébrait la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie par un message sur son réseau intranet. Un employé a commenté qu’il n’était pas d’accord parce qu’il est catholique, et il citait deux phrases de la Bible à l’appui de sa réprobation. Il a refusé de retirer son commentaire, au motif qu’il ne peut pas censurer la parole de Dieu. Fin juin, il a été licencié, parce que « le fondement de notre culture d’entreprise est la liberté d’opinion, la tolérance et le respect pour chaque employé ». Sic.

    L’employé a porté plainte contre Ikea. Et le ministre de la Justice et procureur général Zbigniew Ziobro a ordonné une enquête, soulignant que l’attitude d’Ikea est « inacceptable » et « absolument scandaleuse ».

    Le 5 juillet, le conseil de la Conférence de l’épiscopat polonais pour l’apostolat des laïcs a publié un long communiqué prenant fermement la défense de l’employé licencié. Dès le premier paragraphe les évêques dénoncent « l’énorme dégoût, la tristesse, l’inquiétude pour l’avenir et même le sentiment d’insécurité qu’inspirent aux citoyens ordinaires le comportement et les paroles des activistes de ce milieu et des journalistes qui les soutiennent ». « Ils se battent pour la liberté, la tolérance et le respect, mais sans tolérance, avec mépris pour les personnes qui pensent différemment et avec agressivité. »

    Le deuxième paragraphe commence ainsi : « Dans ce contexte, il est nécessaire de considérer comme inacceptable du point de vue de la loi, mais surtout de la décence et du bon sens, l’attaque de l’employé d’Ikea qui ne voulait pas de l’endoctrinement LGBT sur son lieu de travail  », attaque accompagnée de « discours pleins d’agression et de mépris ».

    D’autre part, « il est intellectuellement malhonnête de réagir en Pologne à des citations de la Sainte Bible, comme si la culture européenne ne découlait pas logiquement du christianisme ». « Le roi Sigismond II Auguste, roi de Pologne, déclarait : “Je ne suis pas le roi de vos consciences.” Cet employeur l’est d’autant moins et ne peut pas usurper un tel droit. »

    Puis les évêques félicitent l’employé « pour le courage dont il a fait preuve pour professer et défendre la foi au quotidien », et espèrent que la justice le récompensera et que l’entreprise mettra fin « aux actions idéologiques fondées sur sa position privilégiée d’employeur ». « Après tout, c’est un élément important de l’ordre politique et culturel. »

    Ensuite, les évêques évoquent « les signaux inquiétants concernant des tentatives de propagande de l'idéologie LGBT émanant d'autres entreprises et sociétés », utilisant les adresses électroniques des employés, organisant « des réunions d’agitation » « avec des militants étrangers », tandis que les salariés de taisent de peur d’être licenciés ou victimes de discrimination. « Nous demandons aux employeurs de respecter la conscience des employés. Nous comprenons la situation difficile des employés pour qui perdre un emploi serait un problème sérieux, mais nous devons vous rappeler qu'il existe partout des limites qu’on ne peut franchir. »

    Les évêques évoquent enfin la situation dans les écoles, où « de nombreux enseignants » tentent de faire pénétrer la propagande LGBT par toute sorte de moyens : lecture, théâtre, cinéma, cours de langues étrangères, discussions qu’on fait dévier, etc. Et ils rappellent aux parents que les enfants n’appartiennent pas à l’école, qui doit être au service des parents.

    En conclusion il citent quelques extraits de l’Hymne à la Vierge Noire du poète… juif Roman Brandstaetter : « Mère du Verbe [des mots], Mère de bonté, Priez pour la bonté de tous les mots polonais, Ne laissez pas un seul mot se tromper, Ne laissez pas un mot haïr, Ne le laissez pas faire du mal, Ne le laissez pas tuer, Qu’il pardonne, Qu’il guérisse, Qu’il apaise, Qu’il ferme les blessures humaines, Priez, Notre Dame de Jasna Góra, Vierge noire, aux cicatrices sur le visage comme la terre polonaise. »

  • Vive la Pologne (1) !

    En 2016, un imprimeur de Łódź avait refusé de fabriquer des affiches (des « roll-ups ») pour le « LGBT Business Forum », disant qu’il ne voulait pas « contribuer par son travail à la promotion du mouvement LGBT ». Le dit « LGBT Business Forum » porta plainte. L’imprimeur fut condamné pour discrimination en première instance puis en appel. Le ministre de la Justice et procureur général Zbigniew Ziobro saisit alors la Cour suprême. Laquelle, le 14 juin 2018, confirma la condamnation de l’imprimeur. Triomphe du lobby. Mais Zbigniew Ziobro décida alors de saisir la Cour constitutionnelle. Et celle-ci a décidé, le 26 juin dernier, que la loi anti-discrimination est anticonstitutionnelle. Parce que la sanction encourue pour refus de fournir des services en invoquant des convictions personnelles est contraire au droit des prestataires de services d’agir selon leur conscience.

    Réaction de Zbigniew Ziobro : « Je suis heureux que mes opinions et arguments aient été partagés par le tribunal. Je souhaite dire que tout le monde a droit à la liberté et que personne, avec des slogans de tolérance, ne doit utiliser l'appareil de l'État pour contraindre les autres à violer leurs propres libertés, que ce soit la liberté de conscience, la liberté de religion ou la liberté économique. »

    91e49bae-066f-467e-a2df-57f293dbee26_900x.jpegOn ne peut que saluer l’opiniâtreté du gouvernement polonais. Polityka, le magazine des intellectuels communistes reconvertis bobos, a fait sa une de cette affaire, prétendant avec la plus extrême mauvaise foi que la décision de la Cour constitutionnelle était une menace directe contre les mères de famille et les handicapés… Courrier international a jugé intelligent de reprendre cette stupide argumentation, ce qui a fait connaître l’affaire. Et voilà que la « catholique » Loiseau, dont on n’avait plus entendu parler depuis qu’elle s’était flinguée en plein vol au Parlement européen, a cru nécessaire de dégainer un tweet vengeur : « La décision de la Cour constitutionnelle polonaise autorise de fait les discriminations. Elle est contraire à la charte des droits fondamentaux de l’UE et à la convention européenne des droits de l’homme. Mobilisons-nous ! »

    Mais oui Nathalie. On n’a pas besoin de toi pour constater que c’est contraire à la convention européenne des droits de l’homme. Et ce sera fort intéressant, si le lobby saisit la cour européenne.

  • Sainte Elisabeth de Portugal

    Urbain VIII qui mit sa fête au calendrier composa pour son office deux hymnes, la légende des matines et les antiennes de Benedictus et Magnificat. La première est l’acclamation de Judith, qui est utilisée dans la liturgie de la Sainte Vierge, la seconde souligne le rôle de pacificatrice de la reine de Portugal qui était née Isabelle d’Aragon.

    Tu glória Jerúsalem, * tu lætítia Israël, tu honorificéntia pópuli tui.

    Vous êtes la gloire de Jérusalem, * vous êtes la joie d’Israël, vous êtes l’honneur de votre peuple.

    Elísabeth, * pacis et pátriæ mater, in cælo triúmphans, dona nobis pacem.

    Élisabeth, * mère de la paix et de la patrie, triomphante dans le ciel, donnez-nous la paix.

    Deux portraits et son tombeau.

    Un autre portrait.

  • 4e dimanche après la Pentecôte

    Allelúia, allelúia. Deus, qui sedes super thronum, et iúdicas æquitátem : esto refúgium páuperum in tribulatióne. Allelúia.

    Alléluia, alleluia. O Dieu, qui siégez sur votre trône et jugez avec équité, soyez le refuge des pauvres dans la tribulation. Alléluia.

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    Ce qui apparaît au premier coup d’œil, dans le verset d’alléluia de la messe de ce jour, est qu’il est d’une longueur inhabituelle (pour un alléluia d’avant les facéties liturgiques d’après la Renaissance). Ce qui apparaît ensuite, c’est qu’au cœur de ce verset il y a un très long mélisme, insolite dans une telle pièce, et qui en outre a davantage l’allure d’un mélisme de graduel. De fait, il a été emprunté soit au graduel Benedictus Dominus du dimanche dans l’octave de l’Epiphanie, soit au graduel Clamaverunt justi de la messe Salus autem pour plusieurs martyrs. (Graduels qui existaient avant cet alléluia dont on n’a pas trouvé trace jusqu’ici avant un livre de Bénévent du XIe siècle.)

    Dans le graduel Benedictus Dominus, ce mélisme orne le mot pacem, la paix, dans le graduel Clamaverunt justi c’est le mot Dominus, le Seigneur, et ici c’est thronum, le trône de Dieu. Toute la mélodie de la longue première partie du verset est une contemplation extatique du trône de Dieu, montant dans les hauteurs du 7e mode après avoir parcouru toute la gamme. La seconde partie, plus brève, est la prière : « Sois le refuge des pauvres dans la tribulation. » Et la mélodie descend à la tonique et se cogne la tête sur le plancher du 7e mode dans sa tribulation, notes qui sont aussi les premières de l’alléluia, et se poursuivent donc par le jubilus: la prière a été exaucée.

  • Koat Keo

    Le toit de la chapelle de Koat Keo à Scrignac a entièrement brûlé hier. Et des vitraux et des statues ont souffert de l’incendie.

    On nous dit qu’il n’y a pas de traces d’effraction.

    Il est pourtant difficile de croire à un incendie spontané. Surtout quelques mois après la profanation de la tombe de l’abbé Perrot.

    Addendum

    Il semble toutefois que ce soit accidentel. Il y avait des travaux de soudure ce jour-là sur une gouttière...

  • De la Sainte Vierge le samedi

    L’hymne des matines est la première partie d’une hymne dont la seconde partie est chantée à laudes. Elle fut attribuée à saint Venance Fortunat sans autre argument qu’on ne prête qu’aux riches. On ne l’a trouvée dans aucun manuscrit de l’évêque de Poitiers. Mais elle se trouve dans les plus anciens bréviaires.

    Chantée par les trappistes de l’abbaye de Gethsémani, dans le Kentucky, en 1956 (Thomas Merton y était alors maître des novices) :


    podcast

    Quem terra, pontus, aethera
    colunt, adorant, praedicant,
    trinam regentem machinam
    claustrum Mariae bajulat.

    Le monarque éternel que l'air, la terre, l'onde
    Révère, craint, adore en ses ordres divers,
    Le Maître du grand univers
    Est porté dans les flancs d'une vierge féconde.

    Cui luna, sol, et omnia
    deserviunt per tempora,
    perfusa caeli gratia,
    gestant Puellae viscera.

    Le ciel de ses trésors comblant cette âme pure,
    Voit enfermé dans elle un enfant sans pareil,
    Qui règle le cours du soleil,
    Et meut le vaste corps de toute la nature.

    Beata Mater, munere,
    cujus supernus Artifex,
    mundum pugillo continens,
    ventris sub arca clausus est.

    Mère vraiment illustre, et vraiment fortunée,
    Par qui l'auteur du monde et l'arbitre des rois,
    Portant ce grand tout sur trois doigts,
    Dans le sein d'une fille a sa grandeur bornée.

    Beata caeli nuntio,
    fecunda Sancto Spiritu,
    desideratus Gentibus,
    cujus per alvum fusus est.

    Fille heureuse à qui l'ange humblement se présente,
    Dont l'esprit éternel est le divin époux,
    Et qui fait naître parmi nous
    Ce Roi, des nations le désir et l'attente.

    Gloria Tibi Domine,
    qui natus es de Virgine,
    cum Patre, et Sancto Spiritu,
    in sempiterna saecula. Amen

    Gloire à vous, mon Sauveur, Dieu que le ciel adore,
    Mais Dieu qu'une humble Vierge a porté dans son sein,
    Gloire au Père, à l'Esprit divin,
    Dans ce jour sans couchant comme il est sans aurore.

    (Traduction Lemaître de Sacy, Heures de Port-Royal)

  • Mauvais genres

    Un lycéen écossais a été exclu définitivement de son établissement pour avoir soutenu devant un professeur qu’il n’y a que deux genres.

    C’était à l’occasion d’une inscription à un site internet. Le professeur fait remarquer qu’il n’y a le choix qu’entre deux genres, ce qui est mauvais et vieux jeu. « Mais, monsieur, il n’y a que deux genres ! », s’exclame l’élève. Le professeur lui dit que s’il veut avoir cette discussion ce sera en dehors de la classe. L’élève va attendre le professeur une demi-heure. Celui-ci va lui expliquer que s’il veut exprimer cette opinion c’est chez lui, pas à l’école. L’élève dit alors qu’il ne voit pas pourquoi il ne pourrait pas donner son opinion puisque le professeur assène la sienne. Le professeur : « Je ne donne pas mon opinion, je livre ce qui est la politique scolaire nationale. »

    Le lycée tient à souligner que l’élève n’est pas exclu pour avoir donné son opinion, mais pour avoir filmé l’échange, qui s’est retrouvé sur internet.

    Sans doute, mais ce que l’on retient est que la politique scolaire officielle en Ecosse est qu’il y a plusieurs genres (on ne sait pas combien). Parce que l’école est « inclusive ». Quand le professeur a utilisé cet argument, l’élève a répondu que ce n’était pas inclusif d’interdire de dire qu’il n’y a que deux genres…

    Lorsqu’on regarde la vidéo sur Youtube, une autre vidéo est proposée, sur l’étudiant qui avait été viré du cours de… « christianisme » pour avoir également affirmé qu’il n’y a que deux genres. C’est un extrait d’une chronique télévisé de Fox News. Et c’était intitulé « La folie du genre »… (Mais dans ce cas l’étudiant a été réintégré.)

  • Bachar chez les cathos

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    Le président syrien Bachar al-Assad s’est rendu hier au camp d’été des jeunes syro-catholiques au monastère Saint-Thomas de Saydanaya. Il a été accueilli par le patriarche Ignace Youssef III Younan, et il s’est livré à un long dialogue avec les jeunes.

    L'arrivée:

    Le départ :

  • Saint Antoine-Marie Zaccaria

    Sa lettre la plus souvent publiée, « aux très honorés en Jésus-Christ le digne M. Bernardo Omodei et Madame Laure son épouse », écrite le 20 juin 1539, deux semaines avant sa mort.

    Très estimé frère et – puisque vous le voulez ainsi – mon Fils, avec mon salut, je m'offre moi-même tout à vous dans le Christ.

    Ayant reçu votre lettre, j'y réponds, ou plutôt je viens converser familièrement avec vous et avec la très chère madame Laura : en vous donnant au Christ, je désire que nous ne vous laissiez pas envahir par la tiédeur mais que vous marchiez de progrès en progrès. Car si vous vous laissiez envahir par la tiédeur, jamais vous ne deviendriez spirituels, mais vous seriez bientôt charnels et – si nous voulons employer un mot plus adapté – vous deviendriez très rapidement plus des pharisiens que des chrétiens et des personnes conduites par l'Esprit.

    Le tiède – ou pharisien – a le comportement suivant : il évite les péchés graves mais commet volontiers des péchés plus légers et il ne se fait plus aucun scrupule des petites fautes. Ainsi, il s'abstiendra de blasphémer et de dire des injures, mais il ne s'en fera pas trop de s'emporter un peu ni de vouloir toujours avoir raison, sans vouloir céder à autrui. S'il évite de dire du mal de son prochain, il ne considère pas comme une faute considérable de parler toute la journée et de se permettre souvent des paroles vaines et inutiles. Il ne mange pas avec excès et ne se remplit pas de vin comme font les ivrognes, mais il se plaît à se régaler, sans besoin, de quelque friandise qui l'attire. Il s'abstient de la sensualité vicieuse, mais il se plaît aux bavardages et à d'autres amusements. Il lui plaît de rester deux heures en prière mais, ensuite, le reste de la journée la distraction est sa compagne. Il ne recherche pas les honneurs, mais s'ils lui sont accordés, si on fait son éloge, il tressaille de joie.

    Dites pour tout le reste ce que je viens de dire pour ces choses et vous pourrez tirer cette conclusion : le pharisien, c'est-à-dire le tiède, ne retranche de sa vie que le gros et retient le menu. Il fuit ce qui est défendu mais il s'accorde tout ce qui est permis. Il réprime la sensualité dans les actes mais il aime la sensualité de la vue. Il veut le bien mais il ne le veut pas tout entier. Il se modère en certaines choses, mais non en tout. Je ne dis pas qu'il doive tout faire d'un seul coup et en peu de temps, mais il ne cherche même pas à s'amender à la longue et un peu à la fois.

    Celui qui veut devenir une créature spirituelle fait tout le contraire. Il commence par retrancher l'une ou l'autre chose : quand, un jour, il en a retranché une, il en retranche une autre le lendemain et il continue ainsi jusqu'à ce qu'il ait bien débridé ses plaies.

    Voici d'autres exemples : il s'interdira d'abord les paroles nuisibles, puis les paroles inutiles et finira par ne plus dire que de paroles édifiantes ; il commencera par écarter toute parole, toute attitude colérique pour n'user bientôt que de paroles et de manières douces et modestes ; il fuira les honneurs et, si un jour ils lui surviennent, non seulement il ne s'y complaira pas mais il se réjouira d'être injurié et humilié ; il s'abstiendra non seulement de ce qui est permis dans le mariage, mais encore de tout ce qui sent la sensualité, pour augmenter en lui la beauté de la chasteté et y faire des progrès ; il ne se contentera pas de consacrer une ou deux heures à la prière, mais il ne manquera pas, dans la journée, d'élever souvent son esprit vers Dieu. Je vous ai donné ces quelques exemples, trouvez-en vous mêmes pour les autres situations de votre vie.

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