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  • Au Népal

    Le gouvernement du Népal a décidé de retirer Noël du calendrier des jours fériés.

    La fête de la Nativité avait été reconnue comme jour férié il y a huit ans, lorsque le Népal était devenu officiellement un Etat laïque.

    Le ministre (maoïste) de l’Intérieur, Shakti Basnet, déclare à Asianews que cette décision n’a pas été prise pour blesser les chrétiens mais parce qu’il faut contrôler le nombre croissant de jours fériés.

    Ainsi, le gouvernement du Népal reconnaît désormais 83 jours fériés pour les hindous et quelques autres communautés, aucun pour les chrétiens.

    Le Conseil interreligieux du Népal appuie la pétition chrétienne de demande de rétablissement du jour férié.

    Mais ce n’est pas le seul sujet de préoccupation des chrétiens. Il y a aussi et surtout l’article 156 du nouveau code civil qui interdit les conversions, et qui peut être utilisé pour mettre en prison les prêtres qui font des baptêmes d’adultes.

    Il se trouve qu’entre 2006 et 2001, le nombre de Népalais se disant ouvertement chrétiens au recensement est passé de 4.000 à 10.000. Les chrétiens jouent un rôle important sur le plan économique et dans l’enseignement : il y a une centaine d’écoles chrétiennes, dont une vingtaine sont catholiques.

  • Hirondelle

    Grâce aux opérations militaires syriennes appuyées par la Russie et au cessez le feu actuel, « les chrétiens qui avaient quitté la Syrie pour l’Europe commencent à revenir à Sadad et également dans d’autres villes », déclare Suleiman al Khalil, maire de Sadad, dans la province de Homs.

    Sadad avant le conflit était une ville de quelques 12.000 habitants, en majorité chrétiens assyriens et syro-orthodoxes. Au cours des années de guerre, au moins 1.000 d’entre eux ont fui la Syrie, y compris le métropolite syro-orthodoxe de Homs et Hama. Selon des sources ecclésiastiques locales, en octobre 2013, au cours de la conquête de la ville par le front al-Nosra, des massacres auraient été perpétrés parmi la population civile, confirmés par la découverte d’une fosse commune contenant au moins 30 corps. En novembre dernier, l’Etat islamique » avait, tenté de conquérir la ville en attaquant les barrages de l’armée syrienne.

    Au cours des trois derniers mois, indique Suleiman al Khalil – au moins 100 chrétiens de Sadad ayant fui hors de Syrie sont revenus dans leurs maisons et 200 autres sont attendus prochainement. La ville se trouve à 14 km de la route reliant Damas à Homs et comprend 15 églises.

    (Fides)

  • Ecce dies celebris

    Pour ce mercredi de la deuxième semaine après Pâques, dom Guéranger donne la première séquence de Pâques composée par Adam de Saint Victor. Une bonne occasion d’apprendre le latin, avec ces vers faciles (faciles à lire, mais écrits par un orfèvre).

    Ecce dies celebris!
    Lux succedit tenebris,
    Morti resurrectio.
    Laetis cedant tristia,
    Cum sit major gloria
    Quam prima confusio;
    Umbram fugat veritas,
    Vetustatem novitas,
    Luctum consolatio.

    Voici le jour glorieux : la lumière succède aux ténèbres, la résurrection à la mort. Que la joie fasse place à la tristesse ; car la gloire est plus grande que ne fut l'ignominie. L'ombre fuit devant la vérité, l'antique loi devant la nouvelle; la consolation a remplacé le deuil.

    Pascha novum colite;
    Quod praeit in capite,
    Membra sperent singula.
    Pascha novum Christus est,
    Quid pro nobis passus est,
    Agnus sine macula.

    Venez fêter la Pâque nouvelle; que les membres espèrent pour eux-mêmes la gloire qui déjà brille en leur chef. Notre nouvelle Pâque, c'est le Christ, lui qui souffrit pour nous, Agneau sans tache.

    Hosti qui nos circuit
    Praedam Christus eruit:
    Quod Samson praecinuit,
    Dum leonem lacerat.
    David, fortis viribus,
    A leonis unguibus
    Et ab ursi faucibus
    Gregem patris liberat.

    L'ennemi qui rôde autour de nous avait saisi sa proie; le Christ la lui arrache. C'est la victoire que figurait Samson, lorsqu'il déchira le lion furieux; et David, jeune et robuste, lorsqu'il sauva le troupeau de son père des griffes du lion et de la dent de l'ours.

    Qui in morte plures stravit,
    Samson, Christum figuravit,
    Cujus mors victoria.
    Samson dictus Sol eorum:
    Christus lux est electorum,
    Quos illustrat gratia.

    Samson immolant par sa mort ses nombreux ennemis, présageait encore le Christ, dont la mort a été la victoire; Samson, dont le nom exprime le Soleil, rappelle le Christ, lumière des élus que sa grâce illumine.

    Jam de Crucis sacro vecte
    Botrus fluit in dilectae
    Penetral ecclesiae.
    Jam, calcato torculari,
    Musto gaudent ebriari
    Gentium primitiae.

    Sous le pressoir sacré de la croix, la grappe s'épanche dans le sein de l'Eglise bien-aimée; exprimé par la violence, le vin coule, et sa liqueur plonge dans une joyeuse ivresse les prémices de la gentilité.

    Saccus scissus et pertusus
    In regales transit usus:
    Saccus fit soccus gratiae,
    Caro victrix miseriae.

    Le sac lacéré par tant de blessures devient un ornement royal : cette chair qui a vaincu la souffrance est transformée en une parure de gloire.

    Quia regem peremerunt,
    Dei regnum perdiderunt:
    Sed non deletur penitus
    Cain, in signum positus.

    Pour avoir immolé le roi, le juif a perdu le royaume ; nouveau Caïn, il est exposé en exemple, et le signe dont il est marqué ne s’effacera pas.

    Reprobatus et abjectus
    Lapis iste, nunc electus,
    In tropaeum stat erectus,
    Et in caput anguli.
    Culpam delens, non naturam,
    Novam creat creaturam,
    Tenens in se ligaturam
    Utriusque populi.

    La pierre qu'il a rejetée et réprouvée est maintenant la pierre élue ; posée à la tête de l'angle, elle y brille comme un trophée. Par elle le péché est ôté, mais non la nature ; elle donne à l'homme un nouvel être, et réunis par elle, les deux peuples n'en forment plus qu'un seul.

    Capiti sit gloria,
    Membrisque concordia! Amen.

    Donc soit gloire au Chef, et concorde entre les membres ! Amen.

  • La charia s’installe tranquillement

    A Therwil, près de Bâle, en Suisse alémanique, deux élèves musulmans ont été dispensés de serrer la main de leurs professeurs parce que leur religion leur interdit de toucher une femme qui n’est pas de leur famille.

    Petite note préalable : c’est pour moi une nouveauté que les élèves serre la main du prof. Cela ne m’est jamais arrivé, ni comme élève ni comme prof. D’accord, c’était il y a très longtemps. Mais je n’arrive même pas à imaginer la scène du prof qui serre la main à tous ses élèves…

    Bref, ces deux ados de 14 et 15 ans ont décidé de ne plus serrer la main des dames professeurs et sont allés voir la présidente du conseil des écoles de Therwil pour que leur pratique soit officiellement reconnue.

    Celle-ci, Christine Akeret, était bien embêtée. Elle a tenté de leur faire remarquer que leur attitude aurait des conséquences. Mais quelles conséquences ? « Un renvoi de l’école ou une amende pour les parents, ce serait disproportionné. » D’autant que les deux garçons affirment qu’ils ont pris la décision tout seuls, sans être influencés par leurs parents. Alors la direction de l’école a accepté leur demande. Avec une modification : ils ne serreront pas non plus la main des professeurs hommes. Afin qu’il n’y ait pas de « discrimination ». Sic. Car ce qui importe c’est la non-discrimination…

    Christine Akeret regrette que les autorités du Canton se soient murées dans le silence, et elle se dit peu satisfaite de cet arrangement. « Mais il n’y a pas de bonne alternative. C’est difficile quand quelqu’un ne veut pas s’adapter à nos usages. »

    C’est difficile, mais on accepte, puis on s’habitue… Et c’est ainsi que d’absence de poignée de mains en absence de poignées de mains, on s’habitue à la charia…

    L’affaire fait néanmoins l’objet de commentaires indignés ici et là, chez ceux pour qui le vivre ensemble implique la poignée de mains… Naturellement, au Conseil islamique de Suisse on ricane : « Après les agressions sexuelles de Cologne, on a demandé aux musulmans de prendre leurs distances avec les femmes et maintenant, on exige d'eux qu'ils s'en rapprochent… »

    Addendum

    Les deux adolescents sont les fils de l'imam de la mosquée Roi Faysal de Bâle. L'un des deux a retransmis sur Facebook de la propagande de l'Etat islamique, indiquant: "Chaque musulman doit liker."

  • Saint Vincent Ferrier

    Voici les répons des matines, dans le propre dominicain, cités par dom Guéranger.

    ℟. Summus Parens, ac rector gentium, in vespere labentis saeculi, novum vatem misit Vincentium, christiani magistrum populi : refert instare Dei judicium, * Quod spectabunt cunctorum oculi. ℣. Timete Deum, clamat sœpius : venit hora judicii ejus. * Quod spectabunt cunctorum oculi.

    Le Père souverain, celui qui gouverne les peuples, sur le soir du monde qui s'affaisse, a envoyé Vincent comme un nouveau prophète chargé d'instruire le peuple chrétien; Vincent annonce que le jugement de Dieu est proche, * Ce jugement que tous les hommes doivent voir de leurs yeux. - Il s'écrie souvent : Craignez Dieu ; l'heure de son jugement est arrivée. * Ce jugement que tous les hommes doivent voir de leurs yeux.

    ℟. Christi viam secutus arduam, a terrenis procul illecebris, veritatem reddit conspicuam, profligatis errorum tenebris: * Oram illuminat occiduam, toto factus in orbe celebris. ℣. Cujus doctrina sole gratior, sermo erat flammis ardentior. * Oram illuminat occiduam, toto factus in orbe celebris.

    Marchant à la suite du Christ par la voie difficile, il s'éloigna des plaisirs terrestres ; il fit briller l'éclat de la vérité ; il dissipa les ténèbres de l'erreur ; * Il resplendit dans les régions de l'Occident, et tout l'univers retentit de sa renommée. - Sa doctrine éclatait comme un soleil ; sa parole était ardente comme la flamme. * Il resplendit dans les régions de l'Occident, et tout l'univers retentit de sa renommée.

    ℟. Nocte sacris incumbens litteris, contemplatur vigil in studio : mane pulchri ad instar sideris, miro lucet doctrinæ radio : * Morbos omnis vespere generis salutari pellens remedio. ℣. Nulla præterit hora temporis, qua non recti quia agat operis. * Morbos omnis vespere generis salutari pellens remedio.

    La nuit, il s'appliquait aux lettres, veillant dans la contemplation ; au matin, comme un bel astre, il lançait les rayons de la doctrine; * Le soir, il appliquait à tous les maux un remède salutaire. - Pas une heure de sa vie ne s'écoulait, sans qu'il l'eût remplie par quelque action sainte. * Le soir, il appliquait à tous les maux un remède salutaire.

    ℟. Verba perennis vitæ proferens, animos inflammat adstantium : pectoribus humanis inserens amorem donorum cœlestium, de virtutibus alta disserens ; * Fraenare docet omne vitium. ℣. Illum avida turba sequitur, dum hoc ore divino loquitur. * Fraenare docet omne vitium.

    Proférant les paroles de l'éternelle vie, il enflammait l'âme de ses auditeurs ; il faisait pénétrer dans le cœur des hommes l'amour des dons célestes ; traitant des vertus avec une science profonde, * Il enseignait à dompter tous les vices. - Une foule avide de l'entendre le suivait, lorsqu'il énonçait de sa bouche divine. * Il enseignait à dompter tous les vices.

    Dom Guéranger cite également cette antienne :

    Qui prophetico fretus lumine, mira de mundi fine docuit, in occiduo terra; cardine, ut sol Vincentius occubuit : et septus Angelorum agmine, lucidas cœli sedes tenuit.

    Rempli d'un esprit prophétique, Vincent parla merveilleusement sur la fin du monde ; comme un soleil, il se coucha à l'Occident de la terre, et escorté d'une troupe d'Anges, il monta aux lumineuses demeures du ciel.

    L’Occident de la terre, c’est Vannes. Mais le diocèse de Vannes fête saint Vincent Ferrier le 5 mai, parce que le 5 avril tombe trop souvent pendant la Semaine Sainte ou la Semaine de Pâques.

    D’autre part, pour les bénédictins, c’est la fête de saint Benoît, transférée du 21 mars. C’est presque un record (le record doit être le 6 avril)…

  • Le déni

    Plusieurs sites se sont fait l’écho de la censure dont a été victime François Hollande, sur le site de la Maison Blanche, le 31 mars. Invité par Obama à parler du terrorisme, il a dit que « la source du terrorisme islamiste, elle est en Syrie et elle est en Irak ». Alors que les propos étaient traduits, cette phrase-là ne l’a pas été. Parce qu’elle n’est pas conforme à l’idéologie officielle de la Maison Blanche : le terrorisme n’a aucun rapport avec l’islam, donc il n’y a pas de « terrorisme islamiste ». L’affaire a fait tant de bruit (dans les milieux conservateurs) que la vidéo a été modifiée et la phrase traduite, et l’on a invoqué un « problème technique ».

    Or voici que ce matin je vois sur Euractiv un article intitulé « L’UE peine à gérer la radicalisation ». Curieux de voir de quelle radicalisation il s’agit, je lis l’article. Or, arrivé au bout, je ne sais toujours pas de quoi il s’agit. Il semble qu’on parle d’une radicalisation absolue, en quelque sorte au-delà des opinions et des idéologies, quelque chose d’insaisissable, et l’on comprend alors en effet pourquoi on peine à la gérer…

    On apprend que « en 2014, l’UE a alloué 3,5 millions d’euros à la lutte contre la radicalisation et les départs de jeunes européens vers des zones de conflit, comme la Syrie ». Et que cette affaire de « combattants étrangers » (en Syrie) est un problème. Pas seulement pour la Syrie, apparemment, mais on ne sait pas pourquoi.

    L’article m’apprend aussi que la Commission européenne compte « allouer 5 millions d’euros supplémentaires au centre d’excellence du réseau européen de sensibilisation à la radicalisation (RSR) ». Notamment pour un projet intitulé Stresaviora II, qui a pour objectif de « renforcer la résistance contre la radicalisation violente ».

    Je n’avais jamais entendu parler du RSR. Alors je suis allé voir de plus près. J’ai découvert que ce « réseau européen de sensibilisation à la radicalisation » a été créé en 2011.

    Sa création fut annoncée par un long communiqué intitulé « La Commission européenne redouble d’efforts pour lutter contre l’extrémisme violent ». Non seulement on n’y trouve aucun mot ayant un rapport avec l’islam, mais on précise explicitement qu’il n’est « pas possible d'établir un lien entre le terrorisme et une confession ou des convictions politiques données ».

    En janvier 2014, la Commission européenne a pondu un document de 13 pages intitulé « Prévenir la radicalisation conduisant au terrorisme et à l’extrémisme violent: renforcer l'action de l’UE ». Dans ces 13 pages, de même, on cherchera en vain une quelconque allusion à l’islam, ou même au « jihadisme », ou même au fameux « Daech »…

    Si vous vous demandiez pourquoi l’Union européenne est tellement inefficace contre le terrorisme islamiste, vous avez la réponse. Tant qu’on s’obligera à ne pas appeler les choses par leur nom, on se condamne à subir les assauts de cette si étrange « radicalisation » sans visage…

  • Annonciation

    Cette année, l’Annonciation tombait le jour du Vendredi Saint. Illustration étonnante de la kénose dans son double aspect : la descente du Verbe qui se fait chair dans le sein de la Vierge, et la mort sur la Croix. Les deux événements n’en font qu’un sur le plan spirituel. On pourrait rêver d’une liturgie spéciale pour ce jour-là. Mais c’est exclu, car le Sacrifice de la Croix l’emporte de loin sur la discrète et même secrète conception du Fils. Dans la liturgie byzantine on reporte généralement l’Annonciation au… jour de Pâques. Et l’on associe la liturgie pascale avec celle de l’Annonciation. L’ange Gabriel annonce bien que l’enfant qui va naître aura le royaume de David pour toujours. La Résurrection est le moment où Jésus entre dans son Royaume, celui qu’il a préparé pour le peuple qu’il a sauvé par son Sacrifice.

    La liturgie latine quant à elle met tellement l’événement pascal au sommet de l’année liturgique qu’aucune fête ne peut être célébrée pendant la semaine Sainte ni pendant la semaine de Pâques (qui est comme un seul jour).

    Voici donc l’Annonciation le 4 avril. Mais l’introït (qui n'est pas propre à l'Annonciation mais lui convient particulièrement), tiré du psaume 44 qui est le chant nuptial du Christ Roi, se marie très bien avec le temps pascal…

    Vultum tuum deprecabúntur omnes dívites plebis : adducéntur Regi Vírgines post eam : próximæ eius adducéntur tibi in lætítia et exsultatióne. ℣. Eructávit cor meum verbum bonum : dico ego ópera mea Regi. Gloria…

    Tous les riches d’entre le peuple vous offriront leurs humbles prières. Des Vierges seront amenées au roi après vous, vos compagnes seront présentées au milieu de la joie et de l’allégresse. ℣. De mon cœur a jailli une excellente parole ; c’est que j’adresse mes œuvres à un roi.

  • Dimanche in albis

    Dimanche « in albis depositis », celui des vêtements blancs qui ont été déposés la veille. Dimanche de saint Thomas (l'incrédule). Dimanche de « Quasi modo », premiers mots de l’introït, que voici par les moines de Solesmes.
    podcast

    Quasi modo géniti infántes, allelúia : rationabiles, sine dolo lac concupíscite, allelúia, allelúia allelúia.

    Exsultáte Deo, adiutóri nostro : iubiláte Deo Jacob.

    Comme des enfants nouveau-nés, alléluia ; désirez ardemment le lait spirituel, alléluia, alléluia, alléluia.

    Tressaillez d’allégresse en Dieu notre protecteur ; chantez avec transport en l’honneur du Dieu de Jacob.

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    C’est aussi, depuis la canonisation de sainte Faustine, le dimanche de la Divine Miséricorde. Voici ce que lui dit Jésus un jour de juin 1937 :

    « Que les plus grands pécheurs mettent leur espoir en Ma Miséricorde. Ils ont droit avant tous les autres, à la confiance en l’abîme de ma miséricorde. Ma fille, écris sur ma miséricorde pour les âmes tourmentées. Les âmes qui s’adressent à ma miséricorde me réjouissent. A de telles âmes, J’accorde des grâces bien au-dessus de leurs désirs. Je ne peux punir même le plus grand pécheur s’il invoque ma pitié, mais je l’excuse en mon insondable et inconcevable miséricorde. Avant de venir comme Juge équitable, j’ouvre d’abord toutes grandes les portes de ma miséricorde. Qui ne veut passer par la porte de ma miséricorde, doit passer par la porte de ma justice. »

  • Saine réaction

    La légalisation sur tout le territoire des Etats-Unis du soi-disant mariage homosexuel continue de faire des vagues dans les Etats où l’on n’a jamais accepté cela et où on est décidé à ne jamais l’accepter.

    Ainsi les parlementaires du Mississippi viennent-ils de voter une loi qui ne passe pas inaperçue, intitulée « Protéger la liberté de conscience de la loi de discrimination du gouvernement ».

    La loi déclare d’emblée :

    Les croyances religieuses ou convictions morales protégées par la présente loi sont la croyance ou la conviction que

    A – le mariage est ou doit être reconnu comme l’union d’un homme et d’une femme.

    B – Les relations sexuelles sont réservées à un tel mariage.

    C – Les mots “homme” et “femme” se réfèrent au sexe biologique immuable d’un individu objectivement déterminé par l’anatomie et la génétique au moment de la naissance.

    Les articles suivants détaillent tout ce qui ne peut pas être puni (ce qui est dépénalisé) dans l’Etat du Mississippi nonobstant la législation fédérale : le fait de célébrer ou de ne pas célébrer tel ou tel mariage et de procurer ou de ne pas procurer tel ou tel service. Et puisqu’il s’agit d’exceptions à la législation fédérale, tout est précisé : il s’agit de la fourniture de fleurs, de pâtisseries, de vêtements, de photographies, de poèmes, de DJ, de limousines (et j’en passe, dont la location de salles évidemment), de logements, de services psychologiques ou sexologiques ou reproductifs, d’adoption…

    Naturellement les officiers d’état civil ne seront pas poursuivis s’ils refusent de délivrer les fameuses licences de mariage, mais il est précisé aussi que l’Etat ne prendra aucune mesure discriminatoire envers des agents qui usent de leur liberté de conscience, de parole et d’expression pour dire ce qu’ils pensent de ce qui est condamnable selon leurs croyances…

    Le texte est désormais sur le bureau du gouverneur, le républicain Phil Bryant, qui a seulement déclaré qu’il allait l’examiner comme il le fait avec tous les textes qui sont soumis à sa ratification.

    D’autres Etats sont en train de mettre en place de semblables législations. Le premier a été semble-t-il l’Indiana, il y a un an.

    Mais en Géorgie, le gouverneur Nathan Deal vient d’opposer son veto à une loi pourtant très limitée qui permettait uniquement aux ministres des cultes de ne pas célébrer de soi-disant mariages homosexuels et aux organisations religieuses de ne pas être obligées d’embaucher des homosexuels.

  • Samedi in albis

    C’est le samedi in albis deponendis : le jour où les nouveaux baptisés de la nuit pascale doivent « déposer » le vêtement blanc qu’ils avaient alors revêtu. Ce vêtement symbolisait le Christ, conformément à la parole de saint Paul aux Galates : « Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ », parole ornée d’un alléluia pour donner l’antienne de communion de ce jour. Le symbole de ce que l’on dépose n’est donc plus le Christ, que l’on a revêtu pour toujours, mais au contraire ce qui n’est pas digne du Christ, de l’alter Christus qu’est le chrétien. Et c’est ce symbolisme inversé que la liturgie souligne, par le même saint Paul, dans l’épître qui commence par « Deponentes » : déposant… toute malice, toute ruse, toute dissimulation…

    L’évangile est celui qui nous montre Jésus lui-même qui a « déposé » son vêtement blanc, lors de sa résurrection, en nous y laissant l’empreinte du Crucifié.

    Les traductions de ce texte sont toutes mauvaises, y compris, ici, par exception, la Vulgate, parce que les traducteurs latins ne « voyaient » pas la scène que saint Jean a vue et que nous connaissons désormais par le Linceul de Turin.

    Il faut coller de très près au texte grec, sans s’inquiéter de ce qui paraît incongru si l’on fait abstraction du Linceul. Mais en gardant à l’esprit cette précision capitale de l’évangile : Jean entra, « et il vit, et il crut ». Il croit, immédiatement, à la résurrection, parce que ce qu’il voit lui prouve la résurrection.

    Or que voit-il ? Il voit des « othonia » qui « gisent », et le « soudarion » « qui était sur la tête de Jésus », « mais à part enveloppé dans, en un lieu » : telle est la traduction littérale. « entetyligmenos » ne veut dire ni « plié » ni « enroulé », mais uniquement « enveloppé dans ».

    Le sens le plus courant de « khoris » est « à part », « séparément ». Mais un sens très attesté est aussi : « différemment ».

    Le mot « othonia », quant à lui, désigne des pièces de lin. Qui peuvent être des « bandelettes », notamment funéraires, et c’est ainsi qu’on le traduit le plus souvent, ou des pièces bien plus grandes, au point que ce mot, bien qu’au pluriel, désignait aussi un linceul. On a une confirmation de cela dans l’évangile de saint Luc, qui nous dit d’abord que Joseph d’Arimathie prend le corps de Jésus et « l’enveloppe dans » - c’est le même verbe que nous venons de voir - dans un « sindon », un linceul, sans avoir le temps de s’occuper davantage du corps. Or, quelques versets plus loin, saint Luc parle de saint Pierre qui va au tombeau le matin et voit des « othonia ». Ces « othonia » sont donc le linceul.

    Qu’est-ce que le « soudarion », l’autre linge dont seul parle saint Jean ? Il s’agit du bonnet qui « était sur sa tête », qui enserrait la tête du mort notamment pour qu’il garde la bouche fermée. C’est ce que l’on voit sur le Linceul de Turin de chaque côté du visage, et sous le visage. Ce bonnet pourrait bien être la « sainte coiffe de Cahors ».

    Donc saint Jean voit ce tissu qui enserrait la tête. Il le voit « enveloppé dans ». Dans quoi ? Dans le linceul. Dans la partie repliée du grand linceul qui fait deux fois la taille d’un corps. La tête était au milieu du linceul, qui couvre les deux faces du corps. Le linceul, restant exactement comme il était lors de la mise au tombeau, s’est affaissé sur lui-même par l’absence du corps, et le « soudarion » s’est trouvé coincé dans le linceul, enveloppé par le linceul qui s’est affaissé tout autour. Il gît aussi, mais « différemment », parce qu’il est resté « dans » le linceul.

    « En un lieu », c’est-à-dire non pas ailleurs, mais « eis hena », « en un seul » et même lieu, en ce même lieu, en ce lieu unique.

    Voilà pourquoi Jean vit, et crut : il vit la scène exactement comme il l’avait vue la veille au soir, à la différence près qu’il n’y avait plus de corps, et que ce corps avait disparu sans toucher en quoi que ce soit à la disposition de la mise au tombeau. S’il avait vu des bandelettes éparpillées et un autre tissu roulé ou plié dans un coin, il n’aurait pas été saisi par la foi en la résurrection, mais il aurait demandé, comme Marie Madeleine, où on l’avait mis…

    Le-Saint-Suaire-Turin.jpg

    Peinture sur toile attribuée à Jean-Baptiste della Rovere, vers 1560-1627. (Giovanni Battista et son frère Giovanni Mauro étaient connus comme « I Fiamminghini », les Flamands, parce que leur père était d’Anvers. Rien à voir donc avec la famille du pape Jules II et des ducs d’Urbino.)