Viktor Orban a déclaré samedi que si le PPE remportait les élections européennes (ce qui était prévu et qui s’est vérifié), il ne soutiendrait pas la nomination de Jean-Claude Juncker comme président de la Commission européenne.
On sait que le Parlement européen et les candidats à la présidence de la Commission ont inventé cette histoire que l’élection des députés européens était en même temps, pour la première fois, l’élection du président de la Commission européenne. Ce qui est faux, puisque le traité stipule que le président de la Commission est choisi par les chefs d’Etat et de gouvernement – en « tenant compte », ajoute le traité de Lisbonne, du résultat de l’élection européenne.
Si l’élection de dimanche avait été aussi celle du président de la Commission, comme le martelaient tous les européistes, Jean-Claude Juncker serait aujourd’hui officiellement le futur président de la Commission. Or il ne l’est pas. Parce que les chefs d’Etat et de gouvernement vont se réunir pour décider de la question.
Or donc Jean-Claude Juncker fait figure de favori. Mais voilà. Tenir compte du vote des européennes, c’est donc tenir compte de la majorité PPE. Mais cette majorité est en retrait, et en outre, voici que l’un des chefs politiques du PPE déclare qu’il s’opposera à la nomination de Juncker…
On sait déjà d’autre part que David Cameron est évidemment opposé à la nomination d’un homme connu pour son européisme fanatique. Compte tenu du scrutin, comme dit le traité de Lisbonne, c’est-à-dire, en l’occurrence, compte tenu de la poussée « europhobe », il se pourrait bien que d’autres dirigeants considèrent qu’il vaudrait mieux trouver un président qui soit moins caricaturalement le représentant de l’UE que tout le monde vomit…