Les Russes ont proposé que les Syriens mettent leurs armes chimiques sous contrôle de l’ONU, pour les détruire. La proposition a été faite par le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en présence du ministre des Affaires étrangères syrien Walid Mouallem, qui a déclaré accueillir « favorablement l’initiative russe ».
Il se trouve que John Kerry avait évoqué, à Londres, l'hypothèse que Bachar al-Assad « restitue l'intégralité de son arsenal chimique à la communauté internationale » pour éviter que son pays subisse des frappes aériennes. A la suite de l’annonce russe, John Kerry a fait préciser par son porte-parole qu’il s’agissait d’un propos purement « rhétorique », comme s'il s'était agi pour lui de démontrer par l'absurde pourquoi il fallait bombarder Damas.
Reste que Barak Obama dit prendre la chose au sérieux. Reste à savoir si c’est pour lui la bonne occasion de battre en retraite, face à un Congrès qui paraît renâcler et à une opinion publique hostile aux frappes, ou si l’on se retrouve une fois de plus dans la configuration irakienne, quand Saddam Hussein avait accepté tous les contrôles possibles de l’ONU, ce qui avait été pour les Américains le prétexte final pour la guerre : Saddam cache à l’ONU ses armes de destruction massive…
La France propose dès aujourd’hui au Conseil de sécurité un projet de résolution, qui a été détaillé par Laurent Fabius. Si l’on ne connaît pas encore les intentions américaines, celles de la France sont évidentes : il s’agit d’en faire une arme de guerre en montrant la mauvaise foi des Russes (et des Chinois), car ceux-ci ne peuvent évidemment pas signer une telle résolution. En effet, le projet tordu de Fabius-Hollande comporte une condamnation du massacre du 21 août « commis par le régime syrien » et des sanctions « contre les auteurs du massacre chimique du 21 août devant la justice pénale internationale »…
Addendum
La Russie a évidemment rejeté la proposition française.