Il est appelé le dimanche du Bon Pasteur, parce que l’évangile est celui où Jésus se définit ainsi. On pense aux résonances bibliques, on pense aux catacombes où le Christ était ainsi représenté de façon privilégiée, on pense au mystère pascal qui vient de se dérouler, où le bon pasteur a donné sa vie pour ses brebis, on pense au mystère de l’Eglise qui va incarner la parabole au long des siècles.
Et il y a là de quoi occuper de longues et profondes méditations. Mais on laisse de côté un autre aspect, fort important, de la parabole. Si important que la liturgie insiste pour qu’on y fasse attention. C’est le deuxième alléluia, c’est l’antienne de communion, c’est dans les antiennes du Magnificat et du Benedictus : « Je suis le bon pasteur et je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent. »
Je les connais et elles me connaissent. Elles me connaissent, ajoute l’Evangile, « comme le Père me connaît et que je connais le Père ».
La vraie brebis connaît Jésus comme lui la connaît. Or, lui, il la connaît comme Dieu. Parce qu’il est Dieu, il connaît sa brebis de façon très intime, infiniment mieux qu’elle ne se connaît elle-même. Or Jésus affirme que ses brebis le connaissent comme cela, de la même façon. Ce qui implique la divinisation de la brebis.
Et au cas où l’on n’aurait pas compris, Jésus insiste. Les brebis me connaissent comme le Père me connaît et comme je connais le Père. Elles sont, par le Christ, dans l’intimité de la Trinité, dans le mouvement même de la connaissance trinitaire.