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  • A Pampelune il y a un évêque

    Dans un discours sur l'Eglise espagnole et la politique, mis en ligne sur le site internet de son archevêché de Pampelune, Mgr Fernando Sebastian Aguilar déclare : « Aujourd'hui en Espagne, il y a certains partis politiques qui veulent être fidèles à la doctrine sociale de l'Eglise en sa totalité, comme par exemple Communion traditionaliste catholique, Alternative espagnole, Groupement catholique d'action politique, Phalange espagnole des Jons. Tous ces partis sont peu pris en considération. Mais ils ont une valeur de témoignage qui peut justifier un vote. »

    Mgr Aguilar constate que ces mouvements « n'ont pas beaucoup de possibilité d'exercer une influence effective sur la vie politique », mais « pourraient arriver à faire partie d'alliances importantes s'ils obtenaient l'appui suffisant des citoyens catholiques ».

    « Les grands partis qui régissent la vie sociale et politique sont tous aconfessionnels, certains radicalement laïques et clairement laïcistes », dit-il encore. L'Eglise catholique « ne peut dire de voter pour tel ou tel » parti mais peut dire « ne votez pas pour qui défend directement des actions clairement immorales (avortement, euthanasie, lois antifamiliales) ».

    Appel urgent à Benoît XVI : on en veut un comme ça, nous aussi !

  • Pourquoi Ségolène à 20h 02

    Cela a beaucoup surpris que Ségolène Royal prononce son allocution (par ailleurs particulièrement vide) à 20h 02. On n’avait jamais vu une telle précipitation de la part du perdant à une élection présidentielle.

    Voulait-elle à toute force être la première à s’exprimer ?

    Oui, mais pas par rapport à Sarkozy.

    C’était à usage interne du parti socialiste. Depuis quelques jours, elle savait qu’elle avait perdu, et elle savait surtout que le règlement de comptes avait commencé, et allait s’afficher à la télévision. Le premier à s’exprimer serait Dominique Strauss-Kahn. Et dès 20h 01 on donna la parole à Dominique Strauss-Kahn. Qui fut aussitôt coupé parce qu’il y avait Ségolène.

    Celle-ci put ainsi faire passer son message personnel : qu’elle allait continuer la rénovation de la gauche, qu’elle assumerait la responsabilité qui lui incombe désormais à la tête de la gauche, jusqu’à la victoire, etc.

    C’était en effet urgent. Car lorsque Strauss-Kahn put reprendre la parole, ce fut pour tirer à boulets rouges sur sa candidate, pour dénoncer vertement le fonctionnement du parti, et pour appeler autour de lui ceux qui veulent faire un vrai parti social-démocrate...

    Ensuite, Fabius ne fut pas plus amène pour la candidate – « la gauche c’est le “nous“, ce n’est pas le “je“ » – et pour ses appels au centre.

    Tandis que Kouchner disait tout le contraire, appelant carrément à un « programme commun » avec le centre.

    Et que les jospinistes, sous la houlette de Daniel Vaillant,  faisaient comprendre que Ségolène Royal ne devait pas conduire la campagne des législatives...

    On a même vu François Hollande parler des « erreurs » de la campagne...

    Bref, c’est apparemment beaucoup plus grave que les inévitables aigreurs de la défaite, et l’empressement de Ségolène Royal à tenter de se poser en chef charismatique des socialistes avant sa descente en flammes n’a fait que souligner la gravité de la situation. La suite promet d’être savoureuse...

  • Mort d’un roi français

    Le roi de Wallis, Tomasi Kulimoetoke, est mort, à l’âge de 88 ans, en son palais, situé entre la cathédrale et la résidence du représentant de l’Etat français...

    Dans mon éditorial de NH, publié avant le fameux « an 2000 », j’écrivais ceci :

    L'an 2000, en France, commencera le 31 décembre 1999 à 13 heures (12 h GMT). C'est idiot ? Non, c'est la plus exacte vérité. Au moins, que cet an 2000 dont on nous bassine serve à quelque chose. A rappeler par exemple que la France n'est pas un “hexagone”.

    L'an 2000, vu de France, c'est d'abord Wallis et Futuna. Parce que ces îles sont parmi les tout premiers territoires du globe à y entrer, juste après le passage du fuseau horaire, juste après les îles Chatham de Nouvelle-Zélande. La France du bout du monde, la France exactement des antipodes, verra se lever le premier soleil de l'an 2000 une demi-journée avant Strasbourg, comme un témoignage de la vocation universelle de la France, du destin unique d'un pays qui n'a pas le droit de disparaître dans un magma euro-mondialiste.

    Dans les heurs, erreurs ou malheurs de la colonisation, Wallis et Futuna sont l'exemple même d'une France fidèle à sa vocation. Le roi de Wallis (le Lavelua) et les deux rois de Futuna (le Tuisigave et le Tuigaifo) règnent sur leurs sujets en pleine harmonie avec la République française, qui leur verse un traitement. La vie est rythmée par la coutume et par la religion catholique, qui est la religion de la totalité des 15 000 habitants. Ici Jules Ferry n'a pas pu mettre en application ses théories racistes et laïques : les rois nomment leurs ministres et rendent la justice, et l'école est catholique.

    Résultat : la vie est paisible, les forces de l'ordre sont constituées de sept gendarmes à Wallis et quatre à Futuna, l'unique prison de la République comporte trois cellules...

  • L’AJC salue l’élection de Sarkozy

    Le Comité juif américain (AJC) a salué l’élection de Nicolas Sarkozy en ces termes :

    « Nous admirons depuis longtemps Nicolas Sarkozy en tant que dirigeant politique pour son profond attachement aux valeurs démocratiques de la France, sa promptitude à affronter les menaces qui pèsent sur ces principes et son implication dans le renforcement des liens transatlantiques. L'AJC apprécie par ailleurs l'empathie exprimée par M. Sarkozy lorsqu'Israël a reçu des menaces, et attend de discuter avec le nouveau président pour savoir par quels moyens la France, en collaboration avec l'UE, pourra contribuer efficacement à la recherche de la paix et de la sécurité en Israël et dans ses pays voisins. »

    Depuis sa prise de fonction au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy entretient des contacts réguliers à Paris, New York ou Washington avec l'AJC qui lui avait décerné en 2003 le prix Simon Wiesenthal pour son action contre le racisme et l'antisémitisme.

  • Entre Cecilia et Fillon

    Les journalistes ont remarqué que Cécilia n’a été aperçue nulle part aux côtés de son mari tout au long de la journée du second tour. Elle n’était ni au bureau de vote, ni dans la voiture lors des traversées de Paris, ni à la salle Gaveau. Elle n’est apparue qu’en fin de soirée, place de la Concorde.

    Il est amusant de constater que Sarkozy est arrivé sur la scène de la place de la Concorde à la fin de la chanson qu’interprétait Faudel. Est-ce que cela avait été minuté ? En tout cas Sarkozy pouvait ainsi arriver en donnant l’accolade à un plus petit que lui...

    Sarkozy avait sa femme à sa droite, et Fillon à sa gauche. Ce qui semble confirmer que François Fillon sera Premier ministre. Compte tenu de la personnalité du personnage, et de son absence de charisme, cela confirmerait que Sarkozy entend mener une présidence à l’américaine, comme le pense Jean-Marie Le Pen. A savoir que c’est le Président, et non le gouvernement, qui décide des affaires politiques. Ce qui est contraire à l’article 20 de la Constitution  : « Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. »

    Il est vrai que tous les candidats, en dehors de Jean-Marie Le Pen, ont mené une campagne de chef de gouvernement et non de chef d’Etat. Comme si la Constitution de la Ve République n’était plus qu’un document du passé dans une Europe qui ravale les chefs d’Etat au rang de gouverneurs.

  • Maintenant, les législatives

    Face aux envolées tricolores de Nicolas Sarkozy, « il est vital que les patriotes et nationaux prennent des garanties en faisant élire des députés du Front national », a souligné Jean-Marie Le Pen.

    Le scrutin majoritaire, dont les effets risquent d’être accentués par la « bipolarisation » de la présidentielle et la répétition des tours d’illusionniste de Sarkozy (il a recommencé dès son allocution de dimanche soir), ne permet guère d’envisager l’élection de nombreux députés FN, sauf prise de conscience brutale de l’électorat, toujours possible mais peu probable en période d’« état de grâce » du nouveau Président. Mais le vote FN n’en est que plus nécessaire. Il faut des députés FN pour rappeler constamment au nouveau Président ses promesses, pour infléchir sa politique dans un sens national. Il faut des députés FN comme pierres de touche, qui témoignent devant l’opinion de la vérité occultée sur les menottes européennes qui paralysent les pouvoirs publics, et qui vont les paralyser de plus en plus si l’on continue de fabriquer un super-Etat européen. Il faut des députés FN pour rendre visible, quelle que soit la majorité, l’opposition nationale.

    Il y a une autre raison de voter FN, sans avoir l’impression de perdre son temps et sa voix, c’est que les rapports entre Jean-Marie Le Pen et Nicolas Sarkozy ne sont pas du tout les mêmes qu’avec Jacques Chirac. Du temps de Chirac, l’UMP appelait à voter pour le candidat PS ou PC qui se retrouvait face à un candidat FN. Ce ne sera peut-être plus le cas. Mais pour le vérifier, encore faut-il qu’il y ait un candidat FN au second tour. Il est donc plus que jamais important de voter pour les candidats FN aux législatives.

  • L’illusionniste

    Lors de son point de presse au siège du Front national, dimanche soir, Jean-Marie Le Pen a décrit par le menu la façon dont Nicolas Sarkozy a su se fabriquer son image, comme un produit de grande consommation qu’on lance à la télévision après une enquête approfondie sur ce que souhaite le consommateur, et comme une vedette « people » qui, dans des « opérations de type show-biz », a su « exploiter les événements de sa vie personnelle de façon positive ». Dans un public aujourd’hui « largement décérébré », qui a perdu les structures que construisaient naguère la famille, l’école, la religion, l’armée, il y a « une vacuité qui rend les gens extrêmement sensibles aux opérations de ce type ». C’est une « américanisation » de la vie politique, a-t-il conclu sur ce sujet.

    Les citoyens ont donc élu un emballage, une image, une illusion de Président. « Bravo l’illusionniste ! » a lancé Marine Le Pen à la télévision, expliquant que Nicolas Sarkozy avait réussi trois grandes illusions : « avoir fait croire qu’il incarnait la rupture alors qu’il était le candidat sortant, avoir fait croire qu’il avait un bon bilan alors que celui-ci est extrêmement ambigu, avoir porté en quelque sorte les solutions du Front national, mais seulement hélas dans le verbe ». « Nous attendons de voir ses actes, mais nous pensons que ces actes ne suivront pas son verbe pour une raison très simple, c’est qu’en réalité il a accepté les menottes européennes », a-t-elle ajouté.

    « Plaise au ciel que le vainqueur de cette joute se souvienne de ses envolées patriotiques et de son programme réformateur », disait de son côté Jean-Marie Le Pen, ajoutant aussitôt qu’il ne lui accordait aucune confiance. Et de préciser devant les journalistes : « Je ne lui fais pas de procès d’intention, je ne lui fais pas confiance. La confiance, on l’a ou on ne l’a pas. S’il apporte la démonstration que je me suis trompé, je le confesserai devant les Français, et je serai ravi de m’être trompé. Mais, même s’il pensait ce qu’il dit, il n’en a pas les moyens, d’abord à cause de l’Europe, qui empêche toute liberté de manœuvre : il est comme un cul de jatte qui veut gagner le 100 mètres... » Et de rappeler qu’en cinq ans Jacques Chirac n’a même pas pu modifier le taux de TVA sur la restauration, et que plus des trois quarts des lois votées par notre Parlement ne sont que des transpositions de directives européennes.

  • A propos de l’abstention

    Il a été beaucoup dit que l’appel de Jean-Marie Le Pen à l’abstention n’avait pas été entendu, et qu’il s’agissait en quelque sorte d’un nouvel « échec » du président du Front national.

    Le chiffre de la participation annoncé à grands coups de trompe laisse en effet le penser. Mais cela est à nuancer. Et très fortement.

    D’abord le mot « échec » quant au premier tour. Car Jean-Marie Le Pen a obtenu 3,8 millions de voix, et les sept candidats qui en obtenu moins d’un million auraient été heureux de subir un tel échec.

    Ensuite, alors qu’on soulignait partout qu’il y a toujours une augmentation de la participation entre les deux tours de la présidentielle, cette augmentation n’a été que de 88 000 votants entre le 22 avril et le 6 mai. Sur 44 millions d’inscrits, ce n’est pas une augmentation, mais une stabilité.

    Il faut remarquer aussi, comme l’a fait aussitôt Jean-Marie Le Pen à la télévision, que le nombre de bulletins blancs et nul a été trois fois supérieur à ce qu’il était au premier tour : le chiffre est passé de 0,5 à 1,5 million.

    Le résultat est que le nombre de suffrages exprimés est inférieur de près d’un million à celui du premier tour.

    Selon les instituts de sondage, 20 à 25% des électeurs de Le Pen se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul. Il est manifeste que l’appel à l’abstention a été interprété comme un appel à voter blanc ou nul par ceux qui considèrent que c’est un devoir civique absolu de mettre un bulletin dans l’urne.

    Le plus important est que l’appel lancé par Jean-Marie Le Pen était d’abord la prise de position personnelle d’un homme d’Etat, éclairant ses électeurs sur les enjeux.

    C’est en effet la motivation qui compte, et elle demeure. L’analyse que faisait Jean-Marie Le Pen, et qui reste fatalement identique après le second tour, est que les deux finalistes étaient l’un et l’autre, l’un comme l’autre, des candidats, non pas à la fonction de président de la République française, mais à un poste de gouverneur d’une province européenne, doté de moins de pouvoirs qu’un gouverneur d’Etat des Etats-Unis d’Amérique, puisque ni l’un ni l’autre ne remet en cause le processus de destruction des souverainetés nationales dans l’Union européenne.

    Cela est fondamental, et l’histoire retiendra que Jean-Marie Le Pen fut le seul dirigeant politique à le dire à la nation.

    Il reste ensuite que les électeurs se trouvaient face à un duel entre le représentant de la droite libérale, costume rapiécé d’un patchwork de thèmes du Front national, et une représentante de la gauche, avec dans son sillage tous les cauchemars socialo-communistes de naguère. Nombreux sont ceux qui ont donc voulu conjurer le pire du pire, en votant Sarkozy. On ne peut pas leur donner tort, car les résultats montrent que la gauche et l’extrême gauche se sont fortement mobilisées en faveur de Ségolène Royal, et qu’ils ont donc fait la différence en votant malgré tout pour Sarkozy.

    Certains d’entre eux se sont sans doute aussi laissé prendre au numéro d’acteur du candidat de la « rupture » et de la défense de « l’identité nationale ». Ceux-là ne mettront pas longtemps à déchanter...

  • Bientôt dans toutes les mairies

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  • Saint Stanislas

    « Le roi Boleslas ayant reçu du prélat au sujet de sa conduite plusieurs avertissements demeurés inutiles, Stanislas le sépara enfin de la communion des fidèles. Dans la fureur de son ressentiment, le prince envoya dans l'église des soldats avec l'ordre d'égorger le saint évêque; trois fois ils tentèrent de consommer le crime, trois fois une force divine et invisible les repoussa. Le roi impie s'y rendit lui-même, et massacra de sa propre main le pontife de Dieu, au moment où il offrait à l'autel la victime sans tache. Son corps, haché en morceaux et jeté dans la campagne, fut défendu miraculeusement par des aigles contre les bêtes sauvages. Quand la nuit fut arrivée, les chanoines de Cracovie vinrent recueillir, à la faveur d'une lumière céleste, ces membres dispersés, et ils les rétablirent dans leur place naturelle. Chose admirable ! ces membres disjoints se réunirent tout à coup les uns aux autres, et il ne resta même aucune cicatrice de blessures. Dieu manifesta encore la sainteté de son serviteur après sa mort par beaucoup d'autres miracles, qui obligèrent le pape Innocent IV à le mettre au nombre des Saints. »

    Telle est la fin du récit de la vie de saint Stanislas tel que le donne l’Eglise.

    Le tombeau de saint Stanislas est au milieu de la cathédrale royale du Wawel, à Cracovie. Saint Stanislas est le saint national polonais par excellence. Au moment de sa canonisation, au XIIIe siècle, la Pologne était divisée en principautés. C’est alors que les princes prirent conscience que ce morcellement était délétère, et rétablirent la royauté, donc l’unité du pays. Au XIXe siècle, alors que la Pologne était divisée entre l’Autriche, la Prusse et la Russie, les patriotes polonais virent à leur tour dans la réunion miraculeuse des membres du martyr la prophétie et l’espérance de la réunification de la Pologne. Plus récemment, Jean-Paul II, qui a longtemps célébré la messe sur le tombeau de saint Stanislas, a mis fin à cette autre sorte de démembrement, social et politique, qu’était le joug communiste.
    (Voir aussi la Lettre de Jean-Paul II à l’archidiocèse de Cracovie et à l’Eglise de Pologne à l’occasion du 750e anniversaire de la canonisation de saint Stanislas.)