« Regardez comme une grande joie, mes frères, d'être en butte à diverses épreuves, sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais la patience doit être parfaite dans ses œuvres, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne laissant rien à désirer. »
(début de l’épître de saint Jacques, lu aux matines, et dont d’autres versets sont l’épître de la messe de ce jour.)
« La patience nous est commune avec Dieu; c’est en Dieu qu’elle prend son origine, sa grandeur, sa dignité, son éclat. Nous devons aimer ce qui est cher à Dieu ; le bien qu’elle aime, la majesté divine nous le recommande. Si Dieu est pour nous seigneur et père, imitons la patience du Seigneur et du Père ; car les serviteurs doivent obéir et les fils ne doivent pas être indignes de leurs pères. (…)
« Les effets de la patience s’étendent au loin. La source est unique, mais il en sort une eau abondante et féconde qui s’écoule par une multitude de canaux et fait germer toutes les gloires. Nous chercherions en vain à nous élever vers la perfection, si nous n’avons cette vertu pour point d’appui. C’est la patience qui nous recommande à Dieu et nous conserve dans sa grâce. C’est elle qui tempère la colère, refrène la langue, gouverne l’intelligence, maintient la paix, règle les moeurs, brise l’assaut du désir, comprime la violence de l’orgueil, éteint le feu de la haine, contient la puissance des riches et soulage l’indigence des pauvres. C’est elle qui protège la bienheureuse intégrité des vierges, la pénible chasteté des veuves, l’indivisible charité des personnes mariées. Elle nous rend humbles dans la prospérité, forts dans l’adversité. Elle nous apprend à supporter avec douceur les injures et les affronts, à pardonner très vite les offenses, à prier beaucoup et longtemps si nous tombons dans le péché. Elle vient à bout des tentations, supporte les persécutions, assure la couronne à la souffrance et au martyre. C’est elle qui donne à notre foi son solide fondement. C’est elle qui donne à l’espérance son sublime accroissement. C’est elle qui dirige nos actes, pour nous faire marcher sur les traces du Christ. C’est par elle que nous persévérons dans notre dignité d’enfants de Dieu, en imitant la patience de notre Père. »
(saint Cyprien, Traité sur le bien de la patience)