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  • Balkenende et la Constitution

    On reconnaîtra au Premier ministre européiste des Pays-Bas Jan Peter Balkenende d’avoir au moins le respect des citoyens, contrairement à nos dirigeants UMP ou socialistes. S’adressant au président de la Commission européenne, il a déclaré : « Les règles du jeu européen doivent être remises à jour, et rapidement. Mais la Constitution n’est pas la réponse, comme l ‘ont clairement démontré les référendums. Le nouveau traité devra être différent. Nous avons besoin de solutions (techniques). Rien de plus, rien de moins. Le nouveau texte devra compléter ou changer les traités en vigueur, là où c’est nécessaire. » Et il a rappelé son attachement au principe de subsidiarité. Si même Balkenende n’est pas de leur côté, les ressusciteurs de Constitution ont du souci à se faire, quel que soit l’activisme de Mme Merkel.

  • Supputations

    Le Parisien croyait pouvoir annoncer ce matin que Jacques Chirac avait décidé de pas se présenter à la présidentielle, sur la foi d’une citation de ce que dit le Président dans l’émission Vivement dimanche de dimanche prochain (qui a été enregistrée il y a plus de deux semaines). Mais c’est à l’aide d’une citation tronquée que le quotidien faisait dire à Chirac qu’il « s’apprête à servir la France d’une autre manière ». L’Elysée a publié la version intégrale, pour souligner qu’il n’y a aucune révélation, ni rien de nouveau, dans ce qu’a dit Chirac : « J’ai toujours essayé d’agir pour les Français et pour l’idée que je me faisais de la France. Et si, le jour où je n’aurai plus de responsabilités de cette nature, eh bien j’essaierai de servir la France, les Français, d’une autre manière. » Tout au plus peut-on constater qu’il commence par dire : si, et qu’il modifie sa phrase en disant : le jour où. Mais cela ne mène nulle part…

  • Hallucinant

    Deux policiers ont été mis en examen pour « non assistance à personne en danger » dans l’affaire des deux jeunes qui étaient allés s’électrocuter dans un local EDF très clairement signalisé comme danger mortel. Il s’agit d’une femme du standard de la police de Livry-Gargan, et du policier qui avait alerté sa hiérarchie en disant : « Je pense qu’ils sont en train de s’introduire sur le site EDF… S’ils entrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau. » Mais que pouvait-il donc faire d’autre ? Quelle autre « assistance » pouvait-il apporter à des jeunes qui fuyaient la police et se seraient électrocutés encore plus vite s’il était intervenu ? Ce policier va-t-il devenir la victime expiatoire des émeutes de 2005 ?

  • Cour des comptes et prohibition

    Dans son « rapport de suivi », qui fait suite à son rapport annuel, la Cour des Comptes revient sur les critiques qu’elle avait adressées au gouvernement en 2003 face à « l’insuffisante mobilisation des pouvoirs publics pour répondre au problème majeur de santé public que représente l’alcoolisme ».

    « L’indécision de l’Etat entre une politique spécifique à l’égard de l’alcoolisme et un traitement d’ensemble des pratiques addictives continue de nuire à la lisibilité de l’action publique. »

    « La politique fiscale a été peu mobilisée pour réduire la consommation d’alcool. »

    En bref, l’alcool est une drogue comme les autres et la lutte contre l’alcoolisme doit entrer dans le cadre de la lutte contre toutes les drogues. Et il faut taxer davantage l’alcool, qui n’est donc pas une drogue comme une autre puisqu’elle n’est pas interdite mais est une pompe à finances. Comme le tabac. On apprécie toujours la logique très particulière de ce raisonnement…

    En créant un « conseil de modération et de prévention » où les professionnels sont représentés aux côtés des pouvoirs publics, l’Etat « replace la notion ambiguë de modération au cœur de la politique de lutte contre l’alcoolisme », ce qui est très mal. Il ne s’agit pas de modérer, mais de réduire. Du fait des affreux lobbies vitivinicoles qui sont partout, « le poids économique du secteur de la production et de la commercialisation de l’alcool entre toujours en opposition avec les impératifs de sécurité publique ». Ainsi, la création du conseil de modération et de prévention, « loin de renforcer la cohérence de l’action publique, symboliserait plutôt une forme de compromis peu favorable à la réalisation des objectifs ambitieux de réduction de la consommation d’alcool que les pouvoirs publics se sont fixés. »

    Telle est la signature du totalitarisme hygiénique. Celui de la prohibition. On ne parle pas de bière, de vin, de cognac. On parle d’« alcool ». Tout ce qui est alcool est mauvais. Il faut réduire la consommation globale d’alcool.

    Chacun sait pourtant que boire du vin avec modération (mot désormais honni, bien qu’il soit toujours obligatoire sur les publicités) n’est pas mauvais pour la santé et peut même être bénéfique. De nombreux vins sont d’autre part des joyaux de la culture française et font partie intégrante de notre patrimoine. Il est scandaleux de les noyer dans un « alcool » anonyme. C’est une insulte aux vignerons, et une insulte à la France.

    Mais la dictature hygiéniste ne désarme pas. Est-ce vraiment le rôle de la Cour des comptes de lui prêter main forte ?

  • Sous-préfet

    Alphonse Daudet nous avait narré le sous-préfet aux champs. François Bayrou veut l’envoyer en banlieue. Il faut que l’Etat soit présent partout où ça va mal, dit-il, il faut donc « qu’il y ait désormais un sous-préfet qui représente l’Etat dans chacun de ces quartiers ».

    Ce qui devrait faire quelques dizaines de sous-préfets dans certains départements, et plusieurs dans une même commune…

    A défaut d’être sensée, l’idée est pittoresque…

    Bayrou précise qu’il est prêt à recruter ces sous-préfets « parmi les hommes et les femmes de ces quartiers ». Et il fait d’une pierre deux coups : voilà en outre la promotion des minorités visibles et des « issus de l’immigration ».

    Alphonse Daudet terminait ainsi sa nouvelle : « M. le sous-préfet était couché sur le ventre, dans l'herbe, débraillé comme un bohème. Il avait mis son habit bas ; ... et, tout en mâchonnant des violettes, M. le sous-préfet faisait des vers. »

    Aujourd’hui, François Bayrou fait de la poésie urbaine sur les sous-préfets…

  • Sarkozy et l’Union méditerranéenne

    Nicolas Sarkozy a une nouvelle grande idée (sans doute soufflée par ses amis américains, en tout cas très en phase avec eux) : il veut créer une Union méditerranéenne, sur le modèle de l’Union européenne, dont la Turquie serait le « pivot »…

    « C’est à la France, européenne et méditerranéenne à la fois, de prendre l’initiative avec le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grèce et Chypre, d’une Union méditerranéenne comme elle prit jadis l’initiative de construire l’Union européenne », a-t-il déclaré hier à Toulon.

    On pourrait passer sur le fait que pour Sarkozy le Portugal est sur la Méditerranée , mais que la Slovénie ne s’y trouve pas (ou n’existe pas). Mais ces anomalies géographiques soulignent l’absence volontaire d’indication sur les autres pays « méditerranéens » qui seraient partie prenante de l’Union méditerranéenne.

    Quels sont ces pays ? Mystère. Car jusqu’où va la Méditerranée , si elle ne baigne pas les côtes slovènes mais que le Portugal est concerné ?

    Surtout que Sarkozy explique que c’est dans ce cadre « qu’il faut approcher le thème de la paix au Moyen-Orient » (Moyen-Orient étant la traduction de Middle-East ; en français on dit Proche-Orient). L’Irak et l’Iran seraient-ils « méditerranéens » ?

    Sarkozy cite un seul pays : la Turquie. Non seulement comme membre de cette Union, mais comme « pivot ». « C’est la grande ambition commune que je veux proposer à la Turquie  », souligne-t-il.

    Si les mots ont un sens, cela veut dire que la Turquie serait le pivot d’une Union où les Etats auraient abdiqué la plus grande part de leur souveraineté, sur le modèle de l’Union européenne soumise à la Constitution que Sarkozy veut ressusciter et faire ratifier par les parlements nationaux. Il y aurait donc un Conseil méditerranéen qui déciderait sans que la France (ni tout autre pays) ait de droit de veto, une Commission méditerranéenne qui déciderait de lois pour tous les pays méditerranéens, un Président méditerranéen, un ministre des Affaires étrangères méditerranéen, etc. Le tout placé sous l’influence particulière de la Turquie , « pivot » de cette Union.

    Sarkozy fait semblant de ne pas aller jusque-là. Il parle de réunions de dirigeants comme celles du G8, et d’un Conseil méditerranéen comme il y a le Conseil de l’Europe. Mais s’il en est ainsi il ne s’agit en rien d’une « Union méditerranéenne » correspondant à l’Union européenne.

    Une fois de plus Sarkozy trompe ses auditeurs. Car il évoque ensuite des « politiques communes » à élaborer. Le Conseil de l’Europe n’a jamais élaboré de politiques communes. Elles sont uniquement le fait des institutions de l’Union européenne.

    En outre, Sarkozy précise que l’Union méditerranéenne aura « vocation » à avoir avec l’Union européenne des « institutions communes ». C’est même inévitable, en effet, dans la mesure où un nombre important des Etats membres de l’Union méditerranéenne sont aussi membres de l’Union européenne.

    Et cela jusqu’où ? Jusqu’au moment où, naturellement, les deux Unions fusionneront, régies par une même Constitution.

    Sarkozy peut bien répéter ensuite qu’il ne veut pas que la Turquie intègre l’Union européenne. Ça n’a plus aucun sens…

  • Le site du FN plébiscité

    Le site du FN plébiscité

    Dans les nombreux résultats d’un sondage sur les internautes et la présidentielle, réalisé pour RTL par Novatris/Harris Interactive, on apprend que parmi ceux qui consultent les sites officiels des grands partis politiques, les plus satisfaits (74%) sont ceux qui regardent celui du Front national.

  • National Hebdo N° 1177

    Pendant la campagne de Sarkozy, des banlieues « plus calmes que calmes » : émeutes, bus incendiés, policiers agressés, etc.

    Dans mon éditorial, intitulé Fumigènes, je remarque comment les autorités et les médias minimisent ce qui se passe dans les banlieues.

    Topoline raconte comment Marie-Ségolène a envoyé son conseiller spécial Jack Lang se déculotter en notre nom devant Bouteflika, et demander que la France reconnaisse ses « crimes ». « Ras-le-bol de la repentance ! » dit-elle, reprenant la réaction de Jean-Marie Le Pen, et citant quelques autres réactions du même type dans la presse.

    Michel Limier se penche sur les CV de Rachida Dati et Xavier Bertrand, les deux porte-parole nationaux de Sarkozy.

    Michel Dantan analyse l’avant-projet de l’envoyé spécial de l’ONU pour le Kosovo, et les lourdes menaces qu’il contient.

    Alexandre Martin révèle un étonnant fiasco : le gouvernement avait inventé un CCD senior pour relancer le travail des quinquagénaires. Il n’y a pas eu un seul CDD senior de signé !

    Au chapitre culturel, Hervé Pennven salue la parution de deux CD faisant découvrir la musique de Claud Duboscq, compositeur oublié qui fut un ami d’Henri Charlier.

  • Le torchon ne brûle pas

    A l’issue de la réunion « exceptionnelle » du CFCM, son bureau exécutif a « déploré la politisation d’une affaire judicaire tendant à dénoncer un acte de provocation créant l’amalgame entre terrorisme et islam ». C’est cette « instrumentalisation » que regrette le CFCM, a souligné Dalil Boubakeur.

    On a compris. Mais on savait déjà cela, et ce n’est pas du tout pour cela que la réunion avait été décidée : c’était en raison de la lettre de soutien de Sarkozy à Charlie Hebdo. Et certains responsables, très excités, évoquaient même une « démission en bloc » du bureau pour protester contre cette scandaleuse prise de position du parrain du CFCM.

    La question est posée à Boubakeur, qui répond : « Le bureau a considéré que la lettre ne pose pas de problème. » Sic. Et d’ajouter que le bureau a choisi « une démarche d’apaisement, de paix, qui ne vise pas à brider la liberté d’expression ».

    Le CFCM a-t-il reculé ? Non. Il a compris qu’il avait beaucoup plus à gagner en restant l’ami de Sarkozy qu’en s’opposant à lui.

  • Caïn et Abel

    Abel offre en sacrifice à Dieu les premiers-nés de son troupeau. Caïn offre à Dieu des fruits de la terre. Dieu agrée le sacrifice d’Abel, pas celui de son frère Caïn. Caïn en est mortifié, et tue Abel.

    Le sacrifice d’Abel préfigure la liturgie du Temple. Il préfigure aussi, par là même, le sacrifice du Christ. Le Christ est le vrai premier-né, il va donc s’offrir lui-même. Il va le faire par l’entremise de son frère, par ses frères en humanité, par Caïn, qui représente tous les hommes tombés sous le péché.

    Le sacrifice du Christ est accompli une fois pour toutes, mais il est actuel sous les espèces des… fruits de la terre.

    Ainsi le sacrifice de Caïn est-il finalement agréé par Dieu, dans le Christ. Le Christ met fin à l’exil de Caïn, il restaure l’unité entre les frères, il rétablit l’harmonie du paradis terrestre et en fait le Royaume dont le chemin enfin ouvert est l’arbre de vie qui est sa croix.