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Le blog d'Yves Daoudal - Page 598

  • Le maire de Venise

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    Luigi Brugnaro, le maire de Venise, s’est rendu hier à la basilique Sainte Marie du Salut, et y a consacré la ville et la Vénétie au Cœur Immaculé de Marie.

  • Un cardinal désobéit

    Jeudi, le diocèse de Rome a décidé de fermer toutes les églises, où il était déjà interdit de célébrer la messe depuis plusieurs jours. Hier la mesure a été rapportée, puisque au Vatican comme ailleurs c’est l’affolement et le n’importe quoi.  (Encore que, quand des évêques interdisent la messe, ce n’est pas n’importe quoi…)

    Mais, dès l’interdiction, le cardinal Konrad Krajewski, aumônier apostolique, est allé lui-même ouvrir l’église dont il est « titulaire », Sainte Marie Immaculée de l’Esquilin.

    Il a déclaré : « Oui, c’est un acte de désobéissance ; j’ai sorti moi-même le Saint Sacrement et j’ai ouvert mon église. Ce n’est pas arrivé pendant le fascisme, ce n’est pas arrivé en Pologne sous le régime soviétique – les églises n’étaient pas fermées. C’est un acte qui doit donner du courage aux autres prêtres. La maison doit toujours être ouverte pour ses enfants. Je ne sais pas si les gens viendront ou non, ni combien, mais leur maison est ouverte. »

  • Samedi de la deuxième semaine de carême

    Dans les antiennes du lever et du coucher du soleil, l’Église nous fait, pendant toute la journée, prendre part au drame de l’Enfant prodigue. Le matin, nous allons, pleins de repentir et de componction, « vers le Père », c’est-à-dire dans l’Église ; le soir, nous sommes revêtus de la dignité de fils de roi.

    Vadam ad patrem meum, et dicam ei : Pater, fac me sicut unum ex mercenáriis tuis.

    « Je me lèverai et j’irai vers mon père et je lui dirai : Père, fais de moi un de tes journaliers » (Ant. Bened.).

    Dixit autem pater ad servos suos: Cito proférte stolam primam, et indúite illum, et date ánulum in manu eius, et calceaménta in pédibus ejus.

    « Le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la première robe et revêtez-l’en, mettez-lui un anneau à sa main et des chaussures à ses pieds » (Ant. Magn.).

    Il voulait, pour pénitence, devenir esclave — le père en fit un fils de roi. Remarquons la sublime scène liturgique de l’élévation à la dignité de fils de roi ; elle rappelle la vêture solennelle d’un évêque à qui on met ses vêtements pontificaux. Ainsi donc, ces deux antiennes constituent les termes essentiels de toute pénitence, mais nous y voyons aussi la pédagogie consolante de l’Église dans le temps de Carême et de Pâques.

    Dom Pius Parsch

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    Dans l’antienne de Benedictus, on remarque la très belle révérence sur « Pater », suivie de la montée de la prière, de l’espérance… d’être traité comme un journalier…

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    Dans l’antienne de Magnificat, le seul mélisme est sur « cito » : ça urge, dépêchez-vous de rétablir mon fils dans sa dignité, et bien plus encore. Ou peut-être c’est seulement une miniature illustrant le début du propos du père.

  • A propos...

    Les graphiques que publie "Information is beautiful" sur le coronavirus sont fort intéressants. En voici trois. Les autres sont ici. (Via le Salon Beige.)

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    (Seasonal Flu, c'est la grippe : plus de 1000 morts par jour. 8100 morts l'an dernier en France.)

  • Un curé

    Ça se passe à Villabate, un bourg à la sortie est de Palerme, en Sicile. Don Leonardo Ricotta (qui a eu des problèmes avec son archevêque pour déviations traditionnelles, je ne sais pas où ça en est) fait le tour de sa paroisse Sainte-Agathe avec le Saint Sacrement. Quelques beaux témoignages de foi. Voir notamment à 1’20 cet homme qui descend vite de son camion frigorifique pour faire une génuflexion et un beau signe de croix.

  • Vendredi de la deuxième semaine de carême

    La station de ce jour est à Saint-Vital, basilique construite à la fin du IVe siècle grâce à une riche Romaine nommée Vestine. C’est au « titulus Vestinae » que pendant la peste de Rome en 590 se réunissaient les veuves pour leur procession vers Saint-Pierre, au cours de la « Litanie septiforme » instituée par l’archidiacre Grégoire (saint Grégoire le Grand) pour conjurer le fléau.

    Chronique de Roger de Wendover « Fleurs de l’histoire » (début du XIIIe siècle) :

    L’an de grâce 591, il y eut en Italie un déluge presque au-delà de ce que chacun peut croire, et après un grand trouble lui succéda la peste, dite bubonique, qui ôta la vie d’abord au pape Pélage puis dévasta le peuple en faisant un monceau de cadavres. En ce temps-là remplissait les fonctions d’archidiacre de la ville de Rome le bienheureux Grégoire, qui face à une telle calamité ordonna de faire une litanie septiforme. Elle est dite en effet septiforme, parce qu’en premier lieu furent tous les clercs, en second les abbés avec leurs moines, en troisième toutes les abbesses avec leurs moniales, en quatrième tous les enfants, en cinquième tous les laïcs, en sixième toutes les veuves, en septième tous les couples mariés. Ayant disposé tout cela comme il faut, l’homme de Dieu purgea entièrement la ville de la peste susdite, ayant apaisé la colère de Dieu.

  • Psychodrame

    La faculté de Tolbiac a été évacuée en fin de matinée et elle est fermée jusqu’à nouvel ordre.

    Parce qu’un enseignant a été testé positif au coronavirus.

    A 11h20 les étudiants et le personnel ont reçu un SMS leur demandant de quitter les lieux, et il y a même eu une alerte par haut-parleurs…

     

    Addendum

    Et finalement ce sont toutes les universités et toutes les écoles qui sont fermées. Même là où il n'y a pas de cas (de la maladie qui se guérit à 98%) à 50 km à la ronde... Ce n'est plus une épidémie de peur, c'est une pandémie de panique. Où sont les psys ?

     

    P.S. Un troisième décès dans mon département (94, 92, 90 ans). Il y a des nonagénaires qui meurent. Du jamais vu.

  • Insulte allemande

    La cour d’appel provinciale de Karlsruhe a refusé d’extrader un ressortissant polonais poursuivi pour fraude en raison de ses « doutes quant à la garantie de l’indépendance de la justice polonaise » et du « droit à un procès équitable ».

    Elle a donc « révoqué le mandat d’arrêt et demandé aux autorités polonaises de plus amples informations sur les effets de la réforme judiciaire polonaise ».

    La cour ose ajouter qu’elle ne fait que se conformer à l’arrêt de la Cour de Justice européenne qui oblige les juridictions nationales à examiner la garantie d’un procès équitable en cas d’extradition...

    Les juristes constatent que c’est une première. Les magistrats allemands se transforment donc en militants politiques qui se permettent de juger et condamner le système judiciaire d’un pays voisin, membre de l’UE, et théoriquement ami…

  • Le cardinal Pell

    Après deux jours d’audience, la Haute Cour d’Australie, qui examinait le dernier recours du cardinal Pell, a renvoyé sa décision à plus tard.

    Il va rester en prison encore plusieurs mois. Comme le dit Marco Tosatti, « le calvaire du cardinal, condamné sur la base d’une seule plainte de la victime présumée sans autre preuve et témoignage concordant, et contre au moins vingt témoignages à décharge, se poursuit ».

     

    Addendum

    Jeremy Gans, un professeur de droit de l’université de Melbourne, a affirmé dans The Australian que jeudi avait été une « bonne journée pour Pell » à la Haute Cour et qu’il y avait une chance que le cardinal soit acquitté.
    « Ce qu’il faut retenir de l’audience d’aujourd’hui, c’est que les perspectives de succès de Pell en appel sont bonnes », a tweeté Shannon Deery, journaliste au Herald Sun, ajoutant que la cour « semblait être du côté de la défense » mais « se débattait » avec l’accusation.

    Et cela pourrait se conclure la semaine prochaine.

  • Prière contre la peste

    Stélla caéli exstirpávit
    Quae lactávit Dóminum
    Mórtis péstem quam plantávit
    Prímus párens hóminum.

    L’Etoile du ciel, qui allaita le Seigneur, extirpa la peste mortelle qu’avait plantée le premier parent des hommes.

    Ipsa Stélla nunc dignétur
    Sídera compéscere,
    Quórum bélla plébem caédunt
    Dírae mórtis úlcere.

    Que cette même Etoile daigne arrêter les astres dont la guerre frappe les hommes d’une cruelle plaie mortelle.

    O gloriósa Stélla máris
    A péste succúre nóbis:

    O glorieuse Etoile de la Mer, libère-nous de la peste.

    Audi nos, nam te fílius
    Níhil négans honórat.

    Ecoute-nous, car le Fils, en ne te refusant rien, t’honore.

    Sálva nos, Jésu !
    Pro quíbus Vírgo máter te órat.

    Sauve-nous Jésus, pour qui la Vierge mère te prie !

    Cette prière, ou ce chant, apparaît en Angleterre au début du XVe siècle. A peu près simultanément (impossible de dater précisément) dans un recueil de prières de Charles d’Orléans, et comme un motet à trois voix de John Cooke. Ces deux personnages étaient à la bataille d’Azincourt (1415), Charles d’Orléans fut fait prisonnier et resta 25 ans en Angleterre, et le motet de Cooke se trouve dans un recueil de pièces qui notamment célèbrent la victoire d’Azincourt. On sait que Charles d’Orléans écrivit de nombreux poèmes pendant sa captivité. Il est possible que Stella Caeli exstirpavit, dont on n’a trouvé à ce jour aucune trace antérieure, soit de lui. Dans les deux décennies suivantes le texte apparaît dans divers livres, tous anglais : avec deux mélodies différentes de plain chant dans deux livres aujourd’hui à Cambridge, avec une troisième mélodie de plain chant dans un processionnal du rite de Sarum, une partition polyphonique à Oxford, une partie de ténor dans un graduel de Sarum, et deux traductions en anglais de l’époque.

    Le chant se répandra ensuite dans toute l’Europe, et le texte sera mis en musique par divers compositeurs (dont Michael Haydn et Joseph Martin Kraus).

    La mélodie qu’on trouve aujourd’hui dans je ne sais quel livre au n° 122 est une autre mélodie que les trois anglaises du XVe siècle. Par le père franciscain Matteo Ferraldeschi :

    On rappellera que dans la chrétienté en temps de peste on ne fermait pas les églises mais qu’on organisait des processions et autres cérémonies pénitentielles.