C’est le titre de Bladi :
On rappelle que Najat Vallaud-Belkacem est née à « Beni Chiker, dans la région rifaine ».
Et l’on nous apprend que Myriam El Khomriest « elle aussi native du Maroc, à Rabat », mais qu’elle a passé son enfance à Tanger…
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C’est le titre de Bladi :
On rappelle que Najat Vallaud-Belkacem est née à « Beni Chiker, dans la région rifaine ».
Et l’on nous apprend que Myriam El Khomriest « elle aussi native du Maroc, à Rabat », mais qu’elle a passé son enfance à Tanger…
François Hollande avait demandé à Manuel Valls de « composer un gouvernement de clarté ».
Il a été exaucé.
La nomination d’Emmanuel Macron à l’Economie et de Najat Belkacem à l’Education (mais si : « nationale » !) donne en effet une image précise, quasiment typologique, du socialisme actuel (de l’UMPS).
A l’Economie, on met un employé de Rothschild, qui n’a jamais été élu mais était le conseiller économique du président de la République, celui qui lui disait comment faire pour ne pas se mettre mal avec Bruxelles : on ne nomme plus une personnalité politique à l’Economie, parce qu’on a totalement abandonné le domaine économique à Bruxelles et à l’euro-mondialisme (Macron participait bien sûr à la dernière réunion du groupe Bilderberg). Finies les gamineries démagogiques de Montebourg, on affiche franchement la véritable ligne.
Et l’on poursuit le combat idéologique de la culture de mort, contre la vie, contre la famille, contre l’humanité elle-même, de façon emblématique, en nommant Najat Belkacem à l’Education « nationale » : une militante forcenée du « droit » à l’avortement et de l’idéologie du genre. Vincent Peillon, avec sa vieillerie laïcarde et jauressoïde de religion républicaine antichrétienne, est enfoncé. Désormais on a, à la tête du corps enseignant de notre pays, une figure de proue de la déséducation, de la destruction de toute éducation, de toute possibilité même d’éducation.
On notera aussi que le nouveau ministre de la Culture, Fleur Pellerin, est exactement du même acabit : le domaine de la culture est confié à quelqu’un qui représente l’impossibilité radicale de toute culture.
Et pour bien souligner la chose, ce sont deux femmes (puisque l’idéologie du genre n’a pas encore déconstruit le féminisme), une Marocaine et une Asiatique : histoire de rappeler que la « diversité » est elle-même idéologique.
Portrait présumé de saint Augustin sur une fresque du Latran de 2,50 m de haut, découverte en 1900 sous la basilique, dans une salle de bibliothèque datant de saint Grégoire le Grand.
Inscription figurant au bas de la fresque:
DIVERSI DIVERSA PATRES SED HIC OMNIA DIXIT
ROMANO ELOQVIO MYSTICA SENSA TONANS
«Parmi les Pères certains ont dit ceci, d'autres cela, mais lui a tout dit, en faisant résonner dans la langue des Romains des significations cachées.»
Et je reviens jeudi si Dieu veut.
Je n’ai évidemment rien à dire sur le petit jeu de Meccano ou de Lego de Manuel Valls, qui ne vaut pas qu’on s’y attarde le moins du monde. D’autant que la pièce principale est Bercy, et que la politique économique de la France ne se fait pas à Bercy, mais à Francfort et à Bruxelles.
Pendant ce temps-là les chrétiens de Syrie et d'Irak vivent le martyre, et le califat s'étend, dans l'indifférence largement revenue. Mais on a vu que le Qatar est bien bon d'avoir fait libérer l'autre otage américain...
Les trois oraisons de la messe, commentées par le bienheureux cardinal Schuster
Deus, qui beátum Ludovícum Confessórem tuum de terréno regno ad cæléstis regni glóriam transtulísti : eius, quǽsumus, méritis et intercessióne ; Regis regum Iesu Christi, Fílii tui, fácias nos esse consórtes : Qui tecum vivit et regnat…
« Seigneur, qui avez fait passer du trône terrestre au trône céleste le bienheureux roi Louis ; par ses mérites et son intercession faites que nous aussi méritions d’avoir part à l’héritage du Christ Jésus, Roi des rois. » Aujourd’hui l’Église, dans cette première collecte, rappelle les fidèles au sens de cette dignité royale que, par notre incorporation au Christ Roi et Prêtre, nous avons obtenue dans le sacrement du Baptême. Si les chrétiens appartiennent tous à cette dynastie sacrée instituée par le Christ, — regale sacerdotium (1) — il convient qu’ils sachent se dominer et tiennent leurs passions assujetties. On attribue à saint Colomban une belle parole qui se rapporte à cette liberté royale que doit garder intacte le chrétien. A un roi tyran, ce saint abbé dit un jour : si aufers libertatem, aufers dignitatem (2).
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, sicut beátus Ludovícus Conféssor tuus, spretis mundi oblectaméntis, soli Regi Christo placére stúduit ; ita eius orátio nos tibi reddat accéptos. Per eúndem Dóminum…
« Comme le bienheureux confesseur Louis, ayant méprisé les délices du monde, s’efforça de plaire uniquement à Dieu ; ainsi nous vous demandons. Seigneur, que son intercession nous rende agréables à Vous. » Il n’est rien de plus vil que de transiger avec sa conscience pour ne pas déplaire aux hommes. Avec la meilleure bonne volonté, avec le tact et la prudence la plus circonspecte, il est impossible de contenter tout le monde. Saint Paul essaya de le faire, mais lui-même écrivit : Si adhuc hominibus placerem, Christi servus non essem (3). Le Psalmiste a un mot très fort contre ces lâches victimes du respect humain : disperdet ossa eorum qui hominibus placent, quoniam Deus sprevit eos (4).
Deus, qui beátum Confessórem tuum Ludovícum mirificásti in terris, et gloriósum in cælis fecísti : eúndem, quǽsumus, Ecclésiæ tuæ constítue defensórem. Per Dóminum nostrum…
« Seigneur, qui avez rendu illustre sur la terre, puis glorieux dans le ciel, le bienheureux confesseur Louis, établissez-le aussi défenseur de votre Église ». Le nombre est-il assez grand, de ceux qui évoquent avec passion les noms des souverains des anciennes dynasties françaises ? Et pourtant, le nom de saint Louis IX exprime encore, pour cette nation, tout un programme et un idéal de foi, de pureté, de valeur et d’honneur qui élève les lis de la vraie France catholique d’autant plus haut qu’est descendue davantage dans la fange la faction jacobine adverse, destructrice de sa propre patrie.
(1) Sacerdoce royal.
(2) Si tu enlèves la liberté, tu enlèves la dignité.
(3) Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur du Christ.
(4) Dieu a brisé les os de ceux qui cherchent à plaire aux hommes, parce que Dieu les a méprisés.
Quand Dieu, Créateur de toutes choses, a voulu guérir un sourd-muet, il lui mit les doigts dans les oreilles et il prit de la salive et lui toucha la langue. Pourquoi ? Que signifient les doigts du Rédempteur, sinon les dons du Saint-Esprit ? C’est pour cela que, ailleurs, après avoir chassé un démon, il dit : « Si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, le Royaume de Dieu est donc venu jusqu’à vous. » Un autre évangéliste exprime cette même parole ainsi : « Si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le Royaume de Dieu est donc venu jusqu’à vous. » En mettant ces deux textes ensemble, on voit que l’Esprit est appelé doigt de Dieu. Donc, mettre les doigts dans les oreilles, c’est ouvrir à l’obéissance l’esprit du sourd par les dons du Saint-Esprit.
Et que veut dire : « Il prit de la salive et lui toucha la langue » ? Pour nous, la salive de la bouche du Rédempteur c’est la sagesse reçue par le discours divin. En effet, la salive découle de la tête dans la bouche. Ainsi, quand le Rédempteur qui est lui-même la Sagesse, touche notre langue, du coup, il la forme aux paroles de la prédication.
« Il leva les yeux vers le ciel, et il gémit. » Non qu’il eût besoin de gémir, lui qui donnait ce qu’il demandait. Mais c’était pour nous apprendre à gémir vers celui qui siège au ciel, car nos oreilles doivent s’ouvrir par les dons du Saint-Esprit ; et la langue doit se délier en vue de la prédication par la salive de la bouche, c’est-à-dire par la science de la divine parole.
« Et au même moment il lui dit : Effétha, c’est-à-dire : Ouvre-toi, ses oreilles s’ouvrirent, et du coup fut dénoué le lien de sa langue. » Notons ici que les mots « ouvre-toi » sont en fonction des oreilles bouchées. Mais dès que les oreilles du cœur sont ouvertes à l’obéissance, il s’en suit tout naturellement que le lien de la langue est dénoué pour dire aux autres d’accomplir les bonnes actions qu’on a soi-même accomplies. Alors on ajoute à bon droit : « Il parlait normalement. » Car celui qui pratique d’abord l’obéissance parle ensuite normalement pour exhorter les autres à exécuter ce qu’ils doivent faire.
Saint Grégoire le Grand, homélies sur Ezéchiel, 10
Boko Haram a pris le contrôle de la ville de Gwoza, dans l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria. En juin dernier, au prix de quelques massacres, Boko Haram avait déjà pris des villages, et la majorité des faubourgs de Gwoza. Mais cette fois les islamistes contrôlent la ville elle-même, et c’est une grande ville, de près de 300.000 habitants.
Ce que l’on voyait arriver se précise : Boko Haram, qui a l’ambition de créer un califat au Nigeria, et qui a immédiatement apporté son soutien au califat d’Abou Bakr al-Bagdadi en Syrie et en Irak, est en train, comme l’Etat islamique, de se constituer lui aussi un territoire.
Le mois prochain il n’y aura plus de curé à Sartène, sous-préfecture de Corse-du-Sud. Sans doute pour la première fois depuis la création de la ville. Le curé qui s’en va est un Polonais. L’évêque, Mgr de Germay, fait valoir qu’il n’a pas de prêtre disponible, et que ça ne va pas s’arranger puisqu’il n’y a qu’un seul séminariste corse, qui d’ailleurs est libanais…
On remarquera à ce propos, une fois de plus, que les Corses n’ont pas encore assimilé la laïcité républicaine. Lors de la visite de l’évêque, le dimanche 3 août, c’est le maire de Sartène, avec ses adjoints, qui a symboliquement barricadé l’église, avant de prendre à partie Mgr de Germay de façon plutôt virile…
Philippe Béniti ou Bénizi eut pour patrie Florence, et sortait de la noble maison de Bénizi, établie dans cette ville. Ses parents, qui avaient une grande piétié, eurent un soin extrême de bien élever leur fils. La grâce seconda leurs vues, et le jeune Philippe, après avoir préservé son âme de la corruption du monde, s'établit solidement dans la crainte de Dieu. Lorsqu'il eut achevé son cours d'humanité dans sa patrie, il vint à Paris pour y étudier la médecine, et ce fut par un motif de charité qu'il voulut s'appliquer à cette science. Galien, tout païen qu'il était, en lui détaillant les effets merveilleux de la nature, le portait continuellement à s'élever vers Dieu, qui en est l'auteur, à le bénir et à l'adorer. De Paris, ses parents le firent venir à Padoue; il y continua les mêmes études et y prit le grade de docteur.
De retour à Florence, il prit quelque temps pour délibérer sur le genre de vie qu'il devait embrasser, et pria le ciel avec ferveur de lui faire connaître la route qu'il devait suivre pour accomplir parfaitement la volonté divine. Il y avait quinze ans que l'ordre des serviteurs de la vierge Marie, autrement appelés Servites, avait été institué. Leur supérieur, Bonfiglio Monaldi, à la prière de quelques personnes de piété, fonda près d'une des portes de Florence un petit couvent avec une chapelle dédiée sous le titre d'Annonciation de la sainte Vierge. Philippe Béniti étant entré dans cette chapelle pour y entendre la messe, le jeudi de la semaine de Pâques, fut singulièrement frappé à la lecture de ces paroles de l'épître, adressées par l'Esprit Saint au diacre Philippe : Avancez et approchez-vous de ce chariot. Comme il portait le nom de Philippe, il s'appliqua ce texte de l'Ecriture, et il crut que c'était une invitation que lui faisait le Saint-Esprit de se mettre sous la protection de la Mère de Dieu dans le nouvel ordre.
La nuit suivante, il eut un songe mystérieux, où il s'imaginait être dans un vaste désert rempli de précipices, de rochers, d'épines, de pièges et de serpents venimeux, en sorte qu'il ne voyait pas le moyen d'échapper à tant de dangers. Pendant qu'il était dans la crainte et la consternation, il crut voir la sainte Vierge qui l'invitait à entrer dans le nouvel ordre, comme dans un lieu de refuge. Le lendemain matin, il réfléchit sérieusement à ce qui lui était arrivé. Il reconnut sans peine que cet affreux désert était le monde, et qu'il fallait une vigilance extrême et une grâce extraordinaire pour en éviter les écueils. Il se persuada donc que Dieu l'appelait dans l'ordre des Servites et qu'il lui offrait la protection de la sainte Vierge, comme un asile assuré. Il alla trouver le bienheureux père Bonfiglio, qui lui donna l'habit dans la petite chapelle où il avait entendu la messe. Il demanda par humilité à être reçu en qualité de frère convers. Ayant fait sa profession le 8 septembre 1233, il fut envoyé, par son supérieur au mont Senario, pour y être occupé aux divers travaux de la campagne. Il les offrit à Dieu en esprit de pénitence et y joignit le recueillement le plus parfait. Lorsqu'il était libre, il se renfermait dans une petite grotte située derrière l'église, pour y vaquer à l'exercice de la prière. Les délices célestes qu'il y goûtait lui faisaient souvent oublier le soin de son propre corps.
Il cachait avec grand soin son savoir et ses talents, qui cependant à la fin furent découverts. Ceux qui conversaient avec lui admiraient sa prudence toute céleste et la lumière avec laquelle il parlait des matières spirituelles. Etant au couvent qui avait été depuis peu fondé à Sienne, il eut à s'expliquer sur certains points controversés, en présence de plusieurs personnes très éclairées; il le fit avec tant d'habileté, que ceux qui l'entendirent en furent frappés d'admiration. On engagea les supérieurs à tirer cette lumière de dessous le boisseau, pour la placer sur le chandelier. Ceux-ci obtinrent une dispense du Pape pour lui faire recevoir les saints ordres; mais il ne consentit à ce changement d'état que par obéissance. Peu de temps après, on le fit définiteur et assistant du général; il devint lui-même général en 1267. Après la mort du pape Clément IV, les cardinaux assemblés à Viterbe jetaient les yeux sur lui pour l'élever à la papauté. Dès qu'il fut instruit de leur dessein, il se retira dans les montagnes, avec un religieux de son ordre, et y resta caché jusqu'à l'élection de saint Grégoire X. Sa retraite lui fut d'autant plus agréable, qu'elle lui fournit l'occasion de redoubler ses austérités et de se livrer uniquement à la contemplation. Il ne vivait que d'herbes desséchées et ne buvait que de l'eau d'une fontaine qui est connue aujourd'hui sous le nom de Bain de saint Philippe et située sur une montagne appelée Montagnat.
Il quitta son désert, brûlant d'un nouveau zèle pour allumer dans les cœurs le feu de l'amour divin. Ayant prêché en plusieurs endroits de l'Italie, il nomma un vicaire pour gouverner son ordre en sa place, puis il partit avec deux de ses religieux pour faire une mission qui devait avoir une grande étendue. Il prêcha avec un succès incroyable à Avignon, à Toulouse, à Paris, et dans d'autres grandes villes de France; la Flandre, la Frise, la Saxe et la Haute-Allemagne furent aussi les théâtres de son zèle. Après deux ans d'absence, il revint, en 1274, tenir à Borgo le chapitre général de son ordre. Il voulut s'y démettre de sa place; mais on ne lui accorda point ce qu'il demandait; il fut, au contraire, confirmé dans le généralat pour toute la vie. La même année, il alla au second concile général de Lyon, où le pape saint Grégoire X présidait en personne, pour y solliciter la confirmation de son ordre, qu'il obtint.
Il annonçait la parole de Dieu dans tous les lieux par lesquels il passait. Il avait reçu du ciel un talent extraordinaire pour la conversion des pécheurs, de ceux surtout qui étaient divisés par des haines. L'Italie était alors déchirée par des discordes intestines, et principalement par les factions politiques des Guelfes et des Gibelins. On avait souvent essayé, quelquefois avec succès, de remédier à ces maux; mais on n'avait réussi qu'à l'égard de quelques personnes. Le feu de la discorde s'était rallumé dans la plupart des esprits avec plus de violence que jamais. Philippe calma l'animosité des factions prêtes à s'entre-déchirer, à Pistoie et dans plusieurs autres lieux. Il rétablit aussi la paix à Forli, mais ce ne fut pas sans courir de grands dangers. Les séditieux l'insultèrent et le battirent dans les différents quartiers de la ville. Leur fureur cependant se laissa désarmer à la fin, par la douceur et la patience invincibles du saint (Acta Sanct., et Godescard, 23 août).
Rohrbacher, Histoire universelle de l’Eglise catholique, tome 8, ch. 75.
Omnípotens sempitérne Deus, qui in Corde beátæ Maríæ Vírginis dignum Spíritus Sancti habitáculum præparásti : concéde propítius ; ut ejúsdem immaculáti Cordis festivitátem devóta mente recoléntes, secúndum cor tuum vívere valeámus. Per Dóminum ... in unitáte ejúsdem…
Dieu éternel et tout puissant, qui avez préparé dans le Coeur de la bienheureuse Vierge Marie une demeure digne du Saint-Esprit, faites, dans votre bonté, qu’en célébrant de toute notre âme cette fête en l’honneur de son cœur immaculé, nous arrivions à vivre selon votre cœur.
Cette fête a été instituée par Pie XII en 1944, au jour octave de l’Assomption, laquelle octave il a supprimée en 1955.
Mon bréviaire monastique publié en 1955 (juste avant la suppression des octaves et des vigiles) n’a pas la fête du Cœur Immaculé de Marie. Et je suis bien aise de conclure l’octave de l’Immaculée Conception avec dans l’office des matines un nouvel extrait des sermons de saint Bernard sur l'Assomption… qui peut bien servir aussi pour le Cœur Immaculé :
Il n'est rien qui me plaise plus, mais en même temps, il n'est point de sujet non plus qui m'inspire plus de crainte à traiter que la gloire de la Vierge Marie. Car, sans parler de l'ineffable privilège de ses mérites et de sa prérogative unique, tout le monde a pour elle, comme il est juste, les sentiments de dévotion et d'amour les plus grands, l'honore et l'exalte à l'envi ; chacun est heureux de parler d'elle, mais quoi qu'on dise sur ce sujet ineffable, par le fait même qu'on a pu le dire, plaît moins, est moins agréable aux auditeurs, et reçoit un moins favorable accueil. Et pourquoi ce que l'esprit de l'homme peut comprendre à cette gloire incompréhensible ne semblerait-il pas trop peu de chose ? Si j'entreprends de louer en elle la virginité, à l'instant se présentent à moi une multitude de vierges. Si je parle de son humilité, il s'en trouve également au moins quelques-uns qui, à l'école de son Fils, ont appris à être doux et humbles de cœur. Si c'est la grandeur de sa miséricorde que j'entreprends d'exalter, il s'offre à la pensée aussitôt quelques hommes, et même des femmes remplis de sentiments miséricordieux. Il n'y a qu'une seule chose où elle est sans modèle et sans imitateurs, c'est l'union des joies de la maternité avec la gloire de la virginité. Marie, est-il dit, a choisi la meilleure part. Nul doute, en effet, que ce ne soit la meilleure, car si la fécondité du mariage est bonne, la chasteté des vierges est meilleure, mais ce qui surpasse l'une et l'autre, c'est la fécondité unie à la virginité, ou la virginité unie à la fécondité. Or, cette union est le privilège de Marie, nulle autre femme ne le partage avec elle, il ne lui sera point ôté pour être attribué à une autre. Il lui est propre, il est en même temps ineffable, si nul ne peut l'obtenir, nul ne peut non plus en parler comme il faut. Mais que sera-ce de ce privilège, si on songe au Fils qu'elle a eu? Quelle langue, fût-ce la langue même des anges, pourra célébrer dignement les louanges de la Vierge Mère, et mère non d'un homme quelconque, mais de Dieu même? C'est une double nouveauté, une double prérogative; c'est un double miracle, mais non moins digne que parfaitement convenable, car de même qu'il ne convenait point qu'une Vierge eût un autre Fils, de même un Dieu ne pouvait naître d'une autre mère.
Mais pour peu qu'on y fasse attention, on trouvera qu'il y a plus encore, et on verra que les vertus que Marie semblait d'abord partager avec les autres femmes lui conviennent à elle plus particulièrement qu'aux autres. En effet, quelle autre vierge pour sa pureté osera se comparer à celle qui a été digne de devenir le sanctuaire du Saint-Esprit, et la demeure du Fils de Dieu ? Si on estime les choses à leur rareté; la première femme qui résolut de mener la vie des anges sur la terre n'est-elle point au dessus de toutes les autres ? « Comment cela se fera-t-il, dit-elle ? car je ne connais point d'homme (Luc. I, 34). » Quel inébranlable dessein de garder la virginité, que celui que n'a point ébranlé la voix d'un ange lui promettant un Fils! » «Comment cela se fera-t-il, dit-elle? » Ce ne peut être de la manière que les choses se passent ordinairement pour les autres femmes, car, pour moi, je ne connais point d'homme, je ne désire point de fils et n'espère point d'enfant.
Mais aussi, quelle grande et précieuse humilité, avec une pareille pureté, avec une telle innocence, avec une conscience si bien exempte de tout péché, disons plus encore, avec une telle plénitude de grâce ! O femme bienheureuse, d'où vous vient cette humilité, et une telle humilité? Elle était bien faite pour attirer les, regards du Seigneur, sa beauté était bien propre à exciter les désirs du Roi des rois, et la suave odeur qu'elle exhalait était bien capable d'arracher le fils de Dieu du sein éternel de son père. (...)
Tels sont les vœux dont nous vous accompagnons autant que nous le pouvons, à votre retour vers votre fils, et dont nous grossissons de loin votre cortège, ô Vierge bénie. Que désormais votre bonté ait à cœur de faire connaître au monde la grâce que vous avez trouvée devant Dieu, en obtenant, par vos prières, le pardon pour les pécheurs, la guérison pour les malades, la force pour les cœurs faibles, la consolation pour les affligés, du secours pour ceux qui sont en péril, et la délivrance pour les saints. Que, dans ce jour de fête et de joie, ô Marie, reine de clémence, vos petits serviteurs qui invoqueront votre très-doux nom, obtiennent les dons de la grâce de Jésus-Christ votre fils, Notre-Seigneur qui est le Dieu béni par dessus tout, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.