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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1295

  • Déclaration historique du patriarche chaldéen

    Le patriarche chaldéen, S.B. Louis Raphael Ier Sako, a cru bon de « condamner fermement » lui aussi l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais tout l’intérêt de cette condamnation est que c’est pour lui l’occasion d’ajouter ce qui suit, et qui est véritablement historique. Car si j’ai toujours eu la plus grande estime (litote) pour Mgr Sako quand il était archevêque de Kirkouk, et si je souhaitais qu’il soit le nouveau patriarche (pour une fois que mon souhait se réalise…), il n’avait jamais osé aller à ce point contre ce qu’impose la dhimmitude :

    « Face à ce qui se passe dans le monde arabe et à l’étranger, qui est sans précédent et menace les relations et la coexistence, nous appelons nos frères musulmans à prendre l’initiative, de l’intérieur, de démanteler cette idéologie terroriste extrémiste et de construire une opinion islamique ouverte et éclairée qui n’accepte pas l’exploitation politique de la religion. »

    « De l’intérieur ». On est très loin du « ça n’a rien à voir avec l’islam ». Il faut que cela vienne d’un pays musulman, et de la frontière de l’Etat islamique. D’un évêque héroïque devenu chef de son petit peuple en débandade. Voilà aussi qui est historique : un évêque en situation de dhimmitude dit la vérité, quand les grands défenseurs occidentaux de la liberté répètent les mensonges de l’islamophilie et se font volontairement dhimmis.

  • Un « coadjuteur » pour Mgr Oliveri

    Il y a les attaques frontales (contre les Franciscains de l’Immaculée, ou contre Mgr Livieres Plano), et les attaques par la bande, discrètes : ainsi la nomination, samedi, d’un évêque coadjuteur de l’évêque d’Albenga-Imperia, Mgr Mario Oliveri.

    Co-adjuteur, donc bientôt successeur…

    Mais Mgr Oliveri n’a que 70 ans, il n’est pas malade (quoique François ait certainement diagnostiqué chez lui plusieurs des 15 maladies dont souffre la Curie), et son diocèse est trop petit pour avoir besoin de deux évêques.

    Cette nomination n’a aucune autre raison que de mettre Mgr Oliveri sous tutelle, comme l’a aussitôt remarqué le journal local Savona News.

    Sous tutelle et sous pression : dépêche-toi de démissionner…

    L’autre incongruité de l’affaire est que l’évêque co-adjuteur, Mgr Guglielmo Borghetti, pour aller dans un diocèse où l’on n’a pas besoin de lui, laisse vacant son diocèse, celui de Pitigliano-Sovana-Orbetello. Diocèse qui a appris samedi avec stupéfaction cette nouvelle « inattendue et déconcertante », comme en témoigne le texte publié sur le site du diocèse. On y déplore le fait que le diocèse va de nouveau se retrouver vacant alors que Mgr Borghetti n’était là que depuis quatre ans, et l’on souligne que ce transfert met fin brutalement à la visite pastorale qu’il avait engagée dans un vicariat.

    Le dernier paragraphe est pour le moins violent, pour un site diocésain, et italien :

    « Bien qu'il soit difficile d'accepter ces décisions et d’arriver à entrevoir, pour notre Église diocésaine, un bien dans ce choix du Pape, nous savons que l'Église universelle est dirigée par un Pasteur, qui est Jésus-Christ, qui utilise ses humbles serviteurs pour faire traverser à son peuple la mer orageuse de l'Histoire; cette certitude n’atténue pas la douleur de la séparation, mais nous donne la certitude de ne pas être à la merci du néant, mais dans les mains de la providence de Dieu. »

  • Le pape, le catéchisme et le yoga

    Le blog Rorate Caeli attire l’attention sur un propos du pape, lors de sa messe de vendredi dernier (qui n’existe pas en français sur les sites du Vatican - la traduction est donc de mon fait) :

    « On peut suivre un millier de cours de catéchisme, un millier de cours de spiritualité, un millier de cours de yoga ou de zen et toutes ces choses, mais aucune d’elles ne pourra vous donner la liberté des enfants (de Dieu). Seul le Saint-Esprit peut souffler à votre cœur de dire “Père”. Seul le Saint-Esprit est capable de bannir, de briser cette dureté de cœur et de le rendre… mou ? Non, je n’aime pas ce mot,… docile. Docile envers le Seigneur. Docile à la liberté de l’amour. »

    Comme d’habitude (et comme dans le même sermon la sortie contre ceux qui « se barricadent derrière la loi »), le vrai sert à atténuer le scandaleux.

    Bien sûr que l’on peut être calé en théologie et être incapable de prier.

    Mais il est scandaleux, d’abord, pour un pape, de mettre sur le même plan le catéchisme catholique et des fausses religions, « et toutes ces choses ».

    Et il est scandaleux, pour un pape, de parler si légèrement du catéchisme, à une époque où dans tant de pays la catéchèse des enfants a été détruite.

    Et de laisser entendre, tout de même, que le catéchisme n’est pas plus performant que le zen ou le yoga. Alors que le vrai catéchisme enseigne, aussi, à prier, et à recevoir le Saint-Esprit de façon efficace.

  • In columbæ specie

    Dans le bréviaire romain, pendant le « temps de l’Epiphanie », les deux répons des matines sont tous les jours les mêmes (contrairement au bréviaire monastique qui en a trois fois trois). Le premier est Tria sunt munera. Le second évoque le baptême du Christ, deuxième mystère de l’Epiphanie dans la liturgie latine, qui sera spécialement commémoré demain 13 janvier.

    R. In colúmbæ spécie Spíritus Sanctus visus est, Patérna vox audíta est: * Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi bene complácui.
    V. Cæli apérti sunt super eum, et vox Patris intónuit.
    R. Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi bene complácui.

    On vit le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe, et on entendit la voix du Père : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances. Les cieux lui furent ouverts et la voix du Père se fit entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances.

    Ce répons a été modifié (tant dans le bréviaire monastique que romain). Dans les manuscrits, le verset se termine par « audita est » (et non par « intonuit »). Et, le plus souvent, à la fin du répons il y a : « ipsum audite » : écoutez-le. Il en était encore ainsi au XVe siècle, comme en témoigne l’Antiphonarium benedictinum de Saint-Lambrecht (le changement a été opéré, je suppose, dans l’édition de saint Pie V) :

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  • La folie collective et l’indécence

    Sidérés par les médias et la pensée unique (tellement unique qu’elle recouvre véritablement tout le spectre politico-médiatico-religieux), des centaines de milliers de Français participent donc à des processions, en ce dimanche, pour « communier » aux « valeurs de la République » et « rendre hommage » à des histrions anarchistes qui blasphémaient toutes les valeurs (et conchiaient le drapeau français, la Marseillaise et la police).

    Tant il arrive que le manque de religion soit si grand que la première occasion venue, bien orchestrée, jette les « citoyens » sur des ersatz de célébration, des succédanés de dévotion.

    Ces derniers jours, Boko Haram a rasé la ville de Baga, où se trouvait le QG de la force internationale de lutte contre Boko Haram, ainsi que tous les villages environnants (avec leurs églises). Il y a eu des centaines de morts, sans doute même des milliers.

    Mais cela n’a manifestement aucune importance, bien qu’il s’agisse aussi de terrorisme islamiste, et d’un tout autre calibre. Une véritable armée islamiste est en train d’établir un califat au cœur de l’Afrique (grâce en partie aux gesticulations françaises en Libye et au Mali) à coup de massacres à répétition, mais cela ne compte pas. Des milliers de Nigérians ne pèsent rien face à quelques bobos de la presse la plus pourrie.

    Après tout, ce ne sont que des nègres, non.

  • Fête de la Sainte Famille

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    Ce tableau de Max Liebermann, Jésus à 12 ans au Temple, illustre le mystère (joyeux) qui fait l’objet de l’évangile de la messe de ce dimanche : l’évangile du premier dimanche après l’Epiphanie, repris par la fête dite de la Sainte Famille (1).

    Le vrai tableau de Max Liebermann n’était pas tout à fait celui-là. Il ne nous en reste que des esquisses (voir plus bas). Car lorsque le tableau fut exposé, en 1879, il provoqua un tel scandale, tant dans l’Eglise que dans le monde politique, que le peintre le refit pour atténuer le tollé. Dans le premier tableau, Jésus était brun, avec un nez prononcé, il était pieds nus et faisait un geste d’éloquente persuasion. Dans la nouvelle œuvre, il était devenu blond, le nez était rectifié, il avait des sandales, et il était « plus calme ».

    Mais c’était trop tard. Et de toute façon la nouvelle mouture ne pouvait pas être mieux acceptée que la première, en un temps où l’on ne pouvait concevoir Jésus qu’à la mode sulpicienne, et où la bonne société ne pouvait accepter qu’il fût, malgré l’évidence, de la race de David…

    Max Liebermann fut tellement choqué qu’il ne peignit plus jamais d’œuvres au sujet religieux.

    Pourtant ce tableau est un authentique chef-d’œuvre. Y compris sur le plan religieux. Le peintre (juif d’origine mais laïque) s’était imprégné de l’atmosphère des synagogues d’Amsterdam et de Venise. Et sa transposition de l’épisode évangélique me paraît très réussie. Au point que lorsque je prends une image pour ce mystère du Rosaire, c’est désormais la seule qui me « parle ».

    L’attitude des personnages qui écoutent Jésus est d’une profonde vérité psychologique. Ils sont stupéfaits de ce qu’ils entendent, et s’ils se disent « Mais qu’est-ce qu’il vient nous faire la leçon ce gamin », ils ne peuvent pas s’empêcher de reconnaître que ce qu’ils entendent dépasse infiniment ce qui se trouve dans leurs livres, des livres qui s’effacent et s’affaissent devant la Présence. Une Présence qui est lumière, cette lumière surnaturelle qui émane de Jésus (2) et qui éclaire ceux qui sont devant lui, lumière qui est le centre du tableau. Lumen gentium cum sit Christus… (3)

    Et tout en haut, on aperçoit Marie qui dévale l’escalier, vers Joseph qui lui dit : il est là !

    Mais l’important n’est pas la « sainte famille ». L’important, c’est Jésus au milieu de son temple et de son peuple, c’est cette épiphanie, cette irruption de lumière dans le vieux temple un peu poussiéreux, sombre, encombré et devenu étouffant.

    Cet enfant est en effet aux affaires de son Père, il fait descendre la lumière de la Trinité au fond de la Synagogue. Par la lumière il prend possession de son saint lieu, et il illumine ceux qui veulent bien l’écouter.

    (1) La Sainte Famille à laquelle nous appartenons par le baptême et dont nous sommes conviés à faire partie pour l’éternité est le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

    (2) Cela fait penser à une étude récente sur le Linceul de Turin, quand on s’est aperçu qu’on pouvait en faire une image 3D : ce qui n’est possible que si la lumière émane de l’intérieur de l’objet « photographié ».

    (3) Premiers mots de la constitution dogmatique de Vatican II sur l’Eglise : « Le Christ est la lumière des peuples ; réuni dans l’Esprit Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes les créatures la bonne nouvelle de l’Évangile répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église. »

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  • "Aucun rapport avec l'islam"

    Amedy Coulibaly et Hayat Boumeddienne (sa compagne selon la République, son épouse selon la religion qui n'a rien à voir), sans doute en 2010 dans le Cantal.

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    On sait aussi qu'Amedy Coulibaly avait mal raccroché le téléphone de l'Hyper-cacher et que les policiers ont pu décider de l'assaut "en profitant d'un apparent relâchement du preneur d'otages au moment où il s'était mis à prier". On ne sait toujours pas s'il s'agissait de prières bouddhistes ou animistes, mais ce qui est certain est que "cela n'a rien à voir avec l'islam".

  • Identité culturelle et religieuse

    Le livret de santé remis aux parents des nouveaux-nés dans le Morbihan a sur sa dernière page les « droits de l’enfant », illustrés.

    Le neuvième est le « droit à une identité culturelle et religieuse ». Le dessin montre un couple de Bretons en costume folklorique avec, derrière eux, une mosquée…

    Cet affront à l’identité bretonne, relevé par Breizh Info, avait déjà été signalé il y a un an sur le blog d’Adsav. Il semble que François Goulard, le président UMP du conseil général, soit fier de sa trouvaille.

  • Dans l’Etat islamique

    Au cours d’un ratissage des villages de la plaine de Ninive, les miliciens de l’Etat islamique ont trouvé 10 catholiques chaldéens et syriaques âgés qui étaient restés chez eux. Ils les ont amenés à Mossoul et leur ont demandé d’abjurer leur foi chrétienne. Comme ils ont refusé, ils ont été chassés de la ville. Après deux jours passés dans le froid à traverser le no man’s land, ils ont rejoint Kirkouk.

    « Ils nous avaient chassés de nos villages et de nos maisons pour les occuper – raconte Rachel, l’une des femmes âgées du groupe, contactée par l’Agence Fides – puis ils nous ont rassemblés dans une résidence de Mossoul. Nous avons survécu grâce à l’assistance fournie par un certain nombre de familles musulmanes qui nous portaient de la nourriture et ce dont nous avions besoin. Puis, à un certain moment, ceux du califat nous ont dit que nous pouvions rester là seulement si nous nous convertissions à l’islam. Mais moi, qui me nourrissais toujours du Corps du Christ et allait toujours au sanctuaire pour prier Sainte Barbara, comment pouvais-je renier tout cela ? Je leur ai dit : je ne peux pas le faire. Si vous voulez, chassez-moi ».

    Une fois expulsés de Mossoul, les personnes âgées ont pu entrer à Kirkouk grâce à l’intercession du patriarche chaldéen, qui a convaincu les autorités kurdes de suspendre le blocus des entrées de la ville.

    Mais, bien entendu, « cela n’a rien à voir avec l’islam ».

  • Boko Haram à Baga

    Les miliciens de Boko Haram ont pris et incendié la ville de Baga, dans l’Etat nigérian de Borno, et détruit les villages alentours. Les églises ont également été détruites. Il y a des centaines de morts et plus de 20.000 réfugiés.

    Baga était la ville où se trouvait le QG de la Force multinationale censée combattre Boko Haram…

    « A côté des combattants originaires du Nigeria, Boko Haram a été renforcée par des éléments jihadistes provenant de Libye et du Mali, d’où ils ont été chassés par l’intervention française », souligne une source de l’agence Fides.

    Ainsi s’étend inexorablement le califat. Mais, bien entendu, « cela n’a rien à voir avec l’islam ».

     

    Addendum

    Une petite fille d'environ dix ans s'est fait exploser vers midi sur un marché de Maiduguri, faisant une vingtaine de morts. Maiduguri est la ville où se sont réfugiés les habitants de Baga et des villages alentour...