Dans les propos du pape à Jean-Pierre Denis et aux « poissons roses », il y avait aussi ceci :
Dans ma réflexion théologique, je me suis toujours nourri d’Henri de Lubac et de Michel de Certeau. Pour moi, de Certeau reste le plus grand théologien pour aujourd'hui.
Je n’ai jamais rien lu et je ne lirai jamais rien de Michel de Certeau.
Mais je constate que Wikipedia ne lui donne pas le titre de « théologien », le définissant comme « intellectuel jésuite, philosophe et historien français », ce qui paraît en effet correspondre au portrait qui en est fait. Portrait dont on peut extraire ceci :
Il est cofondateur de l'École freudienne de Paris, autour de Jacques Lacan.
Il publie notamment en 1968 deux articles majeurs dans la revue Études, dans lesquels il prend parti en faveur du mouvement de Mai 68.
L'influence psychanalytique se retrouve fortement dans son œuvre historiographique, où il analyse le « retour du refoulé » au travers des limites arbitraires de l'histoire officielle, et la survivance du « non dit » dans les marges de l'écrit.
Si ceux qui écrivent semblent imposer leur pouvoir à ceux qui disent et font, de Certeau montre bien que les publics ne sont pas si dominés et restent actifs devant la réception des messages qu'on leur envoie, avec des paroxysmes critiques quand le « dire » s'écarte trop du « faire » (multiplication des épisodes mystiques du XVIIIe siècle ; prise de parole de mai 1968 ; théologie de la libération en Amérique du Sud, pour citer les domaines dans lesquels il était plus particulièrement impliqué).
Mais il n’est pas impossible que François cite ainsi Michel de Certeau simplement parce que ce jésuite « périphérique » fit sa thèse de doctorat sur Pierre Favre…
Et aussi pour faire oublier que l'un des vrais grands théologiens de notre temps s'appelle Joseph Ratzinger.