Gordien, après Maximin, succède à l'empire des Romains. Pontien ayant occupé la charge épiscopale dans l'église de Rome pendant six ans ; Antéros lui succède et, après avoir exercé un mois le pontificat, il le laisse à Fabien.
On dit que Fabien, après la mort d'Antéros, vint de la campagne avec d'autres et s'établit à Rome ; là, ce fut d'une manière très miraculeuse et par l'intervention de la grâce divine et céleste qu'il arriva à être choisi. Tous les frères étaient assemblés pour l'élection de celui qui devait recevoir la succession de l'épiscopat, des hommes nombreux et distingués étaient dans la pensée de beaucoup, mais le nom de Fabien qui était là ne venait à l'esprit de personne ; cependant on rapporte que tout à coup une colombe descendit du ciel et se reposa sur sa tête, faisant voir la reproduction de la descente du Saint-Esprit sur le Sauveur sous la forme d'une colombe. Sur ce, tout le peuple, comme excité par un esprit divin, plein d'enthousiasme et d'une seule âme, s'écria qu'il était digne (1), puis, sans tarder, on le saisit et on le fit asseoir sur le trône épiscopal.
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[Origène] a encore écrit à Fabien, l'évêque de Rome, et à de nombreux autres chefs d'églises, concernant son orthodoxie.
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Mais Philippe ayant régné sept années a pour successeur Dèce. Celui-ci, par haine pour Philippe, suscite une persécution dans laquelle Fabien meurt martyr à Rome, et Corneille lui succède dans sa charge.
Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, VI, 29, 36, 39.
(1) « S’écria qu’il était digne ». C’est l’acclamation « Axios ! » qui est devenue rituelle dans les ordinations orientales (diacre, prêtre, évêque).
Le martyre de saint Fabien, XVe siècle, école de Benvenuto di Giovanni, Louvre.