Comme on a supprimé l’octave de la Pentecôte , on a supprimé aussi la Vigile... De même que le chrétien doit retomber dans le « temps ordinaire » dès que le jour de la fête est passé, de même il ne doit pas se préparer à la fête... J’ai beau chercher à comprendre, je n’y arrive pas.
Alors voilà ce qu’on ne doit plus entendre en ce jour, cette page splendide de saint Augustin commentant l'évangile de saint Jean (c'est beaucoup plus beau en latin):
Quand Jésus dit: « Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet », il montre qu'il est lui-même un Paraclet. Paraclet est un mot qui signifie avocat ; or, il est dit du Christ : « Nous avons pour avocat auprès du Père Jésus-Christ le juste. » Ainsi, de même qu’il a dit que le monde ne pouvait pas recevoir le Saint-Esprit, de même est-il dit : « La prudence de la chair est ennemie de Dieu, car elle n'est pas soumise à la loi et ne peut l'être » (Rom. 8, 7). C'est comme si nous disions : L'injustice ne peut être juste. Par le monde, en cet endroit, Jésus entend ceux qui aiment le monde d'un amour qui ne vient pas du Père. C'est pourquoi à l'amour de ce monde, que nous avons tant de peine à diminuer et à détruire en nous, est opposé l'amour de Dieu qui est répandu dans nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné. « Le monde ne peut donc recevoir cet Esprit, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas. » Car l'amour du monde n'est pas doué de ces yeux invisibles par lesquels on voit le Saint-Esprit, qui ne peut être vu qu’invisiblement.
« Mais vous », dit Notre-Seigneur, « vous le connaîtrez, parce qu'il restera avec vous et qu'il sera en vous ». Il sera en eux pour y demeurer; il n'y demeurera pas pour y être; car il faut être en un lieu avant d'y demeurer. Mais afin que les disciples n'entendent pas ces paroles : « Il demeurera avec vous », en ce sens qu'il demeurerait visiblement auprès d'eux, à la façon dont un étranger demeure chez son hôte, il explique ces mêmes paroles en ajoutant: « Il sera en vous ». Il se voit donc d'une manière invisible. S'il n'est pas en nous, nous ne pouvons en avoir la connaissance : ainsi voyons-nous en nous-mêmes notre propre conscience. Nous voyons le visage d'un autre, nous ne voyons pas le nôtre, nous voyons notre conscience, et nous ne voyons pas celle d'autrui. Mais notre conscience ne peut être ailleurs qu'en nous, tandis que l'Esprit-Saint peut très bien être sans nous. C'est pourquoi il nous est donné, afin d'être aussi en nous. Mais nous ne pouvons le voir et le connaître comme il veut être vu et connu, que s'il est en nous.